Je disais taire n’est pas tarir et moi jamais je ne peux m’imaginer partir si je dois partir
sans un
bang
puisque dans ma foi nocturne
hulule le grand oiseau des bois
celui-là yeux perçants serres pareilles
si je dois partir comme je glisse là maintenant
ce dérapage incontrôlé dans la pente
raidie
je ne le peux sans éclat
parce que taire ne tarit pas
petite boule de feu
enfant sauvage
muet
désapprends maintenant
ton éducation si tu brandis
la brindille enflammée
que la foudre frappe si souvent
désapprends pour devenir
le grognement
la crasse
la nudité
que ton corps tout ton corps
recourbé
incurvé
voûté
ton corps on dirait le corps d’un vaincu
d’un soumis
celui perdant là la partie la guerre
ton corps ton corps courbé un corps
ignorant voilà
bipède débutant sauvage très pratiquant
non sans un bang de la torche incendiée
le crépitement répété si moi je brûle moi
du feu intime précipice celui de ma nuit des temp-
êtes
phénix généreux j’étends l’incendie
l’incendie sans limite
qui monte
volcan inverse
du gouffre où je m’enfonce
monte et si je tombe alors
s’élève du fond des fonds
toutes les morts