jolis insectes dignes des voltiges
brusquement effacés
les ailes troublées par la flamme insensée
ah, enfant de la tragédie ou de la foudre péri du feu et des surfaces
ma vie pour rien jetée dans un enfer mon propre coeur l’abîme
dedans, je traquais dehors les monstres profonds je croyais
tous abîmes extérieurs ces
pédiluves, le coeur passé à la javel
dans ces lieux inabyssaux
l’abîme, je le porte
Madame catacombe, c’est moi c’est moi
ce coeur rompu moi la poitrine creusée
les yeux plein de larmes je ressemble à ces voyageurs anciens
sûrs de trouver au-delà des mers, dans les continents neufs et sanglants
des mines de sel ou d’argent
Moi une tache lentement que le ciel gomme
petit à petit
tendrement autant
la pluie tombe
le ciel tombe
la mer tombe
je me vois marcher moi avancer moi dans la vague
la vague me heurtant moi l’écume
moi le sel gerçant l’océan immense
de ce qui semble un instant la plainte
du lutteur vaincu sur le fil
qui ne se résignait pas pourtant à taper
trois fois le sol mou
en signe d’abandon
ce grand cri dernier
le manque d’oxygène l’épaule démise
un cri mourant un cri vainqueur
alors j’aborde l’excès avec excès je me rêve funambule au rebord des volcans
où je croyais vivre toute ma vie où je ne peux que mourir
alors je cherche dans l’abus la force de moi disparaître me traîner
à genoux sur le ventre dans le silence
cette obscurité
l’obscurité
après l’obscurité
moi qui suis
le noir plus noir que le quelque chose
noir
l’obscurité court-circuitée
le noir lui-même écarquillé devenu plus noir
sans fantômes sans rien sans enfer