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13 mars 2011

Appels anonymes.

Il y a dans l'écriture une impuissance à etre parmi les hommes. L'impuissance transformée en refus. L'impuissance des rois.

Quand tu appelles, sans ne rien dire, que le téléphone sonne deux fois et qu'aucun numéro. Je n'ai pas le temps de répondre. J'ai raté des sortilèges. Mais je connais ton odeur.

Parfois, quand je ne suis pas au rendez-vous, c'est que j'y suis depuis trop longtemps déjà

Tu te souviens, Héloïse, de cette jupe fendue, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, tu disais "j'ai tout abandonné". Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai. On me cache. On ose pas me parler. On ose pas. Tu te souviens comme tu dansais. En contre-jour. On me cache. Comme je cachais les formes de ton visage dans mes mains. On ose pas me parler. Ce n'est pas vrai. C'est l'écriture qui fait ça. Je le répète : c'est l'écriture qui fait ça. Je suis l'écriture cernée. Tu te souviens comme nous étions jeunes. Elle dit qu'elle a le vertige de la terre. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai. Je suis l'écriture. La tienne. J'ai le baiser qui se renverse. Il ne t'atteint jamais. J'écris pour toi, D. J'écris et je te dis que je ne supporte pas les pleurs de Baudelaire, qui éclaboussent de gras, de solitude, de vide. Alors je passe ma langue sur les lèvres, pour nettoyer ce qu'il restait de ce sanglot. Je te parle d'une attirance. Comme celle de Loriane. Loriane est dans ma course, dans ma vitesse. Les muscles, le sang qui monte aux cuisses. Dans cet essoufflement là. Là. Je suis dans la vitesse, et je te reconnais. Tu es dans la même allure que moi. Dans le même rendez-vous, de l'écriture. Je te reconnais, à toute volée. C'est notre course éperdue sur les racines pour apprendre à disparaitre et arriver à écrire. Ce souffle que je reconnais, c'est le souffle de l'écriture qui obsède. Je soupçonne Marion d'être moi même. Héloïse tu demandes si j'aime. Je dis que je veux ta main dans mon dos, sous les habits. Et ça, ça ressemble à l'écriture. Là. Maintenant. La répétition d'un geste interdit. Ce n'est pas vrai. Tu devrais t'énerver. Tu devrais. Je veux que tu t'énerves. Je veux que là, maintenant, tu t'énerves. Sinon, tu seras comme Baudelaire, tu ne comprends rien. Tu te souviens, comme j'ai besoin qu'on m'épate. Après mon corps, il y a l'écriture. Après l'écriture, le cadavre du corps.

Au Rendez-vous, je regarde et je dis : quand j'entends son prénom, je pense à une obsession

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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