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2 juin 2009

Suicidons-nous le peuple est mort.

Ca fait des siècles que je marche sur la corde des pendus. Je t'écris à toi, toi qui t'en fous avec tes yeux de tristes océans, de marées noires endormies. Je vais mourir, je veux mourir. C'est parce que tu t'en fous que tu flottes légère que je te l'écris, que ça ne parasite pas les organes. C'est d'un étranger à une étrangère. Sans charmes, comme un accident, une rencontre sur un bateau qui tangue. Voilà, le propos liminaire. Mourir, c'est un peu comme abréger les phrases, casser la ponctuation introduite par la morale des autres, mourir, périr, c'est s'en aller au bout du mot, juste derrière la nuit. C'est vraiment ça, et tu t'en fous alors ça me plaît, à moi, de te l'écrire, de montrer que je mets mes points de suspension à la place des virgules, qu'au lieu de bégayer mes envies je me jette dans les fosses. J'y aspire. Je l'inspire. Ce n'est pas de la C. Je ne meurs pas comme les adolescents vivent, dans l'idiote déchéance. Faudra autre chose qu'un corps piétiné par la poudre. Je te l'écris. J'y vais en même temps. Je fume un pétard au vide qui a des saveurs de nulle part. C'est agréable, ça retourne le dedans, la fumée qui s'enfonce dans les os. Je te l'écris parce que tu t'en fous. Que quand même dans tes yeux j'ai vu de tristes espoirs, la lassitude qui est la grâce des gens désordonnés. Je l'ai vu, ça m'a suffi. Tu t'en fous et c'est heureux. J'ai vu des bourreaux, sur tes pommettes, la généalogie des assassins conventionnés. On peut pas vraiment dire que tu sois belle, avec ta tristesse qui t'effiloche le regard, mais t'as ce truc, cette came à l'esquinte qui me rend dingue quand en hiver je peux imaginer la couleur de ton souffle dans l'air glacé. Y a cette chose silencieuse, c'est le mal, le bien, le cul, le coeur qui respire dans un autre univers à vingt-six dimension et demi. Et demi. Parce que c'est l'art de l'équilibre. Tu vois, moi je m'en vais et je te le dis parce que tu t'en fous, je suis fatigué de jouer le funambule sur la même corde séculaire, fatigué de la voir rétrécir sous mes pas usés. T'es pas vraiment l'extase, parce que dedans ça pourrit, on a la gangrène de l'époque, toi ce sera la solitude, la solitude meublée. Comme un musée baroque qui abriterait de l'art romantique, tu vois, ta vie c'est une antithèse. Ce n'est pas du langage prophétique c'est parce que moi aussi je m'en fous. La dernière volonté des mourants, de ceux qui épuisés traversent des fleuves asséchés c'est de s'en foutre, aussi. C'est agréable la destination, la mort ça peut être un voyage, avec ses étapes, ses ivresses, ses déceptions aussi. Je cartographie la mort. Tu crois qu'on y voit quoi ? Des souvenirs en attendant qu'on se tarisse dedans, que le sang s'en aille pour nous assécher de saveurs, de pensée ? J'aimerais croire être autre chose qu'un agrégat de molécules savantes, c'est faux. Je péris. Tu vois je t'écris et je disparais. Comme un fantôme, un prénom délébile, avec le jour toute ma peau phosphorescente s'en va. On ne me voit plus, je me laisse gorger de noir, de nuit, d'ombres et d'abstrait. je m'en vais et je te le dis parce que tu t'en fous, que ça ne pèsera pas sur tes yeux aphtiques. Nous sommes tous en sursis. Je suis le soufflet et la joue, la tête et la hâche, le bourreau et la victime. C'est ça le suicide, l'autolyse. Pfuit, disparu à l'heure du poète...Je m'en vais. Je mettrai bien un billet à Saint Pierre pour ta solitude, que quand même, dans tes yeux passent autre chose que des fantômes, des disparitions et de l'ennui sinueux, qu'on roule et qui s'effrite, s'en va et s'expire.

Adieu camarade.

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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