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6 février 2017

Ludvig van Bethoven

il y aura une suite à ces lettres
ces mots tu dis la vie ici quand
tu avances de ce pas indistinct
le même à l'école, trois ans déjà
la salle de classe la sieste Federico
Martial le nom des filles tu préfères
oublier tu palissais déjà innocent
elle a commencé tôt la honte pour
toi l'oeil des autres de tous les autres
de plus en plus monstrueux dilaté
l'oeil par toutes les années à soixante
ans tu imagines l'oeil large comme une
planète tu plantes dans le sol un bout 
de bois il te servira compas bâton
de marcheur tu avanceras dans la honte
toute la vie toute la vie c'était long
un seul jour et toute la vie tu ne sais
comment ce désert ta main sur le front
humide comment pourrait il en être autre-
-ment


il faudra bien une suite jamais achevée
sinon toi froid immobile tes yeux comme
si janvier pour l'éternité y déposait son
verglas mon dieu le mauvais goût toujours
cette incompréhension quand tu parles
la bouche mal ouverte et les larmes qui
te montent mais silencieuses et non-visibles
hachurent tes mots :::/// tu avais oublié
d'appuyer sur shift avant de conjuger
tes hachures il fait mal ce mot

cette langue tu la hantes de signes
tous renversés ébréchés tes lèvres
un vase de Soissons tu demandes
au lecteur sa fièvre sa furie pour
comprendre cette ponctuation
immolée vis avec ton époque
merde à la fin si tu ne 
sais pas ton  
youtube
n'a pas de
points virgules

Tu crois toujours ça n'a pas de sens la parole sans respiration rejetée à la ligne la grande marée chavirant le frêle esquif -tu vois je me rappelle les mots du poème classique Du Bellay par là Chassignet entre ici et celui-là tu ne le connaissais même pas je l'ai exhumé 1917 la tranchée les morts et Chassignet sorti du feu baroque un trou d'obus une tombe- tu n'entends pas le mouvement ni la corde désamarée c'est elle qu'on chante son dénouement lent comme une vie au moment de la mort plus longues secondes d'exister tu ne vois pas n'entends pas existes-tu seulement ô -encore invocation classique et notre père en latin même si tu veux ave maria pater noster allah akbar toutes les langues de la prophétie missel ou coran en caractères indéchiffrables اللهُ أَكْبَر ארמים- j'écris pour des ombres fantômes spectres issus de vous j'écris pour la marque que vous laissez dans la terre molle si vous vous promeniez en forêt deux fois déjà ici pour votre autre le signe d'un vous hypothétique 

Je me rangerai un jour peut-être aux raisons ordinaires
me lançant dans le chant très banal d'une poésie 
sans intérêt voix creuse variété française qui
écouta dans sa jeunesse -loin la jeunesse-
Ludvig van Bethoven mais non pas
Ludwig von Beethoven
son plagiaire britannique 
précisant toujours son origine
hollandaise les comptoirs de Sumatra
Tobago toutes les Antilles saupoudrées
dans sa vie le typhus l'alcool pour oublier
et ta poésie est pareille à ce Ludvig van
Bethoven elle a visité les mêmes lieux
toussa la même toux fictive
alors vraiment vraiment
je dis les mots lambeaux
je suis l'évadé véritable
des pestilences l'arraché
aux asiles aux cargos
le survivant de déportation
ma langue débrisée
témoigne de moi-même
fatras 
fatras
Et Ludwig von Beethoven
à moi seul 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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