Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
boudi's blog
boudi's blog
Archives
Newsletter
1 abonnés
7 septembre 2023

Lucky Strike

texte commencé hier :

Sur le présentoir de la librairie La Régulière, rue Myrrha, sorte d’avant-poste des transformations bourgeoises de Barbès/Château-Rouge/Goutte d’or (Mehdi parlait de Bobonobos pour qualifier, lorsqu’il vivait parmi elle, la population d’ici, affreuse, rétrospectivement, cette dénomination), un livre Le  Kumquat et dix façons de le préparer. Cette nuit de peu de sommeil et de beaucoup de sport, suivant une nuit de peu de sommeil et d’un peu d’activité sportive, exalte mon imagination, je n’entends pas encore, contrairement à Virginia Woolf (Virginia Woolf n’est rien à côté de toi dit Jeanne, dans le jardin de la rue de Linné, ton ironique et sévère à la fois) les oiseaux chanter en grec, je sens, à la place, le goût du Kumquat que, d’abord, à cause du dessin de la couverture (entraperçu), je confonds avec un litchi, je sens en premier, la peau granuleuse du litchi, l’écorce, ouverte, dégage l’odeur fraiche du fruit, la texture lisse et humide du fruit, puis, je me souviens du vrai (je m’approche du vrai) Kumquat, la couleur orangée du Kumquat tire vers le jaune (ou l’inverse), l’air perdu (un indien dans la ville) du Kumquat ici, en France, au milieu des baies minuscules de toutes les ronces (ronciers) et les mirabelles (souvenir des mirabelles que Marie-Anaïs achetait chez le primeur de la rue des Martyrs, 15 euros le kilo goût sublime et prix exorbitant, plus tard, elle ramenait, fière, des mirabelles du bas de la rue des Martyrs, 50% moins chères, heureuses d’avance de la bonne affaire, mais fades, dures et, donc, mille fois plus onéreuses).

Du Kumquat je ne connais que la primitive façon — toujours la meilleure, comme en amour, éructer vaut mieux que pérorer — de les ingérer comme de petits bonbons (je ne mange plus de bonbons depuis samedi parce que j’ai trop déconné) discrets et sains — mon application de comptage de calories ne connaît pas le Kumquat, je demande à Google, 55 calories les 100 grammes (équivalent de 3 fraises tagada ou 15 grammes de fraises tagada). Le goût du Kumquat, le fruit, texture d’abricot, peu juteux, le goût du café (le troisième de la journée) interfère avec les sensations — je continue le texte une heure et demie après — la grande fatigue et ses sensations aberrantes se dissipent, le goût imaginaire du fruit s’efface derrière celui réel du café (ajout du lendemain : très bon, d’ailleurs là-bas, café Lomi ouf, échappant à l’immonde café richard qui vend sa camelote partout dans Paris, café Lomi, aussi, souvenir, 2012, Marie-Anaïs à Paris, nous cherchons les bons cafés parce que nous nous découvrons, alors, une passion du café)

 

hallucination sensorielle mais

absence du chant grec des mésanges je ne sais si due à mon insensibilité aux roucoulements des oiseaux d’aujourd’hui, surdité si partagée ou à ce que les oiseaux, folie ou pas de l’humain, eux, aussi oublient le grec et le latin. Ou alors, moineaux seuls capables d’antiquiser et, eux, dans les grandes villes éteints presque tout à fait, souvenir, ému, de l’enfance, lorsque, ne comprenant pas le grec alors, je pensais, à cause de leur communauté d’ailes et leur disparité (petit/grand) physique que les moineaux deviendraient pigeons. Les moineaux disparurent.

 

Je n’ai pas mangé depuis 14 heures et quelques comme me l’indique l’application Yaizoo, je dois perdre du poids parvenu que je suis à force d’excès et beuveries, à un IMC de 22,8 (avec graisse viscérale), je pratique le jeûne intermittent malgré les incertitudes quant à son efficacité 

la science réserve son jugement, penche plutôt vers le oui.

Il n’empêche, à l’instar de la biodynamie qui ne sert à rien ou de l’homéopathie para-science, qu’elle produit des effets réels de, seulement, nous faire nous impliquer.

Qui pratique le jeûne intermittent, déjà, en réalité, en réalise — dès sa décision de jeûner — les effets, indépendamment même de tout processus chimico-physiologique liée à (jargon scientifique mobilisé ici par les thuriféraires de cette mode) :  cétose ou autophagie. Il ne s’agit pas ici de décrire par périphrases l’effet placebo. Je parle de causes réelles et objectivables, au-delà de, comme on le décrivait, ce que chaque personne qui pratique le jeûne intermittent structure déjà sa vie autour de la bonne santé, la contrainte temporel que fait peser le jeûne intermittent sur l’absorption de nourriture élimine toutes les ingestions dispersées (grignotages, je déteste le mot, petit, pauvre, il rogne, souris timide, j’entends les petites mains du mot, les petites dents peureuses) qui contribuent à l’obésité. La saveur du vin cultivé en biodynamie récolte les suffrages (spécialistes compris) tandis même que les principes qui commandent à sa production relèvent de la superstition ; danse de la pluie davantage qu’agronomie.

 

blablablabaya 

 
Le vin est bon de ce que les vignerons y consacrent, du fait de leur croyance, un soin attentif, une vigilance qui, par tâtonnements, reproduit les méthodes les plus fiables, les plus éprouvées empiriquement et scientifiquement. Il en va de même pour le intermittent fasting, qu’importe sa réalité scientifique, il fonctionne.

 

(deux femmes entrent dans la librairie, une jeune femme, grande, habillée en cool, style Salomé Saquée, une autre, plus âgée —beaucoup — maquillée — beaucoup— comme les femmes qui se pensent élégantes des mondes pauvres, cheveux crépus, dont on ne sait si la permanente a échoué ou si c’est le lissage, elle parle de son origine tizi-ouzou comme Maman, la Grande Kabylie, elle parle de Matoub Lounès, l’idole des indépendantistes Kabyles, assassiné par le régime algérien, elle dit, la jeune fille, je ne veux pas qu’un gros mec dise aux gens de se mettre en rang … contraire à mes valeurs … je ne veux plus … toutes les deux semblent appartenir à une association de distribution de colis solidaire — les droits dépendent de coupons de couleur remis aux allocataires — dont l’unité de mesure est le carton —, les bénévoles se confondent, aussi, avec les bénéficiaires, la femme kabyle, appartient à cette double catégorie. Au début je pensais j’aime la voix de la jeune fille cette voix à demi fêlée et toute assurée, puis, à la réflexion, j’aime cette voix parce qu’elle me rappelle celle d’Aline sortie de ma vie, injustice de plus de cette cruelle année. La jeune femme insiste, parce que la femme Kabyle parle d’un certain Farid qui assure plusieurs tâches au sein de l’asso. C’est lui sûrement le gros mec qu’elle évoquait, avant, dont l’autorité contrevenait à ses valeurs. Je ne veux pas qu’un homme dise quoi faire à des femmes. Bizarrerie que, ici, l’homme se contente pourtant seulement de transmettre à des individus, hommes ou femmes, des règles d’organisation. Comme si la forme homme dominait et effaçait. Le symbole. La jeune femme parle mal à son aïeule, j’entends qu’elle ne peut s’empêcher de la toiser, malgré elle, d’occuper, de fait, une position de sachante qui se double en une fonction d’enseignante. Voit-elle alors, reprenant sa typologie, ce qu’elle reproduit ici de domination classiste, raciste et âgiste ? Elle ne le peut pas, je veux dire ne le peut pas ici, en actes, le soir, revenu dans son deux-pièces (meublé de récup et de tirages originaux d’artistes queers et autistes achetés sur Instagram, entre deux cagnottes inclusives) elle méditera abstraitement en conscience mais sans cas de conscience, ne jugent jamais que ses pensées, que ses théorèmes sans voir que, avant tout, elle devrait réformer son comportement.

je souffre mal l’écart, toujours renouvelé entre les postures morales et les pratiques réelles, j’aimais chez Marie-Anaïs ou chez Romain, la conformité, réelle, entre le croire-dire-faire — que l’intérêt personnel ne dépasse pas, en aucune circonstance, la règle fixée, sujette, évidemment, à des ajustements — sur le sujet je ne considère pas Marie-Anaïs tout à fait exemplaire — qui peut s’en prévaloir ? mais, disons, que l’amour, peut exciper de certains devoirs — autoproclamés — que la limite, en elle, il faut du temps, me disent les autres, vient d’une sorte de reconnaissance, de sa part, dont, pour lors, je la sais incapable — vivant dans des discours qui avalisent sa croyance. 

 

La jeune femme s’exprime, toujours avec autorité et supériorité, si je devais le lui signifier, je deviendrais, le gros mec qui dit quoi faire aux femmes.
Ennui.

Si je comprends bien les enjeux, lors des distributions, certains bénévoles-bénéficiaires, profitent de leur qualité de bénévoles pour voler. La jeune femme cherche à empêcher ce phénomène. Elle dit, devant le regard médusé de la femme kabyle (parce qu’elle sait), oui, je vois ce qui se passe, ce n’est pas parce que je ne dis rien, que je ne vois pas. La jeune femme, je comprends son agacement veut rétablir l’ordre sans brusquer personne. Elle institue une nouvelle règle : seuls quelques bénéficiaires pourront participer à la distribution des colis, sous prétexte de rationalisation quand, son objectif, réel (rationalisation, aussi, non avouable, source de conflits, vexations, mauvaise foi) est d’assurer la juste répartition de l’aide (la CAF : tous vos droits, seulement vos droits ; ici, très injuste comparaison).

La jeune femme veut préserver l’activité de cette institution. Son énergie va toute entière aux statuts constitutifs de l’association, son légalisme — je suis moins moqueur que je ne parais — constitue en même temps la condition du fonctionnement de l’association (que j’imagine, comme toutes, fragile, sous-financée et pourtant affreusement nécessaire en cette période de misère). Certains, en effet, parce que nécessiteux ou quelque autre raison qui les commande (je crois autant à la common decency qu’à la common indecency), ne se soucient pas des règles ou les ignorent et, de ce fait, brisent le contrat social (il y a tant à dire sur les limites de ce pseudo contrat). Je ne crois pas, d’ailleurs, leur distribution dépendante du statut social, la visibilité, seule les distingue, pas la nature.

souvenirs : Wittgenstein s’exile, après le tractatus, après avoir épuisé la logique — souvenir, moi, les truffes Amsterdam, la vision noire, 5 heures du matin, au terme de la logique, je dis à Yan, ne comprenant plus même comment je pus tant m’amuser quelques heures avant, qu’après la logique, le gouffre, la mort — en Norvège, parmi des pêcheurs et montagnards pour trouver des êtres purs, un langage remis à zéro — y tendant — Wittgenstein découvre un peuple de menteurs et de voleurs.  

 

Le texte se dirige je ne sais où, haché, hier, commencé à la librairie, puis, la chaleur m’en chasse pour retrouver mon appartement, la climatisation, ouf, écrire, désinstaller Heroes of Might&Magic III, retourner chez Jeanne, le métro la ligne 9, le message 21:00 quand arrives-tu moi, dans dix minutes

 

(écrit hier :)

 

j’envie des fumeurs la coupure que la cigarette apporte à leurs journées, coupures multipliées — je ne parle pas de la cigarette écrasée multiple précédant obsession douloureuse parfum néfaste dents jaunes mains parcheminées pas cigarettes tremblantes Craven A de Charlotte élégantes pour le geste pas cigarettes tassées inquiètes fumer comme Jeanne le geste sûr le cendrier plein mais elle c’est de grâce — découpage de la journée, la cigarette, la cigarette assignée à un rôle de séparation-distinction auparavant les cools les élégants les ringards les clodos les anar eux des roulés l’odeur de vanille du paquet souple le coup de langue sûr — la cigarette comme signe selon le visage l’accent la cigarette parle une langue. J’envie de la cigarette ce qu’elle permet au fumeur, dans sa journée, la pause imposée, la dépendance ou le plaisir ou la confusion des deux comme quand le bas-ventre démange — cette nuit rêve érotique — 

 

cendrier mental les idées écrasées une à une inachevées très noires 

 

j’envie le tu as une clope oui non c’est ma dernière désolé le on va se fumer une clope porte ouverte clac fumée dehors attends je m’en grille une tu peux m’acheter un paquet de Rothman Bleu s’il te plaît tu peux aller au bar acheter des clopes ils prennent que les espèces tac je dois fumer désolé pour mettre fin à une conversation je t’accompagne ah le merde silencieux quand même la clope fumée vite haha hihi au secours langage comme les Sioux de collines en collines communiquaient

 

je voudrais fumer demander du feu aha au café tu en as la blague etc etc

etc

 

 cigarettes qui passent du blond au noir comme si vendue la cigarette or, d’abord, puis devenue, charbon comme les mages voleurs transmutent un instant seulement — pierre philosophale des escrocs, vérité maquillée — Lucky Strike longtemps la publicité vantait le doré, presque du blé, presque l’aliment primordial de l’humain si, l’être humain, lui fonde son alimentation sur le blé, le gentilhomme (d’abord, l’homme, masculin, puis extension du marché, la femme, le porte-cigarette, yeux fardés, Mina-Linda), l’homme de qualité, lui, l’être civilisé, disons, se choisit autre blé, autre pain, son levain le tabac. 

 

 

 

Publicité
Commentaires
boudi's blog
  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 49 490
Publicité