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boudi's blog
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27 février 2011

Je t'.

J'ai rêvé cette nuit l'auge où je baigne ma peau est celle où le reste du monde boit. L'eau impure de mon corps, les miettes en suspension de mes blessures désaltèrent les bouches fatiguées des voisins. Je suis la source.
Souvent je pense à toi. C'est une pensée innocente comme un témoin. Elle est présente sur le lieu des crimes qu'est mon corps. Mais elle ne fait rien cette pensée que penser à toi. Elle te regarde et t'adore. Je pense à toi, je te sens te transporter dans moi, je te sens à l'intérieur de mes veines. Tu es projetée avec cette pensée, projetée à l'intérieur de ce frêle esquif comme toute muse pour la viste des pays de poivres et d'épices. Tu es dans moi, vraiment, mon canot de secours quand ma bouche suffoque sous les eaux vives des torrents.

Je ne sais pas le goût de tes lèvres, combien de sucres s'y figent, pourquoi tes lèvres ont la couleur étrange de mes souvenirs granulés, ce sable cristallisé sur ta bouche. Toutes les fractions de toi, toutes ces parties, je voudrais y mordre comme dans un fruit, je voudrais y grimper. Tu as les yeux bleus qui détonnent, longtemps je les ai attendus, longtemps je les ai enregistrés dans ma mémoire qui s'ouvre comme un tiroir pour les faire revenir dans les pièces bleues de nuit. Ce que je te décris, avec mes pensées, c'est un mouvement, c'est un corps, mon corps, qui se tend vers ton idée. C'est une pensée sans membres, une pensée sans voix, qui ne te griffe pas. Quand tu marches, proche de moi, que ta voix change le vent, que tu en modules les paroles. J'aime, ce que tu prononces, je t'avoue, je n'écoute pas, mais tu inventes des couleurs dans mon paysage. J'ai une sorte de maladie des nerfs et des sens qui transmute en des saveurs les mots, les voix, les lettres, je les vois impliquées dans des chromosomes, dans des figures géométriques, j'en cherche le théorème, la formule, je te trempe dans des solutions pour te séparer et te mettre l'amour à boire. Quand tu me parles, quand les lacs bleus de tes yeux, quand leurs rondes extases parcourent et projettent comme des miroirs plein de lumière ce pâle des aubes, je souris. Je ne le dis pas, bien sûr, c'est trop plein de civilités une discussion, privée des sens, c'est poli, éduqué, c'est plein du rire surfait, faux, du rire qu'on trouve dans les petites potions alcoolisées. Je n'ai pas le droit d'être tout à fait étendu, pas le droit d'incliner ma tête dans le geste de l'ému, mais en pensées je me penche pour voir dans toi cette image très belles, très bouleversantes. Tu m'émeus, je t'attends souvent, sans une parole, je conserve des intuitions de toi. Tu me bouleverses.

Je t'aime.

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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