Ton âme joue au cricket
[b][center]Et ton âme joue au cricket[/center][/b]
L'obscurité avançait à pas sûrs
Tout elle l'enveloppait
Mains persuadées de la force
à raboter encore un peu le jour
Equeutant le soleil
elle désherbe
la nuit
très professionnelle
nous
nous étions là
couchés dans l'herbe
sans un mot et la nuit
progressait
marée obscure
belle fabrique à noyés
sur nous la nuit
et
nous nous tenions là
amants contraints
par l'effroi
attendant
près des urnes
le sort maudit
qui nous était promis
part amère du fruit
non choisi
près de l'urne
à boire l'eau stagnante
tout s'effaçait dans le noir
complet
digestion-estomac
les rêves en miettes
plus rien à brûler
sinon toi bûcher
le monde qu'on enjambe
bizarre
pour faire un peu de jour
je me mis en marche
frottant la pierre non-visible
et tant pis moi-même incendie
presque
soleil de pacotille soi-même
on avait juré que tout brûle
le monde c'était
et quoi à peine
des cendres d'Atlas
j'étais en marche
j'allais
puis tu surgis
jeune homme aux cheveux blonds
phébus on dirait disait
l'autre toujours machinant
les idiotes comparaisons
qu'on oublie pas
le temps d'avant
l'université les lambris
il dira
Bientôt la nuit-cigue
comme il nous emmerde
pire que la nuit.
Et toi jeune homme de
tout faisant fi on
te discernait mal
avec tout ce khôl
au monde
(oeil malade
ce monde là
rond comme la mort)
tu balançais les bras
c'était à n'y pas croire
le vent frais dans l'herbe
sale
la nuit cornée
on allait se souvenir
le jour libre
la corde déliée
bonjour
oiseau du miracle
jeune homme aux cheveux blonds
tu rendais le goût de tout
le ciel sur la langue
flocon
et tous frères d'élection
entreprenant contre la nuit
chasser le vieux monde obscur
l'hémicycle que c'était devenu
l'univers
aux rides profondes
puis tu survins
jeune homme aux cheveux blonds
Emmanuel