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boudi's blog

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28 octobre 2009

Je bande encore.

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Et ils auraient voulu que plus jamais je ne bande ? Ou moi ? Que je ne bande plus pour ressembler un peu à ce continent d'eunuques ? Hé. Faudrait voir, les parfums, faudrait voir toutes les entêtantes extases que je louperai, moi, à plus bander, faudrait voir comment c'est doux un dos animal, comment c'est chaleureux des seins de fer. Je fonds, je glisse, je tremble, et je suis assis sur un banc de lumière, au milieu du désert, c'est violent de couleurs et les yeux doivent s'habituer à la vigueur blanche, le regard, sorti de sa chambre noir, discerne derrière les barreaux pâles, des formes, des corps, des dévastés et puis des droits comme des chênes. Je rêve d'incendie, je rêve, de faire gémir la terre, et puis les murs, et enfin les miroirs, qu'avec toi ma C. (et c'est par respect que je ne dis rien de ton prénom) on fasse pleurer trois cent voisins. J'ai l'habitude, des gémissements, moi, ailleurs, en bas, en haut, droit, fiers, et puis on irait sur une jambe tant qu'elle est dure, tant que je bande, je peux conquérir l'Univers. C'est mon risque l'impuissance, c'est le danger d'avoir tout son talent contenu dans sa bite, là juste au bout, et ça rouille d'être dressé toujours aussi colérique, un talent, ça fait mal à force, le sang qui caille. Vous avez déjà entendu ma voix ? Elle est calme mais frénétique, elle parle toujours de bazar, et puis de folie, elle parle de murs qui montent, des flammes qui viennent fondre le ciel, et on appelle ça la cendre, et vous avez le corps tellement mort que vous ne savez plus si c'est chaud ou bien, si c'est froid, et vous mettez des masques le matin, vous en mettez trois différents, un sur le ventre, un sur les yeux et un du mollet aux orteils, et vous êtes contents. Et pourtant y a pas Ensor dans vos têtes, y a pas la folie de vieillards hurlants, de clowns inquiétants. Le cirque est un loisir, l'enfer un mythe, et les deux sont en moi, je suis une légende tout seul, je suis un poème, une symphonie, une musique qui vous effraie, et vous avez peur de moi, parce que vous savez bien que ma salive empoisonnée vous mettrait par terre, allongés. On peut mêler nos fluides, échanger nos sécrétions, comme desnuméros de télephone et enfanter des bêtes à cornes, des peurs. Césarienne pour bête immonde. Ma voix vous la voulez ? C'est là 06 75 84 70 47. Attention, partez, c'est léger ma voix, c'est comme un flocon qui tourbillone sur un visage, qui se pose et vous brûle, vous dévore, ça fait tout avaler, ça fait fin à toutes les lignes, à tous les paragraphes, et y a pas de virgule, y a pas ponctuation dans la vie et je parle comme je vis. J'ai pas de frein au verbe, j'ai que des vitesses, des plus, des envies, des associations, de smots, des alliages, alors je mets quoi là, dans ma chimie, c'et quoi le substantif magique, l'alchimiste d'aujourd'hui, la poussière de demain, merde, quoi, je ne mets que du cri, ma voix brise les os, elle écarte les mers, ma voix, elle fait tout ça, pleurer les femmes et puis rire les enfants. C'est pas du zozotage, c'est de l'assuré envolé. Je parle du poète à la voix de lyre, du fou au cri de tambour, et moi, moi, j'ai la voix de l'azur, qui passe, qui file, traverse, et vous pend. Y a pas de formules en littérature, j'en claque comme des aces, je les balance, je suis une machine à les servir, mais je suis DANS LA BANQUE D'INVESTISSEMENT MOI MONSIEUR? JE COMPTABILISE PAS LES CHIFFRES JE RAMENE PAS LES CLIENTS? MOI JE SIGNE ET CA DEVIENT SAIN, ON SE REND PAS COMPTE SOI COMMENT UN AVOCAT JURISTE JUGE LEGISLATEUR CA A TOUT POUVOIR. Chaque article du code civil est une lettre de cachet. CA FAIT QUOI ? ? ? ? ? CA TROMPE CA MENT ? Et d'un mot, d'un souffle, d'un vote, d'un paragraphe, d'un renvoi la même pensée, la même volonté qui asservit, qui assujettit, qui ravale, qui rapièce, la même exactement la même, d'une ligne peut mener au trou ou au sommet, c'est ça le juriste toute sa vie se consacre à justifier la pensée odieuse. A tenir en équilibre entre le légal et l'illégal. Sur une jambe il risque la vie des autres. C'est marrant, on se sent un peu général, tous les jours à la banque c'est Verdun. Le droit, la morale ce sont des prisons pour imbéciles heureux, l'honnêteté est un vice de pauvre et c'est pour ça que les pauvres sont pauvres, il faut bien leur faire admettre le bien et donc le paradis pour qu'ils acceptent d'être pauvre, de pas savoir comment c'est de savoir, de jouir. J'ai les jambes qui tremblent. J'écris avec les jambes ? J'écris avec le corps, et vous ne pouvez pas saisir quand vos vies sont en ordre, quand vos emplois du temps vous mettent à genoux, c'est pas innocent si chaque cadre de l'agenda s'appelle cellule. T'es enfermé volontaire. CA doit faire bizarre le matin, de verrouiller sa propre prison, d'éteindre sa propre lumière pour vivre dans le noir avec des yeux abominable,s avec des peurs de gosses.
J'ai oublié d'être con, j'ai plus envie de rien, mais je bande encore, je bande encore et j'ai des rêves, comme un loup au milieu d'un chenil, parce qu'il aime les chiennes. Mais j'ai toujours des dents, j'ai toujours l'instinct de malfaiteur. Je n'ai besoin que de ma C., qui m'attendrit l'être, me fait léger, et le ciment, et le béton, et le bitume, et tout ce qui goudronne les plumes et puis la grandeur, elle l'allège, c'est de la mutilation, de l'amputation d'horreur, je suis plus grand. Après. Oh ta bouche. Je lui donne un prnéom tu permets ? Promesse. J'ai la voix de l'azur.

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24 octobre 2009

Je n'ai fait que fuir

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    Toujours être ailleurs. S'en aller.
     

    Ca m'agace la foule. Encore.

    J'ai ouvert mon moleskine. C'est amusant qu'aucune ne le devina sous mes épaisses poches, dans mes valises, sac, ce petit carnet de 10 cm de haut, plein de mythes, de minuscules lettres, des déliées à peine formées. Je l'ai ouvert, et j'ai trouvé des dates, des amusements.

    2 juillet 2007 :

    6h37
    J'attends à la gare de Lens mon TGV. Le brouillard de Loison fit une cape autour de mes épaules. Le temps est complice de mes fuites, il me nimbe de sa grisaille. J'ai volé la mastercard de Jean, celle d'Emilie. Je n'ai pas trouvé celle de Sophie. Le chien a aboyé. J'ai tourné la clef, lentement, dans la serrure pour ne réveiller personne, j'ai descendu les escaliers à genoux pour ne pas les faire ployer. Que le bois soit muet et les murs sourds. Je suis parti, avec de l'organisation dans les poches. J'arrive à Paris. Je suis bac+1.

    17 juillet 2007 :

    J'ai craché tout mon mépris, tout ce que j'avais dans le ventre, d'ordures à la gueule d'Elodie, tout l'uranium digéré, toute la saleté qui me fait dedans des caprices ravageurs. Je lui ai mis dessus comme mon foutre sali, comme la noirceur de tous mes sens. Elle a chialé. Je m'en tape. Pauvre conne.

    Décembre 2007 :

    Wendy est venue chez moi, en silence, dans des pas de laine. Papa était devant la télé, Papa qu'elle crut mort, que je déguisais, avec des parfums de poussière, d'absent, que je glissais du vide sur ses yeux. Papa était par terre, et je lui ai dit à Wendy, pas un bruit, des esquisses de mouvemnt, du mutisme, vas-y allonge toi. "Marion..." "Tu m'as tué chéri". Pardon, c'est l'habitude de simuler, dissimuler, le texte, l'oreillette, l'absence multiple. Chut, tais-toi, tu n'existes pas.

    Samedi - printemps/été 2008 :

    Je suis parti doucement de la chambre, sans faire craquer le lit. Wendy était nue, sur son flanc, endormie. Les images de la télévision brésillaient, coloraient. Il y avait du bleu pâle au plafond. Elle n'a rien vu, rien entendu des mouvements saccadés de ma fuite. Quelques secondes avant, quand las, déjà, quand las trop de fois, je me réfugiais dans mes silences, elle avait mis ses doigts autour de ma bite, que le sang circule, que le sang me jaillisse dessus. Qu'elle sache un peu comment ça fait, de vivre, d'avoir le sang tout contenu, des règles qui vous saignent dans le désir. Ca a marché à demi. Elle a des vertus que j'appelle des vices, la mignonne.
    00h30. Je prends les clefs de la chambre que je dépose dans la salle de bain humide, je les dépose là pour que sous l'auréole de pluie, de gel, il y sue des larmes. Qu'au réveil elle les trouve toutes trempées, dessous de l'eau qui coule, circule, de l'eau qui gémit un peu. Elle se réveillera et je ne serai plus là. J'ai ouvert sa sacoche, très précisément, j'ai pris 25€. Devant son appareil photo et son ipod j'ai hésité (comme elle hésitât un jour) puis j'ai eu peur, peur de son père, peur de son noir. Je me suis imaginé son père que j'imagine avec une voix de tambour. Certains poètes sont des lyres, des accordéons, des violons, lui je l'imagine acteur époumoné, tambour. J'ai pris un peu de son argent, oublié Maggie Cassidy, laissé sa richesse technologique. Qu'elle vive de son bruit, sa prétention, ça ne me regarde plus on ne se reverra pas.

    Août 2008 :

    Elodie, ma belle Elodie est toujours là, malgré les cris, malgré mes rages. Elle m'attend, elle est venue à Paris "un peu pour toi". C'est fou. Je la croise avec Marion, je la file, je l'organise, je la fragmente en petites cellules qui s'intègrent à l'emploi du temps. Jardin Du Luxembourg-Ophtalmo--Palais de Tokyo-Marion-Père Lachaise-Maison d'Elsa. C'est fou, ces gens qui restent, qui demeurent, comme si j'avais en moi une lumière invisible et nécessaire.

    Mars 2009

    Avec Marion, c'est fini, je me le dis depuis un moment, il faut juste faire rompre ce qui trop plie, ce qui met du terne, du gris dans mes yeux. Elle m'ennuie, je dois organiser la fin, la structurer, mettre de l'architecture, du planifié soviétique, de la charpente aride pour tout soutenir les au-revoir. Son père n'est pas là. Nous avons les clefs, nous y dormirons. J'ai tout pensé. Avec un bruit de rasoir, quand elle se touche sous la douche, j'ai volé son GPS. Sans scrupules, aucun, jamais. Je l'ai pris, rangé dans mon sac à dos vert-fond cuir. Je le vendrai (note du présent : 219€). J'ai déjà récupéré mon Rimbaud, je sais que c'est fini, mais moi je ne quitte pas, pas vraiment, j'attends que les choses meurent, qu'elle serpe le pied de vigne, vendangés les vins de l'abandon.

    Avril 2009 :

    Avec Wendy on s'est revus, plusieurs fois, avant. Malgré ce départ la nuit que j'ai dguisé de mes névroses, que j'ai travesti en alcool. Fiole à purin. J'ai violé l'hôtellier. Je suis parti sans payer, sans rien retirer d'argent, certes. La dernière fois -avec Wendy encore- je l'avais escroquée la pauvrette de 65€ d'une nuit que je ne payai jamais. Marion m'a quitté avant, quand elle découvrit trop nettement les passions qui m'unissaient avec Christine. Dont elle ne devinait pas le quart. Tant mieux, elle est mieux seule, surtout mieux après moi. Je l'ai transformée, en mieux, elle doit en être ravie. Wendy, je l'ai volée, ses jeux (revendus) ses livres.

    Eté 2009 :
    J'ai un peu troqué sa bouche contre du fric. C'est sale le pognon, des dommages et intérêts à ses douleurs morales. Voilà. J'ai clos deux ans, la mâchoire cousue. Je ne l'ai pas rappelée, ça frétillait sur mon être, mes os ployés de fruits las, de branches coulant, liquides et juteux. Je n'ai pas rappelé.
    Pourquoi m'aime-t-on ?

    Je n'ai fait que fuir, m'en aller par les routes qui ne croisent rien. Je crois que je n'existe qu'à peine, sur les ventres, les seins, les yeux et quand aujourd'hui je n'ai de désir que cimetière, je fais quoi ? Je vis où ? Quel désert ?

    Narcisse défiguré.

2 octobre 2009

P

Pas envie d'écrire. J'ai tout un carnet de sensations, avec des chiffres, des dates, des femmes qui font ployer les lignes de leurs trop lourdes poitrines. Ouais. Pas envie d'écrire, je tiens ma vie dans un journal étroit. Je fais plus trop dans le glauque. Demain je danse, un peu, le chacha, contre des miroirs immondes, dans un souterrain où l'on vit bien. Alors je m'abandonne moi, je me tais, beaucoup. Je peux dire quoi. Je peux dire ça :
Si tu doutes de l'enfer viens faire un tour dans ma tête

La beauté excuse la médiocrité. Le talent excuse la laideur.


Pour s'endormir certains hommes baisent, les moins chanceux et les mariés se masturbent. Moi j'écris. Mais je n'écris plus, alors je ne dors plus en conséquence.


Je rêvais de mettre l'humanité à genoux pour qu'elle -rampante, toujours- prenne un peu de hauteur.


16 septembre 2009

Le club des cinq

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Pourquoi ne pas se pendre quand on est vidé de violence, de puissance, de tout l'Univers qui craque ses articulations entre chacune de vos dents ? J'en reçois dans mon théâtre, moi, des petits acteurs qui s'époumonent sans souffle sur la saynète de leurs os, oh les petits rodomonts qui déclament des lignes, des pages, de l'encre. "Je récite". C'est de la poésie primitive, c'est Lascaux en vers, du Jean De La Fontaine mis en glaires. Merci pour eux. Il y a une femme dans ma vie, qui a une initiale reine, qui arrive comme ça, qui a déposé sur ma bouche ses habits, pour qu'ils y fondent, pour que sa nudité me fasse le corps et le gland incarnat -il faut le décontracter, je n'oublie pas- elle a deux empires qui se dressent à la place des yeux, deux empires de beauté conquise, de plaisirs obscurs, et d'une légèreté qui me rend balourd. Elle est si légère, si fine, que j'imagine que même mes muscles ficelles peuvent la faire tournoyer, que sans le verbe, juste avec mes forces, juste avec ma vigueur d'enragé écumant, je peux la faire s'étourdir contre les étoiles. Ouais, c'est comme ça, pile ici, de la douceur sans mièvrerie, c'est étonnant une ivresse sans liqueur visqueuse, sans mesquineries ni ennui. J'aime. Avec mon corps de Midas aux mains de feu.
Chez les autres. Dans vous foules identiques, visages trop visibles j'ai des interrogations. Des petites questions entre grincheux qui m'incubent dans la tête. C'est un bacille solitaire. Une peste bleue. Ah ! Imbéciles. Pourquoi vivez-vous ? Offrez donc à vos corps une sublime jouissance, femme, donnez à vôtre être pâlissant de l'extase à faire pâlir le plus acharné des amants. Sautez du haut d'un pont. Puisque toute votre existence n'est qu'un prétexte à l'orgasme, une volonté toute nette de baisouiller dans des coins. Vous êtes une souffrance triste, une douleur froissée. Une insulte.
Tes clous, toi, médiocre, c'est où que tu te les enfonces, dans quelle chair ? Quand t'es femme c'est à l'entrejambe, de sentir du rigide dangereux qui te saigne dans la peau. Oh, Oh, arrache toi donc des sanglots de plaisir, gémis contre toi-même.
Tout est bas. C'est Bourgeois. Pas de tragique dans vos vies ; du burlesque. Je me dis, quand même chéris et chéries qu'il vous faut du violent, des trucs qui vous renversent le dedans, qui font s'inverser les ventricules, à droite tu pompes, à gauche tu envoies. C'est une métaphore de la sexualité, le coeur. Scindé en deux "foudroyés à la naissance" murmure Platon.  Allez, pour la violoene, les macs font bien ça. Vous pourriez avoir facile, l'excuse à la déchéance, le corps sur le trottoir. Ca permet même un style de vie. Pas très bobo, mais on peut rouler dans des berlines et se faire mettre dans une camionnette. j'ai décidé de décevoir aujourd'hui, de faire gicler de l'exclamation, de passer du verbe tendre, mou, au membre dur de l'archer. Je fais du violon et je joue des mots, haha.
C'est qu'il y a trop de fantômes dans ma nuit, trop qui exigent que je sacrifie des lignes, que j'aligne des pantins aux lignes, que je les attache à la marge une couronne d'explosifs pour le crâne. Et que ça saute ! Qu'on fasse une farandole des chairs répandues, des corps agonisants, des imagines pitoyables que je sue. Mon écriture est sudation, je suis les éléments, le feu et puis le lacet de foudre qui vient vous étrangler au sommeil, la secte qui brûle vos frères et la religion qui enterre vos parents. Droit dans mes bottes de S.S, c'est direct pour M.. Pardon pour l'obsession, c'est la frénésie des yeux bleus les volutes de votre brume. Vous avez vu ? Tu as vu foule, que dans mon moi, il y a de l'autre initiale, je dis Je, à travers un prénom aux yeux clairs -pas pâle, jamais pâle ils sont trop faits de vigueurs, de mers auxquelles j'éjacule le feu, hé-. Narcisse défiguré (il faut que mes petites lectrices amatrices de bons mots puissent aussi se toucher Monsieur Phillippe, Mademoiselle la Belle, et puis pour Tristan aussi, et Frida qu'est plus trop Margot, tous ceux qui valent quelque chose en somme. Vous êtes quatre. Je peux pas être bâtard pour faire de la littérature de jeunesse, mais chacal je peux essayer, on fera un club de cinq) c'est moi, moi qui me cherche dans les cicatrices, dans toutes les cicatrices imbéciles qui couvrent l'Univers. Je suis l'Univers. Vous savez Philippe (je fais dans le demi-tutoiement par le prénom) j'ai besoin que vous rasiez mon style, que votre lumière (nous sommes amateurs du même vers d'Hugo) pèle ma flamme. Voilà c'est dit. Je vous dédie ceci -je paye mes lecteurs, c'est un modèle économique à étudier pour les majors productrices de moindres- "

Ma vie est un torrent merveilleux, j'ai mille bras, parce que je suis l'Océan et ses affluents". Giflez moi, mouchez moi. Je m'en branle, vous voyez bien, je mets du foutre partout. Pardon pour la déception, pour le talent autodestructeur, pour l'espoir un peu idiot qui râle. Je vous estime, et pourtant il faut oser décevoir pour grandir. Arrosez moi. Vous ne crachez pas vous, c'est moi qui fait ça, quand je ne bave plus, quand j'ai acquis la technique pour transmuter ma bave en crachat. Et ceci je vous le dois à vous et Genet. Genet a son nom au Panthéon, il y pousse et s'y élève sans cesse. Cent de ses soeurs désorganisées, brouillonnes, sur lesquelles on ne marche pas.
Je m'en tape des petites médiocrités qui encombrent le présent. Des bouffons ordonnés qui s'agitent et rêvent en uniforme d'originalité. Qu'ils s'enculent entre petits seigneurs de la veulerie ordinaire. Priez pour la sève du poète. Je cause aux contradictions, je parle au mensonge derrière les yeux qui collent d'ennui. On ne guérit pas de la médiocrité.Au mieux on oublie par rasades de vodka, par rail de C. à la colle ou au white spirit. Déchéance, tout est déchéance.
Qui avale la couleur des yeux gris, livides de la foule ? De ce visage unique, reproduit en série, elle est où la manufacture de l'original, du style et de l'identité. J'ai tout un convoi de dynamite à lui adresser très cordialement. Du feu à vos cendres. Je suis de la race des enragés, alors petite fille je ne supporte pas, je ne supporterai plus jamais  l'eau croupie de quand tu mouilles -depuis que j'ai la Mer. Il n'y a que dans les yeux, dans les mains qui déshabillent ma pudeur, qui enroulent la tendresse maternelle autour de mon excès, que j'écoute, il n'y a que là, quand ma flamme déroulée, un peu hirsute, ne trouve rien à brûler que douceur que je retombe. Un pâmé en terre brûlée.
Y a que toi dans mon noir, toutes les lumières -pas les blafardes, pas les lampes torches que sont les croyances des groins- ont ta peau. Je les lèche, toutes. C'est un acompte sur le plaisir.
Toi foule, toi individu, est ce que tu veux demain que je t'étrangle avec ma chaîne de vélo ? Que je t'enfonce ma plume trempée dans mon sang au profond de l'artère. Te contaminer du même délire que moi.
J'en ai entendu cents infatués, des maitres suffisants me clamer "je m'épanouis dans le chaos" et ils n'en savent rien du chaos. Le chaos c'est une galaxie qui vous fond sous la langue comme une goutte de cyanure, le chaos, c'est de vomir son acide sur la feuille et d'en voir sortir une eau-forte. Le chaos c'est une lutte, une perpétuelle, ce sont des flétrissures qu'on ne compte pas et qui vous fleurissent aux entrailles, ça vous transforme en champ de mines, en tic-tac affamé de secondes, le chaos ça vous fait de la course et pas trop de virgules -ni ponctuation- dans les mots.C'est du Proust sans Proust, le chaos. Eux, les très fiers, les complétement satisfaits s'amusent sur des décombres qu'ils appellent chaos. Compléments au néant, mariés au vide, quel joli couple. Mignon entre voir dans mon nombril voir si le noir a germé. Dans ma tête c'est la guerre, en attendant l'armistice je participe. J'enrôle. Je meurs. Je bombarde. Salut Dresde, salut Verdun, c'est combien de trous, de bombardiers, d'obus, d'acier déchainé encore. Je m'ennuie. Dans l'excès même il y a de la monotonie.  Je vous proposerai bien une cicatrice mais sur vos corps vierges où vous dessinez des traces au stylo, des petites blessures, des imperceptibles mouvements de douleurs. Vous sauriez où accrocher une si belle balafre ?  Mauve en plus ! En mon royaume c'est une décoration militaire, c'est ma croix de feu, j'ai toujours été un peu fasciste. Et une cerne, une cerne vous en voulez ? J'en ai accumulé dans mes nuits terribles, dans ma lutte avec elle, la nuit, et son corps osseux.

Encore toujours, quelques bouffons, une Cour, je ne parle pas de moi, je parle de toi foule, foule avec tes yeux indifférents. Grise, tu es le ciel de Paris. T'as des rides plein l'intelligence. T'as toujours été vieille, tu es née vieille. Fritzgerald n'a rien inventé, il a recopié la foule qui ne rajeunit pas. Fontaine des flétrissures, et avale ses tanins, et avale ta piquette et dis moi que c'est du cheval-blanc. petits vins pour petits humains.

Vous savez, moi quand je passe devant un miroir, je vomis, c'est pour l'hygiène, devant ma gueule. Et eux je sais très bien le rituel, quand ils n'arrivent pas à sauter par dessus le reflet couvert de sale, et bien, eux ils pâlissent. Ils rougiraient bien, mais ils n'ont pas de couleur. Ce sont des individus délavés qui ne savent que disparaître un peu plus, un peu mieux. Ca ils ont appris à se dissoudre -ils sont diplômés-, à se cacher -non derrière les mots, les leurs sont faméliques, efflanqués, c'est la Somalie dans le lexique- sous l'apparence. A force de leur vomir dessus on finira bien par les faire transparents.

Ma peau ne cherche plus les coups, mais ta bouche, et je m'en veux de la glisser là, de la faire reine de ce tas de cendres, de ces cadavres desquels je prends les dents en or pour lui forger un bijou, un trésor. Pardon à tes charmes, d'avoir besoin de concentrer la bêtise en cent lignes, de faire tourner la folie et toutes ses balles, toutes les munitions des sens pour t'apprêter. Ce soir on sort boire un peu d'infini, sortons nus.. Ca nous coule des bouches. Elle a pas encore dit oui la belle, et j'ai les doigts gourds mais sournois. Je suis traitre et elle préférera mes mains caressant ses vices qu'étranglant ses vertus.

Aux imbéciles, désolé pour la guillotine, les têtes à claque je les décapite.

10 septembre 2009

Immoralité.

"Je suis un gosse très morveux, très délinquant. Pas au niveau d'un Genêt mais je me débrouille dans l'immoralité"

Moi.

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8 septembre 2009

Pulsions

Viens me chatouiller les pulsions que je t'abîme.

3 septembre 2009

Romançons.

Chaque fois que j'entrepris de conquérir le corps d'une femme je lui suggérai que son coeur recélait d'insoupçonnés trésors, de sortilèges que seuls mes yeux hyperlucides pouvaient leur révéler. Je plongeais la main contre son sein pour en retirer de fabuleuses images, des à la faire danser contre sa propre imagination, à faire corps avec son propre corps ! Elles n'en pouvaient plus, les pauvres, de ce visage neuf qu'elles crurent voir dans mes doigts agiles qui bientôt, descendant plus bas, leur montreraient d'autres extases.

Chaque fois, j'agissais avec sournoiserie, probablement bus-je enfant à la même coupe -empoisonné par le christianisme- qu'Eros. Me voilà aujourd'hui rendu vicieux, avec les membres durs comme le coeur. Mon verbe qui se cognait à leurs lèvres n'avaient qu'un dessein, les violer, leur jouir à la bouche et pour se faire je sapais leur identité, la confiance qui tremblait déjà dans leurs yeux. Les lettres de fièvre que je leur envoyai ne se destinaient qu'à les engourdir par la poésie à la manière des meurtriers antiques qui plutôt qu'assassiner par de violents poisons l'Empereur à déchoir, lui suçaient toute énergie par de légères aspirations pile contre les facultés -les courtisanes excellaient en la matière. Si bien, que l'Empereur ainsi affaibli, débilisé, incapable de tenir en main son sceptre métaphorique, tremblant en évoquant cet Empire qui s'étendait de frontières toujours renouvelées, finissait par être chassé du trône et du Panthéon.

Mes femmes, ces femmes, toutes qui pareilles à Narcisse cherchèrent à se mirer -et donc à s'aimer- dans le reflet de mes pages finirent frappées d'un aussi triste sort. La marée du verbe est plus surprenante que l'on peut supposer, et il s'y déchaine parfois la fureur d'un torrent qui engloutit tout, toutes les forces, tous les espoirs qu'elles réunirent en vous, cette peau neuve qu'elles admirèrent, que j'avais aimé chez d'autres. Elles ne nommèrent que les fleurs qu'elles perdirent.
C'est ainsi que je guidai mon existence, de corps en corps, comme des barques stygiennes, avec des manières d'escrocs à faire passer les écrivains américains pour sincères, à faire passer leur style immonde et vénéneux pour l'expression de la plus pure émotion.
Voilà, ma vie, elle débuta contre le sein d'une femme, ma mère, pour toujours errer contre la pâleur d'une autre. Mon corps glacé, de ce sang-froid qui me prive d'énervement et n'offre à mes ennemies que des colères sobres et méthodiques comme le canon d'un pistolet, pour se réchauffer devait chercher la chaleur de ces corps. J'allumai des brasiers, deux flammes rougissantes aux pupilles, juste pour que la nuit soit moins effrayante, que j'y trouve le réconfort d'un foyer, d'un foyer qui changeait de formes de jour en jour, qui changeait selon l'appétit de mon ventre. Chacun se fie à la boussole qu'il peut, la mienne était taillée dans l'excitation et la pulsion, elle me guidait de femmes en femmes, de corps en corps de décadence, toujours la décadence, en orgie. Je l'appelais ma bite.

Je goûtai tant de charmes, tant de délices répétées, identiques que ma bouche pleine du sel et de l'Océan des femmes finissaient par vomir, par vomir de son propre désir. Ma bouche gonflait, rassasiée, prête à rompre de séduire de si infâme manière.

Chacune se crut unique, et j'enfilais avec le même étonnement -feint- le même masque sur dix milles visages. Les hiérophantes de l'étique médicale, eux qui babillaient sur les travers du clonage, ne surent rien de mes sauvages manipulations. J'offrais un corps impalpable à des femmes qui réclamaient d'exister ! Elles devenaient l'Univers toute une nuit et ma bouche, ma bouche chantait la formation des planètes, les explosions stellaires, elles sentaient la gravité leur remonter du bas-ventre, et leurs seins se gonfler d'envie, elles y voyaient des galaxies jusque dans leur nombril tandis que de cette cosmogonie s'échappait des râles, mes râles, les râles de mon extase, de mon sexe que j'enfouissais partout, qu'elle suçait pour en retirer des mots, encore des mots, pour se voir belle, d'une beauté puissante, d'une beauté qui leur faisaient tomber amoureuses d'elles mêmes. Elles ne couchèrent jamais avec moi ; seulement avec mon verbe -et ce corps que je leur prêtais. Le verbe eut droit à toutes les faveurs, à leurs vertus salies, vendues pour entendre un mot, un phonème sauter de ses hésitations. « Une virgule pitié » que je les entendais supplier pendant qu'à genoux je les immaculais.

Ces femmes ignoraient le calice qui me contaminât, elles ignoraient ma solitude et les dents de loup qui garnissaient la bouche du poète. Toujours prêtes à marquer, à enfoncer chaque millimètre de leur envie dans les chairs féminines, à les soumettre. La poésie est bondage. Je les assassinais à chaque minute qu'elles passaient réfugiées contre mon torse adolescent, désespérément adolescent. Je tatouais mes souhaits enragés sur leurs seins. Je les rangeais : classées, comme un éleveur organise avec fierté son cheptel. J'étais fier, moi, avec mon visage unique, imaprable, inchangeable, de mettre des belles à quatre pattes, de les faire sentir le parfum de mon vice, de ce vice qui hante toutes mes nuits sans elles.

Je voulais échapper à tout ça, à ces nuits qui m'arrachaient des sanglots silencieux encombrés d'un corps inutile -et je ne parle pas du mien. Je parle de celles-là, des rages que je partageais avec elles sans qu'elles surent grimper aussi haut que moi dans la haine. Elles n'avaient que des défauts, c'est à dire un vice sans ambition, un tout minuscule vice à la voix d'adolescent en mue ! Je voulais échapper, moi, à ce trou noir qu'ont les femmes, aux mensonges. Mais la solitude, la solitude, celle qui ferme votre porte à clé la nuit, celle qui vous colle du silence artiste dans les yeux pour vous empêcher de les clore, qui vous permet de suffoquer plutôt que de respirer, celle là est terrifiante. Elle est hantée de fantômes, de démons geôliers. C'est d'un enfer véritable dont je vous parle. Elles n'y crurent pas, elles, quand mes yeux perdus, ivres, tournoyant, jurant que j'avais vu le Styx, que j'avais vu des monstres cousus de blasphèmes. Alors je devais dérouler ma langue, les inviter dans ma tête. Et quand je le fis, chaque fois que je le fis, celles qui n'étaient alors que des victimes innocentes devinrent folles compulsives prises de soubresauts, elles hoquetaient de douleur à chaque seconde, elles crachaient, éructaient contre ces images que nous partagions désormais. Je n'offrais pas d'alliance à mes femmes seulement mes cauchemars. Pour les subir il fallait être vide d'âme. C'est contre elle que leur appétit se jetait le premier, farouche, ardent, il dansait avec ses fourches, avec ses têtes cent fois réinventées, avec la peur carnassière contre l'âme acculée, contre l'âme effrayée qui avait clos ses yeux déjà, qui se savaient bientôt gésir à l'intérieur du corps ennemi.

Je peux l'écrire. J'ai tué pour de vrai, juste avec des mots et mon sexe. J'ai tué pour de vrai, juste pour éjaculer dans la gorge d'une blonde.

La solitude, celle que je fuis dans leurs yeux d'automates -mes automates- m'effraie. C'est une hydre changeante, qu'on ne peut risquer de décapiter sous peine d'être assailli de milles peurs nouvelles, puissantes d'autres facultés, de légendes que vous ne saviez nommer et qui vous tue malgré tout.

La solitude, la nuit, me laisse les traces de nos combats sur les doigts. Mes mains sont pleines de cicatrices, de celles que je lui inflige avant des les arracher. Je n'ai jamais perdu contre la nuit, je me garde d'elle méfiant, avec des corps étrangers, des corps inconnus qui irradient la pièce de leur pâle luminescence. Je me protège, ainsi, avec de la chair nue. Je ne baise que des blanches aux yeux clairs, pour qu'elles chassent toutes les ombres qui m'envahissent. Ce sont mes briquets, mes lucioles qui virevoltent interminables contre mon ciel, le ciel très bas, voûté de ma chambre.

Je n'ai jamais pu dormir la nuit. Quand la paupière tremblait, je sentais les pas de la nuit menaçante, je la sentais avec son odeur d'agression, je respirais le sang de ses victimes déjà. Alors je sais, je sais tout d'elles, l'heure de son lever et celle où le jour lui succède épuisée de n'avoir su m'emporter.

24 août 2009

Camé à l'esquinte.

Ca ne peut pas marcher indéfiniment de se camer à l'esquinte, il faut des drogues plus souples, plus femmes qui viennent mettre de la poésie dans la gorge. Je sniffe, je cherche à m'injecter directement dans la plume quelque saloperie poétesse, des muses en poudre à avaler comme une posologie. Soigner la médiocrité qu'on appellerait ce traitement fait de petite mort. Il m'en faudrait moi, des semi-remorque pour tout évacuer, tout cracher aux latrines ce talent nonchalant. Je suis un musicien sans instrument, je joue des mots, je les fais divaguer, ils sont là puissants, rageurs, s'élevant en fracas. Mes mots marquent chaque porte contre laquelle ils se griffent. Mes mots copulent de substantifs en adjectifs, ils muent, émergent, de l'un en sort un autre, c'est une rime interne, une meute hurlante, c'est une musique personnelle, tout est enfoui, tout est intestinal quand j'écris, quand je parle. Ma poésie n'est qu'un gargouillis. Mes yeux sont la braise éteinte, noirs, noirs comme la foudre que je vois se renverser dans ma bouche, noirs, noirs, comme la répétition qui grince avec ses cheveux fous attachés, séparés de chaque côté du mot. Une raie de milieu. Je crois, qu'ici, systématiquement, je vous mets à la vue des palindromes translucides et vous êtes surpris d'entendre les mots bruts ainsi chanter, ainsi danser. Le prélude de Tristan, encore lui, qui fait donner ses gammes, qui ordonne aux Walkyries, les Walkyries puissantes et enragées, de mettre le feu au théâtre, de mettre le feu aux rideaux. Ils ne tomberont plus ! la pièce doit à jamais être jouée, acteurs essoufflez-vous de déclamaisons -et ça m'appartient-, actrices mourez violées du verbe de vos amants. Et ça je le pique dans des veines d'ombre déguisées de lumière. Je vole, je suis un escroc poète comme Lacordaire en était un meurtrier. J'ai jamais eu le cran, moi d'enfoncer mon verbe dans l'omoplate de sentir le sang gicler comme l'encre du poète. Je jouis, je me cherche une muse, moi, désespérément je la traque dans les rues. Ne l'oublions pas c'est là le sex-toy du poète. Et pour construire il doit d'abord jouir, répandre homogène sa semence sur des carreaux imaginaires, la planter sous la peau des femmes au sourire de verre. J'en ai connu et je m'en fous, je m'en fous et c'est tragique de n'avoir de cœur que fossilisé, pourri, complétement vendu à la seule littérature. Je n'ai pas d'amante, que des objets, des jolis objets aux yeux pâles. Pas clairs, jamais, pâles et abîmés c'est ainsi qu'elles sont mes muses, abîmées, froissées, et je tente, moi de leur faire disparaître les plaies originelles, je tente moi de les guérir de mes mots thaumaturges pour ouvrir au coeur un nouveau cimetière où mon verbe gerfaut plongera ses serres, où mon verbe vautour pillera leurs trésors ignorés. Les femmes me suffoquent des fumées brumeuses qui s'échappent de leurs corps. Je suis malade, je suis camé, je VOIS le parfum, je ne le sens pas, ça n'a pas d'odeur mais une couleur, grise, veloutée, qui danse et s'enflamme. Je vois le parfum qui s'arrache des boucles et des croches il a la couleur des matins calmes, je le sens goutter, tomber, s'effondrer et se relever comme une pluie qui passe à l'envers. Je vois le parfum que les femmes crachent à chaque respiration et je m'étouffe. Je suis amoureux de tous les jolis corps, je suis amoureux de toutes les lignes que je vois dans leurs yeux pâles. C'est ainsi que je sens, c'est ainsi que je vis, je vois sur vos ventres plats des lignes, des milliers, des centaines de milliers de lignes qui me font bander loin. Et je me touche, je me touche pour écrire, je sens vos odeurs qui m'envahissent, je vous sens vivre en moi, mes enfants, mes victimes, mes disparues déjà. A peine aimées déjà oubliées. Je suis ainsi tragique qu'après vous avoir écrit je vous tue, sans sursaut, sans remords. Comme un avortement. Clinique. J'essuie de mon visage l'encre qui gicle de vous et je me rends dans la vie indifférent, costume rayé mais serviette remplie de nos traces nocturnes, de nos rages intimes. Vous toutes. Je n'aime pas, personne, ni toi, ni toi et toi encore moins que les autres je vous possède, vous êtes A MOI, et que d'autres glissent leurs organes dans les vôtres je m'en fous, que d'autres viennent s'ébattre petitement, vous arracher des sanglots d'extase, ne me touche pas, vous m'appartenez autrement, dans un corps impalpable et désincarné que je vous prête et vous reprends selon mon besoin, selon mon désir. Je te jouis dans la bouche, chérie, quand je sors de ma poche le stylo aux dents d'encre, je te jouis dans la bouche à chaque seconde que je pose la première majuscule de mon génie malade. Je suis navré, vous autres, amants fades, personne ne peut prendre ce corps que je façonne, cette armure sans chair que j'offre aux muses. Personne ne vous eût avant moi, personne ne vous aura après, je vous ai faites, je vous ai construites, chimères, homuncules, vous sortez des doigts alchimistes du poète, des forges biologiques de mon ventre vous n'avez de demeure que mes latrines. C'est terrible à dire, encore plus à hurler, mais je vous ai, pour toujours, pour toute les nuits à venir, vous n'échapperez pas aux cellules que je vous dessine, vous ne quitterez pas ce masque que je vous greffe. Qu'un visage, celui que je vous prête, qu'une voix celle du silence. Je suis navré, vous toutes, de vous oublier, de vous promettre le temps et de déposer à vos yeux le silence. Je suis navré de n'être que d'une autre dimension que vous, ma chair, mes sangs vivent à l'envers, autrement, je dessine avec des mots et j'ai l'Univers entre les mains, l'Univers bille de verre que je lance contre les murs. Qui se brise et qui me coupe la langue. Je saigne, je crois, je saigne sur l'Univers décapité.

19 août 2009

Prends Garde à Toi

Je peux là écrire les pires atrocités qu'elles seront aussitôt dévorées par le maelström de tes doigts. Je pensais hier, "oh que j'aimerais percer la couche d'improbable, fouiller derrière les voiles -bientôt interdits en France- sous lesquels s'enfouit ton identité" parce que quiconque est doué de paranoïa ET d'une certaine faculté d'observation ne peut jamais que sourire à toi. Mais bref, je veux être ignoble. Sous mes Décombres : de l'homosexuel au tison flamboyant enfoncé dans les fosses à jouissance, que l'on marque au fer le sonnet du trou du cul sur leurs peaux ignobles, qu'ils brûlent jusqu'aux sang tous ensembles réunis dans un cloître devenu cloaque. L'incendie aux Eglises, aux chapelles, mais tout ceci est mort-né, c'est un embryon, un avortement, et certes je m'ennuie, j'ai peur, demain l'on me rase la tête pour que je marche au pas, et je lis, et je sors bien trop, et la nuit me dévore de son appétit gigantesque et des haines s'infusent, se répandent, me parasitent malgré moi.
Et je suis colère, et je suis envie. Appelle moi péché, chérie, je disparais dans une tombe sans croix. Maudit, maudits nous sommes et nous éructerons des mots ivres, des mots fous et des locutions malades, du verbe lépreux, de l'amour décomposé, tu vois bien tout ça tombe en morceaux. TOUS LES EDIFICES SONT DES RUINES, Chérie, ou Chéri, ou je ne sais pas, je n'ai jamais su lire le sexe d'un (cri du)poulpe, et le journal du voleur ne m'apprend rien. L'infâme je l'ai vissé au coeur, c'est mon étoile jaune d'étoffe impie, je passe dans la vie avec rage, faites attention je suis l'incinérateur qui vous happera tous, la mort au regard d'ange, la brebis aux dents de loup. J'ai le vertige fragile, j'ai la nausée déchirée, ce sont des mots à mélodie, tu vois, tu les ouvres et le verbe est devenu une boite à musique, et fragile, et déchirée elle s'élève la musique, elle frappe, elle ramasse le son qui lui tourne autour, lascifs les mots, lascifs ils attirent, charment les bruits qui rampent, comme les noyaux attirent les particules, c'est question de gravité, et je vois leurs yeux se plisser, je vois leurs corps se tendre, je vois les bouches, moi, les bouches incarnats roter comme des volcans au bord de la jouissance. Oh amour, oh homme, oh femme, mais je ne sais pas ouvrir les masques de fer, mais je ne suis qu'un monte-en-l'air au sang d'encre, je ne sais pas crocheter les serrures des visages étrangers. Je veux percer, avec mes doigts qui tournent, vissés dessus des forêts de 12, le métal qui te forme, et la main du forgeron la trancher ; ce voleur qui prit la couleur du mensonge pour tes yeux d'aube. Je prends de l'avance sur l'instauration de la charia. J'essaie de deviner. Mâle ou femelle, blonde et brune ? De quels alliages donc sortent tant de paradoxe, quel feu et quelle enfer servirent de forge à l'aporie ? Je peux écrire l'infâme et le bon, l'ignoble et le beau, que ça mourra au même endroit. Le fossé derrière les mots, juste entre la nuit et le jour, je veux que l'on m'enterre au crépuscule, que la mort de mes mots, ces seigneurs traitres, goûtent aux entrelacs du soir et de l'aube. Quelle jouissance plus extrême que la coalescence du temps, que le voir se fondre, se confondre, discerner au loin les teintes effrayantes de la nuit et la couleur apaisante du matin ? J'aimerais tous là, vous inviter dans ma tête que vous goûtiez dans votre éveil un peu de mon enfer, que je m'ouvre la poitrine pour faire sortir spectres diffus, idôles décapités, et anges cornus ! Je vous invite dans ma tête, ça ne se refuse pas, je déroule la langue, pénétrez moi de vos bêtises, sur le palier vos habits de médiocrité et le silence dans ma caverne aux bruits indistincts. Et si tu entends rire, pense que c'est le cri prochain de la mort. Le rire est la foudre de l'assassin annonciateur du tonnerre à la faux brutale. Attends toi à perdre la tête dans la mienne, à sertir ta peau d'or et de merveilles qui putréfiées te dévoreront les sangs. La pourriture est reine. Je peux tout écrire, n'oublions pas que le génie sait tout dire, j'ai trop d'images, trop d'images sous mon ciel déterré, trop de flammes pour mon corps barbelé. VOUS ETES MES PROIES ET JE VOUS MARQUE DE MES SOUHAITS ENRAGES. Je suis léger de quelques grammes en moins de vous, c'est le poids de l'âme réfugiée dans mon ombre. Je n'écris que d'ici, que de DERRIERE moi, ce n'est jamais ma face de poète qui vous cause, mais mon ombre, mon ombre et sa colère, mon ombre et son écume. Pour s'y rendre, loin là-bas derrière la dernière vague, chez les ombres bavardes, il faut un sauf-conduit "Poète vos-papiers" qu'ils réclament et je les brûle à la face du douanier, que l'on me refoule je reviendrai toujours, je me ferai un radeau de chair, je pagaierai avec vos corps désarticulés. Je suis infâme, je l'ai déjà dit, je fais grincer les mots, j'ouvre la porte et je détourne les yeux. Que l'on avale cette fiole de poison pour n'être que malade et plus jamais mort. Je l'ai été une fois, ça m'a suffit de remonter les fleuves d'oubli, de soudoyer les passeurs squelettiques qui exigent des pièces en or ou bien vos jolis corps. Pouah et de quoi se plaignent-ils eux avec leur peau d'esclave quand ils prennent d'assaut Ceuta ou Melila, quand ils crèvent par dizaines d'un radeau renversé ? Ils savent ce que c'est de se taire toute une vie pour remonter des enfers, de ne plus jamais déglutir de peur d'avoir dans la bouche une goutte de cette liqueur fatale ? Je suis bouillant, je ne suis pas mathématique, les équations je les brise je ne les résouds plus mon amour. Oh dis moi non encore une fois, dis moi "non" mon amour ça aiguise mes crocs qui me fendent les lèvres, dis moi non mon amour ça m'affame. Dis encore "non" que mes crocs déchiquettent les secondes. J'arrive ! J'arrive ! J'arrive ! Et les vents, les vents sourds me portent, et me soulèvent, je suis léger d'une âme perdue, souvenez vous, soulevez vous, que mon infortune m'offre quelques compagnons à dévorer. Nous disserterons, et d'un coup traître mon ombre vous engloutira. La nuit recouvre tout, et je suis la nuit, je suis caché dans chacune des ombres, que les villes soient assises ou à genoux, qu'elles attendent au bois ou dans une cave qu'on les allonge. Je suis tout ça, je suis la putain et le client et nous sommes en chaleur. Mais mon amour, tu vois, t'es perdue dans mes lignes infâmes, sous toute la poussière de mes Décombres, tu te trouveras bien un charmant allié, un ami, un abruti conjoint parmi cette foule au linceul de sable, parmi ces morts suspendus à ma bouche. Ici c'est mon crâne, mon royaume, et  votre enfer. Vous êtes conviés au banquet des atrocités, on y dévorera le temps perdu, le voyage et la guerre. Vous reprendrez bien un peu de Shoah  chers convives ? De massacres ? Une cuisse d'Arménie ? On les dit fameuses, à moins que ce ne soit fumeuses, c'est question de crémation ou de cuisson ? Oh je ne sais plus, c'est l'enfer vous dis-je, j'ai cohabité toujours ici avec le diable, il m'a appris à ne plus avoir peur, à ne jamais crier que du feu. Et si je ris prends garde à toi, ce rire est enfant de bohème. Je crois que j'entends le jour comme un enfant naissant qu'il faut que la mère la nuit gifle ; j'entends le matin jaillir comme une braise saute d'un lac de cendres. Il est bien trop tôt pour fermer les portes de l'enfer, pour vous déroulez ma langue aphteuse. Pâles, splendides victimes, et toi mon amour blême, vous êtes une aube d'hiver, un souvenir de neige et de givre. Partez, il est temps d'entendre d'autres voix, de faire sonner contre mon corps les cordes d'une autre orgue. J'écris hébété, je ne suis maître de rien, voici mon ombre qui s'endort alourdi, qui tremble de froid. J'ai la peau noire pour me glisser derrière vous quand la nuit grogne.

16 août 2009

Des larmes à la mer.

Je suis en larmes de savoir que je ne lirai jamais tout, qu'en littérature on se trouve facilement des parents mais pas de père. Je suis en larmes en pensant aux charniers d'hier, et je ne comprends pas, je ne comprends pas pourquoi l'Art n'a pas dit non à l'horreur, je ne comprends pas pourquoi les pages de Nietzsche n'ont pas pâli devant l'horreur à s'en rendre invisibles, pourquoi Bach, pour rendre la pareille à Beethoven, ne s'est pas brutalement rendu muet quand la barbarie hurlait ? Pourquoi la musique et la poésie ont chanté à Auschwitz ? Vous savez, les gens talentueux pillent, volent, et tuent. Le génie c'est d'abord être un criminel, les autres, les petits pouilleux, les écrivaillons empruntent effrayés. C'est de la littérature émasculée qu'ils vous servent toujours. Je suis en larmes devant ces monts infinis, je suis en larmes devant cette injustice "la droite écrit mieux que la gauche, et la droite frappe plus fort, aussi". C'est ignoble, mais les ignobles ont du style. Il me reste à apprendre, beaucoup, pour être infâme, écrire mon petit Décombres à moi, mon école des cadavres. Je viserai qui ? Les pédés, je le sens bien, ça de me faire -c'est ambigu- une bande de tantes au marteau piqueur, de leur vomir dessus, de les recouvrir de verbe comme de pourriture, cette vermine. Ouais, ce sera ça, je serai Yahvé, dieu jaloux, pleurant mes larmes d'encre sur les villes que sont les pages. Beaucoup de cités à chaque ligne bientôt noyées. Mon déluge à moi, et pas de Noé pour sauver cette humanité miteuse. Je pleure de savoir que j'ai du talent, finalement, plus que vous, et ça m'attriste de vous voir minuscules, transparents et délébiles ou plutôt même de ne pas vous voir. Je vis entouré de spectres et je n'ai pas peur.

13 août 2009

Allitération

Je ne suis pas alité, mais allitéré

13 août 2009

Talent

Mon talent mûrit moins vite que je ne vieillis/pourris.

3 août 2009

Le vertige furieux

LDeux sphères. Des distantes empoisonnées qui se rencontrent, bien hermétiquement closes qui se communiquent par delà silence clivé, c'est-à-dire qu’il y a de chaque côté de ces milliers de bulles rupturantes des émotions, des sensations de désespérés en cloques. Des putains en chaleur prêtes à mouiller de chagrin. C’est ainsi. Des sphères qui se rencontrent et qui ne doivent pas converser sous peine d’infuser dans l’autre, dans la veine de l’autre de l’eau bouillante courant, circulant à toute vitesse, passant, passant, dépassant, transmutant en magma, en lave brûlante. Quand deux sphères étrangères, translucides mais hermétiques se causent, se délayent, passe un venin que je sais respirer, que mes bronches savent encore digérer . Dedans, quand deux sphères étrangères se métissent,  que les reins se courbent, que les corps se dressent. J’observe. Je suis un grand silence bavard et bavant. Je suinte le verbe et ma sphère, ma sphère hermétique, jamais poreuse le distille. J’aime, constater, triturer, racler avec le verbe et les dents les cervelets étrangers. Ouvrir un abîme secret sous chacun de mes pas. Parce que je me perds d’expérience en déshérence. Parce qu’à l’émotion, au vécu je sacrifie le sens rationnel, le tout bien organisé, l’algorithme régissante, tutélaire.  La mathématique furieuse qui sort des sphères justement, le rapport social, quand l’interaction se noue, c’est du calcul, de la statistique, du pour cent d’échec. Tout se quantifie. Se mesure. J’ai une règle dans la tête, un compas, et un sécateur. Je sens vos arrêtes poindre, et je parlais de sphères, de rencontres et de grincement. Parce que voilà, moi, ma sphère grince, se souvient et s’en moque. Que les autres craquent, que la membrane se distende, que d’un plop définitif et fatal ils s’en aillent. Je m’en moque j’ai le verbe qui m’habite, c’est ma schizophrénie à moi, la littérature. Mais je voulais dire nous sommes des sphères des millions en englobant  des millions.  Dans un rapport hiérarchisé que je balaie. La pourriture recouvre l’or. J’ai le vertige facile en face de jolis yeux, ce sont des escalades, de la varappe sur le nez, que je balance l’imaginaire contre le front, il y a une prise aux pommettes. J’ai le vertige facile, ça m’a joué des tours à force de vivre comme ça, moi, au dessous d’abimes scélérates qui s’ouvrent sous mes pieds Je ne trahirai pas, je ne dirai jamais « vous ».  C’est au marteau que je broie la politesse. Tout ça n’est qu’une farce. Une bouffonnerie. Parler c’est déjà apprendre à ne rien dire. Mettre la cravate c’est accepter d’être en laisse. Les étrangers savent parler  la langue de l’estomac, celle qui digère, qui broie, violente de sucs. IL faudrait faire comprendre à la jeunesse que son avenir c’est de vieillir, qu’elle n’a pas de révolte que le temps ne sache éroder. Il y souffle contre ses parois, et la falaise, la falaise immense, la vertigineuse falaise s’effrite et rompt, bouffé par le sel de la mer et le vent de l’habitude. Alors c’est ça. Et moi je suis une sphère solide.  La poitrine en berne et le sourire étendard. Je me marre parce que les autres errants sont ridicules, qu’ils tremblent d’incertitude, de petites émotions factices. Oh les illusoires commotions, oh les petites blessures, et je suis mort, et toi aussi, et dieu pendu à mes couilles.  Je suis la potence et le gibet. Mais ce n’est pas la discussion ! Ce n’est pas le sujet ! Le sujet ce sont les sphères et les rencontres, la soumission de la bulle à l’autre, du désir endolori. Oh les jolis yeux sont des gouffres dont je m’écarte. Dans curieux il y a du suicide assisté.  De l’entraille  loqueteuses. Ma bouche périssable, mon court instant ici. J’en ferai sortir des éclairs, j’éjaculerai de la bouche le tonnerre, je cracherai les flèches venimeuses. Ce qu’on ignore, c’est que la foule est vénéneuse, l’approcher dissout les facultés . Je reste à côté, dans une autre perspective. Dans ma vie il me faut de la puissance, des individus forts, furieux, des comme machin qui sont là aux mots de rage autolyse. C’est à croire qu’elle finira dissoute par son même acide.  Que son corps carié, noirci de suie désespérée se fermera sur lui même. C’est un corps cancer dont l’on parle. Je crois que je penserai toujours à ses jolis yeux.

27 juillet 2009

Je suis la rage non pasteurisée

Dr Göring et Mr Hyde

myself

21 ans, toutes mes dents cariées de rage.




Introduction :
Mercure qualifie une fille qui pleure toujours, qui est toujours liquide.

Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans. Je n'ai plus envie, de rien, de gravir de métaphoriques montagnes. Je suis ravagé dedans, plein de dégoût qui me sature les veines et les artères. Il n'y a rien d'autre que vertige écœuré dans ma tête, mes bras, mes jambes, ma bite, mes doigts, mes yeux. Je ne veux plus rien. J'erre. Tout est médiocre. Tout est à détruire, à rapiécer, à ravaler, à piétiner. Il n'y a pas suffisamment de qualificatifs. Je garde comme dans le maquis que serait le crâne, des fulgurances. Comme des flèches, ou des pierres à tirer sur les chars. Je m'appelle, Ahmed, Mahmoud, et je lutte contre les blindés de David. David devenu Goliath. Goliath devenu Margareth. Je ne crois rien ni personne. Je sème des pièges et des perches pour les sots. Les gens sont des faons, et je ne suis pas un de ces idiots braconniers à mourir captif de son piège à ours. Je m'en fous. Je suis suspendu à mon arbre, moi, et j'attends la foudre. Quand je t'ai appelée mercure parce que toi toujours liquide, j'ai tutoyé le génie de l'arbalète. C'était un carreau précisément fiché dans le crâne. Mercure, c'est le métal qui pour métal qu'il est, se liquéfie au contact de l'air. Toi, mercure sans poison. Toi, mercure sans tellurisme. Toi, mercure sans pétase ni caducée. Toi mercure sans majuscule. Tu vois, je t'écris à toi, comme je pourrais renverser des siècles dans un puits tari. Tu es sèche et liquide. Oxymoron, sans style. Je suis atteint dans l'envie, et dire "atteint" c'est d'un optimisme sans faille, mon envie est une dépouille éthérée et cramée par la nuit. Je ne veux plus de rien. Je marche sur la corde des pendus, je l'ai déjà dit. Maintenant j'y titube avec assurance. Je suis soûl, moi, de certitudes variables, d'intensité troublée. Je me suis découvert mortel, poison, dangereux, ombrageux dans l'ordre agencé des épithètes selon l'architecture savamment organisé par le nombre d'or. Je veux, dire "mathématique anachronique", dire "Merdre !" m'exclamant d'épenthèse. Tu vois. Je suis sevré. J'ai la chance d'avoir pu l'être sevré, privé, vidé, épuisé. C'est à dire qu'un jour, de ces jadis que l'on accole aux tristes destinées, j'eus le corps neuf, méandre, troublé de substances, de sang, de vie, de couleur. J'eus du noir qui ne se limitât pas à tout griser. Ma palette contint à l'heure où elle barbouillait l'Univers les menstruations de mes petites proies idiotes, du rouge et du bleu, du vert et du blanc. Je possédai l'avantage de dicter au monde la frontière de ses cités, les amours ontologiques qui créèrent par la seule pensée des mondes démiurgiques et antagonistes, des dieux qui méprisés firent de la Terre un royaume et d'un soi balayé par l'amour de Dieu, un empire céleste. Je connus des voyages qui me transportèrent, jusqu'aux arches du monde, jusqu'à l'haleine de l'Univers vacillant. Tu l'as connu toi ? Avec tes aigreurs d'oublieuse ? Non. Assurément.

Mes journées pour désorganisées n'en furent pas moins versées dans l'infinie variation, de mon vivant j'eus le privilège d'être une symphonie à mille temps. C'est autre chose que du bruit mis en boite, fractionné et répandu uniformément, selon le code binaire, ternaire, nique sa mère, sur la route. Moi, vois-tu, de quand la musique faisait encore corps avec ma main, je volais, dansais, sautais sans répit, loin des autoroutes goudronnées d'habitude. Il ne faut pas manquer d'observer que les enceintes ne sont jamais que des bétonneuses qui étalent leur substance visqueuse et malodorante sur les routes droites et lisses de l'existence. Direction ? Sortie ? Jamais ! C'est un périphérique, qui tourne, tourne pour l'illusion du vertige, du mal de mer. On ne voyage pas. Le Bateau Ivre est Vingt Mille Lieux Sous Les Mers.

Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans et il ne me reste rien que de colère et écume. Une rage qu'aucun Pasteur ne saurait guérir de son hygiénisme répugnant. Que l'on approche de ma bouche, avec une précaution infinie, des mains thaumaturges pour que l'on sache, que je ne rigole pas moi. Je n'ai pas de glaive mais des dents, des ongles et une colère aveugle et sourde. Une colère fâchée d'être ainsi handicapée, privée de sens cognitif, du contact de l'autre, elle n'en étend que plus loin, que plus fort, ses tentacules monstrueuses.. J'ai le coeur plein, la poitrine pleine de liquide séminal, et j'éjacule moi, de mépris et d'hétérolyse. Il faut faire "BOUM". Que ce soit retentissant ET resplendissant. Hier, ils en gravèrent des six dans leurs rages et affirmant sûrement que s'ils dussent mourir ce soit la mémoire cornue.

Je suis châtré, chérie, il ne me reste rien que la haine, une haine sans raisons, une haine contre le fait même d'haïr et d'exister, d'être là tous, à transbahuter des oeufs, résumant l'action humaine, d'une boite à une autre. Je suis décapité d'envie, j'aurais beau avaler toutes les lignes que tu veux, mélodiques et sonores, blanches et poudreuses, neigeuses et séchées, craquelées, dessiner sur le sol des déserts fiers d'oasis, rien n'y changera. Je suis vidé d'envie, je n'ai plus cette substance qui me fait plisser les mots comme les yeux, qui me fait pisser le verbe comme une femme fontaine. Je n'ai que des haches à offrir, que des chaînes à nouer, que des bûchers à dresser. Je déborde d'une soif, d'une ambition proche de celle de tuer. Et pour la première fois je le clame du haut de la nuit, sur le sommet de sa crinière troublante, juste avant qu'elle ne s'éteigne la nuit pour faire allégeance au jour. Je te le clame à toi s'il te reste un peu de nuit dans le ventre, je veux faire mal. J'ai une carrière qui a écartée brutalement ses cuisses pour que je puisse y enfoncer l'ambition. Avocat d'affaires, ça sonne comme fils de pute mais en mieux. Mais ça ne s'est pas achevé là, puisque je suis grave maintenant, comme un accent, comme un octave, un Octave, un romain princeps, je suis juriste après tout il fait bien citer du latinisant. Alors. Et. Ce n'est pas fini, maintenant. J'ai tressé sur le crâne chauve de la légereté une couronne d'épines et j'ai suspendu son corps débile à une croix de songe. C'est ça. La Rome. Qui sot juriste n'y ferait pas allusion ? à sa décadence bruyante à son capitole qui vit les oies alerter les sénateurs. Je te le dis en vérité, je suis splendide d'écume, de rage, ça me surmonte le corps d'une armure d'écailles et de couleurs. J'ai un habit, moi aussi, pour faire la fête et la guerre. C'est le même tu sais, il est réversible. Côté face voyant, la fête, il attire le peu de lumière qu'il laisse quand on danse, côté pile, il est caméléon et la rejette. Je suis l'équilibre de l'Univers, moi. J'ai les deux réversibles mais mes griffes ne sont pas rétractables, elles tuent. Point. Point. Point.

Je suis une bête qui meurt, De profundis clamavi ad te, Domine. Je suis une bête qui hurle, qui varie l'écrit et l'oral, le raffiné et le sucé dans une camionnette. Bien comprendre que je parle d'une pute qui me sucerait de sa bouche édentée à l'arrière de sa camionnette du bois de Vincennes, ce n'est pas du verbeux, du poétisant. Je suis entre les deux raffiné et sucé, je m'appelle François-Damiens, bonjourS, je suis écartelé. On écrira sur ma face, sur mes jointures fendues qui reçurent comme une libation du plomb fondu. Pas du mercure. Du plomb fondu extrait des mines de minerai de fer qui m'éjaculèrent depuis l'Histoire l'asservissement des mineurs polonais à venir, la chaleur intérieure de la Terre qui se blottit contre mes adducteurs pour le grand plaisir de la foule voyeuse mais évanouie de Paris. Je suis un coup de grisou.

Oh, chérie, ce qu'il y a à dire, les chapitres à clore, les mots à façonner m'ennuient. Je ne suis pas un orfèvre, je suis un requin c'est ainsi que l'on qualifie les avocats d'affaire "Shark". Je ne relis pas, pas d'une ligne, je suis un souffle, une morsure. Je suis un avocat d'affaires en devenir, appelle moi morsure si tu veux que je te mange ton corps plat et ses platitudes. Je croque, je dévore et je ne veux plus rien que tuer. "Le sujet présente les caractéristiques classiques du sociopathe. Oscillant entre une peur phobique de disparaître et une envie frénétique de tuer pour se prouver qu'il existe". Fin de l'enregistrement dit le psychiatre. Est-ce que je me défendrai moi-même, quand j'aurais noirci mes mains de l'encre des autres ? Tu sais comment l'on dit d'une météorite qui se désagrège en pénétrant l'atmosphère ? On dit qu'elle s'est sublimée. Ce n'est pas magnifique, ça, d'imaginer le courant de l'air et sa vitesse qui luttent, qui luttent pour la sublimer. On croirait pas comme ça. Mais le Big Bang c'est de la poésie ratée. C'est un météore qui ne sut pas être sublime, alors pour se venger il éradiqua les dinosaures. Tu te rends compte ? Tous les drames sont des artistes ratés. Hitler. Peintre manqué. Goebbels ? Poète à la petite semaine. Finalement peut-etre devrait on te surveiller de plus près. Des fois que tu te réveillerais des instincts génocidaires. Quoi que. Quoi que. Maintenant que nous statistifions l'humanité pour la satisfaire, que nous la statistifions donc, comme on la recouvre d'une bâche hygiénique, qu'on la comptabilise, qu'on l'organise pour répondre au plus près du désir artificiellement créé, maintenant que l'on statistifie comme on s'encule dans le noir, tu auras peut-être la chance d'être l'artiste handicapée. J'ai un pote comme ça, qui s'est fait acheter par Pinault sa mongolitude tu sais, parce qu'il s'est échappé d'une Algérie en feu,en vert (et je dois t'expliquer, en vert parce que le Coran est vert). La médiocrité a un royaume, masturbons nous frénétiquement sur la tombe de la défunte putain ART cent millions de fois violés par des bouches profanes et avides. Bataille l'a fait. Il a pris sa main pour l'enrouler autour de sa bite d'écrivain, pour éjaculer sur l'épitaphe de sa mère. C'est là que tu vois combien Vian c'est du convenu, il a craché lui sur les tombes, lui. Alors qu'il faudrait réecrire dessus, à la pisse, à la merde, au sperme, au sang, nos épitaphes. "Ci-gît celui qui solitaire eût de l'esprit comme dix". Et voilà. "BOUM". C'est une déflagration que la vie doit être, pas une déformation, un musée des horreurs où défileraient entre médiocres trois génies au sang bleu. Non, non. Qu'on les crève les chiots en hélium, qu'on les brûle les taxidermistes-artistes, ces hémiplégiques de la création qui ne la voient désormais que borgne. L'ART EST BORGNE CHERIE, T'ENTENDS. Alors moi je suis enragé, avec mes stylos et mes griffes, ma bite disparue. Je crois que dans mon sommeil je me la suis tranchée, tellement ça fait longtemps que j'ai plus bandé pour rien.

Qu'on brûle tout ça, qu'on vive de terres brûlées, de vues de l'esprit, qu'on bouffe de la boue, de l'humain, et là nous créerons, nous serons l'anthropophage artiste. Après tout, tout ce vaut, relativisme, c'est scientifique, Einstein l'a démontré, Lévi-Strauss a confirmé. Tristes Tropiques je te le dis, je suis prophète en mon pays qui commence à mes pieds et finit à mes yeux. Si je te rentre dedans, on prolonge, je t'annexe, je suis juriste, spécialiste en droit international, je peux te rédiger ton armistice, ton renoncement.
Si tu veux, toi, tu peux faire partie de la famille, avec un ciel noir mais étoilé, avec de l'herbe courte mais verte. Tu peux en faire partie, c'est vrai, parce que je t'aime bien, avec tout ce qui te suinte du corps, de médiocre et d'amnésie, de suicide en suspens et de jalousie mal endormie. T'aurais du demander, toi, l'enfant perdue à ce que la gosse se pique à la même aiguille que la princesse au bois dormant, histoire de ne pas trembler comme tu trembles dans ta vie. Parce que tu trembles des orteils, tu as froid au dedans. C'est un périmètre qui ne laisse la place à aucun soleil, à aucune réalité. Je ne sais pas, moi, tu n'es plus jamais en chaleur comme dirait Brecht. Tu ne fais que couler, pleurer, tu as rayé créer au sens originel, au sens des entrailles, au sens divin.
C'est le drame de ta vie, mais tu n'es pas seule, tu es commune à le vivre, clonée, vous êtes vide de spiritualité, de Dieu et de fournaise, de peur véritable. Ils sont où tes soldats fantasmés au visage masques à gaz ? Ils sont où refoulés dans ta mémoire ?
J'ai épuisé un peu de rage, je suis Mr Hyde et Dr Göring.
J'ai faim, soif. Je jette des pavés dans la mare. Sèche. Coup d'épée dans le mercure.
Je crois que j'ai plus de talent que quiconque depuis que mon corps récite comme un psaume le meurtre. Tu te convertis avec moi ? On doublerait le nombre des fidèles d'un claquement de corps. Parce que les corps qui s'entredévorent, claquent toujours les uns contre les autres. C'est chimique, tu crois ?

J'ai vomi tellement de lettres. S'il me faut attendre toujours quatre heures et toi pour révéler ma fièvre, je périrais gercé.

Acta est fabulas.

21 juillet 2009

Naufrage.

Je ne mûris plus, je pourris.

19 juillet 2009

Je

Je ne crois qu'en l'émotion syntaxique, dépossédé du sens, je dois écrire pour toucher avec le verbe intrinsèquement mortel. Histoire, passion, mort ? Au feu, je n'écris que pour tuer, moi, je n'écris que pour mettre le feu au mental, c'est de la musique qui jaillit des doigts, des notes, croches, double croches, écorchés. Rien d'autre, l'émotion verbale est contenu dans le mot. Vous voyez ses veines saillir, se gonfler de jus d'ombre, prêtes à céder, chacune, j'écris "grégaire" et dans ta tête l'anévrisme explose. Boum. Je n'écris plus parce que je n'ai rien à dire, que je ne cherche plus jamais à allonger sous la plume des corps de femme, et des yeux envieux, et jaloux, je n'écris plus parce que je n'ai rien à dire, aucune rage, aucune haine bien captive de mon ventre, fauve, un peu puante prête à surgir vous faire saigner l'aorte. Rien. Je suis creux.

16 juillet 2009

aaaa

Je jure de faire jaillir de ma bouche périssable, de mes dents cariés, je jure de clamer des mots d'éternité du fond de l'altérité. Je suis un loup sans estomac. Mes dents sont longues. Mon corps est vide d'appétit.

8 juillet 2009

Capharnaüm !

najib

Je suis un impotent, j'ai le rapport social sous tutelle ET curatelle. Tu vois, moi, si je suis un bookaholic c'est que les gens ne me suffisent pas dans leur immense médiocrité qui tinte dans le vide. J'ai besoin de personnages, d'individus forts de résolutions et faibles de spasmes, qui sont là, tremblants, lâches mais puissants. Que les mots, les mots les circonscrivent, les dessinent en pleins et déliés, en creux et en entiers. Ce sont des chiffres qu'aucun comptable ne peut retenir sur sa calculatrice, qu'aucune mémoire arithmétique ne peut convenablement identifier. Tu sais pourquoi ? Parce que la littérature, ses héros, ne sont jamais JAMAIS des code-barre qu'un programme saurait évaluer, et stocker en rayon. C'est fou. L'humanité, la matérielle, celle abjecte qui traîne son âme en guêtres sur les pavés de l'existence, se range, s'évalue, se négocie. Elle a une valeur, un "potentiel marchand" pour le dire publicitairement correct.
Chérie, t'es une cible toi et tous tes potes, vous êtes des cibles, des larges idéalement le pouvoir (d'achat) inversement proportionnel à l'intelligence.

Et ! Je veux les voir les amantes, les filles noyées, les chaloupes chavirées et les pères impuissants, je veux lire moi des destinées funestes gravées sur du mûrier en scierie. Ce pourrait faire un jeu de mot explosif, un à moustache, bombes atomiques en devenir et même recouvert d'un voile -d'une burqah- d'antisémitisme. C'est facile, ouais, de les voir les coptes ensanglantés et les cooptés ? Ca va bien pour eux !

Oh, j'ai le rapport social camisolé, corseté et pas pour rehausser mes attributs. C'est davantage de l'étranglement esthétique, du bandé sévère autour du cou à vous faire jouir d'agonie. N'oublions pas que chaque pendu, comme dernier repas, goûte à la suprême extase. Donc, je raconte une histoire et je me perds, mon écriture est un delta, qui fuit dans tous les sens. L'eau, l'eau de mon visage, de mes lèvres qu'aucune éternité ne saura jamais assécher, retentit quand elle choit. Vous entendez, dans la nuit, ce frisson de solitude ? C'est mon coeur qui tombe sur la pierre, c'est mon être qui retourne la terre inutile et saccagée qui vous engendra, c'est ma plume qui vient déterrer vos précieux morts et violer vos lignées chéries. Je pisse contre tous les arbres généalogiques, j'en scie toutes les branches, qu'il n'en reste jamais que des aristocrates décapités, des "têtes au bout d'une pique".
Oui, je suis ça aussi, un barbare juriste sans loi.

J'aime le livre, le personnage qui se crée, et c'est avec lui, Werther ou Jean-Jacques, Faust ou Bardamu que je converse. Leurs ombres et leurs dépouilles silencieuses et immortelles ont infiniment plus -et mieux- à dire que le bruit dont se rassasie la foule, et qu'elle colporte. C'est la bonne nouvelle du siècle le bruit. Hé !? Il faudrait l'annoncer sans l'avoir jamais crucifié, le bruit ? Oh. J'aime ce "Oh" qui est une contemplation, des points de suspension sans cordes, sans ponctuation. Je ne veux pas vivre, moi, dans un monde enrubanné de coton, rembourré de poussière d'os, et de satin, je ne souhaite pas transformer chaque immeuble en cercueil, chaque cinéma en cathédrale. J'aime le mugissement des éléments, le pas furieux de l'amant qui vient de retourner Paris pour arracher à sa belle ses yeux, pour jouir de chacun des soupirs qu'elle expirera. J'aime, la musique de la vie, j'y danse. Je suis élégant et gracieux, naturellement, sans effort. Ma démarche suit le rythme d'un clavier bien tempéré malgré ma détestation de Bach cet "ennui symphonique". Je ne refuse pas, moi, à la Terre de trembler, aux plaques de s'heurter, aux corps d'exulter, aux bêtes de se meurtrir en hurlements, que la plume rugisse, que l'homme clame son existence, que le "Je", le "Je" unique, individuel et précieux sorte étourdissant de fracas de chaque faille terrestre, qu'il s'échappe en sanglots des milles abîmes laissées inertes par la foule trop légère pour s'y enfoncer. Chaque montagne doit accoucher d'un volcan en colère. Je l'aime moi, cette musique de la vie, infinie de tons ! Le bruit, lui, est mathématique, il se conjugue à l'impératif, à l'ordre, c'est militaire. La techno, est une marche militaire ! Deux temps, trois maximum. Une Deux, Une Deux, Une Deux. Qu'on ne s'étonne pas demain des instincts de mort dans les yeux des foules, qu'on ne s'étonne plus jamais des vies régies par des chronomètres et des trompettes synthétiques. "Feu". Infortunés que nous sommes à subir le déluge bruyant d'une armée qui se croit civile mais porte l'uniforme. Celui de l'originalité commune. Du bruit commun. La marque. Général, D.J, même combat.
Nous sommes des soldats pas des potentiels, pas des en puissance comme l'on est toujours au milieu d'un roman -ce ferait une belle mise en abîme, mais l'évoquant plus haut je craindrai de provoquer la bête couverte de blasphèmes-, nous sommes une armée sans campagne, à peine courroucée des manquements à l'étiquette. Nous sommes tous, commandés au bruit, aux impératifs. Lever. Coucher. Nuit blanche. Du festif organisé, enfermé. La boîte de nuit mais chérie c'est une caserne ! Alors la foule sort, conscrite inconsciente, titubant d'ivresse programmée. La guerre est ECONOMIQUE, c'est le champ de bataille du marché ! Il n'y a qu'à errer Boulevard Hausmann en période de soldes pour s'en convaincre. Le libéralisme c'est la guerre. Sus aux résistants, aux maquisards, que l'on enfume Tarnac, que l'on (vili)pende les résistants. Et. Moi j'ai besoin de livres, de romans, de génies à tutoyer chaque jour. Leur dire, moi, que dans mon ventre je crée. Bonjour je suis Dieu et aujourd'hui j'ai décidé de faire la nuit. Que l'ombre du bois recouvre la terre, avec ses carnassiers jamais rassasiés que sont la peur et la mort. Mon premier vertige me frappa alors que je gravissais le mo(n)t "extase". De son altitude je sentis le sol se dérober, l'Univers se fondre avec le vide. Ma tête tourna, mes joues s'empourprèrent et je divorçai alors du monde. C'est consommé, je suis hors d'un mariage forcé avec le monde. Excommunié. Le monde se décompose en trois strates : la famille, les adversaires (qu'ils soient amicaux ou non), les vagins. Cette dernière catégorie s' est estompée depuis que ma plume aiguisée me châtra.

Je suis sauvage, je me lèche les plaies où court de l'eau bouillante. Et mon corps grave, mon esprit lourd s'enfoncent dans les marécages sur lesquels vous passez sans les voir. Tous ces sables mouvants, tous ces pièges qui ne se déclenchent qu'au delà d'un certain seuil de gravité et que vous ignorez, légers et transparents que vous êtes. Je dois déployer mille efforts et recourir à des trésors de prévenance pour seulement vivre quand vous passez vous pareils à des feuilles mortes dans la vie sans qu'elle ne vous souffre. La vie est un champ de mine et vous êtes un poids inerte, comme le bruit qui vous agite les sens. Si l'on peut encore parler de sens. Vos bibliothèques sont des étals, et vos musées des déchetteries. La littérature me file le vertige ; vous me filez la nausée. Les personnages, les héros, sont grands, immenses, le corps percé de flèches ils ont toujours plus de sang et de lave que vous, dans vos êtres pansés, pansus de lieux communs. Oui, eux, vivent avec en travers du coeur des flèches qui traversent la nuit, des flèches serties de plumes grises aux pointes en acier, le corps entravé de clou ils sont libres ! Et ils vivent mieux, ils vivent plus intensément dans les geôles de leurs pages, quand enchaînés au chêne qui les enfante ils osent s'exclamer !
Déclamez, êtres humains, déclamez, faites sortir vos intestins et hurlez. Le langage peut, doit être grossier, violent, vulgaire, façonné dans le sperme et la merde. Crachez vos organes quand vous causez, d'un cri, que vos poumons essoufflés, que vos gorges assoiffées se répandent ! Je veux vous voir saigner, d'autre chose qu'une pale lueur vous sortissant des veines. Et merde à la fin, il est où le cri de l'humanité, dans quel bois sommeille-t-il que j'aille violer cette belle endormie, que je lui enfonce les dix-mille sexes de la littérature dans la peau, sous la chair vulgaire et tremblante. Je veux ça, que tous les bassins débordent d'extases, les féminins et les géographiques. On ne dira plus "tu" mais "T APOSTROPHE' " que tout se contracte à commencer par les corps des femmes. Et. Me voilà pris par le tourbillon, par la fièvre, la flamme. Je l'écris déjà, mes veines sont pleines d'azote je remonte brutalement de vingt-mille lieux sous les mers, j'ai fait un tour dans la littérature un profond. Et ça remonte, les petites bulles, la pression dans mon crâne, j'explose, je fuis de partout. Monsieur, regardez mes pages sont rouges comme un drapeau noir. Je suis écarlate, et si ça bout, que je transpire la littérature, que j'en couche des lignes de poésie sur des lignes non tracées, si j'attache aux marges invisibles tous les collabos que je croise, toute cette foule immonde et vendue, c'est un peu que je suis en vie. N'oubliez pas qui je suis, je suis la violence faite verbe, la nuit faite homme. Je descends, moi, et c'est mon ombre qui dégaine. Je la presse pour en sortir un jus de noir, un poison fatal. Buvez mes frères. Ceci est mon sang, ceci est mon corps.

8 juillet 2009

Capharnaüm !

Je suis un impotent, j'ai le rapport social sous tutelle ET curatelle. Tu vois, moi, si je suis un bookaholic c'est que les gens ne me suffisent pas dans leur immense médiocrité qui tinte dans le vide. J'ai besoin de personnages, d'individus forts de résolutions et faibles de spasmes, qui sont là, tremblants, lâches mais puissants. Que les mots, les mots les circonscrivent, les dessinent en pleins et déliés, en creux et en entiers. Ce sont des chiffres qu'aucun comptable ne peut retenir sur sa calculatrice, qu'aucune mémoire arithmétique ne peut convenablement identifier. Tu sais pourquoi ? Parce que la littérature, ses héros, ne sont jamais JAMAIS des code-barre qu'un programme saurait évaluer, et stocker en rayon. C'est fou. L'humanité, la matérielle, celle abjecte qui traîne son âme en guêtres sur les pavés de l'existence, se range, s'évalue, se négocie. Elle a une valeur, un "potentiel marchand" pour le dire publicitairement correct.
Chérie, t'es une cible toi et tous tes potes, vous êtes des cibles, des larges idéalement le pouvoir (d'achat) inversement proportionnel à l'intelligence.
Et ! Je veux les voir les amantes, les filles noyées, les chaloupes chavirées et les pères impuissants, je veux lire moi des destinées funestes gravées sur du mûrier en scierie. Ce pourrait faire un jeu de mot explosif, un à moustache, bombes atomiques en devenir et même recouvert d'un voile -d'une burqah- d'antisémitisme. C'est facile, ouais, de les voir les coptes ensanglantés et les cooptés ? Ca va bien pour eux !
Oh, j'ai le rapport social camisolé, corseté et pas pour rehausser mes attributs. C'est davantage de l'étranglement esthétique, du bandé sévère autour du cou à vous faire jouir d'agonie. N'oublions pas que chaque pendu, comme dernier repas, goûte à la suprême extase. Donc, je raconte une histoire et je me perds, mon écriture est un delta, qui fuit dans tous les sens. L'eau, l'eau de mon visage, de mes lèvres qu'aucune éternité ne saura jamais assécher, retentit quand elle choit. Vous entendez, dans la nuit, ce frisson de solitude ? C'est mon coeur qui tombe sur la pierre, c'est mon être qui retourne la terre inutile et saccagée qui vous engendra, c'est ma plume qui vient déterrer vos précieux morts et violer vos lignées chéries. Je pisse contre tous les arbres généalogiques, j'en scie toutes les branches, qu'il n'en reste jamais que des aristocrates décapités, des "têtes au bout d'une pique".
Oui, je suis ça aussi, un barbare juriste sans loi.
J'aime le livre, le personnage qui se crée, et c'est avec lui, Werther ou Jean-Jacques, Faust ou Bardamu que je converse. Leurs ombres et leurs dépouilles silencieuses et immortelles ont infiniment plus -et mieux- à dire que le bruit dont se rassasie la foule, et qu'elle colporte. C'est la bonne nouvelle du siècle le bruit. Hé !? Il faudrait l'annoncer sans l'avoir jamais crucifier, le bruit ? Oh. J'aime ce "Oh" qui est une contemplation, des points de suspension sans cordes, sans ponctuation. Je ne veux pas vivre, moi, dans un monde enrubanné de coton, rembourré de poussière d'os, et de satin, je ne souhaite pas transformer chaque immeuble en cercueil, chaque cinéma en cathédrale. J'aime le mugissement des éléments, le pas furieux de l'amant qui vient de retourner Paris pour arracher à sa belle ses yeux, pour jouir de chacun des soupirs qu'elle expirera. J'aime, la musique de la vie, j'y danse. Je suis élégant et gracieux, naturellement, sans effort. Ma démarche suit le rythme d'un clavier bien tempéré malgré ma détestation de Bach cet "ennui symphonique". Je ne refuse pas, moi, à la Terre de trembler, aux plaques de s'heurter, aux corps d'exulter, aux bêtes de se meurtrir en hurlements, que la plume rugisse, que l'homme clame son existence, que le "Je", le "Je" unique, individuel et précieux sorte étourdissant de fracas de chaque faille terrestre, qu'il s'échappe en sanglots des mille abîmes laissées inertes par la foule trop légère pour s'y enfoncer. Chaque montagne doit accoucher d'un volcan en colère. Je l'aime moi, cette musique de la vie, infinie de tons ! Le bruit, lui, est mathématique, il se conjugue à l'impératif, à l'ordre, c'est militaire. La techno, est une marche militaire ! Deux temps, trois maximum. Une Deux, Une Deux, Une Deux. Qu'on ne s'étonne pas demain des instincts de mort dans les yeux des foules, qu'on ne s'étonne plus jamais des vies régies par des chronomètres et des trompettes synthétiques. "Feu". Infortunés que nous sommes à subir le déluge bruyant d'une armée qui se croit civile mais porte l'uniforme. Celui de l'originalité commune. Du bruit commun. La marque. Général, D.J, même combat.
Nous sommes des soldats pas des potentiels, pas des en puissance comme l'on est toujours au milieu d'un roman -ce ferait une belle mise en abîme, mais l'évoquant plus haut je craindrai de provoquer la bête couverte de blasphèmes-, nous sommes une armée sans campagne, à peine courroucée des manquements à l'étiquette. Nous sommes tous, commandés au bruit, aux impératifs. Lever. Coucher. Nuit blanche. Du festif organisé, enfermé. La boîte de nuit mais chérie c'est une caserne ! Alors la foule sort, conscrite inconsciente, titubant d'ivresse programmée. La guerre est ECONOMIQUE, c'est le champ de bataille du marché ! Il n'y a qu'à errer Boulevard Hausmann en période de soldes pour s'en convaincre. Le libéralisme c'est la guerre. Sus aux résistants, aux maquisards, que l'on enfume Tarnac, que l'on (vili)pende les résistants. Et. Moi j'ai besoin de livres, de romans, de génies à tutoyer chaque jour. Leur dire, moi, que dans mon ventre je crée. Bonjour je suis Dieu et aujourd'hui j'ai décidé de faire la nuit. Que l'ombre du bois recouvre la terre, avec ses carnassiers jamais rassasiés que sont la peur et la mort. Mon premier vertige me frappa alors que je gravissais le mo(n)t "extase". De son altitude je sentis le sol se dérober, l'Univers se fondre avec le vide. Ma tête tourna, mes joues s'empourprèrent et je divorçai alors du monde. C'est consommé, je suis hors d'un mariage forcé avec le monde. Excommunié. Le monde se décompose en trois strates : la famille, les adversaires (qu'ils soient amicaux ou non), les vagins. Cette dernière catégorie s' est estompé depuis que ma plume aiguisée me châtra.
Je suis sauvage, je me lèche les plaies où court de l'eau bouillante. Et mon corps grave, mon esprit lourd s'enfoncent dans les marécages sur lesquels vous autres passez sans les voir. Tous ces sables mouvants, tous ces pièges qui ne se déclenchent qu'au delà d'un certain seul de gravité et que vous ignorez, légers sans grâce. Je dois déployer mille efforts et recourir à des trésors de prévenance pour seulement vivre quand vous passez vous pareils à des feuilles mortes dessus sans qu'ils vous sentent. La vie est un champ de mine et vous êtes un poids inerte, comme le bruit qui vous agite les sens. Si l'on peut encore parler de sens. Vos bibliothèques sont des étals, et vos musées des déchetteries. La littérature me file le vertige ; vous me filez la nausée. Les personnages, les héros, sont grands, immenses, le corps percé de flèches ils ont toujours plus de sang et de lave que vous, dans vos êtres pansés, pansus de lieux communs. Oui, eux, ils vivent avec en travers du coeur des flèches qui traversent la nuit, des flèches serties de plumes grises aux pointes en acier. Et ils vivent mieux, ils vivent plus libres dans les geôles de leurs pages, quand enchaînés au chêne qui les enfante ils osent s'exclamer !
Déclamez, êtres humains, déclamez, faites sortir vos intestins et hurlez. Le langage peut, doit être grossier, violent, vulgaire, façonné dans le sperme et la merde. Crachez vos organes quand vous causez, d'un cri, que vos poumons essoufflés, que vos gorges assoiffées se répandent ! Je veux vous voir saigner, voire autre chose qu'une pale lueur vous sortir des veines. Et merde à la fin, il est où le cri de l'humanité, dans quel bois sommeille-t-il que j'aille violer cette belle endormie, que je lui enfonce les dix-mille sexes de la littérature dans la peau, sous la chair vulgaire et tremblante. Je veux ça, que tous les bassins débordent d'extases, les féminins et les géographiques. On ne dira plus "tu" mais "T APOSTROPHE' " que tout se contracte à commencer par les corps des femmes. Et. Me voilà pris par le tourbillon, par la fièvre, la flamme. Je l'écris déjà, mes veines sont pleines d'azote je remonte brutalement de vingt-mille lieux sous les mers, j'ai fait un tour dans la littérature un profond. Et ça remonte, les petites bulles, la pression dans mon crâne, j'explose, je fuis de partout. Monsieur, regardez mes pages sont rouges comme un drapeau noir. Je suis écarlate, et si ça bout, que je transpire la littérature, que j'en couche des lignes de poésie sur des lignes non tracées, si j'attache aux marges invisibles tous les collabos que je croise, toute cette foule immonde et vendue, c'est un peu que je suis en vie. N'oubliez pas qui je suis, je suis la violence faite verbe, la nuit faite homme. Je descends, moi, et c'est mon ombre qui dégaine. Je la presse pour en sortir un jus de noir, un poison fatal. Buvez mes frères. Ceci est mon sang, ceci est mon corps.

8 juillet 2009

Capharnaüm

Je suis un impotent, j'ai le rapport social sous tutelle ET curatelle. Tu vois, moi, si je suis un bookaholic c'est que les gens ne me suffisent pas dans leur immense médiocrité qui tinte dans le vide. J'ai besoin de personnages, d'individus forts de résolutions et faibles de spasmes, qui sont là, tremblants, lâches mais puissants. Que les mots, les mots les circonscrivent, les dessinent en pleins et déliés, en creux et en entiers. Ce sont des chiffres qu'aucun comptable ne peut retenir sur sa calculatrice, qu'aucune mémoire arithmétique ne peut convenablement identifier. Tu sais pourquoi ? Parce que la littérature, ces personnages, ne sont jamais JAMAIS des code-barre qu'un programme peut évaluer, et stocker en rayon. C'est fou. L'humanité, la matérielle, celle abjecte qui traîne son âme en guêtres sur les pavés de l'existence, se range, s'évalue, se négocie. Elle a une valeur, un "potentiel marchand" pour le dire publicitairement correct. Chérie, t'es une cible toi et tous tes potes, vous êtes des cibles, des larges avec des gros culs et des petits crânes. Et ! Je veux les voir les amantes, les filles noyées, les chaloupes chavirées et les pères impuissants, je veux lire moi des destinées funestes gravées sur du mûrier en scierie. Ce pourrait faire un jeu de mot explosif, un à moustache, bombes atomiques en devenir et même recouvert d'un voile -d'une burqah- d'antisémitisme. C'est facile, ouais, de les voir les coptes ensanglantés et les cooptés ? Ca va bien pour eux ! Oh, j'ai le rapport social camisolé, corseté et pas pour réhausser mes attributs. C'est davantage de l'étranglement esthétique, du bandé sévère autour du cou à vous faire jouir d'agonie. Donc, je raconte une histoire et je me perds, mon écriture est un delta, qui fuit dans tous les sens. L'eau, l'eau de mon visage, de mes lèvres qu'aucune éternité ne saura jamais assécher, retentit quand elle choit. Vous entendez, dans la nuit, ce frisson de solitude ? C'est mon coeur qui tombe sur la pierre, c'est mon être qui retourne la terre inutile et saccagée qui vous engendra, c'est ma plume qui vient déterrer vos précieux morts et violer vos lignées chéries. Je pisse contre tous les arbres généalogiques, j'en scie toutes les branches, qu'il n'en reste jamais que des aristocrates décapités, des "têtes au bout d'une pique". Oui, je suis ça aussi, un barbare juriste sans loi. J'aime le livre, le personnage qui se crée, et c'est avec lui, Werther ou Jean-Jacques, Faust ou Bardamu que je converse. Leurs ombres et leurs dépouilles silencieuses et immortelles ont infiniment plus -et mieux- à dire que le bruit dont se rassasie la foule, et qu'elle colporte. C'est la bonne nouvelle du siècle le bruit. Hé !? Il faudrait l'annoncer sans l'avoir jamais crucifier, le bruit ? Oh. J'aime ce "Oh" qui est une contemplation, des points de suspension sans cordes, sans ponctuation. Je ne veux pas vivre, moi, dans un monde enrubanné de coton, rembourré de poussière d'os, et de satin, je ne souhaite pas transformer chaque immeuble en cercueil, chaque cinéma en cathédrale. J'aime le mugissement des éléments, le pas furieux de l'amant qui vient de retourner Paris pour arracher à sa belle ses yeux, pour jouir de chacun des soupirs qu'elle expirera. J'aime, la musique de la vie, j'y danse. Je suis élégant et gracieux, naturellement, sans effort. Ma démarche suit le rythme d'un clavier bien tempéré malgré ma détestation de Bach cet "ennui symphonique". Je ne refuse pas, moi, à la Terre de trembler, aux plaques de s'heurter, aux corps d'exulter, aux bêtes de se meurtrir en hurlements, que la plume rugisse, que l'homme clame son existence, que le "Je", le "Je" unique, individuel et précieux sorte étourdissant de fracas de chaque faille terrestre, qu'il s'échappe en sanglots des mille abîmes laissées inertes par la foule trop légère pour s'y enfoncer. Chaque montagne doit accoucher d'un volcan en colère. Je l'aime moi, cette musique de la vie, infinie de tons ! Le bruit, lui, est mathématique, il se conjugue à l'impératif, à l'ordre, c'est militaire. La techno, est une marche militaire ! Deux temps, trois maximum. Une Deux, Une Deux, Une Deux. Qu'on ne s'étonne pas demain des instincts de mort dans les yeux des foules, qu'on ne s'étonne plus jamais des vies régies par des chronomètres et des trompettes synthétiques. "Feu". Infortunés que nous sommes à subir le déluge bruyant d'une armée qui se croit civile mais porte l'uniforme. Celui de l'originalité commune. Du bruit commun. La marque. Général, D.J, même combat. Nous sommes des soldats pas des potentiels, pas des en puissance comme l'on est toujours au milieu d'un roman -ce ferait une belle mise en abîme, mais l'évoquant plus haut je craindrai de provoquer la bête couverte de blasphèmes-, nous sommes une armée sans campagne, à peine courroucée des manquements à l'étiquette. Nous sommes tous, commandés au bruit, aux impératifs. Lever. Coucher. Nuit blanche. Du festif organisé, enfermé. La boîte de nuit mais chérie c'est une caserne ! Alors la foule sort, conscrite inconsciente, titubant d'ivresse programmée. La guerre est ECONOMIQUE, c'est le champ de bataille du marché ! Il n'y a qu'à errer Boulevard Hausmann en période de soldes pour s'en convaincre. Le libéralisme c'est la guerre. Sus aux résistants, aux maquisards, que l'on enfume Tarnac, que l'on (vili)pende les résistants. Et. Moi j'ai besoin de livres, de romans, de génies à tutoyer chaque jour. Leur dire, moi, que dans mon ventre je crée. Bonjour je suis Dieu et aujourd'hui j'ai décidé de faire la nuit. Que l'ombre du bois recouvre la terre, avec ses carnassiers jamais rassasiés que sont la nuit et la mort. Mon premier vertige me frappa alors que je gravissais le mot "extase". De son altitude je sentis le sol se dérober, l'Univers se fondre avec le vide. Ma tête tourna, mes joues s'empourprèrent et je divorçai alors du monde. C'est consommé, je suis hors d'un mariage forcé avec le monde. Le monde se décompose en trois strates : la famille, les adversaires (qu'ils soient amicaux ou non), les vagins. Cette dernière catégorie s'estompe depuis que ma plume aiguisée me châtra. Je suis sauvage, je me lèche les plaies où courent de l'eau bouillante. Et mon corps grave, mon esprit lourd s'enfoncent dans les marécages sur lesquels vous autres passez sans les voir. Tous ces sables mouvants, tous ces pièges qui ne se déclenchent qu'au delà d'un certain seul de gravité et que vous ignorez, légers sans grâce. Je dois déployer mille efforts et recourir à des trésors de prévenance pour seulement vivre quand vous passez vous pareils à des feuilles mortes dessus sans qu'ils vous sentent. La vie est un champ de mine et vous êtes un poids inerte, comme le bruit qui vous agite les sens. Si l'on peut encore parler de sens. Vos bibliothèques sont des étals, et vos musées des déchetteries. La littérature me file le vertige ; vous me filez la nausée. Les personnages, les héros, sont grands, immenses, le corps percé de flèches ils ont toujours plus de sang et de lave que vous, dans vos êtres pansés, pansus de lieux communs. Oui, eux, ils vivent avec en travers du coeur des flèches qui traversent la nuit, des flèches serties de plumes grises aux pointes en acier. Et ils vivent mieux, ils vivent plus libres dans les geôles de leurs pages, quand enchaînés au chêne qui les enfante ils s'exclament ! Déclamer, êtres humains, déclamer, faites sortir vos intestins quand vous vous exprimez. Le langage peut, doit être grossier, violent, vulgaire, façonné dans le sperme et la merde. Crachez vos organes quand vous causez, d'un cri, que vos poumons essoufflés, que vos gorges assoiffées se répandent ! Je veux vous voir saigner, voire autre chose qu'une pale lueur vous sortir des veines. Et merde à la fin, il est où le cri de l'humanité, dans quel bois sommeille-t-il que j'aille violer cette belle endormie, que je lui enfonce les dix mille sexe de la littérature dans la peau, sous la chair vulgaire et tremblante. Je veux ça, que tous les bassins débordent d'extasent, les féminins et les géographiques. On ne dira plus "tu" mais "t'" que tout se contracte à commencer par les corps des femmes. Et. Me voilà pris par le tourbillon, par la fièvre, la flamme. Je l'écris déjà, mes veines sont plein d'azote je remonte brutalement de vingt-mille lieux sous les mers, j'ai fait un tour dans la littérature un profond. Et ça remonte, les petites bulles, la pression dans mon crâne, j'explose, je fuis de partout. Monsieur, regardez mes pages sont rouges comme un drapeau de mort. Je suis écarlate, et si ça bout, que je transpire la littérature, que j'en couche des lignes de poésie sur des lignes non tracées, si j'attache aux marges invisibles tous les collabos que je croise, toute cette foule immonde et vendue, c'est un peu que je suis en vie. N'oubliez pas qui je suis, je suis la violence faite verbe, la nuit faite homme. Je descends, moi, c'est mon ombre qui dégaine.

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