15 février 2020

Booba.

il s’est    é 
dans l’étang
il y a peut-être écrit : néant                                        
il avait sur lui quelques papiers formels, une plaquette de photographies tirées par le photomaton de la défense.
Sur les 5 visages Il en manque un. A la place un rectangle vide.
Ou bien ceci, le vrai visage à venir, ce vide en bas à droite, après cette répétition de 4 fois le visage du pareil au même.
Il tenait dans la main
son C.V sur lequel, à l’aide d’un trombone, il avait attaché sa photographie. Qui colle d’un peu de salive.
pourtant son corps jeté là
immobile
on ne     t
   
sa raison ni pire son                ge
c’était un choix.
 
 
le pourtour blanc semble étouffer
ce visage immobile
4 fois répété
muet
la bouche enclose
de fleurs lacunaires
ni jeu ni pardon
le corps étendu
de ce soupir pour jamais
retenu
la photographie n’a pas de voix
le CV ne rend compte
de personne.
c’était l’étang près du bois de boulogne
où les moustiques mutilent
et zozotent
à toi je parle désormais
toi qui hante et hante
l’interligne
toi 
      
c’est
      
rituel
<<>><<<<<
prends soin de la mort en toi
elle te chérit plus que tous les professeurs
certifiant tes aptitudes à poursuivre d
   gues     des
la mort en toi t’attend patiente
te profondeur
s’étend
mains froides
pourlèche
ta bouche
ne juge pas 
mains aimantes
toi aussi
tu connaissais l’amour
  ois pas
ne te dis pas de tout le délaissé
le chien abandonné le 27 août
le 88 888e animal 
de l’année 2019
toi aussi tu sais
l’amour mâche
la terre prépare toi au baiser heureux
de boue de cendres prépare toi
au bois usé doucement
ta douce caresse
d’éternité
....
...
..
.
-
vois poignée de terre par poignées de mort
tu es couvert
jusqu’à
éternité
poids suspendu
dont tu hérites
ta richesse
toi aussi tu aimes c’est pour quelque
h
o
s
e
 

la mort
n’a pas d’yeux
sans visage
n’est pas
le SMS reçu
le 15 février
annonçant la mauvaise nouvelle
tu bouchais tes yeux tes oreilles
en vain
la terre meuble
déblayée depuis des jours
tombe tombe eau
du déluge
l’étang
bourdonnant
pas ternaire des coureurs à pieds
pam-pam-pam pam-pam-pam
l'entorse des chaînes des vélos
sur le poignet
le tatouage
un petit oiseau
triste et bleu
les cyclistes tournent dans le virage
eux aussi porteurs de la mort à venir
l’ombre des pinèdes
quelques morceaux de verre
le soleil dépasse
              ges
        de  on salaire  ‘  t    r as  rance vie oh
    a - b   lbi

 

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13 janvier 2020

Réhabiter.

fr

texte initialement publié sur le forum dont sont issues les captures d'écran. De prendre ampleur ici lui fait perdre un peu de son sens mais en conservant suffisamment - et ce blog me servant aussi d'archives - je le présente ici.



Quasi-objectivisme - Page 3 Captur28


Hésitation à cette heure là d’insomnie du choix
Entre les différentes icônes de la barre de tâche apple
on y trouve les traitements de texte
ce ne sont pas des logiciels libres
civilization V ce V jaune 

« photos » cette rosace multicolore
médiathèque de mes photos
synchronisées depuis iCloud
où j'entrecroise
une recherche bizarre
formelle
des
actualités mêlées 
d’intime
le commun d'internet
et
le sexe
du moi-avec-moi
et dont je ne sais pas encore trop quoi faire
comment ouvrager la profusion

C'est à dire :
je document ce moi-même
jusque dans ma nudité crue
moi archive constituée de superficie
ma dimension
mon étendue
physique et/ou morale

Quasi-objectivisme - Page 3 Captur27

Je m’étais suggéré d’ouvrir un topic TW sur le forum pour y mettre ce que je produirai d’ainsi, comme on dit, sensible. Décourageant à la fois les pas assez curieux, les profondément-s inquiets, prévenant, surtout de la nature de ce qu’on allait voir, du potentiel heurt recelé au-dedans et de l'inspiration - c'est à dire la respiration retenue - nécessaire avant d'y plonger.
Nullement question de ce moi civil, réel, connu à exposer en direct. 
Mais le choix du document, sa remédiation, m'expose dans une nudité plus vive que celle de notre naissance. 


Devait y figurer, entre autre, de la pornographie mais vu de biais. Ce qu'on ne voit pas dans la pornographie, le décor, la télévision allumée, ce à quoi personne n'a prêté attention, quelle couleur le parquet. Mais aussi ce qui importe et qu'on voit au premier chef.
TW, oui, plutôt que la balise spoiler que tout se matîne de cette tendresse là.



Mon propre corps à moi, aussi, sûrement exposé dans son habit antédiluvien ;
cependant non sujet exclusivement dédié à la nudité (sexualisée ou pas).


La nudité moins en le corps physique
dévoilé , non le corps sans vêtements. Dire nudité non en ce sens ordinaire et transparent. Dire nudité, plus crue - sous mais aussi avec la peau

Pas non plus de ce qu'on appelle communément l'impudeur ici (grossièrement : révélation de l'intime, qui devrait demeurer privé, c'est à dire dissimulé et, franchement disons le un peu


honteux). 

 

Nudité, de moi, parce que lieux et corps choisis et désignés par moi. Parce que mon corps mais aussi mes photographies, mon errance.
Y réfléchissant je m'aperçois combien continuent de se maintenir se partage entre deux nudités deux monstrations. Corps et esprit. Prétendant au corps on ne fait que dire le corps soit exactement le nier. DE la meilleure des façons indiquer, désigner sa totale absence. Cette dualité a encore de beaux jours...et sur le forum en même temps.



TOUT

SAuf

ton

CORPSA

 

et c'est Romain qui mieux que les autres l'a dit et montré

anti-corps

voilà

dans sa duplicité

l'anti corps

dans sa diversité

anti-corps

ce qui ronge la vie microbienne bactériologique

lieu du grouillement

le corps

ça grouille

spoil:
 



Projet non abandonné.
Murissant

lentement
comme moi
me déshabillant
parfois



Et dans le même temps :

J’hésite à glisser le curseur jusqu’à ce V, double cliquer (tapotement sur le pad) qui lance Civilization V. Comme pour s’assurer que tel est bien mon désir une fenêtre intermédiaire s’ouvre, rappelant ce qui se passera si j’exécute le programme. Plusieurs heures jubilatoires et vaines ; comme parfois est la jubilation, sûrement. Plaisir pour rien, sans but, bruit sourd de ce plaisir (Romain, penses-tu que le cri qu'on pousse dans la caverne, le faux cri dans le monde des apparences, cette ombre là qui se répercute contre les parois, penses-tu que malgré sa détresse ou sa joie, penses-tu Romain que ce cri là produit le bruit sourd du plaisir d'une partie de Civilization?)

Quasi-objectivisme - Page 3 Captur26


Je choisis la difficulté maximum où l’ordinateur triche à outrance et moi parce que je ne veux pas me faire battre par l’informatique je triche plus encore
« je mourrai le marteau à la main ».
dans civilization chaque découverte d’une technologie s’accompagne d’une citation. Au moment de celle de la chimie ou de l’acier, l'italique citée s'affiche sur l'écran. Elle est de John Henry, refusant de céder à l'industrie peut-être. Je la fais mienne, luttant le clavier au doigt.
je n'ai jamais lu le poème original de John Henry
faisant à l'instant la recherche


Quasi-objectivisme - Page 3 Captur29


Lorsque nos villes contiennent trop de population le mécontentement les rend improductives. Pour y pallier je construis dans les régions les plus septentrionales une fontaine de jouvence qui augmente le bonheur de l’empire.
Les merveilles dites naturelles ne sont normalement accessibles que par le hasard.
Mais je triche.
Je vis le clavier à la main.

J’adore jouer avec les romains. Au stade de l’antiquité leur unité de mêlée, le prétorien je crois, est très supérieure à celle de leurs voisins. L'arme de siège, la baliste triomphe aussi de la catapulte plus ordinaire des barbares.

Je pense beaucoup à Romain lorsque mon écriture parvient dans ce genre de zones.
Parce que probablement les territoires qu’il explore et donne à voir voisinent avec les miens. Autrement, d’autres périphéries, un centre dévié. Pourtant j’y reconnais du même. Qu’est-ce? Semblable manière de tatonner ; serait-ceci le point commun ; le mouvement de la main au milieu de la nuit nuit nuit.

Je lui fais une place curieuse, je ne sais si elle est généreuse, cette place, si on fait ainsi à quelqu'un qu'on aime. De le fixer, quelque part (et le laissant libre du reste de ses mouvements - je veux dire ses mouvements à l'intérieur de mon amitié) dans une sorte d'espace géographique.

j’aime rechigner

traîner des pieds
ou de l’âme.

Un jour je lui ai dit
je te délègue mon surmoi


LE DROIT


Puis

Je débute aussi une action judiciaire contre ubereats pour les manquements graves et répétés à leurs devoirs tels que prescrit par le code de la consommation dans L212 ou L 612 je ne sais plus. A cette heure-ci, oui, dans ce qui se nomme encore Sans-titre 35.
Année et demis
comme au
bar

Quasi-objectivisme - Page 3 Captur24

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12 novembre 2019

La surécriture

tu cherches la faute d’ortaohap

de
frappe


la faute d’ ortapgre c’est la réussite de la langue


la faute d’orthographe
son cousin solécisme
l’autre
lbarbarisme
(attila passé dans le grévisse)

dans cet écart là
où tu t’assures
que ta langue
vit bien

cet écart là
où la langue
uniquement
vit


c’est cet écart là
dans cet écart là que la langie est vivante


Quasi-objectivisme - Page 3 Img_2810

la porte 
engourdit
c
du silence

la mauvaise image surréaliste
pain rassis
trop dur
sans miettes
même
inutilement
dur


comment ils sont les os d’andré breotn depuis le temps
tu te demandes

si les os de sa mâchoire
excommunient 
les os de ses mains

ce qu’il pense
d’avoir fini un
Cadavre
breton
comme l’exquis
Desnos



as tu cherché jamais autre chose que ce point de vue du  néant
ce contraire exact
exact à l’opposé
du vide

si tu devais tracer
à nouveau 
les figures du lycée
répartir sur le graphe 
les ordonnées et les abscisses
tu te trouverais
exactement
de l’autre côté
dans le miroir 
fêlé

 de

ces choses là

ce goût qui va
aux choses
vivantes
da$


l’aspect pourissant
tu ne sais pas
peut-être c’est ça une ville
ce qui te plaît tant
dans le béton hurlant

cette espéce de dégénérescence
la contamination en suspens
-
ne fondra pas
de ton vivant

c’est un risque gratuit

ne t’endo


yghbbhgyhygb
zzzzz

zzzzz
z
rs
sur l'écran


‘c’est moi qui danse la surécriture


La sur-écriture.





oiu l’criure m’évanouitytggfvbnjqsdfghjmlkjhfdsazsdfkzsedhtjfvntvtx,hb

tu te multiplies



Quasi-objectivisme - Page 3 Img_2811

dans la contagion contagion contagion contagion contagion contagion`
contagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagion

hhhhc est le stylo qui ecrit ivi au hasard sese re volte contre onnesait quoi



 l zptitde a se fzie umin le psse semanfe tu meiss

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09 novembre 2019

Voyage sans initiales.

J’écris
au bureau 
donné par M.
Après son déménagement
rue de R.
(qu’elle faillit me voler
après le don
le donnant
à C.
qui finalement
n’en voulut pas
dont je recueillis
de justesse
le don
qui faillit se faire
trahison)

J’écris
Sur le siège
donné par
M. 
Parce que V.
l’avait abandonné
dans la chambre
que M.
occupe désormais
Place Ch. D.
Avec P.

M.
préfère
les chaises
petites et robustes
qui ont la forme
selon lui
parfaite
de l’étude
étroite et dense


Dans le salon
Nous mangeons
Sur la table en verre
Que M.
A laissé
Après avoir quitté
l’appartement
Pour vivre
à S.
La table
trouvée dans la rue
des M.
ou rue de C.
dont la chaîne
de transmission
se coupe



Il nous arrive 
de nous asseoir
sur les petits poufs rouge
en velours
offerts à M.
avant qu’il ne parte
à S.
Qu’il n’emporta pas

Ou bien
assis
sur les chaises
où je m’asseyais jeune homme
ces chaises
données
par ma mère

Nous coupons
les légumes et la viande
sur une planche à découper
qui n'est pas une planche
à découper
donnée un soir
par hasard
par ma mère

Les livres du salon
occupent la bibliothèque 
verte
fabriquée
puis offerte
par le grand-père
de
M-A

La vaisselle
se lave
par la brosse
achetée par E.
à ---
rapportée
en train
ou 
bus
je ne sais pas.

Les volumes de la pléïade
dans la bibliothèque verte
héritée par M-A
s’héritèrent
aussi


M-A
Travaille
sur le bureau
que M.
(quand il quitta P.
Pour O.
Avant de revenir à P.
D’abord Rue P
puis place CH.D)
a laissé

Bureau
Que M. qui
vit à S.
tâcha
de mille
matières étranges
Dont on retourna
la Planche
Pour retrouver
intacte
l’odeur
de bois neuf 
le parfum
intact
de la thèse
laissé par M.
avant son départ à O.
repris par 
M-A
chargé
d'une nouvelle odeur
grimoire

Dans le frigo
le fromage apporté
d'Italie
par O
revenant en train
De R.
Arrivant Boulevard B.
Sur l'étagère
un pot en verre
sauce à la truffe
Dans la bibliothèque
les étoiles de la faim
fromage
et truffe

J’ignore ce qu’il advint
de la serviette
un jour oublié
(ou abandonné)
Par R.
qui pourtant venait 
de l’acheter à Monoprix
Comme Diogène
je crois
c’était sa façon
de fuir les fleuves
où l’on se baigne

M, M, M, R, C, E, O
dormirent
dans le lit 
de la chambre
désormais
d'amis
qui est leur place
naturelle


Vous retrouvant
tous, 3xM, R, C, E, O etc
chez moi
Non fantômes
choses
donc
êtres
réels
quotidiens
avec
vos odeurs
vos gestes
je vous vois

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06 novembre 2019

Bruno A.

Bruno A. est un artiste
diplômé des arts déco
Bruno A.
Vit au-dessus de mon appartement
son atelier c’est son salon
et mon plafond à la fois
depuis quelques heures
un bruit haché répété
chronique
comme une sciatique
bébébébégaie
crée-t-il
ou
baise-t-il
ce sont les gémissements
du parquet du plafond
ou de l’autre inconnu-e
indéchiffrable
à cause de l’épaisseur 
qui nous sépare
crée-t-il 
pour les salons
les ventes privées
ou
crée-t-il
cette chose humaine
pour l’école maternelle
si



son goût amoureux
sensuel
va aux femmes
sans contraception

mon dos me fait mal.

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16 août 2019

Deux-pièces quelque part en Bourgogne.

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Une annonce offre à la location un appartement meublé. Deux pièces. Dans une ville perdue de Bourgogne. Autan, autain, le nom m'échappe désormais. La voyant. Voyant le salon, me projetant, moi, dans ce salon décoré avec le plus moyen des goûts ; me projetant dans cet appartement dont je n'ai besoin ni envie. Me projetant moi, là-bas, un sentiment d'échec m'envahit. Echec, vécu, ressenti, par empathie démesurée pour le coupe qui y emménagera. L'impression que déposer ses valises là-bas. Signer le bail c'est renoncer à la vie. Au dehors. A son intériorité. 

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Pour éviter aux garants de s'engager sans mesurer les conséquences de leur engagement la loi impose un formalisme strict : il faut inscrire, manuscritement, la mention "je prends connaissance des conséquences de ma signature". 
Les candidats à la location de cet appartement, au moment, de signer le bail, doivent-t-ils, eux aussi, se soumettre à un formalisme rigoureux et recopier cette formue : "je comprends que je renonce à la vie, au bonheur et à l'estime de moi-même" ? 
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Et je ne peux m'empêcher, moi qui toujours, frôla la catastrophe ; moi vivant dans sa lisière à cause de ma très grande maladresse ; moi impossible de ne m'imaginer défaire mes malles. Sortir, tristement, tragiquement, mortellement, mes haillons et mes livres en poussière. Et je n'ai ni haillons ni poussières aujourd'hui. Ni malles qui sont le propre des vagabonds d'avant ; occupant, tristement ou non de minuscules garnis. Certains finirent pendus, d'autres poètes et quelques-uns les deux.
Voyant ce lieu il me raconte un moi possible, dégradé, un moi de justesse n'étant pas moi. Possible au passé, possible, de tout ce qui presque me fut mortel mais qui ne me fut pas mortel. Ces trébuchements à quoi j'échappais, tombant, si je tombais, sur sol mou ou, rattrapé de justesse, par des bras aimants ; où, la gravité, voyant avec pitié ce sort tragique qui m'attendait, ne trouvant pas que, moi, tragique, déjà, je méritais de tomber si-bas que j'atteindrai Bourgogne désenchantée, la gravité appitoyée retournant sa force et à la limite du précipice, de toute sa force, men sauva.
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Repose, dans ce salon, une tragédie du quotidien. Y poussent, sûrement, l'inceste et les violences conjugales. Encore même que ces atrocités nécessitent de leurs auteurs un peu de vie. Putride énergie certes, mais énergie tout de même. Comme le bois malade peut encore faire des esquifs. 
Peut-être cet appartement est hanté, hanté par la mort lente et verte. La mort inutile et contagieuse. Une forme analogue à l'angoisse qui vous maintient chair et enveloppe en vous privant d'un autre essentiel : vivre.
Cet appartement
Comme un désert
brûlant
Gobi, projeté en pleine Bourgogne,
asséchant toute la vie
Récifs, rivages où la mort nulle 
les péris de la joie naufrage
allumant feux exténués
pourtant

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19 juillet 2019

Vie revenue.

Paris possédait une rivière. Elle s'appelait la Bièvre, trouvait sa source dans les Yvelines, à Guyancourt et s'achevait - devenait- dans la Seine. La Bièvre traversait les XIIe et Ve arrondissements de Paris et, de cours d'eau où pouvaient s'ébaudir jeunes enfants ; où lessiveuses s'acharnaient à leur tâche ; de la joie qu'on imagine aux rivières ; la Bièvre vite devint insalubre. On y jetait excréments et pourritures ; les arrêtés municipaux n'y changeaient rien ; les rigueurs de la loi, impuissantes à changer un millénaire d'habitude, ne purifièrent pas la Bièvre. L'eau stagnait et pourissait ; on connaissait de plus sains marécages. La Bièvre puait des Gobelins à la rue du Carnidal-Lemoine. Plus personne ne passait que le nez bouché ; et qui, dans ces parages là, vivait à rez de chaussée vivait à fleur d'ordures. Eau épaisse comme une boue, immobile surface empoisonnée. Plutôt que changer le comportement humain on l'ensevelit. On couvrit de béton - l'entreprise dura 70 ans - la Bièvre. Sous certains pavés, pas la plage peut-être, mais la Bièvre c'est sûr.

Moi semblable à l'eau immobile puante de la Bièvre
Où la vie trop inquiète avait fui.
Charogne, soi-même, portant sa charogne future
Recouvert des apparences de la mort
La figure très pâle 
Soi revenu du voisinage des angoisses
Tordu, le visage, comme de s'être aperçu lui-même
Du fond du néant
Où ayant vu le néant dans la glace
L'ayant pris, le néant, pour sa propre figure
Visage
Mon visage, ce moi-même, ce je de traits
D'angles, de pomettes
Ce visage-néant
Exposant aux autres
L'angoisse ni furieuse ni violente
L'angoisse toute pure de la mort
A venir
De ce venir certain
Qui vous la fait retentir dans chaque chose

Moi, semblable à la Bièvre 
Qu'aucune pluie jamais ne régénère 
Moi, la vie me reprend
Je ne sais quel travail de la surface plane Ni
l'activité sous-terraine 
D'où nait ce jaillissement
La vie revient dans ce visage
Craquelé par l'angoisse
Fissuré par tant de cette douleur 
Qui ne savait passer
Tant de fissures comme 
pierre fendue par l'hiver
Vie revenue filet étroit 
luttant toujours
étroit filet craignant
sécheresse aride

Je retrouve à mes doigts des gestes heureux. Incertain et maladroit usage du bonheur. Débordement, de celui-ci, qui lui fait prendre chaque journée de soleil pour un signe de destin. L'été contoure mon visage, mes bras, dans le V des chemises, là où la peau s'expose entre les poils, une grande marque d'été.

. Le soleil, omniprésent, suivi, traqué par moi. Soleil, suivi, flairé, le soleil, partout, comme une chienne reniflant la boue pour retrouver les petits égarés. Soleil. Débordement, moi, de la vie retrouvée. Journées, où, les livres déplient enfin leurs pages ; où les mots inconnus provoquent des angoisses, mais, tournant la tête du côté des baies transparentes, retrouvant le soleil chéri ; montrant les dents, le soleil ou bien moi. Trouvant, cette lumière fraiche et fatidique, du soleil, l'angoisse s'exténue ; le mot regagne les régions rassurantes du sens et des définitions. 



Tard, j'attends, dehors sur toutes les places
Cette mort subite du soleil
Ce mélange dans le ciel
Des gaz d'échappements de la ville
Les fumées, invisibles, des réacteurs nucléaires
De Nogent sur Marne
Des morceaux de soleil, d'uranium.



 

 

 

 

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09 juillet 2018

CMP

L’hôpital de jour du centre médico psychologique (18-20 Rue de la Tour d'Auvergne, 75009 Paris) accueille, chaque jour, ses patients. Parmi ceux-là : Martin. Martin ne paraît pas, aux premiers abords, privé de raison. Il converse, sans anxiété manifeste avec chacun, donne son avis, écoute celui des autres. Rit de ce rire social et faux des gens de raison. Martin apparait, à mes yeux inexpérimentés, comme un être socialisé, parfaitement intégré, capable d’interactions normales et banales ; ainsi sa présence m'étonne et doit avoir des raisons.
Martin porte toujours un polo lacoste - de combien il en dispose je l’ignore - et, sur lui en permanence, un parapluie. Un de ces petits parapluies noir gardés dans un étui de toile et qui se déplient plus largement qu’on ne l’aurait cru. Dans ce siècle d’été jamais je ne l’ai vu s’en servir. Dans ces recoins de chaleur des orages surviennent, c’est vrai ; rarement cependant. Prévisibles, aussi. Annoncés par les baromètres-smartphone. Indifférent à ces modes prévisionnels ; Martin garde son parapluie.
Ce comportement, dans tout autre contexte, paraîtrait une précaution amusante et toutefois de bon aloi ; une fantaisie d’un aloi le même.
Or l’excentricité, la différence, l’étonnement ; bref tout ce qui échappe à une hyper-rationalité, devient ici une anomalie. Le parapluie de Martin dans ces mois de juin-juillet est anormal. En toute logique le parapluie est utilitaire son usage, parer la pluie, épuise son sens ; il se réalise totalement dans son utilisation, sans résidus. Il n’y a rien à en tirer d’autre. (Sauf pour quelques freudiens voyant en tout objet plus ou moins phallique le signe d’un Oedipe mal résolu et d’une analyse longue et difficile et coûteuse).
Martin garde ce parapluie en plein soleil - non déplié ; non « en usage » ; vigilant cependant . En plein soleil pour qui fréquente - en patient - l’hôpital de jour ce fait signe vers la folie, ce indique - au sens d’indice criminel -  la folie, la rend possible, en laisse deviner le commencement. Ce parapluie devient symbole, mystère à élucider - psychiatriquement. Son sens, parce que c’est Martin qui le porte en plein soleil, excède désormais largement sa fonction. Quelque chose, du trop loin, de l’étrange, de l’ailleurs, encombre cet objet. Chargé de discours, lourd maintenant le parapluie que Martin, au bout de sa main, agite. 

La présence des individus ici présuppose toujours la démence. A chaque acte est opposée une rationalité modèle qui n’est, pourtant, le sort de personne. Névroses, psychoses, angoisses et tout le lexique des souffrances morales, touchent chacun. Partout. Ici, ceci devient TOC, bipolarité, border-line. Tout est qualifié donc jugé donc traité donc effacé contenu. Le parapluie de Martin est un artefact de la folie ; par lui Martin est fou.
Le ton général narratif et neutre que je prends est fallacieux ; prétendant synthétiser ici le discours clinique. Je suis celui qui regarde et soupèse ce parapluie, je suis celui qui confronte Martin, portant son parapluie en pleine chaleur, à une normalité sociale : le parapluie ne se sort que sous certaines conditions. Sorti en dehors de ces conditions - ciel nuageux, gris, pluie, orage, indications météorologiques - saille une étrangeté. Cette étrangeté est de la folie de la quasi folie dès lors qu’elle concerne un individu appréhendé par une catégorie psychiatrique. Bref un abrégé de ces topographies de la déraison : DSM et CIM. 

C’est moi qui démembre Martin, moi qui isole de lui des parties qui doivent être caractéristiques de la folie - sinon pourquoi sa présence ici avec son air de tout à fait normal ? 
Au déjeuner que nous prenons en commun j’observe parfois Martin qui garde son parapluie sur les genoux. Sa main tremble régulièrement d’un spasme intraitable que son visage ne laisse paraître. Si à ces instants ses mains demeuraient dissimulées personne ne pourrait lire sur son visage impassible ou souriant (ou d’un impassible sourire) ce qui le traverse (et peut-être le traduit?). Il se nourrit peu - n’est pas maigre - choisit sans logique les aliments qu’il ingère. Jamais je ne sais s’il ne le fait à des fins de conformité sociale - donc de dissimulation - donc d’indices, encore, de sa folie ; mange si peu, son parapluie sur les genoux. 

De quoi le parapluie de Martin exposé au plein soleil est-il le fétiche ? Vers quel monde intérieur ce parapluie fait-il signe ? Ou quel ailleurs par l'objet médiatisé ?  Jamais je ne le saurai. Lui demandant obtiendrai-je une réponse ? Cette réponse et cette demande ont-elles un quelconque intérêt ? 


Désormais je pense à JH, toujours sociable souriant, dragueur plein de projets mis à l’ouvrage. Echouant, recommençant. A qui tout sourit et tout dépérit. On pourrait le croire, à observer sa contexture, comme un être sans angoisse - ce qui ne préjuge pas de son intériorité. Or à lui parler plus longtemps altéré - libéré ? - par l’alcool ou le cannabis c’est une fragilité comme les autres. Non, fragile en constance, mais révélant que ces choses là, ces actes grandiloquents ont pour lui, aussi, un coût. Plus capable que les autres de l’assumer mais penché, lui, aussi sous le poids de l’action ou de l’audace. Pour lui aussi c’est dur. Pas de quoi devenir patient de l’hôpital de jour.
Ses croyances montrent des au-secours (naïves, toujours, soulageantes et simples) anamorphoses de son audace.
Nous sommes tous des Martin conservant un parapluie en plein soleil haha.

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02 juillet 2017

Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI

Depuis que j'écrivis ces deux courts brefs et selon moi hypnotiques poèmes concernant Sylvain PATTIEU, Vincent MESSAGE, Christine MONTALBETTI, 
mais Vincent MESSAGE uniquement et exclusivement par accident
Depuis l'écriture de ces deux courts brefs et selon hypnotiques poèmes beaucoup de personnes vinrent me rendre visite pour trouver
sûrement des explications au propre non qu'ils reçurent et peut-être se faire avec moi ballet banquet ou chorale des infortunés

L'un, par un amusant, hasard, tomba même sur mon poème des quatre stylos en aluminium valant chacun 10,60 euros qui par ironie goût et surprise fut celui que je lus au jury composé de Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI mais non de Vincent MESSAGE comme je le crus dans un premier temps
A cause de ce que ma mémoire est aussi mauvaise que mon écriture telle que jugée par Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI

A cette obsédante rengaine du jury composé de Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI le lecteur distrait le lecteur rageant le lecteur incertain y verrait de ma part une sorte d'aigreur-qui-ne-se-dissipe-pas 
Or ce n'est pas le cas j'ai souffert deux jours profonds et délirants du refus que l'on visa à mon écriture
Parce que cette écriture se conformait pour la première fois au grand monde des sachants et passait en quelque sorte
Son examen d'entrée dans la vie active
Mais mon écriture ainsi refusée se retrouve au chômage de l'écriture
Hurle pas erre à peine de lignes en lignes à répéter incanter Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI à eux le mot de jury adjoint.

Je continue de croire n'avoir pas été compris
Ce qui est le sort de tous les damnés et tous les échoués
Pour qui c'est toujours la loi la mal faite non pas leur propre visage
Mais comment pus-je parvenir à cette étape et échouer si banalement à ce moment là
Quelque chose se passa qui n'eut pas à voir avec mon écriture mais aux yeux de Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI

Et surtout de Christine MONTALBETTI ce dont je suis assez sûr
ainsi ce cas de moi-même hyde-hideux tant pius.

Sylvain PATTIEU, Christine MONTALBETTI, Vincent MESSAGE,

Dans une précédent note j'ai injustement parlé de Vincent MESSAGE comme membre d'un jury qui déclina mon existence littéraire
J'ignore qui est Sylvain MESSAGE mais il ne constituait pas le jury qui m'exclua. Le jury concerné était formé de Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI
Sylvain PATTIEU et Christine Montalbetti n'estimèrent pas mon projet littéraire qui consistait en la couture de différents moments de la chaine pénale
en vue de rendre compte de la surjudiciarisation des rapports interpersonnels en faisant un récit à travers la réunion de divers éléments des problématiques rencontrées dans le champ pénal 
Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI se prononcèrent très négativement tandis que Vincent MESSAGE n'exprima pas la moindre opinion n'ayant pas eu accès à ma présence ou à mon projet
Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI me refusèrent et je crois à la prégnance de l'opinion de la seconde
Les questions posées par Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI furent très superficielles comme une simple politesse lancée à mon endroit
Etant présent il fallait de moi faire quelque chose pendant les 20 minutes qui condamnaient Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI à mon projet littéraire à mes yeux projet-pas-littéraire à leurs yeux ce qui arrive et ne concerna absolument pas Vincent MESSAGE
J'ai cru quelques instants avoir plu à Sylvain PATTIEU tandis que Christine MONTALBETTI marquaient de plus en plus significativement son ennui
préfigurant par le baillement et la distraction le mail de refus reçu de la part de Lionel RUFFIN le lendemain
Ainsi je n'entrerai pas dans le master de création littéraire de Paris 8 à la rentrée universitaire de 2017
Sans comprendre comment je pus passer la première étape et me fracasser ensuite sur la seconde 
Je ne puis que penser à l'incompatibilité de ma personne avec Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI
Ce que je regrette sans désormais le regretter ne parlant donc pas la langue de Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI
Par ailleurs je comptais fabriquer d'autres poèmes auto-référéncés avant de les envoyer à P.O.L mais désormais que Christine MONTALBETTI a baillé
je crains de déranger Paul OTCHAKOVSKY ce que je ne souhaite absolument pas l'ennui offert à Christine MONTALBETTI m'a suffi
Vincent MESSAGE aurait peut-être pu me comprendre et peut-être Vincent MESSAGE eut réagi autrement à mon projet ou peut-être eut il réagi par d'autres signes d'évident ennui
Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI ont refusé mon entrée dans le master de création littéraire de Paris 8 ce qui fut un drame de deux jours 

yeux cernés et tout le tralala du condamné au rien
ton écriture tu en fais quoi quand Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI
t'ont dit non en baillant d'ennui et que tu as senti la nullité absolue de ce que tu offrais
A leur lire Mais demeure une question : qui a donc admis mon projet au dela de la première étape 
Puisqu'à savoir sa particularité il était impossible de me refuser à la suite
Parce que trop original absolument dire oui à 1) c'était dire oui à 2)
Autrement trop cruel dire pourquoi pas mais finalement non on t'a pris pour un autre
range tes feuillets honteux on n'y comprend rien donc moi résigné battu par la pluie
les autres images lyriques propres à la défaite ma propre retraite calamiteuse
sans plus rien de drapeaux et pas de garde à faire donner


Sylvain PATTIEU et Christine MONTALBETTI