Egoûts.
Dans les vrais égoûts il n'y a pas d'alligators, seulement des monstres plus terrifiants. Les égoûts, vrais goûtent, gouttes à gouttes sur le cours de la mémoire puis projettent les ombres. Deux doigts pour le crocodile de l'âme. Trois pour le requin. Sur les théatres d'ombres tu vois tes peurs sortir des ténèbres. Celle de la mer, et l'amer, et le sucre que tu vomis. Je te tiens, tu me tiens un doigt dans la bouche pour sentir le vent claquer, pour se faire fanion d'un empire déchu. Notre amour immortel qui flotte en haut des tours, et des tours à courir cent fois, sans foi ? Oh, j'y crois bien plus que tu n'espères. ET je te rêve, la peau sucrée sous la langue amère, toi tremblante comme moi perclus de caféïne. Mais mon amour, t'es ma sister morphine, ma nuit noire et mon paradis blanc.
Pour tes yeux, j'irai flageller le vent d'une verge longue comme l'univers, le faire crier et te l'offrir soumis. Eole, à tes pieds tournoyant en pluie opaque, par delà le béton de nos sens...On se coule.
Je suis dé(ca)pité.