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26 novembre 2023

Lipokilos

Lipokilos. 

 

1. titre

 

Le Penent se mit en tête de supprimer tous les commencements. Le Penent ne veut rien, plus rien, proche ou cousin, de toute sorte de début ou de ce qui y ressemble. 

Le Penent se jette en ceci. Cette quête, seule utile, pour se trouver, lui, bout du chemin, sur une route, celle, il semble, du je du le. Il nie, il nie peut-être même, le temps futur. 

 

1.1 le territoire

 

tu es sûr Jo de vouloir commencer ce truc, cette mutinerie contre tu ne peux même dire quoi précisément objectivement le lexique le diplome tu cherches n’importe où l’objet d’une révolte d’une répulsion qu’importe les détours tu te le dis non dénué de fierté et d’orgueil tes propriétés les plus sereinement instituées indiscutées presque figées comme si elles coulées en même temps que toi le jour que les vieux te choisirent un nom propre deux ici pour toi le deuxième qui est le premier il t’empêtre ici plein de honte tu ne l’écris ni présent ni futur il demeure inconnu suspendu loin 

 

2. Le Discours public

 

il tremble fort en son for le fin fil sonore d’où giclent les sons et les mots. Gorge enrouée dès que le pendule remue,  y choit un fond de désespoir. 

distribuer les mots, le livre dégueu encore une fois prendre soin tu ignores toujours, le livre perclus de liquide ocre rouge, comme si des veines nouées en bouquet, toutes ensembles rompent. Elles, en lui toutes ensemble se décidèrent, se décident, cession, brisure.

 

2.2 Du sens

 

tu te trouves encore ici, tu cherches le verbe nier tu comptes tes doigts des bourrelets de Pô tu désires y lire j’ignore quelle histoire imbécile comme si toi tes ongles incrustées des fleuves de Rome ou de tout temps perdu et englouti l’inquiétude grimpe mille degrés suivis de mille degrés d’inquiétude le mot le mot celui du philosophe des contrées du septentrion des fjords l’incompréhensible mot qui fige le givre une tombe tu refuses de dire tu luttes encore joe jusque quel moment ?

 

3. Les Termites

 

Le Penent le début le rebute, tous les débuts, il les fuit, il les esquive, il les repousse. Il veut les ronger, des dents, des ongles, de tout ce qu’il contient, lui, en lui, ses profondeurs et ses secrets, de refus et de révolte. Le Penent ne peut or il veut, il veut que son existence commence moins tôt, esquiver les premières heures, se rendre, directement, sur l’horloge de trois heures, que les plus sordides des heures se trouvent, mortes, derrière lui, derrière nous. Le Penent veut et ne peut, peut peu il bégue-et-bégue encore et encore, zzz, zzzz, une sorte de bruit de fermeture zippée qui se bloque. Il doit trouver une ruse, une ruse, un complice, ce sortir de cet endroit, ce non-début, ce prologue qui rien n’engendre

 

 

3.1 Histoire

 

Mec tu ne veux rédiger ici une histoire le récit t’importe peu des kilos tu montes des kilos et des kilos de ce qui ne porte ni nom ni figure ni revers ni rebours le mot qui te vient sur ce moment tu le piétines de justesse encore une fois toi presque pris, empiégé de ses propres règles comme en religion les pénitences toujours nées des moches démences sélectionnées qui choisit qui choisît toi qu’est ce que toi ?

 

5. CINQ

 

Le Penent évite soigneusement ou non les premières feuilles, les bonnes, les qui suivent, les ok pourquoi. Il trouve, Le Penent, les livres comme possibilité d’une liberté, fin de cet intermède d’éternité, le premier bond, donc, le premier souffle, enfin, qui gonfle les poumons celui qui déchire une bouche celle du tout juste né, qui vient de régler une dette de ce simple hurlement, une dette de neuf mois.

 

5.1 Victoire

 

Observe le ton Le Penent où se dirige-t-il existe-t-il encore quelque endroit qui se visite les membres tous prisonniers, une voix surveillée, les sirènes prêtes, libres elles, qui hurlent en prévision qui ne cessent de hurler, de superbes gêolières, je te félicite, tu sens en toi combien tu respires peu et difficillement…pourquoi s’obstiner décider quel bel orgueil tu vois bien que comme le reste de ce qui te concerne tu ne te mènes qu’en nul lieu.

 

6. Délivre-s

 

Les livres, Le Penent, Le Penent les considère, les redoute, les désire. Lire ? Il ne les conçoit plus que bornés, ces débuts, les débuts des livres, il n’entend, que feuillets éventrés, il les brûle, bondit, droite, puis droite, encore, droite, toujours, frénétiquement. Il cherche. Il n’existe de fou que ne brime l’écrit. Les livres seront l’étroite porte, il s’évide dès qu’il décide de les prendre.

 

Le Penent semble fuir, ces gestes commis où pères et impères, rendus ennemis de ses lectures. Il coupe une puis une seconde. Le Penent un fou proféré selon tous les doctes juges, les enfermeurs professionnels. Quel motif ? Le refus de ces clôtures, cette règle qui exige, sous peine de. De. Suivre le rectiligne chemin, lire b puis le reste prévenir le dernier z prévenir le moment du surgir de ce z comme si un rituel ici se met en ordrez, que ce z en constitue le moment décisif.

Le Penent refuse, certitude qu’il soutient, d’obéïr. Dérisoire refus, cette forme de refus.

 

 

08.03.2011

  

Tu perds le sens des mesures tu ne c’est plus même vrêment écrire dent ce qui est une lent gué de nez-essence tu ne poux vêt que perdre joue en de comme si tu été d’ici un front c’est retrouve bien comme il phô tes origines mon petit tes photes ton verbe tordu comme tes dents tu crois yes v rée ment te trouver en pets ici min te non, tu penses que les efforts suffisent mon petit jonzthzn tu te trompes lourdement mon en fente on te les ce une dernière chence mon chencre mon con cre ton chient du cygne célèbre notre clémence qu’en je dis NOUS je veux dire NOUS tu  c’est zy ?

 

 7. Folie l'instrument de mort

 

toutes les cohortes rouges, liquides, des veines , les pères et les impères, il évite le début des débuts, celui, le feuillet, plus rigide, couvert de fissures, un cou coupé. Cet endroit dur du livre, les noms inscrits, Le Penent les exile hors de ses souvenirs, du récit, inutiles, il les indique, inutiles, biffés, briques d’exil, il veut devenir juge brusquer l’outil de justice pour enfin que triomphe ce qu’il conçoit de juste de bien que personne ne doit plus commencer il veut suivre il en est sûr c’est vivre bien vivre tout court

 

  

7.1

 

Capture d’écran 2023-11-25 à 23

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10 novembre 2023

Cantique des Pataphtisiques.

texte de juillet continué novembre. 

 

J’accentuais, ces dernières années, si je dois suivre une ligne rétrograde - tous ces chemins pris à l’envers composent une réalité partiale, distincte des moments réellement vécus, offrent, moins qu’un souvenir, une modalité interprétative - mon goût - devenu obstiné et donc morbide - pour la fête, l’excès, la suspension de toute découpe en travail du monde, créant, alors - le récit a posteriori renforce, s’il ne la produit pas, cette impression - une distance (ici italiques aux mots « une distance » de ne me pas me souvenir du mot que je voulais employer, le déduisant du propos général) m’éloignant de ce groupe, alors, des gentils bolosses, comme R. les nommait. Un malentendu, qu’il m’ennuyait de dénouer - que je n’aurais su peut-être - venait de ce que Marie-Anaïs croyait mon goût du cool relever, seulement, de l’état hébété des ivresses et des boîtes de nuit quand il recouvrait, en réalité la brutale intensité, la forme et la couleur de ma vie. Dénier - ou plutôt avoir l’air de denier - dans le même temps, l’intensité de celle de Marie-Anaïs n’était pas juste, en rien elle ne manque de ces…aberrations, d’autres contours, d’autres lieux, seul le mode d’action nous distinguait, pas la nature de l’impulsion.

Ce que je retrouve, aujourd’hui, avec J., réside dans cette concordance entre toutes les parts de moi, moi, être au monde tout à fait éclaté, dirons nous, distinct, ce mot là éclaté, de celui de brisé par trop employé héritage d’anciennes luttes lyriques. Eclaté, même, encore, le mot éclaté résidu de ce passé, des luttes, émiettement. Exprimer la diversité du soi, sa multiplicité, par, avant, tout, la division, comme si je ne naissais jamais qu’après blessure, foulure, drame, je me débute après, au moment du trouble. Du louche. 

 

paragraphe incompréhensible laissé, malgré tout, j’imagine avoir trouvé agréable l’idée de coupe horizontale. Le reste..eh bien le reste. 

 

les strates, la coupe horizontale de nos êtres, ne se mesurent pas dans une cohérence globale de toutes ces couches, sans être autonomes ces strates fonctionnent selon des logiques propres et distinctes. Sans aller jusque dire que nous vivons, étanches, nous pouvons ici reprendre l’esprit scientifique dont parle Baudrillard et, ainsi, banalité suprême en réalité, nous connaissons nombre d’individus qui, occupant leur emploi, y exerce une rare finesse intellectuelle, une précision épatante dans la maîtrise de concepts complexes et qui, éloigné de ce rôle, ne nous en montre plus aucun signe.

Nous ne portions pas d’intérêt aux mêmes choses. Je crois qu’un autre texte en suspens, dans mes brouillons, concerne aussi les gentils bolosses, je ne le trouve pas dans mes fichiers (les 33 brouillons, ouverts à côté de ce texte-ci, quelques-uns finiront à la corbeille précédée d’une moue de dégoût précédée, elle-même, d’une moue de regrets) — ne le cherche pas — idée, à l’époque, non écrite peut-être, brouillon mental et neuronal, à l’état d’électricité statique.

L’injustice faite aux gentils bolosses qui, malgré tout, portent la vie, la grande vie avec ses intérieurs richement décorés, le choix des étoffes nous distingue et nous hiérarchise peu.

Je crois que, mon rejet d’eux, provenait, surtout, de leur absence de corps. De leur façon, souvent, lorsque s’essayant (pas le cas de R. par exemple) à des arts non littéraires, de faire moche c’est à dire « joli » c’est à dire « poli » c’est à dire non art. Avant-hier (déjà avant avant hier), avec Jeanne, nous discutions d’art et plus spécifiquement d’art contemporain, elle possède, du champ, une connaissance extensive, qu’aucun des gentils bolosses n’atteint et c’est cette méconnaissance qui les fait produire du « joli » c’est à dire du moche, de l’inutile, des formes plates parce que déjà connues, donc usées, et naïves. De la même façon que lorsque, par ailleurs, les artistes, s’emploient à la poésie, le résultat, toujours le même, lyrisme gaspillé. 

Je me souviens d’avoir pesté, discutant avec Marie-Anaïs, de ce que les « poètes youtubeurs » y compris le plus éminent, François Bon, agissaient avec dix ans de retard et la recherche les concernant avec dix ans de retard sur leurs dix ans. Parce que les usages manquent d’instinct, ils résultent d’une appropriation lente, intelligente mais dépourvue d’art pratique.

Même ceux, comme Marc J., dont ces techniques constituent à la fois le lieu d’étude et de pratique, y parviennent en retard, ils récupèrent des usages qu’ils détournent. Quoi qu’ils en disent, ces gens, dépourvus et éloignés de l’ironie comme ils le prétendent, ne peuvent s’empêcher de prendre de haut parce que, en réalité, ils prennent de loin. 

 

marie-anaïs ou romain ne comptent pas dans cette critique d’ailleurs ils s’approchent, eux, de la performance, art mixte, public, comme celle écoutée aujourd’hui de Gorge Bataille.

 

Marc J. par exemple, au fait des nouvelles technologies et des supports, pourtant, parle aussi en décalé, ne saisit pas, tout en étant le plus proche, l’instant présent parce que les chercheurs et les vidéo-poètes, vivent dans une temporalité plus lente, ne saisissant pas de la vitesse celle de la lumière, c’est à dire du scrolling.

 

Mon agacement, alors, manquait aussi son point, je détestais, au-delà, de la forme, les corps, la forme absente des corps — et toutes les sexualités moribondes ou excessives qu’on y trouvait ne change pas le propos —qui n’était pas une absence de corps ni une ébauche, qui en était le tracé en déficit de certains organes que je jugeais important. Juicy dirait Jeanne et je crois que c’est exactement ça, il y a chez eux, à la fois un extrême sérieux — une capacité hors du commun à s’indigner — et un humour gnangnan. 

Marie-Anaïs, lorsque je le lui exprimais, comprenait mal — je le signifiais mal de le pressentir sans le nommer convenablement. La faille réside en ceci, l’absence de légèreté et de jus. La fête, la pratique de la fête, alors, s’apparente à un signe, à un indice, pas à la règle ou à la cause. C’est ceci que j’aurais du dire, et, m’étendant sur le sujet, je remarque que C., par exemple, qui continuait de pratiquer la vie avec largesse, que je désignais, alors, près de Romain, comme plus cool que moi, parce qu’assistant à des concerts, beaucoup, demeurant edgy (ce qui peut suppléer le juicy) garde sur le monde un regard présent, de praticienne. 

 

Je m’égare. Mais je crois que je parviens à dire pour taire. Que, Jeanne, rassemble de moi le séparé. Demeurent, suspendues, des particules, forcément, celles, privées, qui ne s’accueillent par les autres, qu’en les ignorant. Je ne peux les nommer parce que les dire, c’est à dire les chercher, me les rendre à moi-même visibles, les tuerait. J’ignore ce qu’elles sont si même elles sont et que peut-être, moins chose, qu’espace de la chose, elles vivent, possibles, ces forces.  

8 novembre 2023

Gueguerre Asimov.

(bergame, déjà, plusieurs mois, texte pas fini, jamais)

 

ce texte, je le commençai longtemps en arrière, deux semaines au moins, j’apporte, comme en-tête, depuis la chambre du palais bergamien où nous logeons avec Jeanne, cette précision sans, pourtant, assurer sa finalisation. Cet exergue, peut-être, je l’ignore en commençant - continuant - ces lignes se trouvera suivi d’une autre introduction comme, parfois, vous savez dans les livres - mais ceux là sont publiés - nous trouvons l’avertissement au lecteur, suivi de la première préface puis de la seconde préface, puis de la première préface à la seconde édition.  

 

Gerasimov (quelle orthographe choisir dans ces cas de translittération ?) m’obsède encore un peu, lecture, il y a peu d’un article de deux pages en anglais exposant safameuse doctrine celle du sharp power ; comme il existait le soft power, force diplomatique et d’influence des Etats ; PENDANT 

 

depuis l’offensive ukrainienne dite contre-offensive ne parvînt pas à atteindre ses objectifs déclarés pire Gerasimov fort des millions d’obus offerts — haha — par la Corée du Nord reprend l’initiative, le rapport feu, qui s’équilibrait, repasse à 6:1. C’est à dire que pour un obus tiré par les ukrainiens les Russes en tirent 6. Qu’importe, alors, l’imprécision des tirs, lorsqu’on sait qu’un obus provoque des dommages sur un périmètre de 300 mètres. 

 

— j’écris ici ce mot de pendant — je l’écris plus haut, souligné, majuscules —et je pense à Gleb qui, parce qu’il passe par un outil d’automatisation de traduction, risque de manquer le sens du mot à cause de sa polysémie, pendant, ici, ne signifiant pas at the same time ou during mais plutôt the other side of the same thing, yin and yang 

 

cette mention du Gleb de Kristina devenue parfaitement obsolète, depuis le commencement de ce texte Gleb est venu à Paris, il entretient avec Kristina une liaison dont je connaissais les soubresauts et dont j’ignore désormais les mouvements.


du pouvoir (sans qualificatif, le pouvoir étant la simple force) armé, c’est à dire la capacité à mener une guerre. La doctrine Gerasimov hybride les deux - influence diplomatique et force militaire - qui forment un ensemble dynamique autant que complémentaire.


Le soft power anesthésie les sociétés étrangères et permet d’installer, par un mélange de corruption, d’influence diplomatique, d’excitations des passions, des gouvernements favorables à la Russie 

 

destabilisation dont la Russie se montre experte, après l’Afrique où elle excita les passions tristes à l’endroit de l’ancien colonisateur français, elle tente aujourd’hui de semer la discorde dans une France divisée. Russie commanditaire des tags d’étoile de David comme échos difformes des nuits de cristal. 

 

le hard power,  permet, quant à lui, de renverser par la force des gouvernements établis - sous des prétextes variés (terrorisme comme en Syrie, oppression des minorités russophones en Ukraine ou en Transinistrie) ; mais les deux s’entrenourrissent, le soft power simplifie, s’il se montre insuffisant, l’emploi de la force armée, une société anesthésiée se défend peu et mal et ses alliés, malades du même sommeil, n’interviennent pas ; là où le soft power endort et immobilise ainsi, le pouvoir militaire, lui, paralyse par la peur. Imbrication redoutable de cette doctrine. Le hard power supplée, aussi, le soft power, lorsqu’un gouvernement favorable à la Russie parvient par manoeuvres - ou parfois grâce au jeu électoral honnête - au pouvoir, la Russie l’aide à s’y maintenir et empêchera tout changement de régime et toute transition. La Russie embrasse bien et beaucoup mais n’offre de baisers que les mortels.

L’erreur, lors de l’invasion de l’Ukraine vient de ce que la Russie a, en même temps, surestimé son soft-power, c’est à dire son influence politique en Ukraine et sous-estimé la motivation des pays occidentaux ; surestimé, autant, sa puissance militaire. Cet échec ne remet pas en cause l’efficacité de cette doctrine du sharp power seulement une lame, à double-tranchant même, rouillée ne pénétrera pas jusqu’au muscle de sa cible. 

 

lorsque je débutais ce texte Prigo vivait encore. 


Comme je l’écrivais dans un précédent article, je trouve au visage de Gerasimov quelque chose d’émouvant, de russe et en même temps de soviétique. Lorsque je lis sa biographie je découvre que cette dignité hiératique ne provient pas uniquement de ce que ses yeux bleus et profonds intimident la critique. Qui ne s’inclinerait devant la beauté ? Jean d’Ormesson, lui, aussi, criminel d’une autre sorte, se trouvait souvent sauvé par ses yeux.

Il ne s’agit pas que du visage que je trouve, moi, beau parce que, avant tout, émouvant. Sur les photos de groupe, souvent, la posture de Gerasimov le distingue des autres pas comme de ces officiers de cavalerie issus des aristocraties montées, il sort du cadre, baisse la tête, semble ailleurs. Aujourd’hui, en raison de tous les contrôles automatisés, les photographies pour les pièces d’identité exigent un certain comportement : pas de sourire, la tête bien droite, le visage dégagé ; dans les cabines de Photomaton les photographies, une fois prises, sont recouvertes d’un tampon conforme en cas de réunion des conditions ou non-conforme dans les autres cas ; Gerasimov, militaire de la plus haute stature, est non-conforme. 

 

photo-maton le nom, déjà, nous préparait à la discipline, surveillé par la machine, maté, prisonnier de cette cage, ne sortant que conforme. C’est à dire corrigé. 

 

 

J’apprends, continuant à m’instruire de lui que lors du pire conflit qui frappa la Russie moderne — les deux guerres de Tchétchénie — il se montra le seul à conserver aux Armées la Russie leur dignité. 

 

un soldat, boudanov, viola et tortura des Tchetchènes et s’en sortait, acclamé comme un héros.

Cet acte dont la seule qualité extérieure, finalement, serait la common decency n’est pourtant ni dérisoire ni banal. En temps de guerre la violence non-martiale et le viol appartiennent à l’arsenal terrible — armes non-conventionnelles et sordides — des armées, ces actes servent à terroriser la population et obtenir, de l’adversaire, sa reddition. Gerasimov, comme le dît, pourtant, cette opposante au pouvoir russe — assassiné par ce même pouvoir — a su garder son honneur d’officier. Il ne se contenta pas de blâmer le tortionnaire, il agît afin de le traîner en justice permettant à tous les autres, ceux de sa bonne volonté partagée, les officiers honorables, d’agir de la même façon. Acte, encore, difficile, tant le bourreau trouva, dans toutes les instances étatiques, dans toutes les couches de la société, des soutiens. Gerasimov n’est pas comme les autres. Le premier procès militaire innocenta le bourreau. Il fallût bien des actions et à n’en pas douter Gerasimov compta parmi les initiateurs, pour voir condamnée la brute. Accueuillie, la brute, en liesse lors de sa sortie de prison.

 

Boudanov reçut un traitement plus conforme à ses actes. Une Tchetchène l’assassina. Sang pour Sang.

 

 


Shoïgu, le ministre russe de la défense actuel, intrigant génial puisque relativement incompétent, écrit de lui : 

 

 

je ne sais pas ce qu’il écrivait, tee interrompu, là, à Bergame, clignotant le « Sans titre 187 — Modifié » comme l’appelle par défaut Pages. 

8 novembre 2023

Impératrice dite Sur-Reine.

texte de juillet. 

 

Je passe un peu de temps à Suresnes, la ville où j’ai grandi et où mes parents vivent toujours. Ville devenue bourgeoise après une longue période oscillant entre communisme et socialisme municipal.

Les cité-jardin y naquirent, destinées, originellement aux couples d’ouvriers ou de petits artisans, fabriquées en briques oranges, caractéristiques des immeubles d’habitation des années 20 

 

1920, désormais que le temps passé nous place dans un nouveau siècle, que 20, aussi, c’est 2020 que pour qui dans 70 ans discutera de la pandémie dira — si maintenue la possibilité du dialogue, que le langage non rapetissé au crissement des cafards sur des éclats de carrelage — la pandémie des années 20. Peut-être d’ici là, si langage demeuré, d’autres catastrophes dignes d’Histoire, réduiront la pandémie de COVID à un épisode marginal (quoi que triste) de l’Histoire récente, symptôme, le moins grave, de toute une dégénrescence à venir — advenue. Tout deviendra l’accident des c(C?)onstitutions fragiles. 14-18 la grande guerre, le combat enragé de la France et de l’Allemagne accompagnées de leur séides. 14-18. Si le football maintient son empire — empire étendu aujourd’hui le championnat saoudien se rêve déjà rival des championnats européens —l’évocation de 14-18 de la France et de l’Allemagne, à cause de l’empilement des tragédies, rendra compte, peut-être, des victoires successives aux coupes du Monde de Football, de l’Allemagne (2014) puis de la France (2018). Qui peut dire ? 


Sur la page wikipedia des cité-jardin de Suresnes on peut lire : 

Elle compte environ 3 300 logements, dont 170 pavillons, ainsi que de nombreux équipements (théâtre, établissements scolaires, bains-douches, résidence pour personnes âgées, logements pour célibataires, lieux de cultes et commerces)

La ville, dans les années 80, alors que le socialisme pour la première fois conquérait l’Elysée, bascula à droite et, depuis les années 80, la mairie s’efforce de chasser des HLM les plus démunis. En proportion, d’abord, en détruisant les anciennes petites maisons de ville - sans rapport avec les ignobles pavillons de banlieue - d’un étage, charmantes, modelées par des générations et des générations, d’acquéreurs, maisonnettes bigarrées, ensemble hétéroclite composé presque comme une jungle toute laissée au hasard.

La mairie remplace ces maisons par des immeubles sans charme, annoncés avec la pompe et les clairons des grandes affiches des promoteurs immobiliers « ICI VINCI CONSTRUIT » ICI BOUYGUES DU DEUX PIECES AU CINQ PIECES TROIS DUPLEX » « NOUVEAU QUARTIER » etc. su

Nous aussi ils voulurent nous dégager de Suresnes quand Maman cherchait (avec Papa, Maman, surtout, à l’initiative des démarches toutes.) un logement plus grand pour nous accueillir tous. Je me souviens, la proposition faite par la mairie, dans une ville voisine, Nanterre, la trop connue, l’appartement, nous ne le visitâmes même pas, l’immeuble répugna à maman, une Tour sordide, dressée au milieu de rien, je m’en souviens comme d’une journée grise et l’immeuble le centre et la source de tout le gris. A-t-elle été détruite cette tour ? Je pense à P.N.L 

Une chance qu'ils aient pas détruit mon bâtiment (…)

Grâce à Dieu y zont pas cassé ma première tour

 

Attachement à cette cité, la première, avant l’exil hors du 91, en Franche-Comté je crois, puis le retour à Paris, dans le Val-de-Marne, Virginie m’écrit que la cité (Ivry ?) où ils vécurent cette deuxième fois en RP, se trouve-ait derrière chez elle. Parce que, cité détruite, aujourd’hui, sur les toits de laquelle, ils tournent le clip du morceau Deux Frères, 

sans éprouver envers elle, cette cité détruite, un attachement aussi viscéral qu’à leur 91, et plus encore, aux Tarterêts dont ils rêvèrent tant que, adultes, au sortir de prison pour l’aîné, au cours de ses études pour l’autre, ils réinvestirent. Tout, chez eux, se dédouble, la mère algérienne mais absente le père corse et présent et bandit. A l’envers des structures familiales connues. 

 

Suresnes : 

Le prix d’achat des (ces) nouveaux appartements dotés de tout le confort moderne (jadis, lorsque les HLM sortirent de terre et firent sortir des bidonvilles ou des maisons insalubres, les indigents, l’argument du confort moderne primait sur tous les autres) est exubérant, excessif. Mais, ce faisant, remplaçant trois maisons par 30 appartements - qu’importe le niveau de vie - fait mécaniquement baisser en pourcentage les plus pauvres. Le vrai grand remplacement. Autre, encore, que la gentrification, la bourgification. 

 

hier, cherchant à acheter un livre, je demande à José quelque chose de simple, pour offrir, il me désigne Rue des Pâquerettes, devant le titre, je chavire oh non parce que fou connaissant le nom des fleurs, j’éprouve pour les pâquerettes une inclinaison particulière, vertige de ce que la cité des Pâquerettes renvoie à celle voisine et identique où mon père vécut la cité des Marguerite(s?) (cités dites de transit et l’on sait la lenteur de celui-ci quand il digère le mauvais sort des immigrés — papa né en France pourtant). Immeubles construits à la hâte, signe de bonne volonté prétendue des pouvoirs publics pour arracher aux bidonvilles ceux qui y vivaient (il faut lire le gône du chabah qui nous expose combien le bidonville valait, au début, mieux aux yeux de ses occupants, que ces cités de transit). Appartements sombres, sans toilettes, sans fenêtres. Il parle de Nanterre, de la misère, de la boue. Idée de lui écrire, à l’auteur, arrivé en France en 1962 à dix ans (Papa, naissance 1957, 5 ans en 62. 62 année de la fin de la guerre d’Algérie. Harki l’auteur ?) pour entrer dans les détails de cette vie, par un autre côté, moins douloureux pour moi. Toujours eu envie d’écrire sur sa vie, la vie de Papa, lui, assez volubile pour  m’en donner un aperçu, renforcé, l’aperçu, par ses cousins, d’autres récits. Maman, elle, autre histoire, muette, celle-ci, sinon quelques évènements appris par surprise dont le souvenir me dessèche la bouche. Toute la place, dans sa famille, occupée par les récits masculins, mes oncles, la guerre, l’art, l’athéïsme. La plus jeune exceptée. 

Papa, entendre son histoire, par cet autre, proposer une rencontre. Est-elle seulement possible. Y assister, moi, pour recueillir ce qui demeure embrouillé dont je ne parviens à faire le récit. Témoigner, à travers les enfants, les intégrés, les détachés de la culture d’origine, et moi presque délavé, délavé et habité, en même temps, d’un mouvement de reflux, d’un mouvement d’implication. Yannis me racontait se sentir captif de ces vies, j’ignore, s’il concevait, ces vies, celles de nos parents, comme leurs récits ou, plus clairement, leur vie biologique, leurs soucis actuels. Un peu des deux, probablement. Entre nous un silence. Le silence, aussi, entre les générations. Un classique, banalité. 

 

 

 

Suresnes : effacement des pauvres en valeur absolue, aussi, puisque, profitant d’un codicille légal, la mairie rénove, avec succès, et je l’admets, réussite esthétique, les immeubles HLM délabrés (ou non), ce qui lui permet d’en augmenter le loyer de plusieurs dizaines de pourcents, inaccessibles aux anciens locataires, en toute légalité, à l’expiration du bail, non renouvelé en conséquence, mais, parce que droit au logement opposable, la commune, avec l’idée de cette communauté de communes et l’assistance du conseil départemental, exfiltre vers les villes voisines, les désormais inaptes aux exigences financières et sociales de la Ville. Qui, toutefois, conserve, souvenirs et reliques, quelques pauvres spectaculaires qui, parfois, se retrouvent, lors d’émeutes, en Top Tweet, au grand ricanement des utilisateurs des RS voyant Suresnes associée à ces expressions de colère, et, devant ceci, les artificiers suresnois s’indignent, revendiquant, que si, Suresnes ça craint, tirant, fierté, bandidos, d’évoluer dans la jungle, les dangers, la bicrave. 

8 novembre 2023

Miaousseline

Levé pour une fois au premier réveil. 6h30. Angoisse de me réveiller, seul, à ces heures trop tôt. Préférence pour s’enfoncer dans le sommeil fatiguant. Le sommeil tout empreint de rêves bizarres, inquiétants, torturants. Excès de sommeil. Fuite. Sanction. Jeanne ne parvient plus à dormir à 6h30 non plus. Rhume. Elle, le rhume. Moi rhume incertain. Hier soir. Picotements des yeux, gorge gênée. Les premiers symptômes. Ca a commencé comme ça. Désolée. Jeanne dit ceci. La mélatonine, hier, avant le coucher. Sommeil paisible. Toujours radiné à cet achat. Le médecin me le prescrivait. Plus remboursé. La pharmacienne me dit. Pas d’argent à cette époque. Argent. En invité. De Kurzsek en lecture. Francfort. Pas chez lui. Cagibi. Pas chez lui. Le cagibi. Mot qu’emploie souvent Jeanne. Le cagibi. Pas chez lui. La mauvaise adresse. Trop connu à cette adresse. Expulsé de chez lui. La femme, la fille, dans l’ancienne maison. Les clés tintent dans la poche. Peter n’ose pas les utiliser. Peter. L’autre Peter. Le père de Domi héberge Peter. Le premier Peter. Le premier homme. Il dit le deuxième quand il parle de lui-même. Peter. L’auteur. Autre. Anagramme d’autre. Le U surnuméraire. La sonorité d’autreu. A la fin. Le suffixe en U. 

Il dit le père de Domi à sa fille qui s’enquiert de lui. Plus le cagibi. Carina ne sait pas. Fini le cagibi. Ne savait pas. Pour le cagibi. Ne comprendrait pas. Le domicile conjugal évanoui. La séparation. Le cagibi. En invité dans cette misère de cagibi. En invité. Chez Peter. Viens quand tu veux. Même longtemps. Il dit l’autre Peter. Autre pour moi. Pas pour Peter. Pour peter lui l’autre, lui l’invité. Comment. Quatre ans et demi. Les peluches embêtent Carina quand Carina doit se doucher, quand elle doit porter son anorak, quand elle doit mettre son écharpe. Les peluches. Laquelle choisir pour aller à l’école. Le kindergarten. Sans vexer les autres. Peter. L’autre Peter rencontré au Kindergaten. Avant. En invité. Tu peux utiliser le téléphone. Peter craint de déranger. Hospitalité. Hospitalisé. Droits réduits. Jamais signifiés par les hôtes. Pas pensés pour l’instant (30 pages). Par les hôtes. Instinct de l’invité. Moins je dérange plus je reste. En invité. Moins de soucis d’argent. Le Cagibi trop cher. Intrus. Peter compte avec inquiétude les pfennings. Les marks l’intimident. 100 pfenning. José. Le libraire me lisait des extraits du premier livre de la trilogie. En invité le second. Cécile Wasjbrot. La traductrice ne considère pas l’ordre chronologique des ouvrages comme indispensables à la compréhension. José lisait un passage. Peter. Notre Peter. Achetait du savon. Achat au passé. Passé plus antérieur que En Invité. Un bon savon. Plusieurs pfennings. Peut-être des Marks. En invité il oublie le savon chez lui ? Le Cagibi ? Si non l’extrait lu. La mention du savon moins savoureuse. L’extrait retenu. La préciosité du savon. Le PRIX. Le savon oublié. Une ancienne vie. Le savon, l’oubli, du savon, détache. L’argent. Toujours l’argent. Le café. Les cigarettes. L’alcool kaput. Pas lu le premier. L’alcool rejeté. La cause de la séparation. La formule cruelle de Sibylle. L’ancienne compagne. Epouse ? Divorce ? Pas précisé dans le deuxième tome ? volume ? Désordre de cet ordre de lecture. Informations lacunaires. Lecteur invité. Au-delà du quart d’heure de retard des politesses. Comme trompé de jour. Comme une montre demeurée à l’heure d’hiver. Je pourrais t’interdire de la voir. Sibylle déclare. Ca effraie Peter. Carina qu’en pense-t-elle ? Carina je veux te voir tous les jours. A Peter. Crainte. Déranger. Partir. En invité. Exclu. Dehors. Peter, l’autre Peter, je dois accéder au bureau parfois. 

Moi. Le moi physique. Ici. Envie de prendre un bain. Je guette les périodes du bain de Jeanne. Le nombre de fois. Eau coupée. Eau rétablie. Jet du pommeau ou écoulement du robinet. Fin. Jeanne finit. Troisième période. Rinçage. Jeanne qui sortira. Au futur. J’écris. Après les derniers mots. Ici. Peut-être Jeanne sortie. Déjà ? Enfin ? Pas tout à fait fini le bain. Quand l’eau évacuée. Jeanne peignoir et coiffure sikh appliquera des crèmes. Cinq minutes. Elle prononce. Souvent moins. J’aime regarder son corps dessiné par le peignoir. Les petits pas au sortir de la salle de bains. L’eau relancée. Une période de plus. Je comptais. Le bain rempli d’eau chaude. L’ajustement de la température. Première période. Le shampoing. Rincé. Deuxième période. Le démêlant. Troisième période. L’après shampoing. Quatrième. J’avais mal compté ? Quatrième seulement maintenant. Cinquième. Le jet bref. Exclu du compte. La baignoire rincée. Pour les suivants. Par souci de propreté. Impatient. Le peignoir de mousseline qui s’ouvre en donnant des idées. 

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4 novembre 2023

Souviens toi le 27 mars

(texte zcrit il y a plusieurs mois)

Il m’a toujours manqué dix kilos (depuis un an, mais de gras, de paresse de bourelets, j'ai pris dix kilos déjà devenus cinq) pour être tout à fait courageux parce que, pour moi, le courage dépend, aussi, de l’effet que je me sens capable de produire et de la possibilité d’agir qui en découel.


En matière de menaces, contrairement aux idées reçu"s, je suis nul. La menace, contrairement à une croyance ordinaire, ne réside pas seulement dans la peur ou dans l’expression d’un acte malveillant à venir. Cette parole, lorsqu’elle survient, doit se faire rare. La cruauté, la barbarie, la manipulation et, ici, la menace ne s’exercent que dans une retenue, ce qui en fait la force, c’est leur rareté. Volubile comme moi, les hurlements proférés tiennent davantage de l’exercice de respiration, désagréable pour qui le reçoit, que comme une menace effective. Menaçant, réellement, j’aurais conduit à l’abstention des autres, au refus de s’impliquer. Il existe, innomé pourtant réel, un écart entre la peur qu’inspire le fou et la peur qu’inspire le méchant réellement méchant. 

Je parle de mes dix kilos de plus et je pense à Yan qui, lui, pouvait semer la terreur malgré son pectoral manquant, malgré son mètre soixante cinq. Parce que, justement, sans cesse, il faisait peser la possibilité de tout.
Ma violence n’existe pas réellement, elle ne s’exerce pas, si la parole agit dans le monde, elle se dissipe plus vite qu’un acte.
Dire j’ai brûlé ta garde robe le lundi pour, finalement, la révéler intacte ne revient pas au même, le choc, réel, s’estompe en portant la jupe provençale — J. mais c’est horrible les jupes provençales, qu’est ce que c’est plouc.

Je me souviens, un jour, d’une dispute, avec Marine, à Nanterre. Nous rentrions, avec Marie-Anaïs dans la maison qu’elles louaient toutes les deux, et sur la table des mouches dévoraient les restes de plusieurs repas, l’évier débordait de vaisselle à la saleté durcie. Ce jour là, nous fêtions l’anniversaire de Marie-Anaïs, je rentrais les bras chargés de denrées et de cadeaux. Agacé par cette vision, fréquente mais atteignant ici son pire, j’écrivis à Marine pour le lui signaler. Sa réaction, évidemment, ne fût alors pas d’excuses mais de justifications, de vous aussi vous faites etc. Si j’emploie cet exemple c’est de bien montrer que, contrairement à ce que l’on prétend, je ne fais pas peur de la façon que l’on décrit. Aux personnes réellement terrifiantes personne n'ose s'adresser de la sorte ou, le faisant, avec des excuses et des regrets immédiatement exprimés. Ces gens, même coupables, appellent à la contrition générale, la compoction la forme de leur accueil. Plus encore, dans ce genre de cas critiques, je tente, volubilité idiote dissolvant toute autorité, d’expliquer. Marine, alors, pour exposer combien je me montrais affreux demanda son opinion à son petit-ami et, de sa réponse, en conforta son avis premier. Comme si, lui, devant le chagrin, la peur de sa copine, ne prendrait pas son parti. Par amour, par paresse.


La seule fois où j’allais, véritablement agir, par exemple, le 27 mars, je ne m’épanchais pas. Je ne me défendais pas. Je le faisais, rien d’autre. Prévenant, probablement parce que je souhaitais, aussi, être empêché, m’abstenant, de justesse, à l’extrême limite, de l’irréparable. La parole rare mais pas absente permis le secours.  

3 novembre 2023

Baraka Obama

Il me paraît toujours étrange, entrant dans une pharmacie, de voir, partout, les remèdes de rebouteux étalés, à libre disposition des clients, compléments alimentaires en tout genre dont, la plupart, ne prouvent pas leur efficacité. L’argument, avancé, par mag 2, de ce que tout le monde en France manque de magnésium, en plus d’être partiellement faux, ne propose une solution que faillible. Lisant, la documentation scientifique sur le sujet, j’apprends que boire de l’eau enrichie en magnésieum (Hépar, par exemple), eaux dégueulasses au goût, constitue la meilleure façon de traiter une carence en magnésium. Tout le reste de l’argumentaire est un charabia de bonimenteur. Je me souviens que, me rendant dans la grande pharmacie de la rue du Four, demandant à l’une des assistantes d’officine, quel magnésium correspondait mieux au besoin d’êtres carencés, elle dédaigna le Mag2 (le moins cher) parce qu’il était low cost, me dirigeant vers d’autres comprimés, quatre fois plus coûteux, qui, entouré d’une membrane de protéïnes se trouvent mieux assimilés par l’organisme. Billevesées fondées sur, à la fois, la confiance en la scientificité d’une pharmacie tenue par un docteur en pharmacie, et la méconnaissance, logique, de chacun quant au fonctionnement du corps humain. 

A n’en pas douter, les herbes soignent, la quinine guérit du mal de tête et du scorbut, les orties ou d’autres plantes, connaissent des vertus que j’ignore et que je sais cerrtaines, le miel ou le citron sont de bons antiseptiques mais profitant de la méfiance (légitime) envers les traitements chimiques, d’habiles marchands, s’enrichissent dans ce confusionisme. Certains, la plupart même, y croient sincèrement. Je pense que la préposée tentant de me vendre du magnésium quatre fois plus cher croit sincèrement que 1) le magnésium sous forme solide solidifie l’organsime que 2) le prix se justifie par le bien-être subséquent. 

La para-science, partout, triomphe, je n’élaborerai pas une pensée de sociologue sur le sujet, me contenant, poète, demeurant à fleur de choses, d’observer, commentateur aigu, percevant, ici, la plus grande des banalités, forant, tout de même, dans celle-ci, à travers les individus qui y accroient, leurs discours et l’esprit de collectif qui s’en dégage, l’observation d’un continuum, écueil où tout le monde tombe plus ou moins profondément, ainsi que la baraka, à quoi Mehdi consacrait un article, je me souviens, qui, veut que le don à un mendiant accroisse la baraka, cette sorte d’augmentation de la chance, sans, que vraiment, les charitables n’y croient entièrement, ici, le doute conduit à l’action, le ça ne peut pas faire de mal et pourquoi pas du bien. 

2 novembre 2023

Niais nié gné - onoma-pas-tapé

J’aime ta façon de rire de moi, jamais à mes dépens, comme plutôt me prendre par un côté ignoré, l’endroit dans le dos invisible à soi, même contorsionné devant le miroir. Les petits cris que tu pousses, par surprise, toujours la même syllabe, plus ou moins longue, désignant, selon sa longueur, sa hauteur, sa durée, des émotions ou des désirs différents. Le long Miiii aigu de quand je rentre, les mains que tu attaches autour de mon cou au moment où je franchis la porte de chez toi. Les gestes qui me mènent là, le code composé 3857 en attendant que je dispose du badge, sonner là où figure ton nom et celui de ton ex, monter deux à deux les marches de l’escalier qui ne grince pas, un épais tapis rouge couvre le bois.

La porte, après que j’ai sonné, tu la laisses ouverte, je te trouve, toujours différente, selon l’heure et les activités de ta journée, mais toi, toujours la même, toujours la même surprise, aussi, de ta beauté immuable. Le petit cri Miii, mon absente sursaute, elle se barre. Nous reprenons d’autres gestes, en suspens, peut-être, pour certains, les lèvres brièvement jointes, toi qui te déplaces dans l’appartement, comme tu marches bien, à mon goût, pieds nus ou les talons Ernest portés. Parfois, ton vernis sèche, le noir, souvent, que tu préfères je crois, pas parce que tu le trouverais le plus beau — tu n’en dis rien —que tu préfères porter.

Miii, tu le prononces aussi, plus bref, quand tu désires quelque chose, le désignant de ton joli petit nez, ce langage, intelligible — comme nous finissons de l’autre les phrases ou mêlant récit en quinconce nos histoires—par miracle, par élan. Le Mi, plus bref encore, accompagné d’un geste de la tête exprime, lui, ta satisfaction tu as remarqué j’y pense en même temps que j’écris comme j’aime plongé dans une eau trouble ressemble si fort à ton prénom ? Dans la langue chinoise le même son peut, selon l’intonation, prendre des sens différents, il en va ainsi de ton mi, langage ramassé, condensé, toi, ton esprit de synthèse remarquable, visible dans chaque chose que tu écris lorsque tu te décides à écrire. Ca t’ennuie, ça, que tout le monde te désigne écrivaine, élue malgré toi, ne te présentant à aucun suffrage, les recueillant tous. Il en va ainsi, aussi, des charges héréditaires, débats inutiles, tu te trouves prise dans des rêts qui te dépassent. Ecrivaine, la plupart de celles ou ceux qui en revendiquent le titre le justifient de ce qu’une nécessité vitale les agite et les tend, que, destin malgré eux, elles se trouvent condamnées à ce sort — accepté avec orgueil ronflant. Toi aussi, la prise au piège, d’un destin venu du dehors, d’une poussée extérieure, tous les autres, trop des autres, Gilles, pouche comme tu le nommes, Viktor, moi. Tu peux te dérober à ton destin toi qui t’évades à ta guise de toutes les contraintes, je dois gagner ma croûte comme tu dis souvent, m’amusant follement, alors. 

J’aime les tenues que tu portes, les négligées que tu rends distinguées, le vinyle aux reflets glacés. Tu me débordes, quand, allongée sur le canapé jaune, quelque chose de toi, muet, infra-mi, m’appelle, tu enlèves tes lunettes, tu tends les bras, tu m’embrasses. La vie recommence. Après de longues absences, c’est à dire de cinq ou six heures, puisque notre temps nous le passons, coalescents, en notre compagnie, je marche derrière toi, dans l’appartement je te suis partout, ombre mécanique, me levant, parfois, sans m’apercevoir de ce que je me lève à ta poursuite, comme si d’invisibles fils attachés de toi à moi, me conduisaient à toi, mon corps dégingandé, traquant malgré lui, dépassé par un destin, à tes côtés, infiniment plus précieux que toutes les sortes d’artistes.

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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