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14 mars 2021

Oasis 21 - HSBC

Décrire dans un style vif un bâtiment




Les blocs de béton, tout est bloc de béton, portail, fermeture, bip, moteurs, tintement du tramway, rugissement électrique, les tramways sont des chatons, des modèles réduits du cri véritable des pétroleuses pétardantes, des locotomitives en zinc gris où le soleil brille et les passagères grillent. 
Continuité, permanence du gris, gris le sol, gris l’horizon, gris jusqu’au ciel comme si le béton gris remontait, à l’extrémité du monde pour tout cerner de gris, de gris morne, de béton, d’une apparence usagée, le déjà-vu immobilier, le trop vu même. L’escalier béton armé, escalier humide, la mousse a poussé longtemps sous l’indifférence générale et chaque marche connait ce tapis végétal. Puis, il y a ce type, les cheveux bouclés, l’assurance mi-feinte, mi-réelle, en construction, en débat, l’assurance comme le béton, en transit, sur le point d’être finalisée, peinte, il manque un peu de couleur, de tout à fait vu, de bien vu. Il passe son badge, une fois, deux fois, une caméra regarde, une caméra bienveillante, elle dit, par zoom et dézoom bienvenue chez toi, bravo, entre-ici, béton vivant tu bétonneras souvent. Bip magique, le bip transforme, transmue, change, sous le contact du bip la porte neuve, transparente, ouvre sur un monde lumineux de baies vitrées de soleil-parjure, Oasis 21, parquet neuf, lumières douces, oranges, lumières tendres fruits murs, lumière liquide, antioxydante, tac, tac, tac, transparence, le doigt désigne, l’open space, les bureaux en tek, les toilettes zéro déchet, Oasis 21 comme sur un fond vert se joue cette pièce, derrière le fond vert, dans le monde autour du fond vert Oasis 21, dehors, par la fenêtre d’Oasis 21 le béton, les herbes folles et mortes de la ville abandonnée à une nature peu ambitieuse, racaille, la nature des terrains vagues, racaille, poussant, chiendent et orties. Par la fenêtre, les grandes baies vitrées exposées plein Nord face au sans-soleil, le tramway au mugissement de chat précoce. Le garçon cheveux bouclés parle à une fille sweat-shirt qui dit feedback qui dit des mots à chemise et tailleur, qui porte un sweat-shirt, sous son sweat-shirt un foulard caché, un chemisier, dessous de la dentelle, dessous encore de la matraque ou les marques des suçons, les soumissions, la griffure, rah, une chatte, un chat. Le garçon cheveux bouclés derrière la chemise rien, transparent, le garçon béton, le garçon baie-vitrée, le garçon Oasis 21 on voit à travers le garçons les végétations, les cordes vocales, les choses pas arrachées, le ronflement du coeur, le cri petit du chaton prématuré. Le parquet ne grince pas, lisse, la lumière se réfléchit, fait comme mille petits lacs où désaltérer l’ombre. 
2.

Attente, le quai, le premier quai, le tramway muet, deux stations, le quai, corps défile en bas, corps défile en haut, circulation, circulation, le corps descend, remonte, bip, tac-tac-tac, alarme, le quai, une station, tac-tac-tac, bip. 

Bip, c’est le bip ou l’alarme le bruit tout est bruit, bip, tac-tac-tac, bip, l’objet en métal dans le revers de la veste, l’objet qui monte dans l’ascenseur au cinquième étage. Au cinquième étage 1000 m2 de claviers de corps d’écran de tac-tac-tac de cris, de sonneries de téléphones fixes, des millions de bonjour sur une année, le plafond très haut, le bâtiment en peau de serpent, le bâtiment couleur de meurtre, le fond rouge HSBC, la cravate rouge HSBC, type meurtre, la moquette rouge, 1000m2 de flaques de meurtre, tac-tac-tac. Badge, bip, rouge sur rouge. Le noeud papillon rouge, la couleur du meurtre, le meurtre, le tapis roulant du meurtre, l’aspirateur l’homme noir la musique dans les oreilles passe l’aspirateur vrooouuumm. Musée du bruit

 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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