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28 avril 2023

au dd

Appel involontaire vers Maman, tout à l’heure, en même temps que je revenais du pressing, je déposais mon costume trempé de la sueur de la nuit passé. Je lui envoie un rapide « pas fait exprès » pour qu’elle ne s’inquiète pas de cette sonnerie et du long silence qui s’ensuit. Nous tendons, dans la famille, à surintérpréter les signes et leur donner, souvent, une couleur tragique. 

 

Je remonte la rue des Martyrs, j’annule le dîner avec I., besoin de solitude, pour entrer dans la librairie Vendredi, discuter. Hier, avec V., nous ingérâmes quelques verres de Campari à la Fourmi puis, redescendant la rue des martyrs pour nous rendre au Castel, nous croisons le jeune libraire de Vendredi attablé au café avec des amis. Nous discutons, une demie-heure avec eux, je récupère la carte d’un agent immobilier, puis nous disparaissons, remontons rapidement à l’appartement pour nous servir un verre de Cointreau.

Aujourd’hui, le libraire me demande comment elle a été la soirée, elle a été, folle, gaie, joyeuse. Nous discutons, une cliente entre et je me mets un peu en retrait, facilement, nous pouvons, étrangers, avoir l’air de déranger, la faconde des habitués et des gérants de cette librairie. Maman m’a envoyé un vocal sur WhatsApp, je profite de ce que J. et sa cliente discutent pour l’écouter. Ce message me fend le coeur, Maman me dit qu’après Octobre, quand Marie-Anaïs ne paiera plus le loyer, elle pourra me donner de l’argent, que surtout elle ne veut pas, vu mon état mental, que je doive quitter l’appartement. L’argent a toujours pesé, dans ma vie, dans la sienne, et, très jeune, je m’étais promis d’en gagner pour que ma mère, jamais, n’ait à s’en soucier. Qu’aujourd’hui, à ce point dramatique de ma vie, maman, pas riche, qui se tue la santé, me propose, comme chose naturelle, de m’aider me brise le coeur. 

 

Ma première pensée, à ce moment là, absurde pensée, tant l’argent peut sembler dérisoire, me tuer. Me tuer si je devais ne pas moi, moi-même m’en sortir. La dure difficulté de demander moi des secours.
 

Cette pente naturelle de penser toujours à mourir, de voir le suicide comme une réponse appropriée et, bien pire, comme, trop souvent, trop facilement, la plus appropriée ne me surprend pas, elle m’interroge, encore un peu. Puis, je réfléchis à ces derniers mois, à ce que Marine Simon et cie, imaginaient bien plus grave de lire écrits ici leurs noms que de me voir mort, que leur nom trop précieux valait infiniment plus que la vie que leur inscription protégeait. Je crois bien que le cours de la valeur s’est effondré. La vie, y compris pour qui m’apprenait à la chérir, s’est vite dévaluée. Une vie, un équilibre mental, nous le savons, peut chuter jusqu’à ne pas valoir plus que quelques caractères d’imprimerie. 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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