28 janvier 2015
CORPS BLANC
je me vois
au-dessus d’un corps
qui est mon corps
un roman déchiré on croirait vu d’ici
son corps un roman déchiré en petits carrés
blancs
et vierges
son corps c’est original son corps de cet angle là
stérile innocent tape dessus noircit toi
on rameute un soleil essoufflé
des poignées de nuit comme
de la boue
et j’enterre la nuit
avec mon corps blanc
plante étoile conscience
j’étends les bras jusqu’au terme de l’univers
(derrière, c’est un silence, Dieu s’y tient, Dieu est silence)
un grand bruit
quelque chose cède
les enfants rient
« je n’ai plus peur de l’orage »
c’est le tonnerre de mon corps
mon agonie à la fin
moi aussi je ris
craignez mon rire
j’ai mangé de la hyène.