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ecriture dirigee
7 mars 2020

Parfums d'amour - texte à visée ironique

Texte à visée ironique - concours Guerlain - Parfums d'amour - les mots de sperme de chatte de bite de fluide de liquide de pleurs se manifestent implicites dans l'hypocrisie de ce texte. 

 

La porte claque. Il est en retard. Il a traîné. Mes mains le retiennent. Mes ongles longs s’accrochent. Mes ongles peints le retiennent ; l’agrippent. Il part. Il laisse dans le lit du soi-même. Une odeur différente tous les jours et pourtant chaque fois la même. Celle de l’amour. Il claque la porte et l’air alors déplacé emplit la pièce de son odeur. Ce parfum par lequel il dit « c’est moi, je suis de retour ». Ce parfum qui le précède et l’annonce. Ce parfum partout avec lui comme une ombre, une ombre paresseuse, une ombre toujours en retard, une ombre indépendante de toute lumière, indifférente à la lune ou au soleil. 

 

Il l’appelle depuis le bureau où il est arrivé à la bourre. Entre les bouchons des trop grandes villes et son départ tardif il lui était impossible ne pas être à la bourre. Son boss l’a convoqué dans le bureau, il a claqué la porte. Une porte inodore. Alors il l’appelle, il l’appelle elle, et il rit en racontant son entretien. Elle dit, tu ris alors que tu t’es pris une soufflante. Il dit pour ce que j’ai vécu ce matin…des soufflantes je m’en prends tous les jours.

J’aimerais ne pas partir il lui dit. J’ai du boulot moi aussi, elle répond. Il dit oui c’est vrai mais voilà. Non, pas voilà, c’est elle qui dit. 

 

Je suis obsédée par son odeur, en manque de son odeur.  Présent, je le renifle comme un animal sauvage. Ce parfum là, ce parfum provenu d’aucun parfumeur. L’odeur de sa peau, la manière dont la sueur tourne, jamais aigre, sur sa peau lisse, sur son torse imberbe, son torse d’adolescent rieur. Le parfum de ses mains, tu sais, entre chacun des doigts, je ne sais pas ce qui s’y loge, c’est comme du magnolia, comme s’il portait aux phalanges d’invisibles champ de fleurs. Parfois, c’est l’odeur sèche du sel. Je ferme les yeux contre lui et s’annonce un saccage de vagues et la voix silencieuse de la nuit. Je ferme les yeux et je chavire contre ces odeurs toujours changeantes et pourtant identiques. 

 

Il rentre. Elle n’est pas là. Il arrange sur la table le bouquet de fleurs qu’il vient d’acheter. Un bouquet maladroit qu’il a composé sans l’aide de personne. Elle adore ce qui sent bon. Elle adore les odeurs. Elle en parle et déjà elle emplit l’air de saveurs et d’amour. Alors, pour l’attendre et la retrouver ombre, il se glisse dans la salle de bains. Il ouvre le meuble, au-dessus du lavabo, où le chapelet multicolore des parfums l’annonce. Il saisit un parfum, au milieu du tas d’un geste. D’un geste brusque, maladroit, le même geste qui le fit composer le bouquet offert. Contre la faïence tout se brise et éclate et de ce mélange impossible il la ressent. Il la ressent en saccades, en décharge, il la ressent, comme démultipliée, cinquante fois elle-même déployée, enivrante.

 

`

Puis la panique. Il transpire.

Merde, elle va être en colère. Merde elle va me. Je dois. Je ne sais pas. Il saisit son téléphone, commence plusieurs fois le même message. Désolé. Non. Pas comme ça. Il reprend. Je suis arrivé ! Non, toujours pas. Il tourne dans sa tête le message pour lui dire. Il s’épuise. Il transpire. De grandes auréoles envahissent sa chemise. Il dit, maintenant en plus je pue. Je pue, je sens pas bon, je sens la lâcheté, la maladresse. Il ouvre une bière, qu’il renverse sur son pantalon. Maintenant, je sens l’alcolo. Merde, merde, merde. C’est grave ? Oui ? Je sais pas. Merde. Quinze ans d’efforts, paf, je les ai réduits en morcaux. Fais attention, elle dit, fais attention, en souriant. Elle dit, quand je casse tout. Quand je dépareille tous les services à thé. Merde.

 

Il s’assied par terre, sur le carrelage froid de la cuisine. Il observe la mosaïque, les petits carrés multicolores importés de Positano où d’une autre ville côtière italienne. 

Il s’assied et il se dit qu’il l’aime. Il ne sait pas pourquoi il se dit ça à ce moment là. Il l’aime. 

Alors il retourne dans la salle de bains. Range comme il peut ranger ce qui s’est brisé. Il se coupe et dans le lavabo il ajoute l’odeur insensible du sang.

 

La porte s’ouvre. Elle en a marre de cette serrure elle le dit. Elle la graisse tous les deux mois. A cause de l’humidité ça s’entête à bloquer. Elle ferme la porte.

 

Elle s’avance, il n’arrive pas à parler. Il lui dit, j’ai merdé. Elle s’inquiète, elle imagine le pire. Elle sent l’odeur de la bière et de la sueur. Ce n’est pas son parfum. Elle se dit ça y est il a merdé, il m’a trompé, c’est ça, c’est sûr. Ce parfum. C’est un autre qui s’est déguisé en lui, c’est pas possible. Il sent le parfum de cinquante femmes au moins. Des mélanges de poivre, de cire d’ambre de fossile l’odeur de… Elle rit un rire nerveux d’abord, le rire qui ne comprend rien, qui tord la bouche, qui donne au visage une autre senteur. Il panique, il doit se dire que c’est mort, que c’est trop grave, que c’est un assassinat presque. Puis son rire s’apaise, clair, comme du verre, elle reconnait dans ce chaos de senteurs tout ce qui est à elle, elle voit le doigt qui saigne. Ce doigt même pas pansé, la petite traîne rouge qu’il a semé sur le parquet du salon et dans la cuisine, des gouttelettes à peine semées sur son chemin, s’entrecroisant là et là.

Alors elle sourit, elle le prend dans les bras, malgré l’odeur de bière. Elle cherche dans son cou, elle retrouve son odeur à lui. Parfum d’amour rival toujours victorieux de toutes les eaux de parfum. Elle le pousse un peu. Montre-moi l’ampleur de la catastrophe. Elle rit. Elle dit, on verra plus tard. Elle remarque le bouquet de fleurs. 

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13 février 2020

Des goûts.

Le frôlement de l’alcool, je me l’épargne depuis deux semaines et demies aujourd’hui. L’alcool n’est pas pour moi une dépendance particulièrement marquée. Son absence ne me pèse pas, j’y pense parfois, l’évoque et deux semaines et demies pourtant passent. Pourtant, j’écris ceci a alambic où circule le mot-ferment. Qui n’est alcool d’aucune sorte.

 

A l’ivresse, lorsque sa possibilité se présente à moi, je ne résiste pas. Aussi et surtout du refus, absurde exercice, de retenue et de tempérance. 

Regardant avec dépit celui et celle qui se donnent à peine le mal de mer, disant, avec ridicule je suis pompette. Le mot même dissuade de se maintenir dans l’état de ce mot là. Pompette et que peut-on dire de pire parlant de soi-même. Pompette et l’on a entaillé profond, profond, l’estime à porter à soi-même. Pompette et je croyais désormais la honte et l’humiliation choses révolues et pourtant ce mot là les concentre. Pompette.


Je vais plus loin, dépasse le mot pompette, loin, l’évite même.

J’ai goût de l’aventure et des Amériques, je crois que sûrement, Collomb et la bande traversèrent autant l’Atlantique que des tempêtes de rhum.


A l’alcool je pense cependant douleur, ni atroce ni petite, ni frustration autre que celle énoncée à mes proches pour la farce et l’attitude lorsqu’eux boivent.

 

Ce week-end, sans le remarquer, je suis demeuré à la maison, dans la chambre, passant au salon à l’heure des repas, à la cuisine pour remplir ma bouteille d’eau, dans le bureau, un peu, pour ouvrir Là de Robert Creeley. Mais dans la chambre surtout. Inutilement immobile, attendant que le temps passe.

 

La coutume était de faire la fête et danser jusqu’au matin deux jours par semaine et voilà que, sans alcool, ce désir et cette habitude s’éteignent, exténués, indésirés. Devenue, la fête, consubstantielle à l’ingestion sur le comptoir des alcools forts ou des cocktails parfumés.

 

Sans alcool on peut très bien s’amuser, aucun doute à ce sujet, mais je ne le veux pas.

/

Ce par habitude et pour le goût du désordre que j’affectionne tant.


La nuit, ces nuits là, je ne me change pas autre mAais moi-même extrême et très indifférent. Trouvant grâce Ce geste, retenu, sobre, non par pudeur et peur, mais par la maladresse excessive des non-hallucinés.

On trouve dans l’alcool harmonie ignorée : niée par trop souvent. Sorte d’adéquation temporaire entre le geste et la pensée. La forme et le reste.

Des autres, alors, je m’indiffère. Pas du genre à 

me fendre de grandes déclarations d’amour envers les potes et les anonymes rencontrés dans le hasard des rues ou des miroirs.

Je ne juge pas qui prend ces pentes. J’ai d’autres chutes, recherche d’une forme de silence - le mien.


Quelques inconnu-es me parlent et je leur demande, souvent, de ne pas le faire. Sans morgue, en souriant. 

 

Si je vais au fumoir, seul lieu souvent où l’on s’entend, c’est pourtant davantage pour être vu, être avec les autres, que véritablement y fumer ma cigarette. Ce n’est pas être avec les autres mais près des autres.

Dans ce lieu là s’est inscrit quelque chose de très rituel et très ordonné malgré l’état de dépravation dans lequel je me trouve.

Je sors, avec délicatesse mon paquet de sobrani, cigarettes colorées, qui s’ouvre comme, du temps d’antan, la boîte d’étain où les cigarettes brunes poliment se rangeaient.

Puis j’insère la clope au bout doré dans mon porte-cigarettes, dont je ne manque jamais de préciser qu’il est en argent, serti de grenat, depuis la main d’un artisan d’Erevan. Souvent c’est la seule parole que je prononce.


Près pas avec.


Puis, c’est au tour de mon briquet saint-laurent ou des mes allumettes du Ritz de produire de mon geste la flamme finale. 

 

Lorsque Catherine s’approche de moi pour me demander mon prénom, K. s’agace et s’exclame « mais en plus ça marche » non que l’enjeu d’être regardé soit d’être ainsi abordé puisque je ne souhaite pas converser. Pourtant cette situation m’intéresse pour la sorte de sexisme de K. qu’elle éclaire. Où les femmes, encore, se conquièrent par artifices, trucs, que tout geste soit geste de cette finalité. 

 

 

La promenade de mes doigts, le mouvement du porte-cigarettes à mes lèvres, tout le rituel concerne autant mon libraire, Julien, que Catherine ; ma soeur que ce type d’1m90 qui m’aborde pour médire des grévistes, croyant, sûrement à la vision de mon apparence que macère en moi la même mauvaise matière qu’en lui, aigre, tourne, tourne.

 

(en boite de nuit je me méfie toujours des hommes en chemise et je vous conseille de faire de même. On les décompose en deux types, ceux très ivres dont on peut imaginer qu’ils fuient je ne sais quoi et portent mal la chemise, accostent bruyamment et méchamment les femmes ; les autres, toujours sobres, au premier cocktail, l’oeil toujours pernicieux et perçant, en chasse et répugnant. Ceux-là ce sont les pires, vautours voyant en la femme très ivre, charogne. Méfiez-vous de celà)

 

Errance. C’est au milieu de ces visions, moi (pour)suivi avec érotisme ou sans, que je me déplace. Je n’existe que sous ces lumières cernées, peintes ou pas, ébahies ou non.

(je suis un effet d’optique)

 

De moi je suis assez satisfait mais je n’y prête pas une grande attention et ceci fait partie de mon jeu. Faire croire à ma très grande habileté au soin extrême de ma démarche, on croit mon négligé chic et ce n’est que négligé. Mes chaussettes ont des trous aux extrêmités.

 

 

(suis-je sauvé par tant de cris auparavant passés, de ces nuits sans sortie, errant petit chien perdu, suis-je sauvé d’avoir expiré, au final, dans les cris, les larmes tout le poison qui me hantait, déguisait ma gêne en arrogance, me faisait passer pour tout autre chose. on parle souvent de manque de coordination pour les maladroits faisant sur leur passage tout déchoir et j’étais en ceci disharmonique me présentant mal à cause de la grande peur en moi et mon apparence trompeuse me faisait subir des autres ô les quoilibets )

 

Avec l’âge j’ai acquis une grande aisance sociale qui fait ma mise en scène la plus désintéressée du monde. Son objet et sa destination ce sont les yeux et mon paraître. Je m’arrête à ce rebord là, il me constitue pure matière, pure Apparence. 


La très grande confiance qui m’anime diminue d’autant le sévice de ma prétention - je suis ce que je prétends. 

Je me démontre en m’exposant. J’existe, ainsi. Je suis lumière trompeuse, comme très souvent les choses passagères, et la foudre impressionne par la brièveté de son éclat

 

Pour rire, en dehors de la fête, je proclame souvent que je suis devenu de la plus totale superficialité ne m’intéressant désormais qu’à mon extérieur, mes yeux peints, délicatement, au crayon noir, relevé du geste épais du mascara. De cette grande farce moi aussi je suis le joué, le dupé, cette extravagance à moi même piège ô étreinte de mon foulard rouge en soie tout autre chose multicolore.



Et puis quoi ?
Je ne veux excéder ma forme physique. Face aux intellectuels et aux débats intelligents et rigoureux désormais je m’ennuie. Je les trouve artificiels et inutiles. Sans extase et dévitalisé comme les dents très mortes - et les matelots atteints du scorbut en savent quelque chose, ce sont les pires, ceux qui débattaient sûrement sur le Santa-Maria de la légitimité de la monarchie espagnole.


Lorsque très heureux je me disais matière.
Je m’espérais alors, et je vous souhaite un jour de connaître le même espoir, étendue de peau pouvant absorber sur une plus grande surface tout le vent vivant.

 

 

10 janvier 2020

L'enquête sauvage

Pour comprendre de quoi il s'agit :
Faire une enquête inspirée des détectives sauvages de Bolano. Nous cherchons ce que nous voulons selon nos désirs nos pathologies nos besoins nos espoirs
Cela donnerait du 12 novembre au 7 janvier, écrire,
55 poèmes, soit 76 pages, soit 2453 vers

la forme et le fond sont libres

j'ai seulement deux demandes - par l'idée d'en faire un petit recueil collectif à l'issue -
essayer de faire, parmi votre production, un (ou plusieurs) poème composé avec en tête les mots suivants :
écriture
- réel -
viscéral
(ensemble ou séparés)
J'ai choisi, pour ma part, de rédiger tous les poèmes de mon enquête à la date limite prévue initialement. 

Débuté le 7 janvier à 1h58, achevé de rédiger et d'insérer les "idées" multimédiatiques à 3h53 achevant sur mon document word de les insérer à 4h15
1:58 -> 3:53=> (insert multimédia)=>4:15
1.
Il y a cette stèle c’est devenu de la poussière on dit
y était inscrit le dernier vers du dernier poème
le vent
extraira de cette terre natale
souple heureuse
le liquide mystérieux
jaillit doucement
et la larme
et la rime
dans l’urne mieux
que funéraire
récolterai-je
ce doux pétrole?
2.
              ,                    ;
                         ,
       ,                 .
             ,
?
3.
Chemin envers ce pays de champagne. Les cigarettes rangées dans la poche intérieure de l’imperméable. Les lunettes de soleil anti UV garantie UE. Le chapeau à bord plat, traité à l’insecticide pour repousser les moustiques porteurs de maladies mortelles. Le là-bas. Nouveaux parages, nouvelle vie.
C’est pour de vrai, c’est pour de vrai
c’est comme porter une cravate pour son premier stage.
4.
Le filet à papillons à mailles étroites que toute la poussière s’accumule ici et nos mains patientes, nos mains aimantes trouveront le dernier vers de l’ultime poème. On doit plus sérieusement attacher nos lacets.
5.
On a dit
le premier indice
on a dit
ce sera aussi le dernier
que c’est tout au bout du monde
civilisé
on a dit
cette expression là
et nous avons frémi
sans répondre
on nous a montré sur la carte
nous avons pâli
Nous sommes réels
c’est
plus loin que le mexique sauvage
plus dangereux que le loup amoureux
on a pâli
nous sommes viscéraux
6.
.Le repas a été frugal. Je m’habitue à manger peu, à heures régulières, je trompe la faim et moi-même. Les journées seront longues et denses. Il faut parvenir au but rapidement. Je crains le manque de nourriture.
Pensée : Un Dieu qui ne me mènerait pas directement au paradis ne mérite pas qu'on y croix.
7.
 D’où vient la poussière 
(plus loin bien plus loin mais à partir de là)
8.
Effroi. Il a fait une saison de givre d’un coup sec. Tous les hivers du monde se sont rassemblés en ce point unique. Tous les hivers accumulés, les glaciers, les fjords et les frigidaires.
9.
L’auto-radio perd le signal et se mélangent des voix inconnues. Je n’entends pas le bruit de l’eau. On a perdu le rythme sinueux de l’eau battante des villes. Clapote, clapote la vie ? Est-ce ceci s’approcher de la poussière ? S’éloigner des cours d’eau ?
10.
B                                                                                                                                                      B
    B                                                                                                         B
B     B                                                                 B
   B
11.
Je ne sais plus rien. S’il y a lieu ou langage si quelque part outre-noir existe
l’outre-noir
du non-noir
le départ
de quelque jour que ce soit
n’importe
quelle aube
du Bleu
pitié
du Bleu
12. 
Est-ce encore ma langue que je parle. Qu’articulé-je ma bouche bouge-t-elle
et laquelle trouverai-je
Je dis un mot à quoi je ne comprends rien.
Je dis un mot
inintelligible
Vite, vite 
13.
AU SECOURS p
e
r
d u p e r
u
14.
15.
C’est moi ? Est-ce bien moi ? Paroles de malédictions, ô stupeurs, vous m’avez changé, que cette langue, ce visage, mon dieu, mon dieu. Si je passe la langue sur les lèvres moi encore moi. Aucun son ne sort aucun soi à moi même ne sort.
 
16.
viscéralement défait.
17
Morceau de moi. Débrisé. On dit
que je suis quelque part
sur ce passage fléché
une mèche je demeure
c’est moi que je perds et la recherche me cherche
me débute me perpétue.
18. ???? 
19.
EXISTER
SE PRODUIRE REPRODUIRE PAR LE TRUCHEMENT DE LA MUSIQUE LADAGGIO CE QUE TU VEUX CROIS
JE SUIS
RATURE LA SURATURE
DU SURCHIEN SOUSRAYE
Vingt : balafre
                                                                                                                                                                                                        
                                                                                                                                                                                                    
————————————————————————————————————————————-  -————————————————————————————————————————————-  -  ———————————————————————————————————————————-  —-   
——————————————————————————————————————————-  ——-——————————————————————-    ——————————————————————-                                                                                                                                                                                                     
                                                                                                                                                                                                    
                                                                                                                                                                                                          
21.
22.
VOIL0 TU PERDS LA TËTE L4INCOSNCIENCE ENFIN TE PRENDS TU DISPARAIS SOUS LE VERBE LE MONCEAU DE LCINOMPRHENSIBLE VERBE tu ne comrpendras plus rien tu deviens ntelligible ti même langue morte tu te tutoies tu prends de la distance avec toi même le plus vite possible combien de minutes déjà de désertt tu as ainsi creusé hahahahahahaha
tu es devenu de l’encre transparente matinée de vide de rien de colere de creveure tu ne sais plus 
ce que c’est que cette ie à toi tu es brouillon de toi même mais tu ne te recommenceras pas, tu cherches dans ta main derriere le crâne le bouton de recommencement tu cherches ton bouton power ton reset
et ça ne marche pas tgrsiuyzhgoiurghaI>GZ
TU CROIS FAIRE DE LA MUSIQUE
chantonner comme ça
23.
Suis-je l’enquêté ou est-ce moi qu’on investigue. Autour de moi des masques parlent et s’agitent dans un mouvement rituel je ne sais me prie-t-on maudit-on ?
Je ne sais combien de jours sont passés, si l’hiver même a changé. Le temps qu’il fait, je ne sais pas le temps qu’il fait, rien ne s’écrit, rien ne s’inscrit.
Quelque chose entre dans la peau.
24. 
25.
seul
26.
Y a t il des masques ? 
NON.
27.
C’est à n’y plus croire comme le désert peut débuter facilement dans une vie. N’est-ce pas la chose la plus normale après tout que voisine la poussière et le désert. Croyant trouver la pierre réduite néant où s’inscrivait le vers c’est au désert aussi et d’abord que l’on parvient. Dernier poème peut-être est-ce aussi tout un sahara à rassembler puis à trier.
28.
Je ne suis plus ni visage ni raison plus ma voix ombre et si je me découvre c’est un autre moi que j’aperçois. Les cours d’eau m’ont fui. Désormais je comprends. Ici, dans la périphérie, le pourtour et partout, l’eau heureuse parcourt le pays mais c’est mon visage qu’elle fuit, mon visage qui n’est plus mon visage. Comment j’ose dire je moi qui n’existes plus.
29.
et l’unique cordeau des trompettes marines.
30.
Ai-je encore un nom-prénom.
31.
32.
Y suis-je ?
33.
Par délicatesse j’ai perdu ma vie
34.
Il a fait un grand vent ce matin. L’espoir paraissait renaître. Je me suis servi deux fois du porridge. J’attends, tranquillement. Cette quête me plaît.

35
Je n’en sortirai pas.
J’arrache, j’effeuille mon visage
feuille à feuille comme un gâteau d’or
qu’on dessertit
des regards se posent sur moi
des regards de mort-vivant
je feins de ne pas voir
ceux qui me voient
36.
L’autre, B, qu’a crevé, m’a laissé bien en peine. Faisait dix degrés pourtant. A clamsé.
Depuis son périr, la solitude, là. Ce moment que ça a dégénéré que tout a fui par le filet à papillons ma vie d’abord mon visage aussi c’est sûr ma propre figure qui s’est évadée. Le nez, à côté, le nez quelle blague.
Moi c’est la langue, la voix et je me suis dissous dans l’ombre.
37.
Le poème, le poème, le poème
4400 fois
répéter le poème
qu’on n’a pas appris
qu’on n’a même pas trouvé.
le poème
comme la vérité
38 (146,66)
Langue, sèche.
Tant de désert
Une seule gourde.
39.
J’ai entendu j’ai entendu frémir une rime là au loin je suis sûr ça a fait un bruit d’oiseau mort ça a fait le bruit enfin
le premier vers
j’en étais sûr
tout seul même
il rime 
c’était sûr
que la poésie ça débutait par là-a
rime
40.
Je vais revenir couvert d’or, ah ça, le pied bot peut-être et la main ensanglantée
j’ai tiré du rivage du marais un peu de cet or 
c’est le début, ça débute, je sens
cette cicatrice le long de mon doigt
premier morceau de la stèle
41. 
42.
n’est-ce pas toujours se chercher soi-même que ces départs, ces aventures, la traque réelle : ce soi-même qui s’efface ; ce soi-même dans les cratères, les dunes ou les déserts. N’est-ce pas la bien vaine quête de fixer graal ou poème son attention sur ces ailleurs. Diverti de l’essentiel et soi s’efface, se divise, perd visage, devient autre. perd perd perd.

43.
Ahahaha la gloire
la gloire
oh
44.
Pourtant, je me dissous. Petit cachet d’aspirine. La vie ce verre d’eau et moi dispersé.
Saute de fatigue la paupière saute la conscience. Me dédoublé-je en folie. La malédiction, cette douleur qui m’est entrée dans la chair et la démence avec elle.
45.
suis-je
46.
Qui-suis-je ?
47.
 
Je ?
48.
C’est la plaie qui me guide, la trace oblongue sur mon doigt, la chaîne trouvée d’argent vrai c’est sûr ou de plomb saturnien pourquoi pas ah c’est facile je la suis la chaîne qui tremble au son de vérité.
 
quarante-neuf :
 Intersection
50. stèle 
51.
 
52.
Un dernier effort, c’est là, c’est au bout, je l’ai le mot secret, je l’ai l’aveu de la terre, de la stèle, je le tiens dans mes bras comme un trésor d’Ethiopie.
53. Insert coins
TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TdRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAeIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGaIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN  d TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN TRY AGAIN
 
54 ;
55.
56.
 
57.  
L'enquête - une performance Captur23

 

3 janvier 2020

Nudité.

écrit en une heure, dans le cadre d'un atelier, avec le thème de la nudité ; je le laisse dans sa brutale nudité, sans retouches :
aHHHHHHHH
GGGGGG
HHHHHH
Partout tu cherches chien carnivore
nudité à renifler de tes pattes 
nu tu dis 
tu dis nue la
zone étroite le pubis 
le bas-ventre
nu
diaboliquement
rapetissé
pudiquement pourtant
minimisé
au niveau de texte
au niveau de sexe
au niveau de baise
ah ah ah quelle misère
des prénoms tu anticipes déjà
le sexe
le défilé
chattes les matchs ou
la queue tordue droite
dure
ces yeux la courbe
des joues
l’inclinaison de la lumière
éclatera ombre
sur ce sexe
vorace
le plaisir la blague l’importante question c’est la nudité
tu places ici le gémissement
les putains
tu t’en branles.
l'         h                                      
        u                                                           
    i         d                                                     
          m                                                                                              
                e  
s'oppose au                                                   
 
r
i
g
i
d
e
ou                            le
 
com
      -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
nu toujours
et comme c’est chiant
de remettre ses chaussettes
de traiter dans une fausse
négligence
le sexe
nu
quand tu expulses nu le gosse nu quand tu sues séminal nu
quand tu coules nu transparente et gluante nu au sommeil
c’est au tour du désir
de crever sa ridicule mort
demeure 
nu pourquoi
Alors se précipitent dans la lumière vive
les mains savantes gantées clac un coup glacé
ce drap jeté déjà
les yeux se détournent
ta nudité on y met fin
tu as un prénom
en quelques secondes
on a eu peur peur
qu’elle dure
que tu n’imprimes pas ton visage
dans ce suaire là
ne sait-on jamais que plus tard
tu deviennes un saint
il faut capturer ton visage
dans ce drap ancêtre
deux fois millénaire
de l’appareil photo
pour la nudité
tu vas devoir te battre 
tu vas devoir te battre
toute ta vie pour la récupérer ta nudité
hein
on te protège de ton propre toi nu
on ne sait le pouvoir
ce dont tu serais capable si tu demeurais
exposé au vent peut-être à a la maladie aussi
aux saisons violentes
mais à la vie peut-être et surtout
 
dans le doux piaillement de
la barboteuse la grenouillère
et si mon corps ici s’épuise
qui devine
sous les mots
l’épaisseur de ma peau si m’écriant
sur la foule de papier
ce masque les mots
les pixels
toute cette ombre
nocturne le traitement de texte
ce petit truc qui clignote
trait vertical
à la fin du dernier mot écrit
qui te dit
encore
encore
savez-vous
la nudité cachée
la nudité dans les mots recelée 
l’aveu du langage tu crois
haha
l’aveu du mot écrit
ta page tu crois
ah la farce encore c’est encore
une cale
recule 
recule
recule
loin dans l’ombre
le secret 
tu ajoutes
avec les mots
une épaisseur
une croute
surcouche
d’obscurité
tu ne vois plus rien
ton visage
ni ton corps
la nudité
tu ne t’en assures plus
on l’a mise à double tour
sous scellés
et tu ne la récupéreras que mort
quand le tissu dans la tombe
s’effilera plus vite que ta peau
soumis aux vers
ces autres chiens
avides
de ton corps nu
tout entier cette fois
Et je pense soudain à J. qu’on a mis soigneusement en morceau. On a découpé, d’abord, c’était l’habit. Découpé, enlevé couche à couche, patiemment, on a mis en petits carrés blancs dans une sorte de formol tout ce qu’elle fut oh, ce qu’elle fut banquière esclave des habitudes Dubaï même, c’est vrai. J., soigneusement, cruellement déshabillée pour jouir du corps à naître nu, fragile, gêné qu’on emporta dans un grand désert nue J. qu’on prit, qu’on tordit il fallait attendre que le corps soit tout à fait nu pour tordre essorer cette vie et tu as pleuré ce corps nu et ce corps lumière ouf de justesse redevenu lumière lumière jamais perdu corps nu éclate éclatant soleil en cette saison de détresse.
Je pense à Léopoldine qu’on épuise deux ou trois heures la nuit dans cette maison de Romainville puis on dit dégage ton utilité c’était ton corps nu le dégonflement de mes paupières dans l’usage de ton corps 
nu
ah serpillère et tu retraces
mal habillée
pressée
les yeux je ne sais pas
des coquards peut-être
des larmes c’est sûr
traversant tout ce chemin
pour retourner à staligrad
la nudité abîmée
gâchée
le corps nu pour exercer 
la souffrance
je pense à saint sébastien se tenant devant je ne sais plus quelle ville Sienne c’était je crois percé de flèches crucifié sa nudité ses larmes de martyr pour garder de la peste la ville à mourir
sur la nudité quel pouvoir parfois on exerce
je pense à moi
expirant parfois de plaisir
le corps 
nu tendu
frottant ou soufflant
ma langue mon visage
mes ongles
mon centre mes extrêmités
composent tout autant
mon corps nu
ravi
je ne suis pas plaie infiniment ouverte
à la douleur
je suis brèche dans quoi entre
tant de joie le monde entier
la vie
à partir
de là.
 
si
si je vous montre
en vérité
non mes mots
mais l’effroi nu 
de moi-même
visage
puis torse
tous les poils
mis en scène
exhibé
nudité recroquevillée
exhibée
Au sens de la loi, ma nudité débute si j’expose de moi mes parties génitales, étendue, pour le cas des femmes à la poitrine telle que sexualisée par le code pénal dont nous n’ignorions de la perversité mais qui, à chaque article, c’est à dire dans ce foutoir par centaine, ne cessent de nous en faire l’heureux rappel.
Ma nudité s’accomplit au sens social, pénal et moral par l’exposition de mon sexe à moi, dressé, mou, humide, sec.
Gardé-je voilé l’étroite zone et de justesse échapperai-je à 222-32 
Mais le visage ? Le visage ah ça doit rester nu et visible, ça, R645-14 même. Ca rugit dès le départ, ce R, là menaçant comme un grognement de flics. Et gare à toi ! On peut t’arracher un oeil si tu te crois le plus malin. Le visage, le visage ça reste nu, éclatant, on doit te reconnaître partout où tu passes et toi même si tu veux rester discret, ne pas te faire apercevoir, que les passants ni les caméras de sécurité n’emprisonnent ton image, ton précieux visage, ce par quoi tu te dis, à la fin de la journée, c’est bien moi, ah si tu veux échapper à la capture, à la multiplication de ton image, déformée, accusé, si tu veux y échapper sache que c’est un délit, une infraction, que tu peux perdre un oeil, ou une main, on t’aura prévenu, ne t’obstine pas. Ton visage ne t’appartient pas, il est à tous, même à moi. Alors je te fixe dans la rue, insistant, ne t’échappe pas, même au carnaval je te guette du coin de l’oeil moi j’en ai deux, tu vois, parce que je m’expose comme il faut, aux appareils photographiques, aux caméras de sécurité, au soleil et toute la lumière du monde ne vit que pour moi. Le reflet lumineux des averses, c’est pour ma gueule, les mornes soleils et la curieuse illumination des nuages gris, pareil. 
Alors, toi avec ton masque
toi
toi n’oublie
pas ça Rugiiiit.


Je suis le voisin nu, celui qui ouvre les rideaux, sans s’en apercevoir, ainsi qu’il est né. 
Baîllant sans gémir dans la lumière éclatante du soleil ou la lumière bizarre des nuages gris écrasant ou le reflet lumineux des averses. 
 
je m’exhibe
vous ne savez pasf
si je porte sur moi
le scandale
A 7 ans, circoncis en même temps mon frère, lui 3 ans de moins.
Sofiane, le fils de Zakia, devait y passer aussi 
la peau surabondante 
ôtée d’un coup de couteau 
je ne sais où a passé ce morceau de mon moi nu
peut-être le cherché-je dans les peaux les corps 
dans la chambre à coucher au miroir recomposant
cette partie inconnue dont je sus être le porteur
le mot décalotté dans la nudité crue
je ne me souviens pas

Zakia demandait pour rassurer son fils
si nous pouvions montrer notre bite
au bout rose non encore usé par le frottement
de l’air du slip du caleçon.
Yannis, mon frère, refuse d’un non définitif
surpris même qu’on lui demande ceci
et moi j’acceptai
déjà goûtant
le plaisir 
du déshabillement
Zakia demandait
si nous pouvions montrer
la partie la plus définitive
de ce qu’être nu signifie
l’exposition du pénis
détermine la nudité
réalisée ou non
accomplie ou non
si
l’infraction d’exhibitionnisme
donne droit
après les mains savantes
droit aux mains
violentes.
nudité s’accroissant
à la puberté
compliquée de poils de l’enflement des couilles
des déformaitons du nez 
la puberté comme un poing de boxeur
percute ta figure nue

 

11 décembre 2019

L'oubli

 

début du poème2


 

 

Si j’entre, malaisé, dans le café ; franchissant avec gêne sa porte, il ne faut y voir rien d’autre que ma tentative de me mettre au monde. 

Entrés, Mathias nous dirige, dans le « petit salon », nous installe, de ces mots désuets des gens du service, à une place cependant trop bruyante dont nous changeons rapidement.

Au-dessous du luminaire art-déco, je trouve une prise où brancher mon MacBook air sa batterie ne tient plus qu’une quinzaine de minutes. 

Nous sommes venus ici pour écrire en groupe, 5 personnes. 

N’imitant aucune avant-garde, ne nous retrouvant là que parce que la grève entrave les déplacements dans Paris et que ce point central de la capitale permet la présence de tous. 
Si je dois arpenter cette écriture ce n’est qu’après mon installation sur une chaise et une table, après avoir branché sur le secteur mon ordinateur, après avoir sélectionné, sur l’écran de l’ordinateur, le réseau wifi « zimmer » le mot de passe zimmer donné par Mathias (en minuscules, il précise).
Success.


C’est un bon début.

 

localisation dans le café

 

Je me translate

corps

réduit à main

déployée

curseur de souris

sur l’écran

 

 

227FE476-2537-4C24-A3C9-5BF8A7D6205F

 

 

 

 

Mon déplacement dans l’espace physique se réduira au glissement du doigt sur le pad, à l’utilisation des raccourcis claviers (cmd+n pour une nouvelle page, tabulation etc) et aux touches enfoncées.
Navigation facile, géographie apaisée, sans compas, étendant à ma guise les bras dans ce monde là, touchant sans effort les confins de ce globe.
 

Pourtant ma liberté que je crois totale aussitôt s’interrompt. Le puissant outil technologique à ma disposition me permet d’atteindre chacune des 30 000 milliards de page que google indéxe. Pourtant, mon corps soumis au pourrissement, à la faim, à la fatigue et à la mort m’interdit de parcourir réellement cette étendue virtuelle

J’ai encore un corps.

Je n’en connaîtrai qu’un fragment

accroissant

ajoutant

pierres et pages

à 30 000 milliards

  

 coordonnées

 

 

 

Lorsque nous nous croyons débarrassés du corps celui-ci revient en trombe. Interrompant le geste. Il y a au moins 80 ans deux fois, juste à côté de nous, nous écrasant ces voix de leur double-siècle.

 

 



 

 

1721 0215

 

 

 

 

 

Quelque part je suis né

et j’ai grandi

de ces lieux

ce lit d’hôpital

Hôpital Foch

du 17 mai 1987

demeurent les récits

des photographies pas sûr

ce qu’on dit

les paroles des parents

ce lit

nous sommes des rumeurs

où ma soeur

mon frère

ma soeur

vinrent 

ce lit

un autre

dans ce défilé des ans

et des rumeurs

2,3,12 ans

où changent 

les choses

qui ne changent

pas

 

Le premier studio des parents

je croyais l’adresse

7 rue Gustave Flourens 92150 Suresnes   

mentalement

chemin mental

délégué

au parcours

de la souris

tentant retracer

mon chemin

depuis mon domicile

actuel

jusqu’à ce moment

le premier

de moi-même

d’abord

la ville mentale

itinéraire ratée

loupée

je ne me souvenais pas

accumulant les erreurs

de trajet

la perte

 

superposition erreur

 

 

Traçant le fil de moi-même

de mon domicile actuel

à celui, le premier

quittant l’hôpital

où je posai mes langes

pour la première fois

Me trompant

entrant l’adresse (mauvaise ville)
Me trompant encore (mauvaise adresse)

  

Alors j’ai écrit à maman pour demander dans l’espoir qu’elle me réponde tandis que j’écrivais ce poème que sa réponse me parvienne non pas trop tard laissant ou le mensonge ou le vide à la place de cette vérité que je voulais prononcer mon berceau le premier que je voulais montrer non dans sa forme primesautière mais dans la métaphore le déplacement spatial constituant devant vos yeux lieu de mes sommeils

en a un un peu

 le petit studio

 

 

 

(était-ce neuf mois auparavant

dans le brouhaha

de la fécondation

l’agitation

mitose

le liquide amniotique

premier

lieu de moi?

) 

 

 

 

mots view plan

 

 

 

 

 

mes premiers

pas se trouvent

mes premières paroles

se trouvent

maman 

papa

premiers mots

premiers visages

les premières peurs

les premiers goûts

la première douleur

toutes mes premières fois

rien n’a su durer

en moi ni en eux

ce secret chemin  

reconstruit

après

bien après

mal

faussement

les premières douleurs

souvenues

peut-être

les mêmes que celles d’antan

où l’inverse

plaisir ce qui fut 

terreur

terreur 

ce qui fut plaisir

 itinéraire clauzel caron

puis

il y eut

la mer

concrète

voltigée

10 km

de haut 

20 fois plus

de distance

 

 

ma grand-mère m’enleva

me prit

au froid

voyant

le froid

humide

l’hiver

dur 

de cet appartement

trop petit

miteux

dangereux

pour le nouveau né

cette année 

la première ou la seconde

froid de mort-vivant

on aurait cru

2 degrés il faisait

le printemps de ma naissance

ce fut

2h30 d’avion

pour atterrir 

le petit aéroport de Béjaïa

(sa piste défoncée)

je sus le kabyle

autant

j’oubliai le français

même pas deux ans

d'âge

déjà 

l’oubli

ma grand mère de ce temps-là coupa

une mèche de mes cheveux très bouclés 

à la première page d'un album photo

consacré à moi-même

elle l'y attacha

cette mèche

y est encore

mes cheveux

premiers cheveux

souvenirs

 

je dansais

dans les rues

le quartier chinois

aujourd’hui

30 ans après

dans les rues de Béjaïa

en bas de l’immeuble

les Babors il s’appelle

encore me reconnaissent

gens

de ce temps là

gens

de cet antan

où dans la rue

quand les boutiques

qui n’existent plus

passaient

pour attirer les clients

la musique douce

et belle

le chant

triste comme la rumeur

de la derbouka

et de l’exil

on me reconnait encore aujourd’hui

me rappelant

ce dont je ne peux me rappeler

cet enfant dansant

toujours souriant

on dit que c'était moi

ma rumeur

Capture d’écran 2019-12-11 à 01notre vie c'est aussi ça

 

tenté-je retrouver celui là

dansant des nuits entières

avalant la nuit la piste de danse

d’autres gens aujourd’hui me disent

qu’est-ce que tu danses bien

j’aimerais leur répondre

Tanemmirt

j’ai oublié le kabyle

j’oubliais

j’ai oublié

jusqu’à l’oubli

de mon oubli

la langue perdue

pendante

 

 

oublié

maman

le mot de maman

pour maman

je dis

tata

quand je la revois

yaya

je l’appelle 

maman

et ça rentre

dans le coeur

de maman

se fiche

comme le

gel de cet hiver

à quoi on m’arrachait

que je rendais

cruel

premières dents

déjà je mordais

la

langue perdue

 

je me demande

dans quels replis

fichés

ces mots

que je réclamais

china

et chouchou

 

les oranges 

et la viande

 

gazouz

pour la limonade

le pshiit oublié

de la capsule 

en métal

qui saute

pour moi

et mes yeux brillaient

pétillaient

c’est sûr

mieux que les bulles

 

 

 

verglas

qui prit en moi

je porte

quelque part

comme un fossile

gardé intact par le permafrost

l'amazigh

langue enracinée

avant moi

dans mes ancêtres

que j'interromps

ma rumeur

coupe cerveau avec mots kabyle

 

Parfois, des années après l’oubli

papa m’emmenait voir le petit studio
36 rue Albert Caron

du dehors semblable à une charmante

maisonnette 

un cottage anglais presque

pourtant

humide

glacial

les chiottes dehors

après la courette

en graviers

on dit

que déjà je courais

ma grand-mère

m'enleva

naissait-il le goût de l'exil

 

On y croisait

Monsieur (nom oublié ? Albert ? Alfred ?)

voisin d'alors

usé par la cigarette
jusqu’au trou
vrillant
stigmate
la gorge

percée 

la cigarette

redoutée

instinctivement depuis ce jour là

malgré mon achat récent

d’un porte cigarette

en argent 925

massif

fait main

par Vin artisan arménien

le faisant

avec ses mains

le sertissant de grenant

malgré aujourd'hui

la fierté

des Craven A

fumées juste pour le style

ce nom précieux

ces clopes

souvenir

de Charlotte D. que je ne veux

jamais oublier

 

 

Dans ces chemins d’errance

ici

point

de moi

suis-je

ici 

mon corps

ma coordonnée

ce moi désordre

moi

par la vitesse

de la fibre optique

retrouvant

cette mémoire perdue

ces chemins

ces routes

faites et refaites

goudronnées dix fois depuis

sur quoi roulèrent

les google cars

 

 

pourtant je ne me crois nul passé

n’existant

sauf au

présent

absolu

dans cette seconde

micro

mili

seconde

cette seconde

passant passée

ne demeurant

d’elle 

que la trace

sur le visage

vos visages

 

le mot prononcé

le souvenir de mon geste

l’amour et la rancune

méritées ou non

trouvant signe

dans l’archéologie

précaire

et fragile

de cette lèvre qu’on a fendue

fut-ce d’un coup de couteau 

ou d’un baiser si maladroit

que notre dent dépassant

y enfonça un peu de son trop d’amour

 

qu’en sais-je

 final cerveau

 

je suis une rumeur

 

 

 

 

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20 février 2017

Danube

Le non-mouvement de Vienne
fascine l'homme aux lunettes
fumées-violettes sort un stylo
se démode dans la ville démodée
costume de flanelle croisé
horrifiant Heidi Slimane
la poche vibre un appel international
le smartphone tu d'un geste rapide
on le note sur le calepin un Leuchtturm1917
hostilité de principe dans la ville
(m)usée au Moleskine Hemingway
on ne veut plus en entendre parler
cet auteur on ne comprend pas 
pourquoi avant lui personne n'eut 
l'idée de lui fermer la bouche
d'un coup de fusil bien placé
il y avait le choix 
(en vérité il hésita entre le Leuchtturm1917 et le Moleskine
mais sa haine de Hemingway le seul auteur lu en seventh grade
le divertit de son geste il cède au nom le plus compliqué
il a toujours su prendre l'air pénétré de celui qui sait il n'y a
qu'à voir sa photo de profil)

Le type un vieux beau on ne saura jamais l'inscription sur le carnet, arrivé trop tard, on imagine, il parle anglais l'accent du Texas, d'Austin peut-être d'ailleurs beaucoup plus loin, Wellington ? D'un geste il interrompt nos pensées et dessine, cette fois on peut le voir, un long serpent clair et murmure incompréhensiblement Austria-Hungarian Empire. Quelque chose comme une langue épaisse gonfle le carnet ou bien la pluie (ouf intact). Ca valait donc quelque chose le Leuchtturm1917.

La ville fracassée comme les tables de la loi (?) s'étend rapprochée tant bien que mal par l'homme des ponts jetés comme les bras des désespérés aux canots des naufrageants des femmes des hommes parlant le langage du diable ou de son petit-fils sans corne marchant parmi les vivants l'air étonné de tant leur ressembler l'homme ce n'est plus ce que c'était se dit-il à la terrasse du Starbuck 

pourquoi rentrer chez papa l'enfer vaut bien l'enfer l'air si semblable
et dans l'eau flotte les sacs en plastique on croirait les morts de chez nous dit le petit-fils à une femme viennoise, touriste assurée depuis que le GPS apprivoise la ville inconnue, elle ne répond pas, hoche la tête il ne sait plus le sens en Albanie de droite à gauche c'est oui et de haut en bas non le prend elle pour un fou des morts pareils à des sacs plastiques
Elle ignore sa race il dit en allemand du 14ème siècle
Il lui dit "vous ignorez ma race" en vieil allemand à caractères gothiques
Beaucoup de confusion dans cette langue à peine déchiffrable pour la viennoise, entre deux âges, le petit fils du diable ou moi-même avions omis la précision
entre deux âges ça dit
presque plus reproductrice à la casse des XX quelle stupidité
(c'est moi qui parle, JE quelle arrogance)
il vient de pays de suie et de douleurs là-bas enfants décharnés flottent à la surface des cours d'eau polluée (c'est elle qui pense)
l'Inde son imagination limitée des eaux sales se limite au Gange et incapable de soupçonner les lacs de lave bouillante la terre sous la terre ni le ventre de l'enfant-soldat familier infernal

Elle part chavirée c'est pour autre chose qu'elle a fait le déplacement jusqu'ici on lui raconte depuis l'enfance la semblance de l'eau d'ici et la curiosité enfantine d'imaginer l'eau de sa baignoire la même à quatre cents kilomètres dans la chambre du grand hôtel Astoria.
Le glou-glou obstiné de l'eau intranquille quelques noyés les péris banals suicide dettes de jeu le long du chemin long / le poème où s'essouffle le nageur quand enfin la mer l'eau salée demande l'enfant 4 ans il commence les questions et bientôt la litanie des pourquoi si seulement je croyais en Dieu (je ne parle pas) ouvrant au hasard les pages du Missel/Coran/Torah/ (nous limitons au monothéïsme seules religions appréhendables pour le parent religion du livre à la fin) l'explication bien rôtie mais non le rationalisme saleté de Descartes dans quoi tu m'embarques

 TuttlingenSigmaringenUlm,  IngolstadtRatisbonne 

Ils ont passé par ces villes suivant les berges mouillées s'arrêtant en route recommençant le chemin de pélerins imaginaires. Ni Compostelle Ni Jérusalem Pas d'Elysée non plus pourquoi alors ? 
(c'est l'enfant de 4 ans muri, une miche de pain à la main, attendant à l'auberge d'être servi, il habite un roman de vers 1907)
Guettent le montre marin à la gueule torride le Léviathan briseur de mondes
(le lyrisme encore pour une maigre étendue d'eau pauvre Hobbes ainsi défiguré par cette obsession pré-moderne)
ou bien Charybde en Sylla où sont les bateaux à tête sculptée dragons monstres antiques vandales venus du Nord de l'Europe portant la Sibérie  longue lame affutée au flanc gauche ? (la maturité qu'y peut-on)

La mère l'enfant vont céder à la fatigue à force de sommeil dangereux de feux de camp le bois cesse à la fin de croire à sa propre flamme merde quoi le chemin de halage c'est pour les chiens les chevaux et allons nous métamorphose subir ? C'est la mère qui interroge l'enfant plus si enfant les poils pubiens beaucoup et ce je ne sais quoi dans le regard trahissant une nuit d'amour dans l'auberge 1912 ou le bordel dans les mêmes eaux. Lui ne répond pas il compose avec le lichen des sculptures de pourriture. Que de soupirs la traversée les oiseaux rieurs quand atteint-on enfin les endroits secs désert même fasse taire l'eau étroite

Au moment d'abandon l'éclusier fait des signes encourageants il connait quelqu'un il a tout compris le métier l'expérience tant dénigrée ça sert encore à quelque chose. Il prend son temps d'abord, roule une cigarette il sent le tabac froid c'est vrai (ravive l'odeur peut-être par ce geste gêné) propose au presque adulte sans un regard à la mère il prend la feuille une poignée de tabac se met à la tâche échoue recommence. 

///

Une péniche recueille les marcheurs doux le cliquetis de l'eau contre la proue doux et lent l'adolescent redevenu enfant contre le sein de la mère doux le mouvement de hanches du fleuve homme-femme corps mixte
doucement la voix du batelier entonne le chant triste des marins qui n'en sont pas vraiment ; sonne l'Eglise distraite les cinq coups l'Agnus Dei les paupières collants de sommeil le café tiédi servi du thermos mal fermé.

la Tétralogie il faudra la trouver par soi-même j'en ai semé assez de petits cailloux pour toute ma vie, Petit-Poucet ou grand con que m'importe maintenant.

 

 
Pour les connards incultes c'est un poème sur le Danube et sa traversée réelle à travers les villes véritables où ils s'herutent les hommes les femmes ou le diable qui peuvent par lui passer pour vivre mourir
j'aurais pu le faire un cavalier avec une gueule de Huns le visage barbouillé des romains assassinés
l'écrire avec les mots hongrois que je ne connais pas mais improvisant dans les caractères
improbables c'est par ce mélange qu'il naquit le hongrois en combinant toutes les langues
dans un chapeau et si tu le trouves trop long n'oublie jamais qu'il s'agit du second plus long
fleuve d'Europe et c'est la moindre des choses de garder à l'échelle 1/10000 son long cours
Tu aimerais être un modèle réduit toute la vie toi qui n'a jamais été grand chose ?[/color]
Celui qui m'atteindra par ici celui là que j'injurie pourtant je lui donne mon amour
tout l'amour condensé dans les mains tout l'amour non-donné au passé et j'irai
chercher loin dans l'enfance avant le premier mot à l'orée du premier geste
sur la croix toutes les croix recueillant la plainte et le cri pour les changer
amour
20 décembre 2016

TITRE SUR LA ROUTE LA ROUTE

THEME PORTRAITS

 

 

une route

de bitume

nulle part

depuis aucune cité

vers aucun rivage

ni précipice ni origine

sans but sans cause

cette

route de bitume

route de chez nous

de notre siècle à nous

les piétineurs

on imagine

cette portion de 

bitume de grès  de béton

nulle part

Le temps du monde n'avait pas débuté

tout retenait son souffle

soudain

le premier cri de

la forêt loin d'abord 

qui perce la croûte

dure de la terre

la pluie maternelle

la nature mouvement

la route plus grise

fendue

la neige le vent

le soleil chaud

toute la vie

qui contient

toute la mort

la route usée 

qui est une forme

défunte

immobile

sans bruit

et féroce le temps

féroce la nuit

qui outrageaient

la route

la forêt grandissait

dans le désert 

s'approchait de la route

(géant sylvide

il va

il

écrase)

la route

cette morte humaine

son âme inquiète

toutes les mains qui la firent

peut être

sa ridule son tremblement

et

alors

la nuit

son carnage commun

la poussière agglomérée en 

pierres cailloux

ou l'inverse

le caillou et la pierre

dispersés sable

la route couverte

fleurs épines 

herbier intégral

déversé

 

 

la route suffoquée

la route noyée

par le tonitrument

l'eau gonflant

le fossé

creusé

du vent 

le lac affamé

qui ronge

la terre

coule

goutte à goutte

envahi

poison la vie

pour la mort

poison

 

et tout

eau

feu

plantes

minéraux

tout

couvre la route

l'univers entier

son masque de morte

 

 

le cri

à nouveau

vagissements

pleurs

cris

et ça commence à grouiller

ça grouille de plus en plus

vibre partout

et la forêt puissante

titube

vaincue

et le fleuve dompté

et la rivière asséchée

la fleur arrachée

et sous la poussière

à l'endroit de la route morte

les pas le chemin

la cariole

le camion citerne

le béton déversé

sur la route

la route

sous la route

la route

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boudi's blog
  • une fleur qui a poussé d'entre les lézardes du béton, un sourire qui ressemble à une brèche. Des pétales disloqués sur les pavés à 6 sous. J'entends la criée, et le baluchon qu'on brûle. Myself dans un monde de yourself.
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