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18 septembre 2023

Paysage dans le brouillard

Je découvre que cette sensation de brouillard cérébral, décrite depuis des années dans l’incompréhension générale, correspond à une réalité médicale connue et non-expliquée. Si nous en ignorons la cause nous pouvons la supposer, puisque partage d’un grand nombre, commune quand même innomée.

dans la fiction souvent se trouvent représentés des individus à moitié bannis de la société à cause de l’emploi qu’ils occupent. Le bourreau, jadis, charge héréditaire — les fameux Sanson qui après avoir exécuté les décisions des cours de justice monarchiques exécutèrent les rois au nom de la justice républicaine — se voyait réservé, chez le boulanger, son morceau de pain ; réservé parce qu’alors exclu, séparé du reste des êtres humains lui qui, pourtant, se contenter d’être le visage et la main de la justice et des lois ; c’est à dire de la société en entier. L’équarrisseur, lui aussi, découpant les carcasses des chevaux dépecés ne jouissait pas du demi-prestige du boucher, l’équarrisseur, lui aussi, trouvait sa pitance distinguée de celle des autres. Le boucher, quant à lui, alors, ceint de sa charge — héréditaire encore — d’officier de bouche bénéficiait des largesses symboliques, occupait dans la hiérarchie sociale la première place après les nobles, le sommet des bourgeois — à qui se joignirent-t-ils les douze bouchers officiers de bouche au moment de la Révolution. Les officiers de bouche, métier de sang, autant que l’équarrisseur ou le bourreau, traitant la mort à pleine mains, ne dégoûtait personne. Il en fût un même qui — tout vulgaire — pût épouser Olympe de Gouges, La Olympe de Gouges, nous ignorons, encore, si, entre deux découpes, l’officier de bouche épousé, je crois, en 1755 — je regarde wiki, 1765, erreur — rédigea la déclaration des droits des bouchers et charcuteries. Il faut savoir — il faut le savoir — qu’en ces temps troublés toutes les proclamations ne parvinrent pas à la postérité ni à leur entrée en vigueur — la plus belle Constitution, celle de 1793, qui permettait au peuple — mais le peuple nécessite-t-il une autorisation ? de se révolter si les tyrans prenaient le pouvoir, cette Constitution scellée dans un coffret de bois sous l’arbre de la liberté.

Personne, d’abord n’y croit, la plupart s’imagine pouvoir comprendre de concevoir les symptômes pour les avoir — fugacement — éprouvés ; je ne les éprouve pas, fuyards, ceux, là, ils, les symptômes, me surprennent, s'installent, sans départ. Après son apparition, aucun couteau assez aiguisée n’écorche ce brouillard, l’alcool, peut-être, feu curieux, s’il ne me plonge pas dans l’abîme pire, peut m’en arracher un instant, trouée de lumlière. Au prix, le lendemain, d’un brouillard décuplé, augmenté, celui-là, de la nuit noire, de l’épuisement, du couteau retourné contre soi. Ne s’en faut-il pas de peu qu’il n’entame la jugulaire ? 

 

Ceux, donc, les bannis malgré eux, ces ancêtres, en quelque sorte, des éboueurs — travaille bien à l’école sinon — traitant, pour le reste des êtres, de la fange humaine, ceux-là, déclassés au-delà — en deça — de l’humanité. Je pense à ceux, les gueules cassées, comme on les appelait, ceux de retour de la guerre, la Grande Guerre, la Der des Der —Mdr MdDer — qui, revenant vainqueurs, eux, le glaive de la victoire eux qui sauvèrent de la sauvagerie allemande — on saura leur brutalité un peu mieux encore quelques dizaines d’années plus tard — tout un peuple, eux, donc, ces sauveurs rejetés par le monde, leur visage qui devait les placer au-delà de l’humanité, les situait, soudain, à côté, ou, du moins, si au-dessus, quelques mois, vite dégringolèrent avant que, mauvaise conscience forcément, ils se voient déplacés, médailles et carte d’invalidité, mis sur le côté devenant des autres, des fossiles, le mauvais souvenir, ils se mirent alors à se cacher, ils craignaient de transmettre à leurs enfants — les femmes craignaient aussi ceci — cette gueule nouvelle. Ils revenaient héros et finissaient rebuts. 

 

Les jeux-vidéos accentuent — ce n’est pas normal — cet état de brouillard, quelques recherches me montrent la communauté de nos symptômes, à nous, les joueurs, occasionnels mêmes. Pourquoi ? D’où vient ce que de nous, pour nous, s’élève, après les quelques minutes de rosée — le plaisir — cette brume terrible, épaisse, suffocante, pareille à l’air des montagnes mais ces montagnes, alors, incinèrent des déchets.

 

Souvenir, le film Rambo, ta-ta-ta-ta, ce n’était pas ma guerre, Rambo le premier, quand Rambo à demi-exilé dans son propre pays, pour qui il fit, qui portait, lui, la défaite, qui inquiétait — le stress post-traumatique le sien celui d’une société. 

 

Est-ce une sorte de défaillance de l’oreille interne, un mal des transports, une malcompréhension de mon cerveau de ce que le mouvement de l’image ne correspond pas à la réalité des translations de mon corps ? Que lui, le cerveau, suivant à son gré, par imagination, ou, dit-on, pénétration — ces traversées épineuses comme dans le rêve — un chemin de traverse souhaite abandonner le corps. Le brouillard alors, ce conflit, cette résurrection des dualités, celles passées, chassées par des siècles douteux de philosophie et de science mécaniste ? 


Je relis le manga Claymore. Des monstres, capables de prendre apparence humaine, envahissent les villes et massacrent les populations, pour se défendre, les être humains créent des êtres hybrides. Après avoir prélevé les cellules de ces monstres, elles sont incorporées à des individus. Seules les femmes se montrent assez compatibles et incorporent un ordre, celui des Claymores, du nom de l’épée qu’elles portent toutes. Leur hybridité leur permet de repérer les monstres dissimulés et, parce que dotée d’une grande force augmentée par un entraînement rigoureux, de les terrasser. Les services des Claymores — des hommes organisent leurs missions et en touchent les subsides qu’ils redistribuent —se monnaient. Les Claymores accomplissent leur devoir, sauvent la vie des villageois et ceux-là, villageois, après l’exécution du contrat, chassent celles-là, les méprisent, les conspuent. Ces femmes qui, pourtant, jamais ne choisirent ce rôle, elles, enfants enlevées, torturées, qui, aujourd’hui défendent le monde, elles, pourtant, rejetées, demi-bannies, vivant, autarciques entre elles, pures fonctions, bourreaux malgré elles qu’on priva de tout sauf du meurtre — si meurtre encore l’élimination des monstres.

Je dois me tenir à des rigueurs inhumaines, pratiquer des activités sportives à haute intensité — du cardio — lire, beaucoup, écrire un peu, pour échapper à ce brouillard, comme une course, un horizon à l’envers qui me pourchasse — ou moi l’horizon et le brouillard le poursuivant plus vainqueur, plus habile que les garçons ou les fillettes pourchassant les arc-en-ciel — une vie non-humaine, coupée de toute plaisir pour s’épargner cette sentence de brouillard épais. Ce paysage encombrant comme une immense suffocation, les poumons, ceux dans la tête, ni branchies, ni appareil proprement humain, une petite cavité, le cervelet, la folie. Par là. 

 


Naruto, lui aussi, jadis, au lieu de recevoir la pitié de tous, en subissait le rejet, lui en qui fut scellé un monstre sacré qui ravagea le pays, décima le village et, surtout, tua ses parents, le rendant orphelin, lui, le torturé, traité en monstre quand son existence même et toute sa douleur, au lieu d’en faire l’enfant maudit eût du en faire le saint. Au lieu de l’autel ou du plus simple respect, le voilà humilé, ithyphalliques et pioupiesques leurs quolibets l’ont dépravé.

 

Comme s’il fallait couper le corps, le soumettre, le foutre au ceps sans réduction possible de peine, perpétuité, j’ai lu, que, parfois, les cristaux d’oreille, causaient ce déséquilibre, que, peut-être, moi, voilà, je porte, au lieu de cristaux, paillettes, cristaux écrasés, la meule, la vie, ou le cerveau, le poids des soucis, comme dit J., 



Alors ceux-là, les plus nécessaires, les plus décisifs, toujours les plus rejetés, ceux-mêmes, je veux dire avant les impératifs économiques qui mettent dans les mains du misérable la boue et la merde, ceux qu’on projette dans la boucherie humaine, ceux défigurés par les maîtres fumant cigares, décidant, eux encore, des prochains crimes, des nouvelles humiliations ceux-là, oui. 

 

 

 

Et moi. Le poète. 

 

Je me souviens, soudain, la soeur de Marlène, des années en arrière, à propos d’une de ses amies, jeune amie, dans les seize ou dix-sept ans, qui utilisait Tinder, au début de Tinder, une fille d’une laideur, l’amie de la soeur de Marlène, inouïe, quelque chose de rare qui n’entrave pas le désir, qui ne peut freiner ce qui remue — la vie — que la honte n’abat pas encore — elle sait résister — la fille, avant, picassa, avant toutes ces applications ajoutant à la trahison des images, se corrigeait un peu, sa laideur apparrente, pas à ce point, peut-être, assez pour ne pas attendre beaucoup, cette fille qui rencontrait des mecs, des mecs plus âgés, tous railleurs, la question venait après, ce que c’est cette moquerie, si elle se passe après l’avoir baisée ou sans l’avoir baisée. Que le sort, le doute, ne résidait qu’ici, s’il se vidait les couilles ou pas, s’il lui reprochait de mal sucer ou s’il venait le garçon avec d’autres garçons pour tendre le doigt déformer la bouche.

je ne sais plus rien. 

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  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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