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30 décembre 2023

Le poème, un roseau.

 Lorsque, désormais, j’écris de la poésie — je veux dire des vers — elle s’expose violente, dure et rêche, jadis, amoureux de Diane ou, avant, déjà, amoureux de fictions plus spectrales encore, une tendresse naïve et douloureuse en ressortait. En ces temps là, si je me remémore convenablement, je souffrais d’emphase, mon écriture ne se vivait que portée, poussée, venue d’un souffle, pouvoir, jadis, assimilé et assimilable à celui du voyant, du chaman, dans les parages de la transe, dernier représentant d’une race en extinction, qui, elle-même, à son commencement, se prétendît une héritière d’autres mages. Ils commençaient, Rimbaud, Baudelaire ou Chateaubriand même une lignée qu’ils prétendaient perpétuer. 

Mensonge banal de qui, renaissant, se réclame de glorieux aïeux, aristocrates ou artistes, qui légitiment, aujourd’hui, un droit, un titre, un trône. 

 

je me dis, même, là, après coup, des années et des années après coup, suivant la longue interruption d’entre 2014 et 2017 où je n’écrivis presque pas, jusqu’à ce mois de meurtre lyrique, où je commettais la littérature en scandale — que certains crétins ne discernant jamais bien y lurent des aveux et des revendications quand à rebours je raillais une forme la mienne passée une outrance à dégonfler— je me dis (passé simple) le morceau célèbre de Rimbaud, « Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux – Et je l’ai trouvée amère. – Et je l'ai injuriée » et, de même, moi, avec le lyrisme (moi-même) pareil. 

 

Puis, je veux dire, hier nous discutions avec Jeanne de nos anciennes, jadis, cruautés, l’indifférence au monde, pour elle, la poursuite du plaisir, disait-elle, mot, aujourd’hui, qu’elle réprouve, parce qu’il sent les fluides organiques que, depuis toujours, l’écoeurent, moi, une haine, plus encore, justifiant tout puisque le monde, a priori, un ennemi, une torture, qui, parce qu’il me causait des souffrances, ne méritait de moi aucun égards et s’il me sollicitait n’obtiendrait de réponses et d’hommage que la rage. Aujourd’hui, ceci, que nous réprouvons cette ancienne colère, indifférence, cruauté qu’aucun de ces termes, exactement, ne recouvre, j’ignore s’il s’agit de défaut de langue ou de ma maîtrise parcellaire de celle-ci. Alors, ces choses-actes-egotismes, assis sur nos genoux, nous les avons trouvés amers et nous les avons injurié ; pour, aujourd’hui, regarder ces vies, ces tours, avec un effroi sans culpabilité, nous jonchâmes notre vie, l’apprentissage de celle-ci, de ce que nous pûmes, charnier et débris, sans manquer, jamais, y compris dans le tragique, de goût vers le sublime. Nous nous demandons parfois si, après l’amertume et l’injure, nous ne perdîmes pas aussi du sublime que celui-ci, pour nous, les gens de notre sorte, se couvre toujours d’une mince pellicule de sang caillé comme ces diamants ensevelis au Congo qui, mines, charnier aussi d’enfant. 

 

 

Ecriture que je craignais, récemment, de relire effrayé à l’idée du trouver quelque superflu ou autres manières tordues. Or, en ces temps, d’écrire constamment, je développais une aisance, les mots, dans mon souvenir, coulaient facilement et si, à distance, j’en vois les quelques trucages, excès, imitations imberbes, j’y découvre surtout un feu réel, une grâce, elle, aussi, en principe, venue de ceux bien nés. Je, à mon tour, naissait/s, de répéter le geste d’accoucher. 

 

Les poèmes que je tente de produire, aujourd’hui, simples ou complexes, ne relèvent pas ou rarement de ce style. Une gamme d’eux, intellectuelle, se déploie, que je poste rarement, cette poésie recherche, poésie-recherche, sans tomber juste résonne gravement, inutilement. Elle manque de simplicité sans compenser celle-ci par une évidente émotion, elle se traîne, presque, je posterai, plus tard, de ceux-là, ces enfants reniés, non voulus ou pas comme ça, avec cette sale gueule et merde c’est la sienne. 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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