Droit des affaires.

Donc l'an prochain je serai en master 1 de droit des affaires, donc l'an prochain je ne me laverai plus jamais -ce n'était déjà pas si fréquent- afin de puer autant dedans que dehors. Ce m'évitera j'espère d'être écartelé.

Comments

[montag]

Il existe effectivement diverses formes de prostitution, au bureau, à l'usine, à l'hôtel et j'en "passe", sans vouloir faire de vilain jeu de mots. Le travail tel qu'il est distribué actuellement est une putain légale et forcée.
Au contraire des bourgeois je ne juge pas du parcours professionnel de quelqu'un, j'intrigue, je suppose, je sup-pute tout simplement. J'ose cependant espérer que tu ne tombera pas amoureux de tes futurs condisciples... le temps passant, on s'adapte à TOUT. Le poids du code du travail pourrait bien écraser les paradis artificiels de Baudelaire. Il est des livres qui prennent une place substantielle au détriment de l'ESSENTIEL. C'est malheureux !

[Boudi]

Mes dents sont cariées de rage. C'est comme un acide qui ronge tout jusqu'à l'émail réputé invincible. Les raisons sont plus nobles que celles que je veux bien énumérer, mais toujours est-il, que sous le voile des vertus supposés demeure cette peur que j'affirme : je ne veux pas être pauvre. Je n'ai pas de grand besoin matériels, ils sont quasiment insignifiants, je bouffe, je dors, je lis et je vole.
C'est un choix clair et raisonné, je me vends en conscience, je sacrifie à la gangrène un bras une jambe mais pas le coeur. Je me garde de quoi m'échapper, j'espère toujours être capable de vivoter de ma production littéraire. Il me manque de la technique pour lier ce magma informe c'est à dire du travail. Je ne désespère pas.
Et toi que fais-tu, comment te vends-tu ?

[montag]

Merci de ta réponse.

"j'ai trop peur pour vivre dans la misère que j'ai trop côtoyée" voilà qui est intéressant, si j'ai bien compris tu "choisis" la misère du droit des affaires à celle des fins de mois difficiles, voire de la rue qui n'est jamais loin des situations précaires. Quel troc fabuleux ! Cela se défend, c'est le mot "choix" qui pose sans doute problème dans ce cas... et tes cent ans que tu n'as pas encore atteint. Déjà blasé, comme tes dents ?

[Boudi]

Il n'y a aucune sorte de satisfaction. Du dépit, oui, devant ma lâcheté uniquement. J'ai peur. Je me paierai, avec mes revenus futurs, ma pute mensuelle et ma littérature abjecte, les rages interdites. Ca allégera un peu du fardeau. Et puis entre vendus elle(s) et moi devrions nous bien nous entendre.
Je suis dépité c'est la seule réalité. Il me manquait quelques haines. Je crois que je vais les conquérir l'an prochain auprès de mes abjects futurs condisciples.
Je ne suis pas heureux, pas fat de cette condition qui me tend ses bras vénéneux, mais j'ai trop peur pour vivre dans la misère que j'ai trop côtoyée.

[montag]

Difficile de faire la part des choses dans cet embrouillamini d'orgueil et de commisération sur soi-même. "master 1 en droit des affaires" sonne comme un glas et défie toute envie d'aller se doucher... c'est trop tard de toute façon, tu ne peux que puer Boudi, même si tu te frottais tout le corps avec de la paille de fer et de la crème à récurer, tu serais sale. Tu conviendras que je ne fais qu'aller dans ton sens en disant cela. Seulement voilà, il y a quelque chose qui cloche, la sudation "du master" semble crever ton écran et l'odeur délétère de l'embourgeoisement en marche nargue mes narines de prolétaire, c'est désagréable. Pourquoi le DIS-TU Boudi ? Deux fois, Boudi, c'est la deuxième fois que tu parles de ton "master"... entre orgueil et préjugés donc ! Ou bien autre chose ? Alors crache dans ce cas ! Crache donc...