23 novembre 2014
Bijou d'écume
Mon amour a les yeux bleus pales et les cheveux du frisson
Des lèvres destinées le cou lourd bijou d'écume
Mon amour Ce sang comme une mer âgée
A force de naufrage De
Tout ce qui crut mes lèvres périlleuses
J'ai retrouvé ma vieille légende
Mon héros
Ce moi même que je me racontais le soir
De cette vase qu'on dit le coeur et l'âme mêlés
et je suis traitre comme une promesse de femmes
parfois je tremble c'est le délinquant à son premier forfait
et l'amoureux la nuit qui se retrouve au bordel pour oublier
le feu parti de sa vie
se réchauffer à ces femmes-cendres
oh
comme la surprise est vaste
on m'a dit la nuit dernière
dans un de ces mirages de fumée ocre
"tu fais douter de l'existence du jour"
je suis rempli d'ombre et le soleil derrière moi ne reparait jamais
que pour former ombre (et donc nuit) plus vaste Que
L'Univers
je tremble de froid dans ce temps sans sommeil
la drôle de buée sortie de mes lèvres
ce soupir d'aimer
ce corps brûlant dans le lit
la morsure tout à l'heure
creusant la chair et le givre
cet appétit du feu jamais rassasié
mes lèvres toutes courbaturées de baisers
dehors les cris délaissés des chattes
le chant des oiseaux réclamant à la nuit une minute ou deux
comme un amant chassé exige un dernier baiser
ou bien le scandale
et n'obitent jamais rien.