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4 novembre 2023

Souviens toi le 27 mars

(texte zcrit il y a plusieurs mois)

Il m’a toujours manqué dix kilos (depuis un an, mais de gras, de paresse de bourelets, j'ai pris dix kilos déjà devenus cinq) pour être tout à fait courageux parce que, pour moi, le courage dépend, aussi, de l’effet que je me sens capable de produire et de la possibilité d’agir qui en découel.


En matière de menaces, contrairement aux idées reçu"s, je suis nul. La menace, contrairement à une croyance ordinaire, ne réside pas seulement dans la peur ou dans l’expression d’un acte malveillant à venir. Cette parole, lorsqu’elle survient, doit se faire rare. La cruauté, la barbarie, la manipulation et, ici, la menace ne s’exercent que dans une retenue, ce qui en fait la force, c’est leur rareté. Volubile comme moi, les hurlements proférés tiennent davantage de l’exercice de respiration, désagréable pour qui le reçoit, que comme une menace effective. Menaçant, réellement, j’aurais conduit à l’abstention des autres, au refus de s’impliquer. Il existe, innomé pourtant réel, un écart entre la peur qu’inspire le fou et la peur qu’inspire le méchant réellement méchant. 

Je parle de mes dix kilos de plus et je pense à Yan qui, lui, pouvait semer la terreur malgré son pectoral manquant, malgré son mètre soixante cinq. Parce que, justement, sans cesse, il faisait peser la possibilité de tout.
Ma violence n’existe pas réellement, elle ne s’exerce pas, si la parole agit dans le monde, elle se dissipe plus vite qu’un acte.
Dire j’ai brûlé ta garde robe le lundi pour, finalement, la révéler intacte ne revient pas au même, le choc, réel, s’estompe en portant la jupe provençale — J. mais c’est horrible les jupes provençales, qu’est ce que c’est plouc.

Je me souviens, un jour, d’une dispute, avec Marine, à Nanterre. Nous rentrions, avec Marie-Anaïs dans la maison qu’elles louaient toutes les deux, et sur la table des mouches dévoraient les restes de plusieurs repas, l’évier débordait de vaisselle à la saleté durcie. Ce jour là, nous fêtions l’anniversaire de Marie-Anaïs, je rentrais les bras chargés de denrées et de cadeaux. Agacé par cette vision, fréquente mais atteignant ici son pire, j’écrivis à Marine pour le lui signaler. Sa réaction, évidemment, ne fût alors pas d’excuses mais de justifications, de vous aussi vous faites etc. Si j’emploie cet exemple c’est de bien montrer que, contrairement à ce que l’on prétend, je ne fais pas peur de la façon que l’on décrit. Aux personnes réellement terrifiantes personne n'ose s'adresser de la sorte ou, le faisant, avec des excuses et des regrets immédiatement exprimés. Ces gens, même coupables, appellent à la contrition générale, la compoction la forme de leur accueil. Plus encore, dans ce genre de cas critiques, je tente, volubilité idiote dissolvant toute autorité, d’expliquer. Marine, alors, pour exposer combien je me montrais affreux demanda son opinion à son petit-ami et, de sa réponse, en conforta son avis premier. Comme si, lui, devant le chagrin, la peur de sa copine, ne prendrait pas son parti. Par amour, par paresse.


La seule fois où j’allais, véritablement agir, par exemple, le 27 mars, je ne m’épanchais pas. Je ne me défendais pas. Je le faisais, rien d’autre. Prévenant, probablement parce que je souhaitais, aussi, être empêché, m’abstenant, de justesse, à l’extrême limite, de l’irréparable. La parole rare mais pas absente permis le secours.  

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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