Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
boudi's blog
boudi's blog
Archives
Newsletter
1 abonnés
10 juin 2011

Jusqu'à la dernière note, le piano mourra.

Des veuves de vingt ans portent
Le jour en son deuil gai
La liesse de l'accordéon
Se blottit sous les moiteurs
De la musique

Le ciel a joué ses arpèges
Jusqu'à sa dernière étoile
Et le jus du soleil
Emplit les poumons du chêne

Il est venu le jour noir
Avec ses paquets de soldat
Déposer sa gerbe et son minuit
Sur les parquets de désert.

J'ai cru voir Pablo
Chanter ses amours de mystère
Aux yeux immenses de midi
Noyées dans les mers du songe

Te souviens-tu, les hoquets
Des dix-sept ans
Qui sont les dents d'enfant, et
Parfum de marguerites

Les mèches de mon enfance
Sont un jardin assoiffé
De printemps.

Mon âge se décoiffe.
Te souviens-tu longtemps
La réunion secrète
De tes mains
Dans le chagrin
Des miennes ?

Le tablier recueillait
Les couleurs de neige
Des yeux gris
D'hiver

Te souviens-tu les débris
Réunis pour former
Notre jeunesse.

Notre âge est l'eau du désert.

Une seule minute
Dans le geste endormi
De l'amour qui tient
L'enfant aveugle
Aura suffoqué la nuit

Mes yeux déposent la rosée
Sur le front, sur les joues
Où dans la saison

Tu oubliais ton parfum

Il ne faudrait au décor
Qu'un peu de mort
Pour sembler un théâtre
A l'odeur d'enfant-âtre

Trois ans j'ai mordu
Des chansons aux reflets
De paupières renversées

Trois ans j'ai mordu
Tes mains de sureau
Et je n'ai goûté rien
De mieux que le regret
La couleur de la chaume
vague qui fait chauffer l'hiver

J'ai marché dans les rues
Où le quinquet pleurait
Des billes de lumière
Précieuses comme le feu
Du naufrageur.



Loin dans le paysage, tes doigts s'enfoncent pour faire des collines.



Oh, tu marchais toi aussi
Tu avais l'horizon pour
Te bruler les veines.

Les eaux sales de la nuit
Ont baigné tes mains
Dans l'auge d'une bouche
D'homme

Et parce qu'il te fallait un cri pour te savoir humaine, tu as marié ton corps à l'amour, et pendu ton sourcil au sortilège d'une pierre que les garçons portent sous la voix. Dans la brume défaite que le vent colporte en un message trouble, tu as choisi ton verre, ton lit, et ta liqueur. Sur le seuil de ces alcools, je suis venu poser mes lèvres, pour les tremper de cette liberté que ta grâce délaisse.

Je t'aime, je t'aime, je t'aime.

Publicité
Commentaires
M
si on est croyant faut il le dire
Répondre
boudi's blog
  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 49 389
Publicité