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27 septembre 2011

Un songe, un songe/

J'ai allongé l'orgueil sous le voile peureux de mon premier amour, est venue l'aventure et tous les prénoms sans détresse. Lucie, Camille, amusées, à se mettre dans l'ombre de ta migraine, à se glisser dans la trace des cris ici noués. Sans rien entendre des gémissements ici bénis. Des cris, des caresses sous lesquelles les corps étouffaient, plusses épais que l'eau dangereuse où les marins suffoquent. J'ai toujours dans ma toux des restes de ta tendresse et de ton adieu, toujours, dans mes bronches et dans ma voix cette ombre que ton amour d'un baiser soufflait.


Tu me manques. Tu manques à mes gestes qui se perdent dans ce vide des fantômes étreints, tu manques à ma peur qui ne sait plus sur quel flanc s'abandonner. Mon sommeil par toi toujours bafoué te réclame, il acceptera tout. Les éveils, la nausée d 'une nuit blanche et les cauchemars de te voir disparaître dans le rire d'un amant fortuné. Il peut tout prendre les angoisses et le sang blêmit par l'attente. Alentour de moi, dans cette pièce où tes pas frivoles riaient de tout, ce sont désormais des marionnettes insolentes, des cœurs légers qui ne battent qu'une fois dans la nuit.

 Quel matin sans cesse cherchais tu pour toujours jaillir du sommeil dans tes souliers d'orage ? Quelle vie, quelle vie poursuivais tu de ta fureur et de ta pluie ? En poudrant ton visage de tous les octaves du jour à naître, de la lumière timide encore ? Je me souviens ton corps bredouillant tes mains. Avant de devenir l'aube, tu cherchais, minutieuse, dans le miroir le reflet à donner au monde, quelle couleur mettre aux heures de l'aujourd'hui, et quelle saison aux arbres pendre?

 Tu me manques. Je ne trouve plus au matin mes psaumes, de tes cheveux de ronce, écorchés. Il n'y a plus cette crainte de te sentir disparaître pour tes furies, pour ton destin. Il n'y a plus rien ici.

 Tu parlais un langage de mime étrange : le claquement des portes, le ruissellement de l'eau contre l'émail. Tous les bruits du mobilier te sont paroles. Tu disais par le parquet qui chante faux, tu disais par la clé qui tourne vers le bonjour, tu disais par la colère du vin renversé. Et toujours un seul sens à ton murmure, toujours ce mot d'adieu coulé dans ces mille façons de cris.

 Je ne me souviens plus de ton être, ta voix, ta respiration et l'écho de ton cœur dans ta gorge puis dans tes veines. J'ai tout oublié les sons qui bruissaient dans toi, qui par toi jaillissaient. Mon vestige, il y a les ruines de toi et nos soupirs. Débris de ce qui fut. Le robinet fuit, la porte grince, le parquet ne chante plus sans public. Tout est moins haut.

 C'est déjà plus tard. Quand déjà le destin t'a prise dans son charme, quand déjà tu as donné la main à la fortune, au plaisir en glissant hors de ton doigt cette rime qui te fiançait.

 Pauline entre dans cette chambre maintenant et t'imite. Elle retient son souffle. Je ne lui dis pas que tu y fermais toi les yeux, avare de l'infini de sous tes paupières.

 Où vas tu faire naître le jour désormais, quelle course folle, et pour où ? Pour qui te tais-tu ? Pour qui mon Héloïse, viens tu jouer du décor du monde. Orchestre de pas, de courses. Sous ton talon le trottoir joue du tambour, les flaques d'eau de l'accordéon...

 Que reste-t-il . Un songe. Un songe...

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Commentaires
U
Bien le bonsoir! tu es jours désespéré ou cabotin, je préfère désespéré, je reconnais le vampire en toi, tu te prends toujours en photo avec des liasses à la main? tu ne pourras pas t'abstenir de me répondre, car tu guettes le rival, l'ennemi à ta mesure, tu le cherches et tu te contenteras encore de pauvresses que tu rehausseras d'une goutte de "liquide" sur la langue et tu leur diras que c'est divin, car toi tu as lu Nietzche, mais pas elles. Mon frère d'armes poétiques,je vos baise...l'épaule
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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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