à nouveau je crie je pleure au secours au secours ma haine au secours
l’horreur revenez moi affluez débordez que je sois votre première victime
mon premier bourreau revenez revenez vous mon horreur mon blasphème vous traîtres trahis revenez vrais amours ma haine vrais amours mon moi-même les seuls miroirs fidèles ô surfaces menteuses revenez je dis revenez
revenez moi perdu hagard revenez moi égaré dans l’herbe grasse dans le pré ou la paille molle moi me traînant satisfait repu d'un faux printemps et la bise ne coupait pas par la fenêtre on voyait dessinée dans la brume la mort alors revenez sauveurs mes sauveuses revenez mes miennes abysses oh revenez
je te dis
ouvre la fenêtre le vent cou
pera
rbera
le vent
le souffle
quoi l’haleine fétide
que ça empeste cette pièce
trop bien aérée trop
neuve trop claire
je n’en peux plus cette odeur de propre
la lessive et l’après-shampoing
je veux sentir à nouveau la rage me tordre
le cou
qui me dit laissant sa marque
sur ma peau
voilà
c’est bien toi
Jonathan
te voilà
marqué comme l’esclave
ou la bête d’un bouvier scélérat
un voleur de bétail
de première classe
te voilà la corde au cou
libre comme jamais repais toi
je te le dis repais toi du repas rapace
rapiné étendu giton
dans le lit où le sperme parfumé
ressemble au magnolia séché