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23 février 2011

Rose de plaisir ; épines de mélancolie

Lettre au tourment J'ai étouffé le jour, désiré la nuit pour t'écrire cette lettre, j'ai fermé les poings, ouvert les yeux. Ce n'est pas facile d’écraser les lettres sans avoir envie de vomir de douleur à chaque point. Oui. Je suis comme D..  Je vis au bord des larmes. Sans cesse. Dans des feux qui changent de volume. Je ne maîtrise pas l’explosion. Le matin, je vais à l’Université, ou au bourreau, avec la ferme intention d’assassiner la première idée qui me passerait devant les yeux, or compte tenu de la fréquentation réduite des intelligences ici, je tire sur moi-même. Le désir est organique dorénavant, je me traite  avec sévérité. Quand l’ivresse me submerge, je suis à deux touches de t’épeler. J’oublie la voix, j’oublie les êtres. Je ne sais plus rien, les hommes ont la silhouette de mes nerfs. Tu es entrée dans moi. Tu fais voler en éclat. J’aime avoir peur. J’aime les plaies agenouillées qui gardent le silence et  ferment les lèvres aux goûts de sommeil. Je n'ai pas dormi. Sous le ciel blanc, le désespoir a tremblé. Combien de temps que je ne dors plus ? Par peur de te voir arriver. Par peur des images graves, tremblantes. La lune est gercée à ses sutures, à force de l'avoir menacé de mes cernes. Je n'ai jamais fermé les paupières la nuit. J'ai décapité ta lumière. A voix basse j'ai récité des prières aux effluves d'ombre. Le matin encore arrivait, sans se soucier, du sens sauvage. C'est vrai D., je me suis évadé de Dieu. Mes prières ont côtoyé le diable. Mais que pouvais-je y faire, quand mes muscles se sont blottis à la surface ? Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de ne pas y arriver. Laisse moi le temps d'aller vite. De te surpasser. De te dépasser. Toi, le sommeil. Avec mon attente. Nocturne. J'ai toujours éteint les lumières, je n'ai jamais dormi. Un jour je prendrai tes yeux. Je n'ai pas retenu la dose et j'ai suffoqué. Tu comprends, ce que ça veut dire ? Trop de noir dans la tête, trop de bougies qui ont mis le feu au mental pour tenter de ne pas sombrer, d'y voir encore clair. Parfois, le matin, je ne me lève pas. Je reste en suspens. « Tu t’absentes beaucoup Jonathan ». Oui. Je m’absente de moi-même. Je ne sais pas lire les notices. J’avale une boite d’épuisements. Les gélules me compriment. Me coincent. J’ai vomi le sommeil. Et je ne me suis pas levé. Dix heures immobiles, dans ma chambre. Sans un bruit pour remuer les odeurs de bois mort. Dix heures, et dire en souriant « je ne voulais pas venir ». Alors la nuit, je me suis battu, j'ai résisté. Le sens est devenu fou, un électron à l'air libre. Il fait tourner la terre comme une bille en verre, j’attends l'éclatement, la nuit, les milles morceaux de l'univers que j'irai ramasser avec mes mains de songes arrachés. L'haleine des limites m'ont bercés, ont tenté de rentrer le sommeil par la bouche, par la gorge. Sirop de messe. Le ciel peinait. J'écris avec le poignard des dimensions. Le déchainement des émotions. Tu comprends, tu le sens, le long de tes yeux, l'insomnie qui grimpe, l'insomnie qui ronge, le lierre de la fatigue, tu le sens, l'insomnie puissante qui vient épuiser tes yeux avec mes mots. Tu sens le regard grand ouvert de la vengeance qui se noue dés la tombée de la nuit. Je ne tombe pas avec elle. Je ne suis pas comme elle, je ne suis pas comme eux, pas comme toi. Je vous résiste. Je me fais peur. J'invente ta menace. Je fais comme, si je ne savais rien. J'imite, l'ignorance. Je sais. J'aime le danger. J'aime le vent des abîmes. Le risque. Rien ne peut m'arriver, je suis absent. Vous touchez mon absence, vous parlez à mon silence. Je suis un écho. Je veux sentir. Le souffle rare des poumons ras. Les pluies du ciel n'ont pas mouillé mes rêves, au bas de la plage, tes lèvres témoigneront : extrémité. Là haut, dans la grotte des nuages, ils ont confondu envol léger et suicides. J'ai retenu les secrets cruels, ça gémit depuis des années. Un jour, j'écrirai ce que la nuit dit derrière votre dos quand vous dormez. Aux environs du sommeil, il y'a des forces qui ruminent, j'ai la puissance de l'insomniaque, j'ai les os lumineux de la lumière que je capture pendant que vous plongez dans le noir. Je ne te parle pas de poésie. Je te parle de déviance. De déviance intellectuelle, sensorielle, sexuelle. Dans le sang noir des cicatrices, les gémissements ne m'échappent pas des mains. J'ai tout vu. J'ai disséqué la prononciation. Toi, mon écœurement, mon affection sourde. Toi, l’absente. Toi, la silencieuse. Lis-moi dans ton silence qui tremble. Le crépuscule a pris l'électricité, les fusibles ont grillé dans le paysage intime, la lumière s'est crispée autour de mes poignets, les nuits se sont éloignées, je n'ai jamais dormi. Je les ai défiées. Les minutes ont traîné dans les cendres que j'ai fumées, brûlant les jours manqués. Tu vois, je suis d'une lettre dont on ne parle pas. Les marges secouées des feuilles quadrillées. Clarté des peurs sous les astres projecteurs. Rendez-vous dans les airs. Ouvre les yeux, femme, vertige ou émotion ridicule ? Ta tête pleine de réduction, D. Je pourrais me faire éclater la cervelle pour l'allongement des phrases, le monde a une fin, les mots n'en auront pas. Je marche dans les rues qui ne m'appartiennent pas, je vis dans ce monde que je n'ai pas construit, j'écoute des bruits que les autres font à ma place, je n'ai que mes nuits, qui m'appartiennent. Ta surdité s'enfonce, vomis dans les oreilles du monde, qu'il entende tes entrailles. J'ai aspiré la corde des pendus, dans le noir, la blancheur qui sèche. Ô cordes, défoulez moi de mes images ma température déconcentre le monde. Mon déséquilibre a été murmuré, mon encre coupe le sanglot. Ne dors plus, la respiration gémit dans le tourment. J'ai éteint la lumière pour t'écrire cette lettre, j'ai fermé les yeux, ouvert les poings. Il y'a trop de nuits en moi pour supporter celles du monde. Je t'aime, quand tu ne le sais pas, quand tu t'endors, derrière les poumons lents du songe.
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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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