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boudi's blog
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21 mars 2011

Du regret j'ai tiré un pétale de Dipsacus, aujourd'hui j'aime, et c'est sans espoir. Ma croix a le prénom des dieux latins.

 

Ma petite Marion, ma douce Marion, mon souvenir de camphre, est ce que je te mélange avec la rigueur du droit. est ce que je m'imprègne de ta misère toute pleine de lâcheté ordinaire. Tu tintes dans demain avec un cri sombre de ta nouvelle parure brune. J'ai entendu ton murmure chuchoter dans les ombrages de mes mains, entre les stries de mes doigts où le monde cesse de battre. J'ai des ancêtres dont je sens encore le sang remuer, que mon existence naïve avive. Né en mai, je porte le printemps dans mes petits sanglots. Dans la tristesse en gris qui immobilise mes lèvres en l'ivresse saccadée. Quand je tourne une page d'un album photo de ma Kabylie native je sens une veine de ma mémoire qui claque comme un pas sur le pavé des révoltes. Oh, ma petite Marion, comme je m'en veux. Je n'ai pas su te détourner, je t'ai arrêtée, j'ai retenu la marée de ta vie et je croyais la changer, la réinventer, je me rêvais des pressions de Lune, des cratères astraux. Je ne suis pas même un barrage, l'écluse que la vie baisse dans le sanglot des rouilles oranges et qui remonte pour laisser bas les niveaux de tes pleurs. Je donne l'illusion de faire grossir les cours, ah le tumulte d'algues de mes manivelles hirsutes, dans les madrépores illusions, dans les circoncisions des vagues acronymes. Je te dis pardon Marion, pardon de t'avoir laissée à ton vide, d'avoir délaissé la vie de toi et de m'être pendu à tes silences, d'avoir balbutié des salives en or, à broder sur le corps du reste des filles-animales, l'adultère caustique. Les rescrits fusillent les lexicales brutalités, et ma petite Marion, je sais la pulsion qui soulève ton coeur, et la lenteur du sang qui bouche le port de tes cris. Ma petite Marion, tu es le silence qui craque sur la chaise en osier, le mouvement du mancenillier , égorgeant les rouges-gorges et qui rosit tes oreilles de deux perles irisées. Il y a le quartz d'une date imprimée sur tes reins, et quand j'embrasse les photographies de nous, les sangles de mes muscles ralentissent le mouvement de leurs brutales vigueurs. Ma petite Marion, je suis passé dans ta vie comme une intention qui ne change rien, comme un discours politique qui promet tout et altère ce qui va, et j'ai ouvert dans ton ventre la plaie des voyages, j'ai mis contre ton palais ma langue impatiente qui offrait le goût de la liberté. J'ai repris l'aliment dont le parfum t'empoisonne encore. Et je suis parti, parti dans les bras différents, des filles-hymnes aux corps de ricochets contre l'eau tendre et boueuse de mes yeux. Oh, Marion, j'ai trahi, comme à Margot, le loin là-bas, écorché les silos de l'habitude, sous les sillons profonds comme des tombes creusées par les manches des fellah. Ma petite Marion, je t'ai laissée dans la nuit noire sans te donner les torches du jour, sans t'offrir la carte du dehors. J'ai délassée le nœud de tes cheveux longs, dans des salles atroces, les portes bougeaient plus vite que tes petites jambes, et la liberté s'éloignait dans mon pas. Moi je partais, j'allais en dehors, j'allais retrouver le jour et le feu des fleurs, j'allais absorber les tiges des filles, et boire aux bouches des vierges l'eau neuve de leurs hymens fontaines, et tu débattais dans le noir ta vertu, tu te débattais et tes yeux bleus s'usaient, ma petite Marion, dans les chambres sans lumières où ton corps crispait les muscles jusqu'à la tétanie. Ma petite Marion, je t'ai oubliée dans la nuit de ma vie, et tu es devenue la nuit, ses sucs de couture te confondaient dans mon tard, et tu es devenue les heures finales de mes calendriers, tu es devenue la note ultime de mes tristesses, la dernière goutte de liqueur qui tachait mon pantalon de coutil. Ma petite Marion, je ne t'ai pas arrachée au gris de ton ordinaire, j'ai teinté ton ciel de ma salive sombre, j'ai couvert tes nuages des mèches aveugles qui me tombaient devant les yeux. Pauvre de toi, tu vivais dans un monde de brume, où tout se devinait sous les suaires amarrées aux voix, et je t'ai abandonnée dans le silence terrible, violent, brutal des crépuscules sévères. Tu peux tout tenter, tu es prisonnière et ton cri ne rencontre que d'autres cris, tu vis en absence, et je ne te trouve plus dans le noir où les mains des juges me poussent à retrouver l'innocence, les yeux de ma petite Anne n'éclairent plus assez loin la miette de notre regret, l'amour chétif qui nous reste encore sous la peau se dissout, se dissout, et déjà plus rien à nos oreilles que la douleur muette des deuils.

Je t'ai aimée, tu dois m'en pardonner.
Je t'ai aimée, et tu n'as pas pu y survivre.

Aujourd’hui je suis un amoureux sans espoir, d'une toute fragile qui a les yeux forts et le port grave, les ambitions sérieuses, je l'aime de tout mon être retranché de la voix, je l'aime de toute la force de mes silences. D., une toute belle, toute unanime dans moi, dont j'entends déjà le vivat s'en aller sous les allées d'autres ormes, d'autres gloires. Au dernier jour de notre communauté, avant qu'elle se range loin de l'horizon que mes regards accaparent, je lui glisserai sous le porche du front, un baiser parfumé de souvenir. Je lui dirai, c'est de ma lâcheté que je te ceins le front, le laurier du couard te baptise de sa triste audace, n'essuie pas s'il te plait mes lèvres sèches comme l'aubépine, dans dix ans, quand tu ne te souviendras plus comment l'on aime, quand tu auras oublié jusqu'à la profondeur d'un cerne, tu pourras sentir de ce germe que je glissais entre les rides à naître, de ce frisson cavalier, que quelqu'un loin ici, loin depuis le temps, loin depuis sa figure adolescente, sa laideur si particulière, que quelqu'un t'aimait différemment. Petite D., je t'aime de mes impossibles mes manières, de mon aveu incréé. Je ne peux pas m'heurter à la digue forte de ton refus, alors j'écris mon roman et mes poèmes imbéciles, et je t'en dédierai la gloire que je refuserai. J'ai dit adieu à toutes les solitudes, je ne conserve de caresses que l'éloignement douloureux de Loriane. Je me consacre à ton idée. C'est jusqu'où mon courage peut me porter, jusqu'où mes encres peuvent écrire. A la lisière de toi, juste derrière tes sens, sous l'imperceptible. Je t'aime comme un espion. De ce souffle ne retiens que ceci je t'aime comme on ne peut plus aimer. Quelqu'un qui t'aimait au péril de lui-même. Avec des gestes démodés et puéril. La lâcheté qui muselait le verbe, ce n'est rien, c'est la littérature, l'incapacité à vivre. C'est un geste pieux, tu ne m'en voudras pas, quand mes mains assembleront un dernier cri à l'odeur de figue sous la palmeraie de ton futur. J'ai été piégé par l'idée d'un destin, je ne m'en suis jamais remis.

 

Je t'aime petite lueur.

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Commentaires
M
Et quand t'auras fait le tour des initiales anonymes, tu feras comment? :-o
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B
Je suis las des gémissements qui m'aggressent. J'ai conquis une gloire pour la bruler. Je refuse tous les étendards. Oui. Je ne lis pas tes mails. Je ne réponds pas à tes appels. Parce que tu n'aimes qu'en tendant le corps et je me dérobe à l'obligation sexuée de vos façons d'aimer. Cet amour je l'aime comme un enfant, d'aussi près qu'autorise le regard, d'aussi loin que protège le geste. J'ai peur de tout et de rien. Je l'aime confusément. C'est un cœur qui se forme dans ma poitrine et si je ne l'avoue pas. Si malgré les mille amantes idiotes qui ont le ventre nu dans mes souvenirs, j'évite la confidence c'est qu'il n'y a pas de mots pour transmettre la sensation et je refuse de désacraliser l'amour en le mélangeant à la littérature. C'est ma sécularisation à moi. Je n'ai gardé que Loriane parce que je suis un sale con et j'aime afficher les jolies filles qui m'aiment. J'ai l'impression qu'on en oublierait ma laideur. Je ne veux plus jamais parler des prix. J'ai fait les pseudonymes pour simplement expérimenter. J'ai mesuré la scène des glorioles, elle n'est pas à ma mesure. Je me déploie mieux dans la douleur. Sous la lumière dérangée de l'impossible. Tu sais Marie, je pourrais lui dire que je l'aime, mais elle ne pourrait pas entendre. Nous vivons dans deux mondes hermétiques. Mes mots ne filtrent que comme des farces la membrane de ma peur. Alors j'aime de loin, je l'aime comme une inconnue. Et tandis que je l'aime je vous chasse toutes du geste innocent d'un enfant amoureux. Elle est une pensée douce, légère. Je la sens sous ma peau mordre dans mes nerfs comme un nourrisson ou l'eau phréatique. Je suis amoureux ce suffit à mon bonheur.
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L
cmb t'as gagné tout à l'heure ? j'ai pas compris on ta remis un chek de 5000e ou seulement un prix ? bravo comme toujours. Salon du livre monopolisé par le pseudonyme ! Porte de Versailles squatté par tes insultes connard :):):). assume ton talent copain !!! Tu peux larguer nos affections, mais pas notre fanatisme :p. je te suivrai toujours. sois pas heureux ptetre que tarreterais decrire ! jai bien aimé le discours de cloture de tes soins "la malice du monde ne viciera jamais mon innocence". tu px me lenvoyer ?! Beau texte en tout cas, dsl decrire ici, ms je sais ke ta mis mon adresse mail en spam. jecris de mon htc, dc dsl pour l'ortho !<br /> <br /> je tembrasse. a bientot, je te sauterai pas dessus, je c que tu veux te consacrer à ton idée, ta D. Tu perds bcp ^^ c rien !
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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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