blêmes lueurs
Mon amour. Parce qu'aux blêmes lueurs du matin naissant, j'ai senti la vie glisser des mains à la rétine, un spasme incontrôlé, des pieds à la tête quand les derniers lampadaires lumineux s'éteindront où seras-tu mon amour ? Et puis moi, ma vie, je la scelle dans un tombeau, en même temps que mon corps. Nous sommes condamnés à l'éternité, au mal et à la douleur. L'éternité en est la fille, de ces pales journées au ciel exsangue. Ah mon amour. Qu'on s'excise, qu'on s'excite, qu'on se crève. Encore. Que la vie parte en des éclats bruyants jusqu'à faire des cicatrices au parquet, jusqu'à imprimer les souvenirs dans la colère d'une nuit inaboutie. Ah, il faut se pardonner, s'oublier pour se retrouver. A chaque nuit suffit sa peine. Mais moi j'ai faim du mal. Et de toi.