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21 février 2011

Frémir Frémir.

Ca doit être l'été. Le bel été. Aujourd'hui je confonds, "ça ne peut plus durer, ça ne peut plus durer". Je confonds les gestes et les crimes. J'ai la peau sur l'os. La peur sur la chair. Dur. Je suis un jus frais, je t'épouse, ferme les yeux. Ferme les yeux. Ferme les yeux. Ferme les yeux toi, tu me retrouveras dans le noir, silencieuse, sous ta mâchoire qui efface. On ne peut pas récupérer, un souvenir amoureux, sous une pleine lune indifférente, sous les traces sportives.
Je ne me montrerai pas. Les enfants se noyaient dans les flaques. Ton coeur coule à travers les barreaux d'une grille. La grille verte à l'entrée de mon jardin. Le coulis empêche les passants de monter sur le trottoir. Empêche les hommes de venir me tuer une seconde fois. C'est l'hiver qui fait son effet. Il barricade. Il protège du bonheur. Il claque mes dents sur les digues du Nord, et les arrêtes des poissons me fendent les côtes. J'arrache ton écorce pour la grande occasion : l'été.Il ne faut plus, l'hiver, le froid, la neige, les lumières, le noir. Il ne faut plus, que je pense à ça. Vite l'été. Tout doit revenir. Le bruit des marteaux sur le chantier au goudron suant. Tout doit revenir, la trace des pas quand on court, la terre qui gratte de sécheresse sur les cuisses, le tee-shirt qui colle sur le dos des filles en été, les marins qui s'embrassent sous le tunnel en secret, les gares qui ne tiennent pas leur promesses, le calendrier qui se défigure, les couloirs de l'Université qui se dérobent sous le bruit des rires, suivre sans réfléchir, attendre de voir son ombre approcher par la fenêtre du troisième étage, tout doit revenir, les insomnies éteintes, l'alcool sous le lit pour violer la gorge avec mon rire nerveux, le Lac là bas, la nuit, le jour, l'été, avec le son de mon violon, et le gôut de mes pleurs dans la gorge, à l'intérieur, l'intérieur, d'une maison, d'une poche, d'un livre, l'été c'est l'intime, le gôut des larmes dans l'assiette, les moustiques qui s'enfuient les ailes gonflées de sang volé, c'est revenir en cercle et humilier, toujours, en profondeur, humilier un paysage qui dégouline de chaleur, qui dégouline de beauté, une peinture fondu. Vite vite, va t'en hiver. Tout doit revenir, la café de faune qui s'arrête de respirer en me voyant approcher, les coulisses d'un amour perdu, la capuche de mon sweat qui recouvre mon visage entier, l'étouffement, le corps qui s'allonge sur l'herbe mouillé en fermant les yeux sur ce qui se prépare, ma voix : "c'est dangereux dans le noir" "oui mais il fait jour" "dès que tu fermes les yeux, c'est la nuit, tout est toujours dangereux, toujours, dans le noir, avec mes yeux sombres". Tout doit revenir, la peur dans le train des mains qui agrippent, l'odeur des cigares indifférentes à mon chagrin, la cloche de l'église qui sépare ma nuit de ma journée, mon amour de mon regret, ma raison de mon visage, tout doit me revenir, même la vague qui t'arrive dans le nez et que je ne sais pas arrêter à temps. Tout doit revenir, ton sommeil qui bave dans mon corps, mes bras qui ne savent pas t'encercler pour la nuit, le froid qui coupe ton désir, ta fidélité belle, tonéducation.
Vole en éclat, achève ta violence sur moi, rends-moi mon visage. Va t-en hiver épais bombé d'essence, je suis le gosse humide qui cache tes cadavres sous ta neige sale. Je suis ton vestige. A l'intérieur, il y a ta destruction, l'été va réparer ma censure. Tout doit revenir, ton poing contre la fenêtre, les bouts de verre si lourd que je retrouve entre mes reins, tout doit revenir, le secret des maillots de bain salé, le souvenir d'une main qui ne touche pas, qui ne touche plus, déjà. J'ai la main incapable de toucher. Rends-moi mon visage toi, je sais que tu es là, ici. avec tes yeux de noyée. On voit mes os. Je suis la misère fragile que tu glaces avec un vent amoureux qui ne tient pas entre les branches. La nature me protège, la balcon se fend. Je perd mon visage, je fouille, dans l'eau glacée, dans la sueur de tes promesses, je cherche mon visage dans mes souvenirs. Je me souviens pourtant, pourtant je me souviens, d'une bouche, des yeux, bleus, la bouche était pâle, perdue, elle savait parler, c'était mon accusation, la langue de massue. Je cherche, j'avais un visage, où est-il. Rends-le moi. Avant que le soleil ne grille mon sang. Le sang qui monte à la tête. L'hiver me prend par les pieds, la tête en bas, je perds mon visage, comme un chapeau, il tombe, il vole, il s'enfuit, à quatre pattes, avec le vent, avec la tempête, mes bras dansent dans le vide, je le cherche, le sang me monte aux joues. L'hiver est irréel. Tout doit revenir. La lumière qui se noit, qui se concentre. Tout doit revenir de la neige, ton odeur, tes paroles. Et tes cuisses, tes cuisses. Arrachées. Arrachées. Je les vois, arrachées du corps, en dehors, les cuisses. Tu vois, je délire. Je vois les cuisses arrachées du corps. Je vois un couteau dans le bas-ventre qui gesticule encore, sous les boyaux passionnés. Vite, reviens je perds. Je perds la raison, comme j'ai perdu mon visage. Je me souviens d'une nuit dans un cri, alors tout doit revenir. La réalité. Je dois retrouver, ma vérité. Les montagnes qui se décomposent en poussières, l'enveloppe qui ne s'ouvre plus, le bal des accidents. J'ai perdu mon visage, dans la nuit de janvier, sur le quai. Sous un train, le soleil est né Ses rayons ont transpercé mes yeux, j'ai perdu la vue, j'ai pas vu mon visage qui partait. Il est tombé. Hiver, rend-moi l'été. Ces souvenirs, mon souvenir. Toi, rends-moi ma précipitation, ton geste. Rends-moi ce qui m'appartient. Ma mémoire.

Ils disent "amoureux".
Je réponds :
"Mais amoureux, ça veut dire quoi. Ca veut dire stupide, ça veut dire non, non non et oui. Ca veut dire chaque nuit, chaque nuit ça recommence, ça veut dire se souvenir, ça veut dire vide, seul, amoureux ça veut dire adolescent, ça veut dire 20 ans, en plein dedans, ça veut dire, manquer."
La nuit me demande, quand j'écris sur toi, dans mes cahiers de feutre: "Que deviendra l'amoureux ?"
"L'amoureux, se souviendra de l'amoureuse. J'aurai la racine amoureuse. Une racine fraîche, sans eau pourtant. Une amoureuse en apprentissage, une algue en volupté".

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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