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22 mai 2009

T. Ton prénom

TTes yeux bleus qui font comme des corniches pour les fous, où s'asseoir baigner de lumière d'océans éclatés.  Y a dans ton regard du parlé langoureux, de la mer qui s'écrase en hâte dans des criques encaissées. C'est un peu exotique ton regard, ça cause espagnol et mille symphonies à genoux. Avec un peu d'attention, c'est à dire de sens tendus, on peut sentir le battement de tristes moulins vaincus d'être passé d'époques, dévorés par les mécaniques entrailles de la modernité. La délicieuse et incantatoire modernité qui se pose partout, sur l'art et sur les faces des gens. Tout le monde a perdu de ce charme antique, discret et élégant, racé et violent qui s'épanouissaient jadis. Moi, tu vois, j'appartiens à un fragment de passé, j'ai du romantique mystique, tu sais, de l'amant épistolaire et secret, caché derrière de bien aimables lettres. De la graphie déclarative, c'est un peu Babel écroulé et toutes les paroles envolées que j'essaye de t'envoyer, -je frissonne-. Donc, j'appartiens à un fragment de passé, avec mes airs qui poétisent vulgairement les charmes de tes yeux (mais pas uniquement !) tout en demeurant anonymes. J'écris des mots blottis de noir. C'est de l'investissement le noir, de l'obsession investissante. Ca m'obsède, c'est mon obsession avec tes yeux, donc le bleu. Le noir. La nuit. Elle a du calme envoûtant, du mystérieux appel la nuit. Le lycanthrope ce n'est qu'un homme qui se laisse emporter par ses magies, qui vient mettre un peu de mystique à son âme sans foi. Mais, dans le verbe je t'oublie, il est total et il engloutit même les objets qu'il doit décrire. C'est qu'il est mâle le verbe, mâle-habile, tu vois, avec des doigts rêches et courbés qui ne font plus sortir aucune musique qui ne soit pas automatique, sténographiée. Tu me fous un peu de , un peu vulgaire certes, dans les doigts, ça éjacule du littéraire quand j'écris tes charmes que j'effleure seulement pour lors. Pour lors, j'en parle avec délicatesse, comme une jeunesse s'épanouissant, comme une jeune fille faite femme en une nuit. Tu vois, si je t'écris, si j'ai le courage de transcrire la houle qui chavire tout, même dissimulé sous un pseudonyme, c'est grâce à la nuit. Je n'ai pas dormi. Et elle a infusé toutes ses senteurs, toute son envie, en moi. Mes veines ont noirci. Tes yeux ont bleuï dans ma tête. Et si je t'écris, et si je t'espère ce n'est jamais qu'en lettres muettes, qu'en silence martelé. La beauté a besoin de silence pour déployer son immensité. Et d'inconnu, beaucoup. Tu es belle et ce n'est pas pas question de forme, et de régularité des traits, c'est de l'indicible, de ce qui ne se triche pas. Probablement, comme chacun, une douleur qui ressurgit, qui maquille le regard, l'ourle d'une ombre salvatrice. La douleur, la cicatrice, ça m'obsède ça aussi, je la guette au rebord de la rupture, sous la paupière qui chancelle, dans le mot qui hésite et qu'on ravale à la limite dans de la ouate insonore, je la cherche moi comme un augure dans le mouvement du sang, son passage ventriculaire. Ouais la douleur consubstantielle à toute beauté. Finalement. Mais je me disperse. Tu vois, dans, il y a comme mille grottes insoupçonnées, mille détails endormis, c'est un prénom château-fort. J'ai toujours appris à me méfier du bruit, cette suie moderne. Le bruit qui dévore tout, la douleur, la pensée, le bien, le mal pour laisser là assourdi avec cette illusion d'ouïr. Le bruit, la foule, ça manque de poésie, de sublime. J'ai un refuge, une grotte, un ermitage au sommet d'une montagne de paille, pour observer et décrire, faire de la poésie goguette sur mes toits. Et puis toi, aussi, je t'ai comme je veux, c'est à dire selon mes termes, mes souhaits crachés, je te recouvre dégoulinante de poétique. Et c'est beau, ça fait des voyages stellaires, des parcours monstrueux autour d'une Terre carrée sur laquelle on trébuche pas. Ca fait des équilibres debout sur des planisphères cartographiés, des voyages allongés sur l'Histoire T'as quelque chose qui me me fond sous la bouche, qui m'étouffe dans la gorge, et c'est beau comme un langage oral, oral et maladroit. Qui s'exprime muet, sur le clavier, dans toute l'habileté de son infirmité. J'ai la bouche verrouillé, le langage qui coule comme il peut, comme il a envie. Je poétise en vulgarité, et je pourrais bien faire rire les siècles, rentrer l'emphase du bout des ongles, mais je ne veux pas, je ne veux pas chanter moi, je grince, je grince la passion de tes yeux. Et c'est beau comme du violon parfois, de grincer. Comme des charmes balbutiants. Et tous ces mots, je les tourne dans la bouche. Ma langue Sept fois dans la tienne

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Commentaires
B
Un texte sans bavure où bave une émotion sans paraître. Je me rassasie. Un plaisir ; Merci.
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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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