Schyzophrénie
J'ai une explosion dans la tête. La bombe humaine. Des couleurs, du noir, le long ourlet du noir, ses plis, ses replis. J'entends des voix, un brouhaha indistinct. Impossible de penser, d'éjecter la moindre réflexion. Ou seulement comme une ombre sur une toile. C'est comme une diapositive parlante, je peux projeter une ombre, mais pas partout, juste sur partie. Je me tiens devant le projecteur. Pas tout à fait devant. Alors les extrémités restent lumineuses donc bruyantes. J'appuie sur le bouton, sur la tempe, donne moi ton flingue, la gâchette. Que je change d'image en mouvement. Que je change l'immobile. Brumeux. J'ai la pensée opaque. Les extrémités sont visibles, mon ombre, mon ombre, ma réflexion rend le centre inaudible, le centre cerclé de l'ombre de ma pensée, comme un géant sous le soleil, qui se projette par terre. Mais qui ne peut tout recouvrir. Parce que la terre est immense. Comme ma folie. J'entends leur tapage, le tintamarre, le vacarme, le tumulte. Il ne se tait pas. Ils ne se taisent pas. Qui sont-ils ? Mon émoi. Mes moi, indistincts. Je ne sais pas. Que disent-ils.