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23 juillet 2013

Le désert d'Atacama

Je suis volage jusqu'aux plus absurdes compromissions et mon coeur bat et bout dans cette poitrine de carnage, d'incendies ou de suffocation. Aujourd'hui la peau tâchée de mort du code de procédure pénale, ses cheveux teints en sang, son langage d'incandescence, de chiffre, d'angoisse. Son interminable litanie d'être et ses mille façons de pute bourgeoise me paraissent la parole enfin déchiffrée d'une amoureuse. Je suis une femme frivole et la robe noire de ces presques nonnes, ah comme je la vois bien se soulever dans la poussière de nos procés-flamenco intentés au ciel pâle, aux anges de poussière et de miséricorde. Je me vois devant les miroirs dans l'habit de ces tragiques, tragiques seulement dans ces Eglises pour de faux -et les plaintes des condamnés unies aux pleurs des victimes, orgue vivante de nerfs, tonnent comme le cri d'un Dieu crucifié-

Par bonheur hélas, bientôt je longerai les ruines douloureuses d'Amérique. Loin de l'Europe où l'on sait trop bien mourir.
J'irai parcourant les crevasses du Mexique, ramassant le sable meurtri par les pas des pumas. J'irai crever de soif, piétiné par la course des mirages du désert d'Atacama. Les nuits dureront peut-être couleur d'insomnie, dureront peut-être glacées et dangereuses comme le cerne d'un poète.

Dans ces contrées sans dompteur, je réécrirai la loi pénale. Je désignerai le ciel immense, vide ;  je désignerai l'océan profond, abandonné ; je désignerai le désert interminable, dépeuplé. Je tracerai avec mes pas dans le sable chaud et innocent des prénoms d'amoureuses, je jetterai à la mer des pierres peintes d'initiales, je lancerai vers le ciel un soleil neuf et pur. Je dirai de toutes ces choses vierges, voilà le code pénal de désormais. Réformé pour tous les vivants, les tremblants, les peureux. Voilà un monde pour vous, de signes étranges, de balafres belles. Voilà un monde pour les réprouvés, les criminels, voilà le monde des bagnards déchaînés, des crimes peints en blanc par le baiser d'un amour. Voilà la cage de Dieu, crachez en passant, du fond de vos poumons, du fond de vos mémoires, crachez, crachez votre peur de mourir et toute votre espérance. Crachez, crachez; il y a ici des siècles pour s'aimer. alors crachez, crachez.

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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