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2 décembre 2020

Rituels d'enfant -

666 mots - rituels d'enfant
 
je n’ai pas joué à la marelle
mon horreur des cases ou 
mon goût du débordement
m’empêchaient
de tenir
dans le 1, 2, 3
d’une algèbre sinistre. 
Aujourd’hui, encore
j’en ignore les règles
Il y avait dans la rue
Clauzel
une marelle
que la pluie 
a effacé à force
il n’en reste qu’une 
trace
quelques signes
comme ce qui demeure
d’enfance
après la dernière dent de lait
tombée
A l’école maternelle
En évitant soigneusement la marelle - et peut-être je me dis à l’instant c’est ainsi qu’on y joue
Vers 4 ou 5 ans j’étais convaincu que je pourrais voler. 
Vers 4 ou 5 ans, j’avais deux obsessions : voler - dans le ciel - et Allah.
Alors, je réunis les deux.
Convaincu qu’il suffirait de croire très fort
d’aimer Allah assez pour m’envoler
Musulman très prosélyte j’expliquais alors à Hervé et Marc
qu’il nous suffisait de dire Bismillah pour nous envoler
le miracle - comme la sociologie - n’étant pas une science exacte
il fallait recommencer l’expérience souvent
pas d’échec
ça ne marchait pas
c’est tout
parce que nous prononcions
avec l’accent français le nom divin
parce qu’ils ne croyaient pas assez.
Je me souviens
Nous montions sur une marche
et
nous exclamant bismillah
nous sautions
j’imagine aujourd’hui
l’effet bizarre que produirait
ces paroles
dans la bouche d’enfant
auprès des instit’.
convertissant
marc et hervé
aux sortilèges de l’Islam
la toute puissance 
des cieux
dégarnis ici
ô calvities sentimentales
Mon extrêmisme religieux me poussa
plus tard
à refuser une viande suspecte au centre aéré
malgré l’insistance des éducatrices
convaincu alors que j’étais
qu’elle résultait de l’abattage non rituel
d’une bête au sabot fendu
à l’inverse
Yannis
quand il eût l’occasion de manger du porc
à Grèce en Vercors - sûrement transgressant
par goût de la rime -
ne s’en priva pas
starfoullah
Un jour, dans la cour de l’école maternelle
où j’étais peu nombreux
je parvins à m’élever suffisamment haut
à commettre mon corps
parallèle au sol
avant
que d’avoir mal dit ma prière
je ne chute sur le ventre douloureux
je me souviens de ceci
comme d’une réussite
dans cette cour d’école
mon premier baiser malgré moi
Valérie qui me l’infligea
je n’avais pas dit
bismillah
Valérie
je ne suis pas sûr
je n’ai jamais aimé les jeux de
chapeau de paille
paille 
paille
j’aimais beaucoup l’élastique les garçons y jouaient avec timidité
avec l’air de s’en moquer que ce n’était pas sérieux vas y montre voir 
pff
comme la corde à sauter
qui très vite nous rassure
les boxeurs
être de la dernière violence
la pratique avec assiduité
enfant
je me souviens du jeu terrible
dangereux
que je jouais avec Dieu
disant - la nuit -
murmurant
dans le tard du sommeil
ma haine mon dégoût de Dieu
et mêlant
à cette parole atroce
un chant muet d’amour
pour le diable
superposant
ajoutant
à cette louange
celle
contrite pour Dieu
désolé
les larmes à l’âme
comme possédé
sûrement
est-ce ceci possédé
et Yannis connut en vérité
même chose à Grèce en Vercors
son diable à lui la rime en -or
Une nuit
le diable vint
agacé de ma louange contradictoire
voulant
comme une maîtresse agacée
s’assurer de la réalité de mes sentiments
à son endroit
et me réclama une preuve de mon amour
il exigea de moi que je tapasse ma soeur
je feignais le sommeil pour ne pas répondre
à son appel
sorte de batterie faible de l’époque. 
ce sommeil simulé 
devint une habitude
lorsque j’entendais la nuit
le bruit métallique 
des voleurs
qui n’ayant pas dit
bismillah ne parvinrent jamais
à s’introduire autre part
que dans ma terreur
ainsi
ma peur préservait le peu de bien de mes parents
ma quiétude, seul butin de ces voleurs apostats
De l’enfance le Joker est indiscernable
Enfant
il me terrorisait
tant
que ma peur ne trouvant pas en moi
terre assez vaste
s’empara de Myriam aussi
qui le vit
une nuit
Pour m’endormir
je comptais
les Joker tombant
des toits de Gotham City
comme on compte les moutons
à Grèce en Vercors

 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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