Des rêves en chrome.
Moi je fais des rêves en chrome. Des corps qui se mélangent où les fluides s'entredévorent, glissant le long de ton épiderme. Je vois des images comme ça, symbiotiques. Qui se remplissent la panse de mots et de langueurs. C'est comme la mer qui se courbe et se retire, qui disparait sur le sable et laisse la trace de sa course. Les traces de ces pas oubliés, immaculés et sonores, polyphoniques et nacrés. Une chanson, la mer qui enfle et et ride sous les bourrasques de la fièvre. Dans la mer mentale que je décris, tu vois, la solitude, fait naître des débris, des récifs, des pointus assassins qui sont comme des bandaisons dans la chair. Le désir il coule tous les téméraires capitaines, il les pend aux figures de proue, avec les amarres enfin déliées. Tous les pontons ont brûlé du même feu, en même temps. L'incendie des désillusions.