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27 juillet 2010

Aux amours mortes

De moi il ne reste rien.
Rien que des traces.
Traces affranchies
Tracées.
Comme un regret.
Oui.
Reflet qui fête
Son vide.

(Nous nous tenions là.
Avec des remords au lieu des mots.
On se disait, qu'on s'oubliera.
Mais on ne s'oubliait pas.)
On ne faisait que se perdre.
A s'enfoncer.
Loin.
Dans la nuit.
A s'enfoncer.
Loin.
Dans le bruit.
Profond.
Dans les corps.
Toi d'abord.
Moi ensuite.
A dresser des théâtres.
Des décors.
D'ombres et de peurs.
"Comme maman on serait scénographe
Comme papa on serait acteur"

Tu es la normalité.
Sténographiée.
Mon amour morte.
Et ta maman a des mains qui coulent.
Pour t'attraper.
En bas.
Mais tu n'es déjà plus là.
Mon amour morte.
Et Maman pleure.
C'est elle qui t'a appris.

J'ai du jeu dans les doigts.
J'en ai toujours eu, qui me remontait dans les paupières.
Du jeu.

J'étais Papa.
Et je gardais les cris.
Dans les gestes.
Dans les coups.
Qui bleuissent les peaux.
Fragiles.
J'ai frappé.
La peau qui t'a volé ma peau.

Je suis le traitre.
Avec son épée.
Teintée.
Du sang
Des amis.
Et quand on me demande en suffoquant
"Pourquoi ?"
Je réponds qu'il faut bien survivre.
Et pour survivre, il faut tuer
A dit le vacarme de l'Univers.

Est-ce que je te le dis ? Qu'il faut survivre ? Est-ce que je te l'ai dit, que je ne faisais tout ça, voler, violer, tuer, que pour survivre.

Je cherche des bras
qui me tiendraient chaud, pour toute la vie.
Comme ça n'existe pas.
Je tue.
Pour qu'à la crémation,
j'ai chaud.
Rien qu'un peu
De chaleur humaine
D'une amour morte qui
Brûle.

Ton corps m'a chauffé le coeur.
"Quand dans ma vie il faisait froid".
Ce n'était rien qu'un peu de peau.

Je rêve de te dépecer.
J'en arrache mon pyjama
De croire que j'ai ta peau
Déchiquetée par ma nuit.

(J'ai le souvenir de tes cuisses tendres où les caresses pleuvaient comme dans des draps de velours.
Tu n'as pas de peau, pas de chair, pas de muscle tu as.
La douceur.
Que je cherche
Qui est noyée
Dans les caresses
Indigènes)

J'en ai tué des petites filles avec des yeux en verre.
Mais en toi
Je voulais souffler ma musique.
Mais je n'avais pas vu
Tes lèvres dures.
Ta bouche close
Qui embrasse sans la langue
Qui suce avec la gorge.
Je n'avais pas vu.
Ton poumon.
Percé.
Où coulait.
Entre la plèvre.
Le liquide pleural.
Mon amour morte.
Mon mercure.
Tu fuyais de partout, et je n'avais pas assez de doigts.
Tu les occupais trop bas.
Avec tes jambes dans tous les sens.
Tu les occupais trop haut.
Il fallait recueillir la neige de tes yeux.
(La sueur de ton envie.)
Bleus.
Comme un bout d'infini.
Un air de trompette.
Ou d'ambre teinté de merveilleux.
Oui.
Où.
Prisonnière.
Etait ta joie.
(Tu n'auras jamais la main assez ferme pour briser entre tes paumes, ce morceau d'argile, de pierre transparente, où se fossilise ton bonheur. Tu le vois, et tu ne l'auras pas. C'est ton enfer pour n'être qu'un corps d'hiver. Qui aura des prénoms de garçon, qui s'en iront toujours avant que l'aube craque dans le ciel ses allumettes. Avant que le ciel enflamme ses becs de gaz qu'il allonge de tout son long. Ton enfer, ce sera de mourir seule et amoureuse.)

Tu étais.
Dans mes bras.
Quelque chose noir
De monde.
Quelque chose noir
De bruit.
Comme une ombre inquiète.
De lumière,
Tu sais, je n'ai jamais eu de larmes.
Je n'avais que mon foutre
(Pardon)
Je t'en ai mis dans la bouche, je t'en ai mis dans les doigts.
Et quelque chose noir qui grandissait en toi.
Que je voulais cacher.
Qui ne se taisait pas.
Quelque chose noir
Qui prenait une voix.
Qui devenait un cri.
(D'orgasme.)
Qui devenait un muscle.
Et un corps
Qui devenait une plaie.
quelque chose noir.
Qui voulait un prénom.
Qui en eût un.
Lily.
Quelque chose noir
Qui est devenu
Quelque chose bleu.
Wendy.

On ne savait pas.
Que le bleu de tes yeux
était le noir brisé.
(on ne savait que le blanc cassé).
Tu es mon miroir.
Et je cherche.
Dans tes éclats, qui grèvent encore mon ciel.
Qui constellent ma mer.
Je cherche.
Dans les morceaux de toi.
(Parcelles stériles)
Mon visage.
De quand j'avais peur
Moi aussi.
Sur les terres
Incultes.
De tes sens.
Ta géographie d'amour morte.
Comme une peinture.
De Van Gogh.
(natures impressionnistes)

(Tu ne seras plus jamais belle.
Parce que je ne t'aimerai plus jamais.)

Tu seras un corps.
Qui cherchera d'autres corps.
Un corps, qui se fatiguera.
Des corps.
Un corps.
Qui voudra crier.
Qui n'aura plus de souffle.
D'avoir trop voulu
Jouir.
Un corps.
Qui aura le silence
Des cors
Quand l'ours est couvert de sang.
Du sang
des chasseurs.

Et je serai pareil.
A mettre.
Sur les cuisses d'une pute importée de Lituanie, avec sa mère, avec sa soeur, avec sa fille.
A mettre.
Sur ses collants troués.
Sur sa robe souillée
(C'est déjà sa peau, sa robe)
A mettre.
Ma coke.
Entre ses lèvres.
Ma bite.
Et bander.
Et sniffer.
J'ai ça de blanc aujourd'hui.
De couleur.
Pour mettre dans ton noir
Qui brisé est devenu le bleu.
On ne pouvait pas savoir.
Mon amour morte.
Que tu ne serais que nuit
Sauvage.
Que tu deviendrais
Pâturage
Pour tristesse.

Tu ne trouveras plus jamais des doigts comme les miens.
Des doigts que la poésie a déformé.
Parce que ça n'existe plus.
Des doigts sensibles.
Ce sont des doigts d'échec.
et les usines ne produisent
Que
La
Réussite.

Je suis une difformité.
Narcisse.
Défiguré.
Qui cherche son visage.
Dans la pisse froide.
(De minuit)
Parce que Narcisse.
(Défiguré)
N'a plus tes yeux.
de noir brisé
de blanc cassé.
Pour se souvenir comment c'était.
De l'autre côté de la vie.

J'appartiens à quelque chose noir.
Je suis redevenu Jérusalem.
La double, la pleine de sang.
Et d'orgueil.
D'être le centre de la foi.
Mon nombril grouille.
De pleurs et de prières.

J'ai mis sur ton nom un peu de salive.
Pour dire adieu.
Mon amour morte
De n'être pas née.

Je t'aurais baisée une dernière fois.
Demain.
Sans conviction.
Mon amour morte.
Mais je ne bande qu'aux jolis filles.
Tu sais.
Et je ne t'aime plus.
(Alors tu n'es pas belle).

J'ai froid encore.
J'aurai froid toujours.
Jusqu'à la prochaine crémation.
J'ai les doigts
Glacés.



Mon amour morte.
Tu avais la sexualité des putains ;
Tu en as désormais la morale

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Commentaires
L
"dans le feu de l' absinthe<br /> une couleur s' est éteinte"
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boudi's blog
  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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