Que ma magie se situe dans mon enthousiasme sans recul, l’amour naïf de telle ou telle chose et c’est quand je fais semblant, affectant des postures ou tentant de me comporter convenablement que je cloche et me rend haïssable. Il me suffit d’être moi-même, de ne pas me truquer puisque ceci, mal j’y parviens, malgré l’apparence, la mienne, au jeu du bluff et des manipulations, toujours j’ai mauvaise main, geste trahissant alors le jeu perdant…dire, la magie, voilà, je en l’extension infinie sans façons ni manières, je, du maladroit je incapable d’autre chose que lui-même s’affirmer en son épouvantable majesté. 

 

Je

 

Oui, chaque fois que l’on m’aime c’est bien d’avoir été sans réserve, dispendieux de moi-même, sans chercher dans des ailleurs contrefaits, les bonnes poses, singulier tu l’es par trop pour te couler dans les formes de l’existant de l’avant toi je dissone si j’emprunte à d’autres voix leur timbre et comment me pardonner ce chanter faux comment ce serait pardonner au cristal honteux d’imiter le verre bon marché

libre enfant de bas-fonds titubant loin des blés prodigue et prodigue sème tant que tu sais semer vide des poches toi de toi-même essaime enroue irrite

toi-même tu croyais devoir imiter il te suffisait de vivre tu as pris le chemin difficile et pourtant inutile dupé par les vagues rumeurs testamentaires la vallée de larmes ces sales histoires de bonnes femmes ou de bons hommes comme ça s’écrit aujourd’hui 

 

pas plus qu’à te courber à te tenir droit tu n’étais promis à toi même ta forme étrange souple ou rigide l’entre deux ce que je dis souvent une vie à mi-pente

on croirait parfois toi une épure la flanelle t’habille un suaire vivant des épaules aux chevilles tombe te dessine tu avances la nuit t’annonce te devances quelques mètres toi

tu n’es pas le jour pourtant

le chemin pénible de l’apprentissage par coeur la leçon des autres leur façon de vivre ta mémoire te jouait des tours pourtant, dis ce qui te passe par la tête aristocrate de peu et du peu gai luron ta fatigue facile oscille celle d’un fils jouant masqué libre voilà tout dis dis dis vis vis vis recommence souvent tu n’aimes ni l’odeur des chaînes ni rien vraiment sauf faire à ta guise

Oui, ne fais pas semblant à quoi bon c’est toi-même le plus fort quand tu ne penses à rien que tu te jettes en avant sans craindre le ridicule ou souhaiter le prestige

oui ta patrie ce n’importe où que tu prolonges étendant la main