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boudi's blog
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16 août 2009

Des larmes à la mer.

Je suis en larmes de savoir que je ne lirai jamais tout, qu'en littérature on se trouve facilement des parents mais pas de père. Je suis en larmes en pensant aux charniers d'hier, et je ne comprends pas, je ne comprends pas pourquoi l'Art n'a pas dit non à l'horreur, je ne comprends pas pourquoi les pages de Nietzsche n'ont pas pâli devant l'horreur à s'en rendre invisibles, pourquoi Bach, pour rendre la pareille à Beethoven, ne s'est pas brutalement rendu muet quand la barbarie hurlait ? Pourquoi la musique et la poésie ont chanté à Auschwitz ? Vous savez, les gens talentueux pillent, volent, et tuent. Le génie c'est d'abord être un criminel, les autres, les petits pouilleux, les écrivaillons empruntent effrayés. C'est de la littérature émasculée qu'ils vous servent toujours. Je suis en larmes devant ces monts infinis, je suis en larmes devant cette injustice "la droite écrit mieux que la gauche, et la droite frappe plus fort, aussi". C'est ignoble, mais les ignobles ont du style. Il me reste à apprendre, beaucoup, pour être infâme, écrire mon petit Décombres à moi, mon école des cadavres. Je viserai qui ? Les pédés, je le sens bien, ça de me faire -c'est ambigu- une bande de tantes au marteau piqueur, de leur vomir dessus, de les recouvrir de verbe comme de pourriture, cette vermine. Ouais, ce sera ça, je serai Yahvé, dieu jaloux, pleurant mes larmes d'encre sur les villes que sont les pages. Beaucoup de cités à chaque ligne bientôt noyées. Mon déluge à moi, et pas de Noé pour sauver cette humanité miteuse. Je pleure de savoir que j'ai du talent, finalement, plus que vous, et ça m'attriste de vous voir minuscules, transparents et délébiles ou plutôt même de ne pas vous voir. Je vis entouré de spectres et je n'ai pas peur.

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Commentaires
B
Mais tu crois quoi ? Que j'ai honte comme ça, de manière indolente ? Je n'ai pas honte du regard extérieur mais de l'existence, du non-être. J'ai lu Pia et Camus, et dans la misère il n'y a rien d'autre que la détresse, la crasse, et je ne te parle pas de crasse physique mais de pourriture psychique qui s'incruste dans ton mental. Quand tu es gamin tu ne peux pas la comprendre, tu la subis, et c'est tout, c'est dans tes dents pire quand tu ne fréquentes que des fils de (pute). Le droit ce n'est qu'un parachute, un gilet de sauvetage dans les mers troubles, je veux écrire, en vivre même un peu, même à peine me suffit amplement. Parce qu'écrire c'est exister, être miséreux sans rien, ni talent, ni projet c'est être néant. Je ne souhaite pas ramasser cent milles euros à l'année. Tu ne prends de tout ce que j'écris un mot, "honte", sans comprendre que c'est la bouche de l'enfant qui le prononce.
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M
La honte d'être pauvre... c'est donc de là que viendrait le ferment de tes proses. Honte à toi d'avoir honte d'être pauvre, alors !<br /> Soit ! Pendant que tu déglutiras péniblement le pavé du "Droit des Affaires" d'autres liront "le joujou du pauvre" de Baudelaire et en tireront les leçons qui s'imposent.
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B
Je ne fais jamais rien d'autre que de me chercher des haines, des artificielles, et s'il faut pour ça, me mettre debout sur des charniers d'innocentes victimes, s'il faut piétiner une foule abrutie de mauvaise musique et soûle de mauvais alcool, je n'hésite pas. Les dieux jaloux que je célèbre méritent bien ces quelques sacrifices, la libation du sang des impies abrutis. Je doute de ma capacité à écrire autre chose que de la poésie en prose, et ça m'effraie, alors je me radicalise, je me range sous d'honteuses bannières, je me cherche un père et je trouve tes tyrans à admirer, des ignobles êtres humains. Si je ne veux pas être pauvre c'est que je l'ai été, il n'y a rien de beau et de bon dans la misère et c'est parce qu'on la vit que l'on veut se débarasser de son masque sordide, de cette sale odeur qu'elle laisse toujours sur votre peau, de cette honte indécrottable. On peut se débarrasser des poux, même au zyklon B, mais leurs morsures, les centilitres de sang aspirés, demeureront toujours, rien ne saura effacer ce souvenir immonde. Je veux écrire, parce que je le sens en moi, et s'il me faut haïr m'aliéner une caste de gens, une secte, un groupe social, toi et tes amis, je m'en fiche. Je ne veux pas écrire pour la gloire, pour le fric, je veux écrire parce que je le sens. Je ne provoque rien d'autre que des éruptions en moi, je tente de rendre mon corps mouvant. Une prison certes mais à taille d'Univers qui s'élargit sans cesse. J'aime écrire, et parfois malgré moi, tu en connais cent toi des gens qui se réveillent en pleine nuit parce qu'ils ont rêvé d'une phrase aussi distinguée que "Il parle comme on écrit, et écrit comme l'on écrit plus [...] Elle sortait le ventre à l'air, l'étoffe verte qui l'habillait dévorée par les regards concupiscents des foules envahissantes"
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M
Les morts ont tous la même peau Boudi. Le talent ne peut trouver sa source dans le mépris, à part celui de soi-même. Peut-être est-ce ce que tu fais là, mais celui qui dit qu'il ne veut pas être pauvre est déjà à moitié loque en pensée, par action ou par omission de l'autre. Le "Je" ne peut que s'incliner devant les illettrés au regard cristallin, eux le valent bien Boudi, ne t'en déplaise. Le problème avec la provocation c'est qu'elle possède toujours sa part de conviction. Ah ! Il paraît qu'un mauvais génie allemand à la généreuse moustache a dit que toute conviction était une prison. Rectification : TA provocation est une prison Boudi.
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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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