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30 mars 2023

j;

J., le souvenir de J. me revient, un souvenir ancien, loin, son appartement de deux pièces à Malakoff, son petit chat, moufti, il s’appelait moufti et se surnommait Kitler à cause de ce qu’il avait au museau une tâche noire comme la moustache du tyran allemand. 


J., le souvenir de J., la première fois, l’amour, dans le parc. Elle me dit, nous buvons du vin, il commence à se faire tard, elle finit par dire je n’en peux plus parce qu’elle très trop envie de baiser. Parce que la robe se soulève, le vent chatouille les entrailles, commence, comme un doigt la belle manoeuvre. Nous marchons dans le parc, il fait nuit, je n’ai pas couché avec une fille depuis longtemps à ce moment là, nous marchons dans le parc, elle propose d’aller chez elle, et, non, nous nous sautons dessus, dans la clairière du parc, je me souviens, l’arceau des buissons, la petite entrée, un conte de fées, toujours un conte de fées, le sexe débutant par surprise. Je me souviens le plaisir et l’homme qui nous regarde, dont je croise le regard au moment de jouir. Lui. Je me souviens, la peau noire, les cheveux crêpus, les yeux un peu jaunes, pas une ivresse près.

 

Puis J. part brutalement. Elle se lève parce que je lui ai demandé une clope, elle a détesté cette scène de série B, voulait, aussi, ménager sa sortie à n’en pas douter, J., son étonnant mètre 80, qui lueur s’éteint.

Je sors, à mon tour du parc, un copain vit à côté, je l’appelle en quittant les lieux des brèves étreintes, comme, si j’y pense, ces cinémas, jadis, dans les films, où adolescents et adolescentes, apprenaient les sales caresses. J. m’écrit parce que, rentrant chez elle par le tramway, elle me vit à travers la vitre, l’air nonchalant, au téléphone, comme si, selon elle, rien n’advint. Alors, elle veut me rejoindre, me rejoint chez mon ami. Ils sont presque voisins. Je me souviens, je veux enjamber, chez l’ami, sur la terrasse de l’ami, les longues longues jambes de J., je porte un pantalon serré jaune que je déchire à l’entrejambe un grand sourire moqueur sur ses lèvres, comme si vengée, elle, de mon départ sans chagrin, une sortie ratée, sa sortie, devait-elle se dire, si le souvenir de sa robe remontée, ne me hante pas, ne me mène pas au désespoir impatient, aux supplications. Alors, ici, si pas les larmes le rire. 

 

J., chez elle, nous faisons l’amour, ivres je ne sais guère combien, modérément si je me souviens. J. jouit de partout, être érogène, un frôlement de l’aréole l’excite et jusqu’a l’orgasme. Notre sexualité tâtonna sans tâtonner, nous connaissions les gestes, la langue, les doigts, yeux bandés etc. J., je me souviens son désir terrible, terrible, du vraiment jamais satisfait et si, dans la littérature, souvent les hommes peignent des femmes en tant que telles pour se donner à eux-mêmes le rôle mâle triomphant tenant au bout de la bite le rare pouvoir exauceur de l’orgasme, J., vraiment, ne pouvait jamais trouver son compte, ce qui, en ce temps là, m’allait très bien, je pouvais, moi autant - à cause d’une chirurgie manquée enfant - baiser mille fois. Je me souviens de J., sur le pallier quand je rentrais chez mes parents qui venaient me chercher sur le seuil pour baiser, encore une fois, pour que, comme si, après mon départ, l’odeur chaude du sexe dans l’appartement, les draps froissés, humides un peu, lui donnerait encore, fantômes, un orgasme. L’ombre et le souvenir, bons amants à qui, corps érogène.

J., je me souviens des jeux, les premiers jeux, la suspension du désir, comme je jouais avec son envie, comme j’inventais, là, les trésors de patience pour qui moi pourtant le jamais patient, le sexe frôlant le sexe, l’attente, plaisir, torture, le plaisir, aussi, soi libéré, les chaînes brisées oui le grand air aussi. 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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