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26 septembre 2023

Miroir mon beau mouroir.

Lassitude du jour (hier, maintenant, texte commencé hier), Marie-Anaïs, avec son oncle, hier récupérait ce qui lui restait de notre vie commune, sa part. Son oncle, qui l’accompagnait, exigea d’elle qu’elle prît le miroir Maison du Monde, les verres en cristal Villeroy&Bosh, les casseroles Marc Veyrat, le wok Marc Veyrat — abîmé c’est moi qui précise - parce qu’il les lui avait offert et que, donc, une valeur sentimentale s’y attachait, valeur sentimentale, expression ici toute faite et toute contrefaite. comme s’il pouvait, lui, juger de la sentimentalité ou non d’un objet, trivial, encore, d’ailleurs cet objet, morceaux de laiton assemblés, valeur sentimentale, bien davantage pour moi, tous les gestes superposés sur le revêtement du wok, les taches de brûlé, la pellicule brune, parfois, tous les plats cuisinés, réussis, les ratés, mes souvenirs, ma sentimentalité. Qui, pour lui, vient, lointainement, de ce jour, un Noël passé, une dépense au milieu des autres dépenses (entre la Ferrari, l’iPhone de P., sa fille et la pompe à chaleur de la piscine) Marie-Anaïs s’en fout. Valeur sentimentale, oui la bibliothèque verte fabriquée par son grand-père décédé, moi, attaché à cette bibliothèque, forcément, aussi, tout compte de cet aussi qui n’est pas un autant,  aussi qui, s’incline, largement, devant le sentiment réel, clair presque douloureux. Comme, de la même manière les Pléïades, seul héritage vivant de qui voulût léguer davantage — trésor perdu dans les naufrages administratifs —Marie-Anaïs attachée, pour de vrai, parlant de sa propre voix, de son propre désir, de son plaisir personnel.

Pas l’Oncle qui se mêle et me blesse, introduit ici je ne sais quel narcissisme pour parler de lui, voilà l’attachement ; marie-anaïs sent an attachment ; la pièce jointe : un lien vers le miroir sur le site de Maison du Monde 

https://www.maisonsdumonde.com/FR/fr/p/miroir-rectangulaire-a-moulures-dorees-77x120-altesse-164888.htm?cq_src=google_ads&cq_cmp=19198991891&cq_con=&cq_term=&cq_med=pla&cq_plac=&cq_net=x&cq_pos=&cq_plt=gp&gclid=Cj0KCQjwvL-oBhCxARIsAHkOiu095XBUX6mEEKZAb51Ao9oxnFOEs0GGbBm2jFLcVE5I_lMDV55Er8kaAmUqEALw_wcB. 

Comment expliquer que je n’aime pas n’importe quel miroir, non fongible en ceci, j’aime le miroir briqué récemment, les marques noires déposées sur le papier peint par lui, les guirlandes emmêlées qui lui faisaient comme une coiffure lumineuse, croire que le modèle Altesse à 179,99 Euros suffit quand je tiens, dans ce miroir, à retrouver mon image incrustée, ce dont, gai ou honteux, il fut témoin, ce reflet là, de cette lumière ci. L’Oncle en a décidé autrement et je ne lui pardonne pas de décider pour moi, pour nous, pour, plus encore, un lieu, il s’attaque à ici, appartement chéri, déjà, par moi, par les amis, par les amantes, passagères des derniers mois, honni par sa mère — autre titre de gloire. 

 

Le téléphone sonne : 

 

Maman c’est vraiment un truc de gwer … je ne pensais pas Marie-Anaïs comme ça  Moi : c’est pas elle, je le sais, son oncle, elle fatiguée, pas envie de lutter 

J. elle manque de cojones…faire intervenir des adultes

Maman : déjà pourquoi il est rentré chez toi, il aurait du attendre sur le seuil (vrai)  c’est son oncle riche ? en plus …c’est pour ça qu’ils sont riches. 

 

après la rupture, quand maman me demandait le motif, avec l’embarras de sa culture, je lui dis, schématisant, que, simplement, une de mes crises déborda le supportable et que Marie-Anaïs ne la souffrit pas. Mon mécontentement envers elle tenait — tient encore — à la forme partielle de lâcheté qui l’habita, qui habita tout le monde, moi excepté, en ces matières, je le suis peu. 

 

Ce miroir, pour moi, comptait parce que, plus que son miroir ou que notre miroir, il appartenait au lieu, à l’appartement, chez moi en enlevant l’objet on arrachait tout autant la mémoire. Je l’acceptai hier, mécontent, je l’acceptai, après tout le prix parce qu’il nommait valeur sentimentale, surtout le prix, la valeur monétaire et le geste, le seul pour lui qui comptait - le moins nécessaire comme le donneur de sperme ne fait pas l’enfant - de son don, sans voir combien dérisoire, peu nécessaire, en réalité, on se serait débrouillés. Ce que je dis, souvent, voilà, je me serais débrouillé. 

 

Puis, aujourd’hui, l’envie de faire bouillir de l’eau, où sont les casseroles … puis je prolonge la réflexion où sont les verres ? je n’ai plus verres ni casseroles à cause de leur valeur sentimentale. Ici, j’appelle mesquinerie, petitesse le comportement de son oncle. Parodie de sentiment. Avec l’emménagement nous distribuâmes les livres en double et en triple dans toutes les directions, les passant par rimes et profits, j’agissais de même concernant la vaisselle, 

 

certitude de ce que Marie-Anaïs n’y est pour rien : les assiettes demeurent ici, l’écran offert par sa tante demeure sur le bureau etc

 

douleur, Marie-Anaïs a emporté toutes les sciences humaines, ce que Mehdi appelait livres de connaissances. 

 

Alors, je déborde, encore, toujours, alors, j’imagine, devant le flot de messages, je redeviens aux yeux de Marie-Anaïs fou. Tandis que je n’exprime rien tant que le choc intérieur, que celui-ci, choc, tout ordinaire devient indiscernable de la folie, se confond entièrement ou presque avec la crise, semble, même, pour qui mal intentionné, un prétexte, quand, la déchirure, réelle, la déchirure dans le réel, celle qui, depuis des mois, me détruisit le plus. 

 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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