Vieillir ce n'est pas vivre et vivre ce n'est pas si peu que vieillir. (hahaha)
Parce que je ricane de vieillir, que je le prends dans ma paume dérisoire pour en faire ce tout petit que ce n'aurait jamais du cesser d'être ?
Quand je devine qu'on célèbre vieillir parce que vieillir engendrerait la sagesse je ricane. Hé, donc, c'est la sagesse cette moisissure ? Je crois la morale cette chose particulière, presque privée, ou plutôt d'abord privée, et qui est cette sorte de nouvelle fertilité des vieillards. Ils ne peuvent plus enfanter de choses vivantes ? Ils feront partout des choses mortes, des interdits, des impossibles, des limites. Des mains, mais des mains usées, des mains à la couleur de grenier, des pleurs fatigués.
Br. Vingt ans c'est le goût de la révolte imbécile mais tellement heureuse, tellement puissante. Mais c'est tout ce qui change en ces quelques ans, en ce crépuscule insoupçonné parce qu'il resterait selon tous assez de lumière pour vivre encore, quand la dérision devient de l'ironie et qu'à tant se ressembler on les croit jumelles, ironie et dérision, alors même qu'elles sont aussi dissemblables que le corps et son reflet au miroir. De n'avoir en commun qu'une apparence. La colère est un privilège de jeunesse. Appelle ça comme tu veux, puérilité, inconsistance et puis ? A ma bouche je garde ce rire tout entier, jamais défait, invincible. Oh, oui, il manque de maturité, et si peu de moustache en vient brûler son tour. Et puis ? Et puis ? Refuser de vieillir c'est le goût du désordre, de mon coeur agrandi par de grandes caresses, de ma bouche au délire illimité. Oui, ce n'est pas grand chose vivre, ce n'est pas grand chose mais malgré tout ce n'est pas si peu que ce que vous semblez en faire avec vos usages, vos manières. Oh oui, je n'ai rien dit, j'ai tout dit, c'est incompréhensible, c'est tant mieux. LALALA