Comme une mécanique infernale
ce moi en moi-même
répétant revenant revenant répétant
devenu moi devenu
Une phrase
la phrase de
Thomas Bernhard la phrase amplifiée sans cesse
retournant à son point de départ enrichie cependant
par la centrifugation
un pas de côté
une phrase la phrase de Thomas B.
enrichie à l’uranium
verte brillante
la phrase
puissante
semblable non semblable
à moi la phrase de T. Bernhard
une danseuse
en moi celui-ci uranium
par retour
rétrograde
chargé un uranium d’ordures
un uranium malheureux celui peut-être
des bombes sales
celles échouant au mauvais port
du cancer contagieux
mon uranium vert moi livide
la figure pâle et verdâtre
du mort
transparent un peu
usé
le compteur geiger tremble devant
la phrase
de gêne d’embarras
de peur
dans l’aller-retors des douleurs
l’écho, ce rebond
si la phrase de Thomas Bernhard augmente
la vibration le sens
au fur et à mesure du glissement
dans la répétition
la mienne
de phrase
si phrase veut dire vie
puissance désir
de départ en retour
s’amenuise il
n’en restera plus rien
cette phrase de Jonathan B.
que la haie du bête clos
hé-
rissée
la bombe sale salement
abîme celui vacillant là
moi ma phrase c’est à dire
la tenant toute proche
la phrase
comme sa vie salie
au contact de l’abdomen
la bombe sale au-dessus
de l'estomac
le diaphragme bat comme
le coeur
voilà l’endroit où se mesure
le pouls de la douleur
l’hoquet étrange
une respiration incontrôlée
la noyade aussi dans l’étang petit
un trou de boue disait rimbaud
putride pour sur la vase
la boue
du bois de boulogne
ou quelque coin d’herbe
et de pluie tu t’y rends
comme péri minuscule
nain devenu noyé dans la marre
tout devient crise et tout de go
tu plonges dans l’eau rafraichie
les centaines de milliers de litres
où refroidit le petit soleil électrique
de Fessenheim
petit volcan endormi
pour toujours