Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
boudi's blog
boudi's blog
Archives
Newsletter
1 abonnés
13 novembre 2010

Tiffany 27/09/2010 - Premiers mensonges.

tiffany

Ce n'est jamais en vain que je saisis un nom qui s'imprime dans le velours douloureux d'une mémoire. Ce n'est jamais en vain, dit la grande aiguille aux formes de tanins, que je charrie des morts, et que je rapièce des hommes. La bile est le ciment des phrases, il fallut bien des colères aux hommes pour faire jaillir de leurs terres stériles et fendues de sécheresse des rimes belles comme des pleurs, qui viennent faire au paysage un grand fleuve blanc et impétueux. Il y a des mains qui s'ouvrent comme des fleurs et tiennent dedans des paumes les syllabes odorantes d'un bouton de rose. Il y a des pièges de peaux, qui ont des yeux immenses et vagues où meurt le chagrin et les vivants, ce sont, disent les inquiets, des sirènes aux mélodiques de la mort, aux bouches remplies de violon qui devient une liqueur d'acier.
L'alcool en moi laisse les prénoms comme des farces d'éther que le vent disperse et réinvente, se développe comme les réseaux de la houle qui noit l'aventurier. Le marin baise la mer qui lui baillone la bouche de sel et d'algues. Je me suis levé et j'avais sur le front inscrit comme le baiser d'un fantôme sur les lèvres.

Tu connais la musique ? Je veux dire tu as déjà entendu la musique de fracas qui s'arrache des digues, qui grimpe en une falaise d'argiles et de notes, la musique qui pleut avec la lumière des étoiles, et épuise des arpèges le long des cratères du vice ? Elle somme de mourir.

La musique sort du voile du tambour qui pousse sur le ventre de l'aube, la peinture nait depuis le drap que pose le temps et qui résonne comme une amplitude d'oiseaux noirs. Les migrants se jettent dans des terres inviolées d'où ils espèrent arracher des langues sauvages les grammaires d'or qui alourdissent le cours des rivières, et tandis que les pas lourds de la pluie piétinent les mèches décoiffées, il y a des hommes qui fuient, ils fuient comme des armées inquiètes, fuient comme devant la vie, ils cherchent, disent-ils la mort, et ne sont nés que pour mettre en scène l'existence jusque la mort, pour sentir sous leurs pieds craquer tous les théatres, toutes les planches, tous les bois. Une scène ça rompt comme un coeur de femme.

Les existence ne font que se croiser dans des couloirs étroits et puants comme un intestin, les individus se croisent, là, et les hasards font que les gens se mutualisent, s'annexent et se déchirent. L'histoire des relations humaines est de droit international public, il est sujet d'Anschluss et d'indépendance, sujet d'autonomie et de colonisation, et les dos des femmes semblent noires comme courbées par l'esclavage, et le coeur des hommes quand Orgueil a ôté les bandes de violence, que Vice a éteint sa bouche dans l'encensoir de cendres, le coeur des hommes est le trou de la jeunesse perdue. C'est un puits où les larmes font les eaux stagnantes d'où germent les maladies d'Afrique, qui brisent les os, taillent les nerfs comme des aiguilles pleines de toux. Le sang s'épaissit, la nuit s'y fait.

Sais-tu le temps est long, la seconde cruelle. Tant à affamer le temps qu'il est des heures où il faut espérer saigner dans le soir pour lui donner la teinte ocre des magies qui empoisonnent les veines, mieux que la drogue, mieux que l'amour, mieux que le sexe et mieux même que le désespoir, ce fluide qui s'épanche sur les cartes et décide de son épaisseur les frontières de l'imaginaire. Il faut saigner longtemps pour recréer l'Univers et le colorer.
Un jour on se lève, on a de la foudre au lieu des yeux. Tout brûle. Il ne reste rien. La mer avance. Timide. Pour mordre de ses dents de spectre la plaine brune.

Quand on me demande ce que je fais dans la vie je réponds "'j'y meurs" et c'est d'un rire qui appelle des fantômes dans un cantique céleste. Ma bouche est un vase, où le sang du Christ s'est flétri en un vin fumant. Tous ceux qui y boivent s'effondrent, stupéfaits. J'ai un oeil de gorgone au lieu de la parole.

Tu voulais (mais depuis tu as oublié, c'est le sort de l'humanité d'oublier, autrement elle semblerait une racine, racine unique qui aurait son germe en enfer) tailler dans ma faiblesse et mes lacunes, tandis que j'entendais dans l'assurance de ta voix et tes dix-sept ans qui en tiennent de longues profondeurs, de longues bandes étoilées de balles, toute la crainte et l'austérité. Tu survivras, toi, moi je ne sais pas. Ma faiblesse c'est très simple, c'est l'impudeur à la dire :  je suis incapable de vivre.

Adieu, n'est ce pas.
J'avais dit que je t'écrirais et je suis fidèle à ma parole de ne pouvoir l'être aux amours.

Publicité
Commentaires
E
Le théâtre de la vie.<br /> <br /> Les profondeurs de mes dix-neufs ans ressemblent à un puit.
Répondre
boudi's blog
  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 49 351
Publicité