Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
boudi's blog
boudi's blog
Archives
Newsletter
1 abonnés
28 novembre 2016

A la fin de l'envoi, je touche

à la fin de l'envoi, je touche

toute la journée tu n'as rien entendu
on eut beau te répéter dix fois les mêmes
recommandations tu gardais cet air indécis 
le même qu'aux jours d'insomnie mais
cette nuit tu avais dormi les huit heures
réglementaires la première bonne nuit
depuis six ans
pris ton petit-déjeuner une banane très blanche
une tasse de Chaï 
tu ouvres le journal en sautant
la double-page des sports
tu ne t'étouffes pas en lisant
les nouvelles
la tasse vidée d'un coup
tu cherches une cigarette

un matin comme il faut

pourtant
tu n'as rien entendu de toute la journée
comme un lendemain d'insomnie
tout vague bourdonnant
comme hanté

tu arrives sur le pitch
tu ne sais trop comment
le corps se rappelle tu te dis à toi même
et tout de suite tu rectifies tu te souviens
tu as laissé cette séparation corps/esprit
il y a longtemps
mais le corps pourtant qui s'obstine à
se souvenir

toi

tu te souviens 
ton premier gant 
le cuir serré sur ta
paume trop large
tu te souviens
la balle-métamorphose
ronde-courbe
Morte
à tes pieds un jour de partie perdue
lendemain du premier-deuxième amour
tu ne sais déjà plus distinguer
c'est fou le temps qui passe
le contrat pro
toi sur ta butte, le cinéma de plein-air
le pop-corn tu ne sais plus ni le coca-cola
la bière une kingfisher blue
ça tu es sûr
tu ne comprends pas pourquoi
cette bière là ce jour là
ce n'était pas la première bière
ni la meilleure
la fille tu ne te souviens pas
le film pareil
mais la bière 
la KINGFISHER BLUE
flotte, majuscules, en toi



tu essuies ton front
combien d'heures déjà
tu regardes le tableau des scores
neuf éliminés 
encore un 
tu le penses sans penser
c'est
ta main 
la même main
jadis...
auparavant
tu préfères auparavant
ce n'est pas si loin qu'il faille
employer les mots des choses révolues

ton équipe de quartier 
tu n'étais pas le plus fort ni le plus mauvais
tu te souviens d'Anish et d'Almar
Mitra, Manjit...les autres
que sont mes amis devenus
Ils vont par paire, tous jumeaux
dans la mémoire

le square c'était un temps de terrain vague
Raji le changeait :
Stade Olympique, Eden Garden
Ca aussi tu ne sais pourquoi tu te souviens
Raji
quel con tu penses
la bande
Mahendra, Singh, Doni
les cons

la nuit tombe
ta passion
ton métier
belle chute


et ta balle concrète vers la cible réelle
à la fin de l'envoi, je touche

Publicité
Commentaires
boudi's blog
  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 49 373
Publicité