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boudi's blog
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4 mars 2011

Diantre.

Je suis l’initiale du monde. Il n'y a pas de masques, pas de planches, pas de rôles, pas de textes. Le ventre ouvert, silencieux. Je suis prêt à t’accueillir. J’ai peur. Peur de ce que tu peux faire en moi. Peur des habitudes. Peur de tes mains sages, de tes ongles à moitié peints. Peur de tes yeux plein de logique bleue. Quand tu me regardes, le soir, j’écris dans mon carnet noir « Les mathématiques ont posé leurs chiffres sur moi, c’était comme si je ne pouvais plus échapper à la folie ». Je suis l’initiale du monde. Personne ne me lit. Lâché comme une révolution sur les avenues éteintes. L’initiale silencieuse. Je suis le temps d'arrêt. Il est minuit, les draps s'étalent, le pendu prépare sa corde. Je suis l’initiale du monde. Mon miroir est indifférent. Mon visage s’est fendu. Le poing qui va entrer dans le reflet. Je passe en vous comme la première goutte d'eau. Vos corps moites. Je suis la nudité des sauvages. Dans vos bras qui empoignent la lumière. Vitesse vitesse. Je suis le temps perdu dans le fond de l'égôut. Je dessine vos visages fiers au rouge à lèvres sur les émaux des toilettes de la fac. Je m'en vais éteindre toutes les guirlandes de Noël. Je suis l’initiale du monde. Je renverse mon ombre brûlante sur la cuisse gauche de Sarah. Je suspends la rue à vos lèvres de chiennes. Quand je lui dis "Salope", je suis le diamant papillon. L’initiale du monde. J'arrive vers vous, l'hiver coulant sur mes doigts, avec ma détresse de trop « pourquoi les cheveux longs » « pour vous dire que je ne suis pas comme vous », je me prends les pieds dans vos tapis sales, et je continue rampant, à danser pour la princesse de rien. Vous caressez l'eau sans la faire bouger, ma bouche se tait. L’initiale du monde, je sors de l'eau le visage transparent, je traduis la nature. Vos seins donnent la nourriture à la douleur. Tirant les couilles de Rimbaud, ma langue se fend en deux. Ombre lumière blanc noir miel sel seul tous ciel terre grand petit froid chaud frais sec. Je suis l’initiale du monde. L'Eve aux pieds nus. L'Eve déchirant la peau d'Adam, sans y gouter. Mon grenier est jeune. Sur mes grandes jambes, je tends les mots pour atteindre le soleil. Vous attendez que je m'éveille. Je suis la crainte endormie. Toi, ne m'approche pas. Je suis le gouffre à souvenirs. J'accueille, vos rêves, vos désirs, vos peurs, vos plaintes. Je suis le vertige des émotions. Tapi dans un coin de vos pièces, je conserve votre petit intérieur. Le front nu, vous pouvez caresser, une peau propre. Y voir les yeux de vos yeux, les bouches de vos bouches. Je tire le rideau de vos théâtres. C'est moi qui dégrafe vos sous-vêtements Mademoiselle, dans tes sommeils trop tranquilles. Je m'occupe de tes illusions. Je suis l’initiale du monde. C'est moi qui ouvre ta fenêtre fillette pour rafraichir la nuit d'amour. Vos sueurs vulgaires. C'est moi qui cache l’amant sous le lit. Vos meurtres grossiers. Je n'oublie pas les accents. C'est moi qui écris vos lettres. C'est moi qui fais trembler vos caresses. C'est moi qui fais glisser vos yeux sur mes mots. Je n'empêche rien, tant que rien n'entre en moi. Bloquez vos pupilles sur ce Drame là : l’initiale. Bloquez ici. Ne continue pas. Arrête-toi. Travaille. Tu n’as rien à faire ici. Je ne peux plus faire comme si. Comme si je ne savais pas. Comme si je ne sentais pas. Tu comprends ? Tu as un parfum normal, tu as un parfum sténographié, harmonieux, tu as un parfum d’asymptote. Ton odeur est éduquée. Tu as le parfum droit, raide, on dirait une nuque morte. Ta fumée incolore. Ta fumée. La forêt prend feu, c'est moi le traitre nu qu'on achève innocent. La source qu’on assèche en y jetant l’insulte. Dans une grimace qui se moque. Tirez-moi les jambes, arrachez moi les cheveux, crevez mes yeux, mordez mes cuisses, embrassez ma bouche, frappez sur mes épaules, « décharge dans mon entre-jambe, connard » me dit Marion. Wendy m’écrit, ce matin, « qu’est ce que je fais de tes mots que tu destines à d’autres, j’ai des pages de poèmes où je vois un autre prénom, qu’est ce que j’en fais à part me trancher violemment les veines ». Je veux lui répondre « bonne idée » je veux lui répondre « Salope » comme je disais pour Sarah. « Meurs pour voir, je veux que quelqu’un m’attende, quand j’irai. Quand j’aurai froid. Meurs, dessine moi une carte, envoie-là moi dans mes pensées ». Je suis celui qui débarrasse, le gouffre où la nuit dérape, déposez ici, sans publicités s'il vous plaît, déchargez dans la fente adorable des putains, où les guêpes viennent sucer le miel des fleurs solitaires, renversez votre liquide indomptable, et tiède, lâchez vos muscles, que je les sente couler dans le gouffre rieur, secouez vos hormones, déboutonnez vos pulsions, éjaculez vos rêves enfouis, je suis celui qui accueille, sans tête déjà, mis à mort, brûlé, le nombril grimaçant sous vos coulis de femelles cruelles. Une foule qui se retient, une foule qui se suspend, elle est comme à ne plus respirer. Elle attend. Elle attend, quelque chose doit venir. Quelque chose. Qu’on attend, qui ne viendra jamais. Quelque chose qu’on attend. Godot est passé. A toutes celles qui me briseront, offrez moi l’acompte de vos caprices, sentez monter la tension, quand je tends ma honte en vous, je suis l’initiale du monde, ouverte, et Décédée de vos rires. Eteignez vos colères, versez en moi, tout le soleil de la terre, tout les bois fragile de la nuit, c'est de moi dont vous avez envie. Je suis un abri gratuit. La nuit s’est fait sa place dans ma figure. Etreignez moi, sucez le ventre plat de l'ennui, déchargez dans l'entre-jambe des filles sournoises, l'élastique brillant et mouillé, que je tirerai pour voir s'élancer la nudité de l'impossible. Ejaculez vos coups de poings, et ces centaines de femmes qui vous ont coupé le sexe vanité. Consolez-vous, dans un corps qui manque à son propre corps, venez profiter, venez faire mal, et détruire, un visage tombé à terre, dans la boue de vos hontes. Venez chanter la pureté de vos empreintes. Et vengez cette impuissance qui règne dans le brouillard de vos nuits. VOUS Y DORMEZ ET JE NE VOUS ENVIE PAS COMMENT PEUT ON CROIRE QUE JE VEUX DORMIR DANS CETTE NUIT PLEINE D’ANGOISSES DANS CETTE ATTENTE. Défigurez votre fureur dans ma gorge. Je suis l’initiale du monde, la douceur déguisée, qui traverse vos chemins, sans écraser vos pieds, et que vous retrouvez violé, sourire meurtri aux lèvres, pas encore tout à fait mort, la poitrine comme une montagne hurlante qui faisant des va et vient, cherche l'air, dans les poumons humides et cajolés des étoiles. Etalé dans vos visions, je serai l’initiale du monde, muet cauchemar, que vous ne pourrez pas oublier. Sale blessure faite par les minutes en pagaille. Je suis fait pour vivre ; vous êtes faits pour durer. Nous ne sommes pas du même métal. Nous n’offrons pas aux éléments la même résistance. Je ne m’oxyde pas, je ne ploie pas, je ne me déforme pas. Je suis le plus stable de l’Univers. Je suis le pilier de l’Univers, l’initiale sur laquelle repose tout l’alphabet, tout le langage est depuis moi. Je suis l’origine de vos mots d'amours, de vos mots d'espoir. J'ai gardé les péchés. Je vous les offre pour un baiser malsain. Je vous les offre. Ce sont mes maladies. J'ai le sang impur.
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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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