Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
boudi's blog
boudi's blog
Archives
Newsletter
1 abonnés
23 novembre 2020

Le Cheyne et le Roseau - recueil en cours

Recueil - en cours

 

I.

 

ton baiser 
goutte à goutte
rompt le silence
_d’une pierre ?_ 
de la pierre
II.
le ciel 
cognait (heurtait?)
le ciel
le feuillage                      montait
                  parallèle au mot
feuillage


la grotte connaissait l’ombre mais
         la grotte
inconnue
         de l’ombre

rétrécissait jusqu’à l’ombre
un miroir d’ombre de pierre de traces
de fusain            on y lisait un mot
un seul mot
_oubli(e)_
III.
I




le mot devant toi


                          un étranger 


roche


sans nom


sans désir


sans rien


IV.




la vitesse du froid
forgée
par la fraicheur
du bronze



un peu 
         de
mousse
luit


le chêne 
                       connait
la rapacité de la nuit
V.
la nuit augmentée d'un jour


Perdu en grandes quantités
Le bloc demeure 
Bloc perdu


Bloc volé
 à vos yeux pendant une journée.

eau froide, pour étancher ma soif, je me hisse plus haut

l'audace des lacs me rapprochait des profondeurs
la grive frappait le ciel


qui étais-je?
après ce combat
une rencontre

Je n’ai pas vu mon visage à travers la roche, la roche elle-même est mon visage. Sans regarder en arrière, j’ai reconnu ma dent de pierre

l’herbe humide
première énergie
terrestre.

Pause dans laquelle la cible redevient
 apparente

quand ils sont venus, l'eau

Sage de tempête 

cogne

la pierre à la surface de la pierre

L'eau à la surface de l'eau 


Sous les décombres brille
 terre froide
une grive

 

Publicité
12 novembre 2020

Atelier d'écriture - Chemin

Consigne : Ecrire à partir de 3 phrases, une au début, une au milieu, une à la fin. 




1. Et s'il était à refaire, je referais ce chemin.








Chemin filial, d’abord, ovule et spermatozoïde se faisant cour mutuelle, convolant en la juste convenable noce de la fécondation, chemin de ma biologie, du développement successif et en bon ordre, ouf, de tous mes organes. Chemin, âpre, dangereux, toujours inquiet, chemin sans cesse soumis aux éboulis, aux tremblements, à la chair de poule, aux inondations. Chemin, à refaire pourtant. Chemin, par où tout commence, dévalé ou non, à terme ou en avance. Chemin, du le cri, du cri féroce, du cri des bêtes, le cri hérité, les mains tendues, les mains mendiantes, tendues au milieu du chemin, chemin, fente, fendue.
Moi, jet jailli de ce chemin, moi crevant la forêt alentour, les conifères et les chênes, les plantes de montagne, les belvédères instables. Chemin à refaire par une autre route cette foi, moi creusant, moi cette fois faisant effort - elle surtout - chemin de la vie.
Des souvenirs. Le grand soleil avant les premières gelées. Un devoir, fililal, où l’on me conduisait. Mon père, pendant deux mois, creuse une tranchée dans le grand jardin - on dit un terrain quand on atteint cette taille.
Depuis 20 ans, pour des raisons sanitaires suspectes, la loi impose aux nouvelles constructions de se rattacher au tout à l’égout. Fin des fosses sceptiques, fin des camions une à deux fois par mois récoltant la merde humaine, les déchets humains, ce qui reste de bombance, de trop boire, de gastro-entérite.
Mon père creuse sous le soleil qui précède les premières gelées - l’herbe et la terre toujours durcissent en plein hiver - sa tranchée et me demande de l’accompagner, de bêcher avec lui, de déblayer puis de remblayer avec lui. Mon père ne voulait pas payer une de ces entreprises, toujours scélérates à ses yeux, pour s’occuper de ce qu’il savait faire. Mon père usa toute sa vie ses mains pour le bénéfice d’autres ; aujourd’hui, retraité, il redevient propriétaire de ses mains. Sa retraite n’en finit pas, lui demeure trop de forces, de puissance vitale pour qu’il n’emploie pas sa propre force, cette jeunesse du temps retrouvé, à de nouveaux efforts.
Trace chemin dans la cour, le jardin, le terrain, chemin parcouru, nommé : tranchée. Dix mètres de long, deux et demi de large ; dix mètres de chemin de boue, de terre, de pelles, dix mètres de centaines, de milliers, de mouvement, sans machine. Nos mains, mes mains, étais-je propriétaire de mes gestes, de mes mains, où, comme une dette du premier chemin traversé, du chemin séminal, on pourrait dire, remboursé ici. Pour être quitte de ce qui ne s’acquitte pas.




Chemin, toute la vie ce chemin. La petite ville, banlieue de Paris. Quittée voilà dix ans. Quitté, voilà dix ans, ce lieu vaste et étroit où les premières gelées peuvent anéantir les projets d’une année ; j’ai quitté, voilà dix ans, ce lieu où le thermomètre ne sert pas qu’à choisir entre la veste d’automne ou le manteau de demi-saison. J’ai quitté, voilà dix ans, ce lieu où je chemine toujours.
Marcher, reprendre, sur les talons, cette fois, le chemin ; s’ensevelir dans son propre pas s’enfoncer dans son empreinte inversée, la pointe du pied à l’endroit du talon ; le talon à l’endroit de la pointe de pied ; chaussure étroite, brillante, cirée dans l’empreinte de la basket.
Mon sillon sur les rails, mon sillon dans la gare, vingt minutes de voiture encore depuis la gare, je vois mon sillon, la première voiture, une Twingo défoncée, la gomme laissée des kilomètres de gomme pour quitter quitter le petit village pour la ville moyenne et la ville moyenne pour la grande ville et la suite ? Jusqu’où irai-je et jusqu’où reviendrai-je ? Quelle poussée en moi, quelle force secrète, ancienne, quel héritage. Mes racines, chemin discret, poussent jusqu’à mon passé, serrent.





  1. A l'état sauvage, le bulbe est très profondément enterré et, si l'on veut s'inspirer de la nature, il faut le planter dans le jardin à une profondeur d'au moins six à huit pouces.


Sauvagerie de la chose à naître, du bulbe retenant son premier cri, le sien, son cri, et les larmes brutales ; ô chemin six à huit pouces chemin descendant du ventre de maman, dans la pleine lumière, la lumière blanche et cruelle pareille à celle des premières gelées.
Toujours, notre vie, notre chemin, hésitera entre notre état sauvage et notre enfouissement dans le jardin où les premières gelées, sans la protection de chênes solennels, nous laissent au risque de la stérilité.
Arbre tordu, maladroit, dur, écorce humaine à peau tendre, bouche jamais en fleur avant mes dix-sept ans. Cri, cri du fin fond des entrailles, sur la place de l’Eglise, ou de l’autre côté de l’Eglise, le premier baiser, la diction de l’amour, la lèvre mordure, la mienne ou la sienne, la peur, les dents qui claquent de froid - les dernières gelées, la main tenue, le chemin, le pas ce soir, le pourquoi pas, la plage plus tard, le noeud des chemins, des routes, des impasses, les tâtonnements, le corps trouvé, le sien, le soleil précédant la première gelée, dix verres, l’adieu, le chemin jusqu’au rebord de la vie, le premier désespoir, le premier pour de vrai, la main, paume, la main poing, écrasée contre le mur, l’écran allumé, au secours, au secours, par la fenêtre la peau intacte du jardin, les bulbes arrachés.
Son chemin, l’écorchure, le froid qui brise, le SMS reçu, désolé mon vieux, les larmes, le SMS cette fois-ci envoyé, désolé ma vieille, SMS envoyé du côté des vainqueurs, du côté de la première gelée, du côté de la dernière gelée, va-te-faire foutre le soleil.




Celle qui jaillit un jour





robe
elle dit
mon éléphanteau
elle dit
ça
tu t’interromps
tu tâtes ton ventre plat
tes bras sans muscles
tu tâtes ton visage
sans gras
elle voit
tes gestes sur ton corps
sur ton corps tes gestes
elle dit
elle comprend
elle sait
elle dit
ça vient de Baudelaire
20 ans obligatoire
Baudelaire
Tu souris
Tu crois
qu’il faut
sourire




Elle, chemin, sens, direction, raison du chemin, elle, totalité du Chemin, elle,
ligne parallèle à la tienne ; une couche de verglas sur sa ligne ou sur la tienne, ton amie la gelée, qui dérape ? toi ou elle ? elle ou toi ?
Rencontre,




Le téléphone lumière dans la nuit, le téléphone, coucou des bonnes nouvelles, la crainte, ce matin là du funeste désolé.




Chemin, la tranchée a recommencé, une autre ; les rails d’autres, d’autres rails, la gomme de la voiture que tu ne voulais pas, un nouveau modèle, le chemin, dont tu n’es plus sûr et la gravité qui te mène vers une autre grisaille.
Toi, toi je veux dire, elle, je veux dire je ·e, tu ne crains rien depuis longtemps, depuis que tu as joué Antigone, le trou de mémoire devant le corps inerte de Polynice et tu as compris, compris devant ton silence que tu n’aurais pas pu joué plus juste que là, à ce moment là, le silence, alors tu ne doutes plus de rien. Lui, tu l’avais repéré dans l’amphitéâtre
tu l’avais vu qui ne disait rien, tu ne te diras pas, quand même, dès le début je le savais qu’il était pour moi que j’étais pour lui qu’on avait à cheminer l’éternité, il te rendait curieuse, c’est tout au début, comme Polynice ou pas du tout ; toi tu savais tout oser, alors un jour tu t’es plantée devant lui et tu as vu la peur dans ses yeux, la peur et ça t’amusait un peu, son envie de fuir et son sexe d’homme qui lui barrait le passage ; tu lui as demandé, comment tu t’appelles, il jouait l’homme, la contenance de l’homme, l’assurance de l’homme, fragile, fragile petit éléphanteau. Avant le premier baiser, le premier alcool fort, avant la braguette défaite, les bretelles desserrées tu n’as pas eu besoin d’insister très longtemps. C’était sa deuxième fois, ou troisième, il n’a pas osé te le dire tout de suite. Souvent il a pleuré - les dernières gelées - il disait.




Toute la vie, ça avait cette apparence là, l’éternité, ses yeux, tu croyais, tu lui disais toute la vie . Il t’avait promis, il avait dit, je viendrais, il allait venir et toi soudain, patatras, ou le contraire hourrah, la grande ville tu ne l’as vu que froide, que neiges éternelles, les fauteuils toujours pareils, les hommes aux visages d’hommes, les femmes aux visages de femme. Pas Antigone. Pas Polynice. Pas la vie. Tu dois le retrouver après les vacances d’été.
Cette ville où




Ton amie te traite de pute parce que tous les mecs te draguent, qui te traite de pute par SMS, tu es sur un fauteuil impersonnel, froid, de la ville froide, morne, de la trop grande de la très maudite ville. Soudain. Tout. Souffle retenu. Chemin dévalé. SMS. Désolé. Tu le bloques, tu as peur d’être trop faible, de ne pas pouvoir cette fois là, te planter devant lui comme la première fois, les premières gelées, il t’a parlé des premières gelées, tu n’es pas sûre de pouvoir, une résolution ça tient à rien, ton assurance…tant pis, tu dois penser à toi cette fois-ci. Ca ne vient pas sans larmes, évidemment. Désolé, alors. Plus un mot, le silence. La nuit. Fin des gelées. Tes deux mains frottées, le billet de train, acheté en ligne.
Désolé.




                                                                                                   

  1. Elle revit brusquement la place grise de Poitiers, le papier usé sur les murs de la chambre, elle respira tout d'un coup l'odeur de la province, et elle sourit.
1 novembre 2020

Aux Bains-Douches

Consigne : Première fois, incipit, genèse, aurore. Nous voulons des surprises, de l'agitation, des débuts et des enclenchements. Nous questionnons la notion de monde d'après : nous ne croyons pas à la rupture brutale mais à l'accumulation de petits mouvements qui constituent des départs de cycles.


long mur, long mur, main sur mur une puis deux main change au milieu du chemin

droite prenant place de la gauche gauche prenant place de droite mur effleuré le long mur traversé frôlement musique touche d’orgue la pierre dure lisse enfoncée
mur qui n’en finit pas
mur
bijou gêole
longe ton drame
aurore
de tes mains
une puis l’autre
longe effleure
la partition des éboulis
main droite puis gauche
puis aucune
la fatigue
mutile
la musique
mutique



Je règle l’alarme pour 9h30. Il y a longtemps que je n’ai pas eu à me lever aussi tôt. Tôt, ça ferait marrer n’importe qui.


Je règle trois alarmes. Non, que j’éprouve la moindre difficulté à me réveiller quand le matin fouette mon derche, juste le plaisir inouï de pouvoir se rendormir. Un peu de résistance, de jubilation, de fuite avant la journée qui s’annonce avec ses lourdeurs sans joie. Moi ?
Je ne porte que des vêtements noirs. Le noir c’est ma fantaisie. Je me distingue par la banalité, excentrique de l’ordinaire poussé au degré d’absurdité dadaïste, je m’expose dans les soirées avec le triomphe de l’urinoir usagé. C’est mon truc, ma triche, ma trique.
tu vas à un enterrement frère


Toujours Aubin me dit ça. Et toi connard tu sors d’une cure de McDo ? Aubin, s’assombrit, s’il proteste, je lui dis que je déconne ça va. Tout le monde lui dit ça, on déconne ça va gros porc.


Au fond je suis un chic type.


Deathwing est trop fort. Deathwing surgit le tank ne fait rien. Il régenère ses points de vie. Putain notre heal à nous ? Le soin ça arrive SVP ? Merde, si vous jouiez plus en équipe au lieu de rush comme des cons. Ca va les débiles merde. Espèce d’autiste. Toi joue pas l’intello parce que t’écoutes du maupassant cousin. Moi je te nique. Allez…
Le raid échoue.

Au début, dans WOW, Lardeur fracassait tous les joueurs. Lardeur, boss pour débutants, ravageait pourtant tous les nouveaux joueurs. Il a les stats les plus sauvages, meilleur que le meilleur joueur humain ou que les autres PNJ.


Lardeur, amas de lignes de code, existe, extension mythologique, dans le Lore de Warcraft. Il possède une biographie, inscrite dans l’Univers défini et en extesion de Warcraft. Dans son histoire il interragit avec d’autres personnages de son espècein-game.
(Lardeur appartient à la race des trolls il cohabite pacifiquement ou avec hostilité avec d’autres races, les humains, les orcs, les démons, les trolls sont une sous-espèce de monstres aux yeux des humains etc).


Lardeur existe aussi, autrement, plus retentissant, plus légendaire dans les discours des joueurs qui eurent à l’affronter. Il y a vingt ans, déjà, et sa légende triomphe encore, et ses hauts-faits s’affichent. Le milliard de joueurs de Warcraft périt au moins une fois de ses mains, de ses mains à lui qui les jetèrent tous dans l’incendie et les fit charpie.
longeant le mur mutilés le mur lamentable des résurrections.
Wesh Aubin, gros porc ça va ?


Ca y est t’es revenu de ton enterrement fils de pute ?
Tu dois être content maintenant McDo livre toute la nuit
T’y connais quoi en content gothique de mes couilles.


Alors, là non, stp. Gothique non. Je m’enfonce pas mes ongles peints noirs en récitant du Edgar Allan Poe. Je chiale pas en faisant faisant couler mon maquillage Sephora deuxième prix.
Nuit suspendue

 Jour inadvenu

Il pleut
L’eau fuit
le puits
de mains tendues
de phalange sèche
paume(s)-sahara.



Ta première quête légendaire achevée seul, ta première arme volée en violation de toutes les règles du jeu.



Tu as dans les mains ta première cigarette. Tu commences le tabagisme assez tard, après la vingtaine. Comme pour tes vêtements noirs et démodés. ; tu veux être en retard. Tu es en retard dans ta vie. A la naissance, tu as débuté après le top départ. Tu n’y peux rien et ça n’a aucune importance. Alors tu fumes cette cigarette, goût de tabac d’ambre, tu crois. Goût d’Amérique, d’épices. Tu es arrivé en retard dans ta propre vie. Quelle importance, tu la mènes autrement. Vingt ans, tu te dis déjà. Vingt, est-ce vraiment vingt ? En retard, encore et quand tu crois partir à temps, c’est faux départ, c’est grève, c’est un jour trop tôt, une semaine en avance, c’est seul sur le quai et ta vie s’envole. Au-delà du mur d’enceinte. Ta vie à toi, glisse sans flamber. Le mégot, tu le gardes dans ta main. Comme un pommeau vaincu, un socle désemparé. On lui a pris ce qui lui donnait sens. Voilà une autre existence, mégot, non moins valable, non résidu, non détritus, mégot, autre essence, mégot. Tu penses un instant, à toute une usine de mégots... Tu ne te mettras pas à collectionner ces débuts d’une autre sorte. Il serait exagérer de vous trouver une ressemblance. Tu as une pensée qui te traverse, c’est tout. Tu ne la notes nulle part. Elle s’envole. Main gauche, puis droite, effleure le clavier et au bout de la ligne plus rien ne touche.


Aucune voix. La solitude se mérite et ne vient pas sans prix. Même pas le bruit de ma propre vie. Je longe le mur d’enceinte, ici je m’accroupis, mes mains effleurent la brique peinte, le goudron sec, une trace de mon existence. Je suis en retard. Mon réveil sonne trois fois. Les ongles écaillent le vernis du mur. Ma vie.



Aubin a perdu son père, on dit qu’il mange pour compenser. Que tout ce qu’il accumule au-delà de ce que lui, Aubin était, du volume qu’était Aubin, accueille et engendre son père. Il fait une place à l’absent.

Il a dit


je veux multiplier la vie en moi
Ca s’appelle un cancer cousin
Alors ce sera un Cancer
tu dis de la merde.
mais ta gueule
tu lâches des trucs pf…pour faire ton intéressant ton mec daaaark
Il me regarde
va te faire foutre je lui dis va bien te faire foutre gros porc
produire dans sa graisse, dans son extension physique

boudi's blog
  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 49 397
Publicité