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25 mars 2011

Les reins du rhin.

 

 

"Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire"

Paul Eluard - L'amoureuse

 

Lundi, nous serons à Francfort et j'ai peur de trouver la même frustration qu'à Bruxelles, de ne pas trouver de quoi écrire. Je peux écrire avec n'importe quoi avec l'eau, avec la peau, les larmes, ou encore tout ce qui pourrait se montrer comestible sur une page blanche, une feuille, un mur, ou encore tout ce qui pourrait se montrer comestible pour les mots.

Je vais passer une nuit assez étrange. On me dira tu as mal dormi ?
Non, je n'ai pas dormi. J'ai peur de trouver quelqu'un dans mes rêves. D, ou moi, et c'est un peu pareil. Après tout ce que j'ai pris de toi, après tout ce que j'ai mis de mes forces en toi. Les rêves nous confondent.

A Francfort si je n'écris pas, ce sera comme à Bruxelles, je devrais boire beaucoup, pour ne pas sentir le manque. A Bruxelles j'ai eu chaud, j'ai eu froid. Puis je suis reste au stade où mon corps paraissait tiéde. Aujourd'hui encore, je nage dans cette bulle de tiédeur moite, et douce.
Je crois qu'à Francfort, ce sera difficile de parler.



D.
Majuscule. Je vais aux séances de dédicaces avec le sourire. Parce que c'est mon tour, de signer dans un déguisement de pseudonyme. Je renifle dans la librairie, le samedi, un succès qui ne devrait pas exister. J'écris alors tout m'est permis. A l'exception de mourir. Et comme le sommeil ne veut pas de moi, je trouve des créanciers de l'existence dans les choses humaines.

J'ai le sexe des enfants, D. J'ai peur de perdre, peur que tu dises non, ou oui, peur de poser la question, parce que toutes les réponses m'effraient. J'aime écrire et m'inventer une beauté, remplacer un visage. Il ne faut pas me détester. C'est peu la littérature, l'écriture, je suis de ceux là qui gémissent les sensations, qui suent des hurlements, qui sourient des caprices. Je suis un enfant qui grandit dans un corps en décalage. Mon corps lui voudrait des choses, des vigueurs, des femmes, des matins, de la chaleur, et je ne donne que des monstres. Mon âme n'est pas comme mon corps, elle se détend partout, elle veut jouer, pousser, tomber, se relever. Je voudrais t'embrasser sans que personne n'en dise rien, je voudrais te déposer un baiser sur les lèvres, sur le front qui ne soit pas sérieux, qui ne propose rien, qui ne demande rien, un baiser tout simple, tout pâle, un baiser d'enfant, qu'on retient à peine, et qui ressemble à un bouillonnement, qui ressemble à une première vague absorbée par le ressac de la nuit. Je voudrais que nous nous aimassions mais sans être réglementé, je voudrais que l'on puisse être inquiet de l'absence de l'autre, je voudrais poser ton doigt dans ma poitrine, comme un marque-pages, et que nous lisions ensemble mes cris. J'ai peur, toujours, peur. Et je fais face à ma peur, mais je ne peux pas te dire ce que tu sais déjà. C'est fou, la vie est absurde, elle m'inspire et ne veut pas de moi.

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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