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boudi's blog
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14 mars 2011

La paupière chaude.

Il y a des gens qui ne savent pas. Qui ne peuvent pas. Déceler dans le langage l'autre degré, l'autre chaleur. L'ironie c'est le faux-fond du langage. C'est le secret, la cachette pleine d'esprit. C'est là que se terre, le sens. Secret. Avec son chignon de crêpes. Avec son visage qui continue dans le noir. Il y a des gens qui n'entendent pas les genoux indécents du songe. Le quartz de ses yeux d'horloge. Qui se tient, qui soutient, le temps passé. Je tiens toujours deux langages, il en est un qui se menace, la face cachée. Derrière la représentation brune de la lune, avec ses yeux de perdreau, avec son cou tout noir qui prolonge la nuit jusqu'au delà de la panique. L'esthétique des phrases que l'on force, qui marchent dans la neige, les pas plein de sang; Qui laissent leurs veines comme des tirages dans le fond de la boue. Il y a des puits secs, où dans la terre humide, des visages d'argile meurent sur les routes. S'éteignent avec les lampadaires grésillants. Il y a deux langages dans une grammaire, il y a une hésitation qui poursuit, dans la nuit, une certitude. L'assurance de la folie, c'est de continuer sans fin, d'avoir un corps qui ne s'arrête pas, partout, qui peut se blesser contre tous les objets, toutes les planètes, qui s'écorche dans les cils de barbelés froncés de neuf. Celle qui se digère, avec l'absence, celle qui y plonge avec des noeuds de marécage, celle qui y dort avec des scues. J'entre dans des salles secrètes, où le langage n'a pas encore tiré le vin. Il tirera pour mettre le feu au mental, il se tient dans la salle sombre, dans le double-sens, il va jaillir, le sens, il va jaillir plein de placenta, il va jaillir comme un foetus de la mère avortée; IL va jaillir. Violet; Dangereux. Dans un habit de tankiste noir. Ca ne s'arrêtera pas. Ca ne s'arrêtera pas la nuit, de faire vibrer les rails du délire, où s'envoie la prunelle. Il y a mon reflet qui se tient dans la vitre, dans un monde plein de lumières et vidé de sons. IL n'y a pas de musique là-bas. Ca ne filtre pas. J'ai des paupières brûlées par l'insomnie.

J'entends. J'entends. Revenir. Des souvenirs. C'est la mer, Saint-Michel. C'est son pas fou. C'est le cheval malade, cabré, l'étalon sauvage qui sabote mes yeux. S'y tiennent deux impurs qui se débattent, j'ai des yeux de tourbière. Qu'on y ramène de l'enfer des flammes. Des montagnes hautes comme des bustes, que l'on coule dans des bronzes des idées changeantes, que le cuivre du visage se déforme sous la main audacieuse des passions. J'enfonce les doigts, avec mes dents je creuse dans l'absence un visage. Montre moi une photographie ratée. Une photographie de la nuit. Montre moi. On y voit mon absence, toute mon absence. De mon corps qui ne s'arrête pas; de mon corps qui plonge jusqu'à la mer, qui afflue, de mon corps qui se prolonge partout. Je suis toute la nature douloureuse, tous les espoirs réunis, qui cèdent en cascades, qui rugissent des fumées, le centre du moyeu, le cri souterrain de l'eau qui cherche la faille terrestre pour faire une source d'eau nouvelle. Pour surprendre dans son reflet le jour, pour surprendre dans son ombre de flache les oiseaux, les faunes, les flores. Pour. Créer avec des idées, pour les réunir, sur des corps, sur des objets. J'ai rendu vivant des pensées en recouvrant d'un manteau noir d'idées les pierres inanimées, les poussières de peaux mortes, j'ai dressé des souvenirs comme des animaux sauvages, j'ai fait des mots, des serviteurs dociles; Dans moi se sont réunis des complots prêts à écraser les villes réelles; Je veux remplacer l'âpreté du vrai, la rigidité d'une loi par un monde de pensées, d'idéaux, je veux féconder les images viriles qui se produisent dans ma tête, les multiplier, les faire mettre leurs filaments d'ombrelles, leurs tiges d'angoisses plonger jusque dans l'inverse des moiteurs. J'ai chaud dans la violence des violencelles, où les doigts jouent sur les nerfs à l'archet du plaisir, pour faire jaillir la bordée suffoquée et douce de couleurs. Ces fleurs peintes de parfums, prêtes à déborder, qui roulent et éclatent comme la beauté au milieu d'un visage, comme l'amour qui jaillit des vagues du sommeil qui vous étouffait pourtant. La nuit il y a des menaces qui prennent position dans la misère, que s'érodent en attendant des genêts aux pistils de soufre, des morts ouvrières compostées comme un ticket de tramway. La page blanche dessine le bouillonnement des lustres, la lumière coule dans les fenêtres qui ne peuvent pas la retenir en entier, la lumière déborde des surfaces réfléchissantes, la lumière qui tombe en grosses gouttes humides dans les cheveux de D. dans la bouche, sur les reins que personne n'arrache au silence. Mon corps et moi écrit Crevel. Son corps et lui, c'est le long drame, c'est la tragédie sur les pavés humains. Ton ombre de store, rayé par la lumière, tu es blessée par le jour qui t'entraîne de son pas plein de métros. Plein de gravité. Il y a. Une chanson qui prend puissance sous le pas. Je disais. Sous ma course le bitume pleure, l'écho des pas qui s'approchent, qui me suivent, qui m'enlacent, c'est la terre gémissante sous mes pieds. Mes plantes. Sous ma course. Inarêtable. Je suis inarêtable. Ce qui me pousse ne s'arrête jamais. Ce qui m'écrase, un prénom. D, ne s'appelle même pas D., D. est une cachette, le double fond. Ajoute un barreau à la prison du prénom. Pour former le nom. B. C'est de B. que je Cause.. Il y a. Des idées. Partout. Autour de moi. Des idées; Je ne connais personne. Je connais des endroits. Je les réduis de la matière jusqu'à la pensée; Je les diminue. Je les écorche, plus loin que la chair, plus loin que les organes, plus invisible que la lymphe, plus profond que l'humeur, l'instinct, je me plonge mes mots jusque dans l'âme irréductible, tapie, secrète; L'âme tendue comme une fuite émondée. L'âme méfiante. Qui est cette fleur, l'âme, qui roule et qui perce la terre gonflée en libérant son odeur dangereuse sur son chemin, sur sa route, sur sa voilure de pétales, sur ses tiges nerveuses prêtes à entrer en crise. Qui entrent en crise. Regarde le visage des natures regarde les statues marquées dans les arbres, regarde encore les tables lustrées où sont passées maussades les désirs des hommes, des pauvres, des fauves.
Il y a un pigment en dehors de la peinture. Il y a un pigment qui saute de la lumière. Qui résiste à la pression du pinceau, qui résiste encore à l'enchantement de l'Art. Un pigment bleu qui ne se laisse pas faire par mes doigts d'écrivain. Un pigment comme un visage, qui se tient en dehors du miroir. Un pigment. Juste un pigment en conflit. Un pigment courbé. Un pigment aux hanches femelles. Un pigment au corps moulé par les robes parfumées. Ce pigment de couture. L'aiguille des huiles.

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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