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5 avril 2023

Baiser.

Nuit étrange et tourmentée, solitude, sentiment de solitude. S. m’a demandé si elle pouvait passer. Alcool en abondance et à jeûn. Distance étonnamment bien tenue d’elle à moi. Puis, l’accès de S. qui veut baiser et pas moi, qui insiste pour baiser et moi je ne veux pas ce qui l’énerve. Les mots étranges, pas entendus depuis longtemps, maintenant, le défonce moi, qui toujours, au-delà des mots, dans la littérature - champ d’expérimentations bien plus fécond, pour moi que le lit où je vanille - me surprend. Une langue étrange à mes oreilles celle-ci, de la violence verbale. S. insiste, très soûle et moi autant. Deux bouteilles de vin, chartreuse jaune et verte, genepi, whisky. Dans la cuisine quand je m’affaire aux moscow mule, S. mate mon cul, elle dit, qu’elle mate mon cul. L’alcool la rend lubrique, folle de désir qui, frustré, se muera bientôt en violence sourde. Violence du désir, d’abord, celui des mots exigeants, du baise moi, du défonce moi, elle veut, dit vouloir être prise. S. me plaît mais je ne veux pas baiser tandis que S. insiste jusqu’à la crise, jusqu’à devoir lui dire, à six heures du matin, de partir, elle hurle et tempête dans l’appartement en cherchant ses vêtements. Je voulais dormir, elle, allongée près de moi, nue, ne voulait pas dormir. J’enregistre, pour lui exposer demain, sa crise, dix-sept minutes d’un audio coupé en deux. Deux crises successives. Alors S. part. Je connais son tempérament, après son départ, sans mes lentilles, je tatônne sur la table, l’appartement pue le tabac, elle fume vingt cigarettes, en partant elle prît la bouteille de chartreuse. Comme ça. Par vengeance. Comme signe de mécontentement. Comme protestation. Puis, sommeil, moi, quelques messages échangés pour dire que je ne suis pas fâché, S. qui venait pour me secourir de solitude et qui, malgré la fin étrange et bizarre, par sa présence, me protégea de ces nuits infernales, répétitives et mécaniques qui m’agonisent depuis des mois. Sommeil sans rêves, coma de quelques heures, le réveil sonne une première fois à 10h57, je le règle pour 11h30. Un expert passe à midi pour évaluer l’indemnisation du dégât des eaux de l’appart’. Café, douche, je range rapidement, des cigarettes partout, le briquet d’adolescente de S., oblongue et bicolore, une odeur tenace de tabac, mes cheveux empestent, je me débarrasse des mégots, main tremblante des grosses cuites, pas de gueule de bois. Je pulvérise dans l’appartement la bombe aérosol d’huiles essentielles, l’odeur de tabac, la cendre, cette ombre de la soirée d’hier, se dissipe. S., suce bien, sait faire jouir, y compris les garçons compliqués comme moi, par là et, tentait, hier, pour négocier le défonce moi, de me sucer jusqu’à jouir or, je ne voulais pas, malgré la promesse de ce rare plaisir pour moi et ma mutilation génitale. Je bande sans effort, le moindre frôlement m’excite, mécaniquement, je bandais sans vouloir baiser, mon corps réagit sans concerter ma tête.


S., en gueule de bois, crise, j’en ai l’habitude depuis des années, toute la matinée reçue une salve d’injures, le feu roulant que, chez elle je redoutais tant, jadis, qui aujourd’hui m’indiffère, parfois je me laisse prendre et commence à me défendre, tandis qu’il suffit d’accueillir ce désordre des nerfs, puis ça passe. Elle débonde, ici, j’évacue. A cette heure-ci pas encore reçu ses excuses qui, je le sais, ne manqueront pas. Avec S. il ne faut jamais se défendre parce que, comme dans toutes les situations sociales, nous trouverons toujours des reproches d’apparence légitime, d’eux elle se saisit pour justifier sa colère et ses caprices. Les raisons se contentent de les habiller d’un peu de raison. Se défendre revient à les accréditer et tomber dans la spirale sans fin. S., dramatise à l’infini, aime les poses dramatiques, vous dira que, par exemple, j’ai parlé de ça avec F. qui dit que, Même X pense que. Cette nuit elle ne manqua rien de son rôle éventail.

Dans l’appartement, les vêtements roulés en boule, de S., son pull rose, sa jupe (?!), son châle 30% cashmere son parfum puissant. Je lui écris tu as laissé plein d’affaires elle répond je sais, je suis rentré cul nu. D’où la présence de la jupe. Sa bouteille d’eau évian. J’imagine S, rentrer chez elle, en uber, cul nu, la bouteille de chartreuse dure, qui défonce comme moi je ne voulais pas. Etrange le pull la jupe, un fantôme de la nuit, le corps sans matière ni violence, trace ou essence, de S.
S. dit je ne veux plus jamais te voir. Caprice commun de S. 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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