Comme le temps passe et bourrelle
Dieu comme tu as changé
Je me dis à moi-même
Etrange murmure de solitude
Ces traces sur ton visage
L'air vieilli de tes yeux
Tes lèvres presque fânées
Couleur d'un rose d'antan
Je me dis à moi-même
Etrange murmure de solitude
Comme tu as changé
Et ce visage presque laid
porte les marques de mon oubli.
J'ai oublié oui, sans faire exprès, un matin de désordre.
Les cheveux si mal peignés qu'on aurait pu croire que je sortais
Du fond des âges pour la destruction, la honte ou l'amour.
J'ai oublié d'abord ton nez, les grains de beauté de ton dos
Ah comme on se souvient bien en prononçant "j'ai oublié".
J'ai oublié, la forme de tes seins
La longueur insatisfaite de tes cheveux
Ton regard destabilisé
Lorsque le soleil sèche si lentement
Dans le ciel d'automne.
Comme le temps a passé sur toi et ton visage n'est plus déjà le visage de mes poèmes
De :
Mes crises
Mon hystérie
Ma frénésie
Mon lexique psychatrique inventé pour déchirer
Ton ventre
Dans un mouvement compliqué
De haine.