Evidemment tu étais fait pour le carnage et jouer l’enfant sage ah ça ne pouvait t’aller qu’un temps la maladie
celle des autres le doigt levé parler sans interrompre ah ça décidément ce n’est vraiment pas de ta race
toi tu prolonges le carnage qui toi-même te prolonge tu
prends ta place parmi le murmure de la chaîne
les dents qui claquent
les ongles rongés
anneau le plus doux de la chaîne la plus dure
Délaisse tes habits d’enfant de choeur sur le beau linge blanc répands toutes les larmes la bave épaisse des yeux
Aucune blessure jamais ne te déchirera plus
étroitement
que celle-ci
au printemps 2018
la montre gousset cassée d’un geste de rage
tu ne sais plus qui tu es le monde brutalement
se rétrécissait comme
une chambre capitonnée
une cellule
tu as cru devenir fou quand le monde
comme la bouche de l’agonisante
se pinça
te broya
alors aujourd’hui
raille gausse toi crache injurie ta façon de dire moi je
ressemble si parfaitement à la haine on te croirait sorti
d’un livre d’Histoire d’une bataille Sanglante
beau miroir au reflet terrifiant la page 217 du manuel Hachette
Je venais pour le massacre quoi que mes bras impuissants tendus ne massacrent à peine que moi-même
Peu importe
La violence qui monte
monte
je me suis tu
or
taire n’est pas tarir.