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5 février 2011

Frissonne le remords

Je ne sais vraiment qu’une rime, qui débute au baiser
Frémit de silence, et joue sur deux lèvres accordées
Tes dents, ce cri, qui mordent dans la nuit
Et jouent cette sonate,

Tous les monstres, les bêtes, les mythologies, je veux bien céder ma nuit, je veux bien dessecher le plaisir si tu m’offres un peu de ta prière. Je veux y boire, dans ces grands cris.
Littérature de la première personne, insupportable.


Et la lumière ridée joue des castagnettes
Contre mon corps endolori, coule comme une rumeur
Et gonfle sous ma paupière à la façon d’une source
Lointaine.


Ce pays lointain, te souvient-il sa gloire, et ses hommes qui couronnaient des femmes
Rue Kahina, souviens-nous, s’il te plaît ton prénom, ta cour de musique et ton drap de pierre.
Souviens toi peuple de la soumission que l’on fit à tes membres, et la laideur à laquelle l’on forçat tes femmes. Peuple, vois sous la soie, sous la pudeur de tissus les beaux cheveux d’une mère qui roulent et frissonnent dans le bruit de la mer qui avance et odore le paysage. Regarde le cou de ta voisine, tachée de blonds, de noirs, c’est la nuit qui s’y défait lente et immuable, la marque de dents que laisse la marée sur le sable frémissant de nos grèves. Je rentre tard toujours, pour l'écrire, raconter à ces pages l'outrage petit que je laissais aux flancs d'une brune aux yeux bleus. Je sors visiter ma voisine à minuit et je pars à deux heures, dans le fredonnement de l'eau qui ruisselle de sa douche où je ne la rejoins pas. Au revoir mignonne, je suis amoureux de l'étrangère mais il faut bien que la nuit se passe et se partage. Deux moments comme deux ventricules au crépuscule qui palpitent et se fendent. Salomon divise mon soir en deux parties. Yeux bleux ; encre noire.

Sommeil tu ne venais pas. Je t’attendais, je veillais. Je tenais, et il n’y avait que la nuit, la nuit dans mes nœuds, dans mes colères, la nuit engluée dans mes boucles, la nuit infernale, et je l’ai su par cœur de t’attendre sommeil qui ne venait pas apaiser mes effrois. J'aime les yeux bleus et la lueur incertaine, tremblotante, poignante pour ma panique. J'ai peur de la nuit invariable, de la nuit obstinée, butée sur mon corps, arquée sous ma nuque. Quel rire, qu'écrire dans les draps à demi-inconnus, sur cette intimité déflorée d'ennui.

Je lis Rilke. Un autre insoumis du sommeil. Un de mes frères agonisé.

 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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